Trop d'jaloux, trop d'requins dans le Grand Bain

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Jeudi 25 novembre 2021
02h43

Le stress commence à monter, doucement mais sûrement.

Demain, c'est la finale.

Après trois mois d'une aventure absolument folle, c'est demain que tout se termine.

Les binômes encore en compétition profitent au maximum de leur partenaire, avant que tout ne se termine et qu'ils ne reviennent à une vie normale. Ils essayent de ne pas y penser, d'oublier que demain, cette parenthèse enchantée se terminera, même si chaque soir quand ils rentrent chez eux, leurs pensées reviennent tristement sur cette inévitable vérité.

Alors ils s'entraînent, de huit heures du matin jusqu'à vingt heures sans relâche, tous les jours, ils dansent, ils rigolent, ils ont peur, ils se souviennent.

Les yeux sont cernés, les corps gainés toute la journée, les muscles endoloris et la fatigue s'installe de plus en plus chez tout le monde.

Mais tout le monde tient, personne ne faiblira si près du but.

Miguel et moi ne dérogeons pas à la règle.

Depuis dimanche, on a mis le paquet. On s'entraîne partout, que ce soit aux studios ou à Webedia, et les heures défilent sans qu'on ne s'en rende vraiment compte. On s'entraîne jusqu'à épuisement, parfois jusqu'à très tard. Nos corps commencent à lâcher, à ne plus pouvoir supporter toute l'intensité de cet effort, et pourtant, on ne faiblit pas. Les rires nerveux à cause de la fatigue, les portés où Miguel s'écroule, m'emportant dans sa chute, les maux de tête. On tombe de plus en plus souvent, mais on se relève, ensemble. On se soutient mutuellement, sur un fond de Ninho.

Miguel ne lâche pas non plus, il s'efforce de tenir le rythme. Il est exténué, ses yeux sont encore plus cernés que les miens, et pourtant, je ne l'ai jamais entendu se plaindre une seule fois. Ses muscles sont tellement gainés qu'ils lâchent souvent pour les portés, ce qui a le don de l'énerver, et de me faire rire.

Car malgré toute cette pression, une ambiance légère plane.

Quand on sort des entraînements, il est tard, et la nuit froide de décembre est déjà tombée depuis longtemps. Rattrapés par notre solitude, on se pose tous les deux dans un bar. On est morts, et pourtant aucun de nous deux ne se résigne à partir se reposer. On finit toujours la soirée à se regarder dans le blanc des yeux, dans l'obscurité, affalés dans un canapé, dans une sorte de demi sommeil, mêlant nos fantasmes à la réalité.

Aucun de nous deux ne veut jamais partir. On veut rester ensemble, profiter de chaque seconde que l'on peut passer ensemble. On voudrait que jamais ces moments-là ne se terminent.

Pourtant, on finit tout de même par se quitter, vers deux heures du matin, à la lueur des lampadaires froids de Paris. Nos souffles se mêlent une dernière fois, un dernier sourire, avant que l'on rentre reposer nos corps et nos esprits.

Et pourtant, à peine quelques heures plus tard, on se retrouve dans les studios de DALS, déterminés et reposés.

On profite de nos derniers entraînements, de nos derniers pas sur le parquet, de nos derniers déjeuners en tête à tête, nos dernières danses.
Et aujourd'hui donc, nos derniers essais costumes.

Il prônait déjà une ambiance de finale, une agitation anormale sur le plateau quand je suis arrivée ce matin. Je suis arrivée bien avant Miguel, puisque les essayages de mes costumes prenaient en général bien plus de temps que les siens. Je me rendis directement en loge pour découvrir tout d'abord mon costume pour le freestyle.

Une magnifique combinaison rouge foncée à paillettes, et des gants noirs de cuirs qui me donnait un charisme que je n'ai vraiment pas d'ordinaire. Le costume était vraiment exceptionnel pour cette finale.

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