C'était une Erreur. Peut-être pas...

Chapitre 33

La semaine se passa en alternance, un soir chez Maria, l’autre au restau. Le vendredi matin, Léo dormait si paisiblement que Maria proposa à Amanda de le faire garder par sa femme de ménage, en qui elle avait une confiance aveugle, car elle travaillait pour elle depuis bientôt huit ans et elle avait travaillé auparavant pour ses parents. Amanda, d’abord réticente, se laissa facilement convaincre par Maria.

— En fait, tu veux juste éviter de le réveiller pour t’assurer que ce soir, on reste avec toi et ainsi m’avoir à toi pour le week-end, je me trompe ?
— Techniquement, je voulais être avec Léo, mais comme tu es inclue dans le pack, je suis bien obligée de faire avec, la taquina Maria.
— Oh, donc tu n’as pas envie que je sois au lit avec toi durant touuuuut le week-end ? Je dormirais donc dans la chambre d’amis vu que ma présence n’est pas requise.
— Tu oserais vraiment me laisser seule dans ce grand lit ? Tu es sûre que tu arriverais à dormir sans mes bras autour de toi ? Sans mon corps contre le tien ? Susurra Maria en se rapprochant lentement de sa proie avant de l’enlacer et de lui murmurer à l’oreille. Sans mes lèvres sur ta peau ? Demanda t’elle avant de déposer un baiser au creux du cou d’Amanda et de la mordiller.
— Tu es diabolique ! Tu le sais ça ?
— Je le sais, mais ce qui est intéressant c’est de savoir : est-ce que ça mar…

Maria n’eut pas le temps de finir sa question qu’Amanda s’était retournée pour se coller à elle et l’embrasser passionnément. Il faut dire que Maria tout en parlant s’était amusée à caresser le corps de sa compagne du bout des doigts ce qui avait eu l’effet escompté.

— Apparemment, oui, rit Maria en se décollant légèrement de sa compagne.
— Tu sais bien l’effet que tes caresses ont sur moi et tu en joues, c’est pas du jeu ! Bouda Amanda.
— J’aime bien quand les rôles s’inversent comme ça !
— Comment ça ? s’étonna Amanda.
— Et bien, disons qu’à une période de ma vie, c’est toi qui avait ce pouvoir sur moi, alors c’est un juste retour des choses.
— Parce que tu vas oser me dire que ce n’est plus le cas ?
— Maintenant, je sais me maîtriser, bébé, sache-le !
— Tu vas regretter d’avoir dit ça.
— Pourquoi ? Commença à paniquer Maria.
— Oh, t’inquiète mon coeur, tu auras la réponse bien assez tôt.
— Et après, tu dis que c’est moi qui est diabolique, dit Maria en levant les yeux au ciel.
— Tu es peut-être diabolique, mais je suis un level au-dessus, alors méfie-toi.
— Dans quelle galère je me suis mise encore ?
— Tu le sauras bien assez tôt. Bon je vais aller chez Carméla pour me changer moi du coup.
— Pense à ramener pour Léo aussi et pour tout le week-end !
— On verra, annonça Amanda mystérieusement.

Maria la regarda partir le sourire aux lèvres en se demandant ce que sa compagne allait bien pouvoir inventer cette fois. Elle finit de boire son café, laissa un mot pour Léo et le glissa sous la porte de sa chambre pour ne pas qu’il soit trop surpris, prit ses clés et partit en direction du travail. La matinée se passa bien. Depuis quelques jours, Amanda venait déjeuner auprès de Maria ce qui exaspérait Brandy qui faisait toujours le service du midi avec Ruby. Et ce midi ne dérogea pas à la règle. En arrivant, Amanda s’approcha de Maria, se pencha sur elle et l’embrassa tendrement.

— Que me vaut ce merveilleux baiser ? s’étonna Maria qui n’avait pas l’habitude qu’Amanda lui fasse des démonstrations publiques chez PC.
— C’est pour te remercier de ta petite attention envers Léo ce matin.
— Comment tu as…
— Il m’a écrit à son réveil. Il m’a dit qu’il avait trouvé ton mot et que ça lui avait fait énormément plaisir.
— Ce n’était pas grand-chose, je ne voulais juste pas qu’il s’inquiète, rougit Maria.
— Et c’est pour ça que je t’aime.

Maria se mit à rougir et Annabelle les rejoignit, elles mangèrent donc toutes les trois et discutèrent de tout et de rien. En voyant le baiser d’Amanda à Maria, Brandy n’avait eu que de la haine dans le regard. En voyant cela, Ruby préféra l’envoyer à la plonge le temps du repas de ses amies. De son côté, Amanda regardait Maria et Annabelle et elle se disait qu’elle aimait de plus en plus la vie qu’elle était en train de se construire. Et même si elle avait encore souvent peur que tout ceci ne soit qu’un rêve, elle arrivait de plus en plus à se dire que c’était la réalité et qu’elle avait énormément de chances d’être tombée sur ces deux femmes exceptionnelles. Peu importe la façon dont elles s’étaient rencontrées et cette séparation de deux ans, ce qui comptait c’était ce qu’il se passait maintenant. De plus, Léo était heureux et équilibré et rien que pour ça, elle ne pourrait plus jamais changer cette vie pour une autre.