Cher Journal

Promets moi, regarde moi, dis le moi dans les yeux

29 octobre 2021, 18h27

Je vais forcément revenir sur ce qu'il s'est passé hier soir, avec Miguel. Je ne peux pas ne pas en parler.

C'est complètement sous le choc qu'on s'est quittés hier, sans même s'adresser un mot. Miguel comme moi savions pertinemment que les conséquences de cette photo allaient être désastreuses.

Je ne sais même pas se qu'il m'a prit, d'avoir eu envie de l'embrasser. Je sais très bien qu'il ne se passera rien entre nous, il ne peut rien se passer. C'est pas possible. Mais alors pourquoi ? Je ne suis même pas attirée par lui, je ne l'aime pas, je suis en couple, merde !

On avait frôlé la catastrophe.
Mais on sait tous les deux que cette photo va forcément ressortir un jour, et j'angoisse énormément sur ça. Les médias sont les pros pour détourner les photos de leurs contextes, or là, le contexte peut s'avérer réel...

Je suis complément perdue. Ce moment m'a encore plus fait perdre les pédales. Je ne suis plus sûre de rien, c'est le bordel dans mon cœur et dans ma tête.

On s'est quittés très brusquement hier, sans prendre le temps d'en reparler. Je crois que même lui avait été troublé. En même temps quoi ? On était sur le point de s'embrasser !

C'est pour ça que ce matin, on a prit le temps d'un petit peu en reparler. J'avais très peur de la tournure qu'allait prendre cette discussion. On en a donc reparlé, et heureusement, on était tous les deux d'accord pour dire que ce n'était qu'un moment d'égarement. Qu'il ne s'était rien passé.

J'étais heureuse qu'on soit sur la même longueur d'ondes, sinon ça aurait été très, très compliqué.
Mais malgré tout, j'ai décidé de mettre les choses au clair.

Je lui est redit et assuré qu'il ne se passera rien entre nous. Rien. Et pour la première fois devant lui, j'ai évoqué mon couple. Je lui ai parlé d'Adrien.

Je savais qu'il savait que j'étais en couple, tout le monde le savait, mais ça m'a semblé important de le lui redire.

Il a acquiescé, et ça a fini en bonne rigolade.

Jamais, je n'ai été aussi soulagée. Je n'aurai pas supporté de perdre cette relation si précieuse que j'ai avec lui.
Et cette discussion m'a au moins confirmé que je ne ressentais rien pour lui. Rien.

Mais pourquoi avais-je eu envie de l'embrasser ? Pourquoi j'étais obnubilée par ses lèvres ? Pourquoi je revivais ce moment en boucle dans ma tête, en me demandant ce qu'il ce serait passé si jamais j'avais osé franchir ces quelques millimètres ?

Je ne l'aimais pas. Point barre.

                                  oOo

20h34

Il reste une petite demi-heure avant que le prime ne débute. Comme à mon habitude, je me suis isolée dans ma loge pour pouvoir écrire un peu.

Étrangement, je me sens plutôt détendue. Mon stress, par rapport aux deux derniers primes, est minime. On a travaillé intensivement avec Miguel cette semaine, et je dois avouer qu'il ne s'en est pas trop mal sorti. Le tango lui correspondait vraiment bien.
Il a l'état d'esprit, le caractère, la technique, et surtout il était bien heureux de laisser ses hanches tranquilles.

C'est pour ça que cette fois-ci, c'est sûrs de nous qu'on va arriver au prime. On va prendre notre revanche sur les deux dernières semaines. Leur montrer à tous qu'on mérite notre place autant que les autres, qu'on n'est pas les « derniers de la classe » comme le dit si bien Miguel.

La vérité c'est que je stresse surtout pour après le prime. Je suis censée retrouver Adrien au restaurant.

Au vu de comment ça s'est terminé la dernière fois, j'ai vraiment envie que ça se passe bien cette fois-ci. Et en plus avec ce qu'il s'est passé hier...