Isaac est loin d'être un gentleman, il enchaîne les groupies aussi vite que les verres de whisky. Il ne vie que pour le rap et son groupe d'amis pour qui il donnerait sa vie. C'est la caricature du rappeur de sa génération. Il excelle dans son domai...
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ESMÉE
« Si je ne réagis pas il me laissera tranquille. Je mis une nouvelle fois mes mains en coupe et m'aspergea la visage. S'il vous plait qu'il parte. Pourtant je continue à entendre ses pas qui se rapproche. Il est là, à un mètre de moi. Je n'ai pas besoin de le voir pour le sentir. Le soleil tape fort dans mon dos et je me dis que si il pouvait me réduire en cendre maintenant ça m'éviterait de devoir faire face à un homme qui prend ses fantasmes pour la réalité.
Je me retourne et lui fait face. Le soleil l'entoure d'un halo trop lumineux qui me fait froncer les sourcils. Il porte une casquette enfoncé jusqu'au sourcil. Je ne peux discerner que complètement sa carrure : celle d'un homme d'une cinquantaine d'année, pas très imposant. Il se rapproche dangereusement de moi en marmonnant dans sa barbe.
Je suis acculé contre le mur. Pourquoi ne suis-je pas parti directement ?
Parce ce que cette voix, tu la connais !
Je recule jusque sentir le robinet d'eau taper contre ma hanche.
-Je me suis longtemps demandé comment j'allais me venger, dit-il s'arrêtant qu'à quelques centimètre de moi.
Je sens son haleine alcoolisé sur ma bouche.
-Et puis, je t'ai vu grandir et lui ressembler. C'était l'occasion parfaite.
De quoi parle-t-il ? Il me connaît. Bordel je comprend rien.
Le soleil m'éblouit et la panique s'empare de moi.
-Le destin c'est chargé d'elle mais rien n'a été fait pour lui, continue-t-il.
De qui parle-t-il ? Ma mère ?
-Tu es sa copie conforme mais tu n'as pas son caractère. Non tu es la version miniature de cet enculé.
Il parle de ma mère mais de qui je suis la version miniature, j'ai grandi sans père.
Mmmmh continue à te mentir...
Je fais taire le petite voix dans ma tête, ce n'est clairement pas le sujet. On en reparlera plus tard.
Je n'ai toujours rien dit, quelques choses me pousse à l'écouter.
-Il m'a tout pris et maintenant il va payer.
Je n'ai pas le temps de le voir venir qu'il me plaque un mouchoir sur la bouche et le nez : de l'éther. Je me débat mais l'anesthésiant commence à faire effets. Mes muscles deviennent lourds et mes paupières se ferment seuls. Dans un dernier mouvement j'arrive à faire tomber sa casquette.
Et si je n'était compléter désorienté, découvrir qui il est me laisse pantois
Christophe
...
Inspire.
Expire.
Tu peux le faire.
Encore quelques mètres et tu ne seras plus seule, il ne pourras plus t'atteindre.
Je sens quelques choses couler entre mes jambes, mais je n'arrête pas, il faut que je continue. En jetant un regard derrière moi je ne vis personne mais je le sens. Je sais qu'il est là.
Je le sens partout sur moi, ses mains qui se baladent sur mon corps, sa tête sur mon épaule, la pression de son entre-jambe sur mon ventre et son odeur qui m'assaille à chaque fois que je respire. Il est partout.
Cette sensation me retourne l'estomac m'obligeant à vider son contenue contre une des barrières de la scène 3.
Je me redresse doucement, essuie rapidement ma bouche avec mon t-shirt en lambeau et reprend ma route.
J'ai l'impression que je marche encore des heures, que jamais je n'atteindrais l'avant de la scène ou se trouve mes amis.
Puis soudain mon corps vacille et tombe au sol, je n'ai plus la force de lutter et me laisse partir dans le noir absolu. »
