C'est nous deux ou bien rien jusqu'à la fin

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Sur un Freestyle, Michou et Elsa Bois

Ce fut sous des applaudissements déchirants que nous rentrâmes sur le parquet. Le projecteur était pointé sur nous deux, et faisait briller de mille feux ma combinaison rouge et nos gants de cuirs. Miguel et moi étions tellement concentrés pour nous mettre dans le personnage à cet instant que nous ne remarquâmes pas le cri de stupeur poussé par le public et les applaudissements qui redoublèrent  d'intensité suite à une parole de Chris.

Mais ne t'en fais pas, après le prime, j'ai bien été mise au courant. Tout le monde ne parlait plus que de ça, et venait nous voir pour nous demander confirmation, à Miguel et moi. Évidement, tu ne vois pas de quoi je parle, et j'ai dû moi-même regarder le replay pour comprendre.

Au début de notre danse, Chris a balancé, devant plus de 3 millions de téléspectateurs et plus de quatre cent personnes présentes dans la salle, que Miguel et moi nous nous étions embrassés.

Il affirmait que nous nous étions embrassés, et qu'en plus, cette séquence était dans les rushs, mais qu'on aurait apparement pas voulu les montrer.

Tu imagines bien mon état de panique quand j'ai appris ça. J'étais perdue, je ne comprenais pas pourquoi Chris aurait dit ça, alors que c'était entièrement faux. Alors oui, peut-être qu'on avait « failli » s'embrasser, mais on n'a jamais sauté le pas, et encore moins devant une caméra pendant les entraînements. Et de ce que sache, Chris n'était pas au courant de ce qu'il s'était passé toute à l'heure.

Alors quoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je t'expliquerai après quand on en arrivera au moment de la révélation de la vérité sur ce gros mensonge, pour le moment, revenons-en au prime.

Le public commençait à se calmer pour nous laisser place. Miguel et moi nous mîmes en position, et après un dernier regard, les premières notes de Grand Bain retentirent à travers la grande salle.

C'est alors que nous nous sommes élancés.

Le premier mouvement que Miguel et moi devions effectuer était un porté pour descendre les escaliers. Ce que j'avais oublié à cet instant, c'était que Miguel avait failli me lâcher plusieurs fois pendant les répétions plateaux sur ce porté.

Je me jetai donc, très confiante, dans ses bras. Je n'aurai peut-être pas dû, puisque à cause de la vitesse et la force à laquelle j'arrivai, tu t'en doutes, Miguel n'a pas réussi à attraper correctement ma jambe droite, et j'ai failli tomber. J'ai finalement réussi à replacer ma jambe contre sa hanche, et nous avons pu reprendre la danse sans avoir perdu trop de temps.

J'avais peur que Miguel soit déconcentré à cause de ce porté raté, surtout du fait que rater son premier porté n'est pas très encourageant pour la suite de la danse, je le sais. Mais ce que je savais aussi, c'est que mon Miguel n'était pas du genre à lâcher, et encore moins sur une danse de finale de DALS.
Son regard de toréador menaçant et déterminé était resté intact, et la danse avait pu reprendre.

Lui et moi tourbillonnions sur le parquet, nos regards étaient menaçants au point où l'on aurait pu croire que l'on se détestait.
Pourtant, pendant notre danse, mes pensées ne se tournaient que vers une seule personne.

Adrien.

Cette fois-ci, ce n'était pas un sentiment de culpabilité ou de tristesse qui m'envahissait quand je pensai à lui. C'était de la rage, une envie de vengeance. C'est chez lui que je puisais toute la rage que je mettais dans mes mouvements et dans mon regard.

Cher JournalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant