Chapitre 13 - Les monarques

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Anela


Je remerciai la présence de mon armure. Mon corps était traîné sur le sol et avec une telle vitesse, je ne doutais pas que ma peau aurait été brûlée par le sol, même spongieux. Je peinai à garder la tête surélevée et je ne me souciai même pas encore de ce qui m'avait tiré, de ce qui avait blessé si gravement Beret sans que je ne le voie ou le sente. Non. J'étais trop occupé à retirer l'un des fils de fer enroulés autour du pommeau de mon épée.

Lorsque j'eus réussi, je le lançai de façon à ce qu'il s'enroule autour d'un arbre. Je savais que ça ne tiendrait pas longtemps, mais ça suffirait à stopper la course de cette chose. Évidemment, je m'accrochai au fil de fer, me préparant à la douleur que cela me procurerait à la main lorsque nous nous stopperions brutalement. Cela ne manqua pas. Ce qui devait évidemment être un mangesang poursuivit sa course et le fil de fer se tendit jusqu'à l'extrême jusqu'à l'arrêter brutalement.

Le métal s'enfonça douloureusement dans ma main, mais je profitai de ce moment pour dégager ma cheville de la prise. Je lâchai le métal et me relevai rapidement. Ou du moins, je le pensais. Le mangesang qui m'avait tenue n'était déjà plus là. Une sueur froide descendit le long de mon dos et je tins mon épée face à moi, tendant l'oreille pour ne pas être surpris par une attaque, comme l'avait été Beret, même si j'étais incertain que nous n'aurions pu éviter cela.

— C'est lui !

La voix guillerette qui venait de s'exclamer me fit me retourner brusquement. Ce fut d'un effort surhumain que je parvins à garder ma lame prête à me protéger tant le choc avait été violent. Des... mangesangs ? Non. Je n'en étais plus certain. Il y avait trois individus face à moi. Ils étaient si humains que j'étais troublé, ou presque. Bien qu'ils étaient semblables aux puresangs, une chose était évidemment différente. Leurs veines ne disparaissaient pas sous leurs chairs, ou tout du moins, je pouvais encore les voir. Comme si leur sang était plus intense et leur peau plus fine.

— Bien sûr que c'est lui Raj. Il n'y a pas deux comme lui dans Sang.

Celle qui avait répondu était assise nonchalamment sur la branche d'un saune. Son charme ensorcelant me poussa à redoubler de méfiance. L'air malicieux qu'elle affichait ne me plaisait guère. Pourtant, elle ne bougea pas. Elle demeura assise, jambe croisée dans un équilibre parfait. Seule sa longue chevelure ténébreuse prouvait qu'elle n'était pas une statue, contrairement aux deux autres. Ces deux-là débordaient d'une excitation qui m'était dirigée.

L'une paraissait plus jeune, celle qui avait été nommée « Raj », et plus animal aussi. Elle se tenait accroupie, les mains entre ses jambes me laissant ainsi entrevoir ses longues griffes. Ses yeux fendus ne me lâchaient pas et pétillaient de... joie ? Et ses dents, plus pointues que les puresangs, mais moins qu'une bête, étaient toutes sorties dans un sourire. Elle ressemblait à une enfant de la forêt avec ses cheveux en bordel et mal coupé. Le dernier, un homme aussi jeune que ladite Raj, se tenait plus droit bien que toujours ployé, mais les mêmes griffes étaient au bout de ses doigts.

— Papa ne veut pas qu'on joue avec toi ! s'indigna Raj.

— Et Rune est trop possessif, ça nous a rendu curieux ! s'excita le garçon. Alors on est venu. Oh, mais ne t'en fais pas ! On ne va pas t'attaquer à trois !

Raj gloussa comme si cette idée était saugrenue et pointa celle sur l'arbre d'une de ses griffes.

— Luna va rester sagement assis ! Promis, on ne te blessera pas mortellement ! Papa et Rune seront fous de rage sinon ! assura-t-elle.

LA LOI DU SANG - LES SANGUINAIRES (BL/TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant