Harry Potter - La fille aux deux visages

Le calme avant la tempête

Pourquoi ?

C'est le seul mot qui tourne en boucle dans ma tête. Pourquoi il a fallu que ma vie soit si catastrophique, si compliqué, si... invivable. Je n'ai pas eu un seul moment de répit et ça s'applique dès le jour de ma naissance qui elle-même ne rime à rien.

Ensuite, pour pimenter le tout, pourquoi est-ce que Voldemort aurait risqué de pénétrer dans Poudlard pour me sauver. Comment il a pu tout simplement entrer dans l'école, ce n'est pas censé être impossible ? Quoi qu'il en soit, je suis d'autant plus paumé qu'en temps général. Comme l'a si bien dit Athéna, il devrait l'aduler et l'inclure au sein des Mangemorts, pas s'en prendre à elle par prétexte de me protéger. Je me demande quand même où elle se trouve en ce moment, peut-être qu'après m'avoir sauvé il l'a emmené avec lui.

Et puis non. J'ai assez donné. Peu importe où elle se trouve ou le pourquoi du comment. C'en est fini de moi. J'amorce pas l'annonce de mon suicide prochain, simplement que je n'ai plus envie de me prendre la tête à propos d'histoires qui me dépassent et que je me suis démené à comprendre pendant des années.

Pour au final avoir toujours plus de questions que de réponses.

Je respire un bon coup en guise de nouveau départ puis je pars en direction de la grande salle pour le déjeuner. Quand je pénètre au sein de celle-ci, l'atmosphère qui en émane me saisit immédiatement. La pièce d'ordinaire trop gaie à mon goût n'a rien à voir avec celle d'aujourd'hui. Aucune discussion ne fuse dans chaque recoin accompagnée de rire grisant. Au contraire, tout le monde chuchote et se lance des regards sans un mot. Même les professeurs en bout de salle ne discutent pas entre eux et se contentent pour la plupart de fixer leur assiette.

Je m'avance en observant ce spectacle ahurissant. Il y a quelques jours, je rêvais que ce moment arrive mais aujourd'hui les ricanements stridents me manquent. Cette ambiance me rappelle qui je suis et ce qui se passe. Je peux donc déjà faire une croix sur ma nouvelle tranquillité sans prise de tête qui a duré l'espace de 4 minutes trois quarts.

En m'élançant vers la table d'Hermione et compagnie, je me fais arrêter à mi-chemin par blondinette qui m'entraîne avec lui dans un recoin, sous une fenêtre.

- Plus j'y pense, moins je me sens capable de le faire. Tout le monde s'affole mais ils ignorent le véritable sens de tout ça. Ce qui se trame réellement au sein de Poudlard.

- Tu veux parler du fait que parmi eux il y a deux assassins à la botte de Voldemort ?

- Tais-toi ! Il me saisit par les bras en lançant des regards affolés autour de nous. C-comment tu vas t'y prendre toi ? Moi je sais pas encore. Peut-être entraîner Dumbledore en haut d'une tour et lui lancer un sort. Ce serait discret comme ça, t'en pense quoi ?

- Ressaisis-toi Drago, je plante mes yeux dans les siens injectés de rouge. De un, on a 4 mois pour agir et de deux, on n'est pas comme eux. Tu te plais ici pas vrai, alors ne choisis pas le mauvais camp et fais le bon choix avant qu'il ne soit trop tard.

Je m'éloigne de lui assez rapidement pour que les regards indiscrets cherchent une nouvelle cible mais il y en a un qui me colle plus que les autres sans me laisser une seconde de repos. Drago n'aura jamais le cran de tuer qui que ce soit, j'ai vu son vrai visage et ce n'est pas celui d'un tueur, c'est seulement celui d'un adolescent apeuré et je redoute que ce soit cette peur qui le poussera à agir. Tout ce que je peux faire pour lui, c'est de le lui rappeler.

Je m'approche d'Hermione qui m'a fixé pendant ma périlleuse traversée de la salle. Je m'assieds sur le banc où une place m'avait été réservé entre elle et Luna.

- De quoi vous parliez avec Drago ? Me questionne immédiatement la jolie intello.

- Bonjour à toi aussi Hermione. Oui je suis sortie de l'infirmerie. Non mon cou n'a pas encore guéri mais ça va mieux.

- Oui pardon excuses-moi, répond-elle soudainement désemparée. J'avais tellement la tête ailleurs que j'ai oublié ce qu'il t'est arrivé.

- Je vais bien le prendre.

- Non Shadow je... c'est pas vrai je ne fais qu'empirer les choses.

Elle prend sa tête entre les mains, honteuse de son oublie mais je glisse mes doigts entre les siens pour la poser délicatement sur la table.

- Je te taquine. Tu sais bien que j'adore ça, je lui réponds avec une voix douce et sincère.

Elle me sourit en retour, toute panique disparue de ses yeux noisettes. Elle me renvoie mon étreinte ce qui provoque des fourmis dans tout mon corps mais cette sensation est de courte durée lorsque Blondinette passe dans l'allée devant nous et qu'Hermione me lâche la main en le regardant. Je soupire avec plus de déception que je l'aurais voulue mais personne ne le remarque, heureusement.

Le repas s'est terminé comme il a commencé, dans le plus grand des silences. Même les fantômes qui habituellement ne manquent pas de faire les clowns sont resté en retrait. Pour envenimer l'ambiance déjà lourde, les profs ont annoncé qu'il n'y aurait pas de cours et que tout le monde devait retourner dans sa salle commune et dortoir. De ce fait, une fois le repas entièrement terminé, tout le monde s'est extirpé de la grande salle pour se diriger directement dans la résidence de leur maison. Puis évidemment une fois choses faite, les rassemblements se sont rapidement formé au sein de celle-ci pour discuter de la situation actuelle.

Je me suis assise sur un morceau de canapé parmi le petit groupe légendaire et d'autres élèves. Alors qu'ils discutent des soi disantes menaces qui planent au-dessus de nous suivit d'une tirade d'Harry sur les impressions étranges qu'il ressent avec sa cicatrice, un élève vient me voir pour me signaler que Drago est devant l'entrée des Gryffondor, pas sans me rappeler que c'est interdit de sortir. Suite à cette annonce, je me lève prise entre de l'agacement et de la surprise.

Une fois à son niveau, je l'entraîne dans l'entrée de la salle commune sous les mécontentements de la grosse dame pour justement éviter qu'elle nous entende. Lorsqu'on se retrouve tous les deux face à face, une petite sueur froide me parcourt l'échine. Drago ne cherche plus à fuir quoi que ce soit. Il reste statique sans laisser transparaître la moindre émotion et le regard vide.

- J'ai reçu un message. Il veut que ce soit fait maintenant.