44- L'intrus de dernière minute

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Alors que je patiente de bonne heure devant la devanture du restaurant de ma mamie, je vois arriver le fourgon que j'ai loué pour plusieurs jours. J'ai réussi à négocier un bon prix tout en sachant que je risque de passer deux nuits sur les sièges, ne pouvant pas me payer un hôtel.

Très vite, le type me donne les clés et me fait signer les papiers avant de repartir avec son collègue. Je ressens une pointe de stress en sachant que je vais devoir conduire ce mastodonte. Pourquoi est ce que je ne me lance jamais dans des petits défis comme compter les gouttes dans un verre d'eau vide?

J'attrape les premières chaises datant de quelques décennies et les positionne au fond de cet espace. Je m'apprête à sauter de là pour récupérer maintenant les tables quand deux bras se tendent pour me réceptionner.

— Qu'est ce que tu fais là ?

— Je viens donner un coup de main à mon professeur particulier, me dit Yeonjun.

Je réalise que je l'avais complétement oublié en m'engageant dans ce périple.

— Ce n'est pas possible, je pars pour trois jours et tu ne peux pas manquer les cours.

— La classe est en révision cette semaine. Donc tout se fait en distanciel.

— Et bien rentre bosser. Moi, je dois terminer de tout déménager.

Yeonjun illustre parfaitement l'expression "pisser dans un violon" et se fiche de mes recommandations. Il porte les trois tables dans la seconde et ferme le coffre. Ma grand-mère nous regarde avec amusement sur le pas de la porte. Je ne sais vraiment pas ce qu'il y a de drôle à tenter de raisonner une tête brûlée.

— Madame So-Yun, dites-moi que vous n'avez toujours pas trouvé d'amoureux et que ma place est encore assurée? Lui dit-il.

— Tu devrais te méfier Yeonjun, le temps passe et il va falloir que tu te décides à déclarer ta flamme.

— Promis, je fais ma demande au retour de Seosan.

— Oh, n'attends pas tout ce temps. Tu pourrais être surpris de la réponse.

Je préfère lever les yeux au ciel devant leur drague déguisée. Nul doute que si mamie avait mon âge, elle l'aurait déjà croqué.

— Ne soyez pas sages les enfants, dit-elle alors que je ferme la portière et que le moteur gronde.

Je baisse la vitre manuellement et l'interpelle, pensant avoir mal compris ses déclarations.

— Tu as dit quoi?

— Que je t'aime.

J'envoie alors un baiser à la femme de ma vie et me laisse entraîner vers l'infini et au-delà.
Yeonjun allume très vite la radio et se met à chantonner sur chaque chanson qui passe, me tirant de ma réflexion.

— Comment est ce que tu savais que je partais?

— C'est Taehyun qui m'a dit de venir t'aider. Et il a eu raison. T'aurais jamais pu porter tous ces meubles.

— Je ne suis pas faible.

— Je n'ai pas dit ça mais accepter un coup de main de temps en temps ne fait pas de mal.

Je ne sais pourquoi, mon esprit me renvoie l'image de nos corps qui se frôlent. Sans le vouloir, j'admire la carrure du conducteur, le bras qui prend appui sur la portière et l'air concentré qui l'habite. Je n'avais jamais vraiment fait attention à quel point son torse est imposant et ses cuisses remarquables. Lorsque mon regard remonte vers son entre-jambe, je l'entends grogner.

— Arrête de me mater, Petite Choi. J'en ai marre de spermer dans mes boxers.

— Je ne... Je regardais l'équipement du véhicule. Ne te fais pas d'illusion.

— Et il te plaît?

Le sourire qu'il arbore me laisse entendre qu'il n'est pas dupe.

— Un peu usé car souvent pratiqué donc je ne m'y risquerais pas.

— Oh je vois... Et vu que tu n'es plus avec le frotteur, j'espère que t'as investi dans un vibromasseur.

Taehyun lui a donc raconté cela également. Quelle petite pipelette...

— J'utilise mes doigts. Ils me conviennent parfaitement.

— Entre un gode et tes deux ficellos, j'suis sûr que ta chatte n'hésiterait pas.

Quel homme de Cro-Magnon pitoyable... Je soupire de désespoir devant lui.

— Ce n'est pas une question de taille mais de doigté. Tu devrais le savoir vu le nombre de fois où tu te branles.

Il éclate de rire devant ma réflexion et s'amuse à chercher mon regard alors que nous sommes maintenant sur la voie rapide.

— Je me branle rarement dans ma chambre vu que j'ai toujours une nana à disposition.

— Il y a d'autres façons de prendre son pied que de se ruer dans un trou.

Automatiquement, je me rappelle les deux fois où il a mouillé son sous-vêtement en ma présence.

— Dis celle dont l'ex a fait semblant de jouir.

J'encaisse sa pique et meurs d'envie de lui mettre un coup de poing mais cela nous enverrai directement au ciel. Ne voulant pas mourir trop jeune, j'inspire pour retrouver mon calme.

— Je croyais t'avoir fait la démonstration sur ma technique. Tu te rappelles la fois où tu n'as pas su te retenir alors que je suçais tes doigts?

— Breaking news, Petite Choi, je simulais. Comme dans les films pornos. Ils utilisent du Gaviscon pour faire croire à un jet.

— Ton mensonge tiendrait la route si tu pouvais m'expliquer comment le liquide est sorti du tube inexistant sans la pression de tes mains...

— Ma bite est douée, que veux-tu...

Quel stupide bipède arriéré...

— Mais tu peux m'en faire la démonstration si tu es si sûre de tes talents, me dit-il avec assurance.

Je tourne lentement la tête, outrée devant sa proposition indécente.

— T'es complètement ravagé du cerveau. Tu crois que je vais te sucer comme ça?

— En échange, je te montrerai ce qu'est un cunni digne de ce nom. Je suis sûr qu'aucun de tes plans culs ne t'a jamais fait hurlé jusqu'à ce que tu pleures.

Mes yeux s'amusent à faire le grand huit pour lui montrer tout le désir qu'il m'inspire.

— Désolée, il n'y a pas marqué pute ici.

— Non, juste peureuse.

Pourquoi est ce que ces provocations m'agacent autant? Je devrais être hermétique à tout ce qu'il me dit, pourtant une part de moi meurt d'envie de me rapprocher de ce membre que j'ai aperçu sur le canapé.

— Petite Choi peureuse. Ça te va bien, je crois que je vais t'appeler comme ça mainte...

Sa voix se coupe lorsque ma main se pose sur son jean.

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