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Al-Fudayl Ibn ‘Iyad.

Un homme escalade un mur pour rejoindre son amante. C’est un homme à la triste réputation, un voleur, un bandit, aux péchés innombrables. Il grimpe le long de ce mur dans le but de commettre d’autres péchés, sans savoir qu’il est à un tournant de sa vie. Effectivement une voix s’élève alors, récitant :

{أَلَمْ يَأْنِ لِلَّذِينَ آمَنُوا أَن تَخْشَعَ قُلُوبُهُمْ لِذِكْرِ اللَّهِ وَمَا نَزَلَ مِنَ الْحَقِّ}
{Le moment n’est-il pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs cœurs s’humilient à l’évocation d’Allah et devant ce qui est descendu de la vérité [le Coran] ?} Sourate Al-Hadîd, verset 16.

Si certains doutent parfois que d’une terre ingrate peuvent pousser de très belles fleurs, ils changeront d’avis en lisant ce récit. Le récit d’un homme considéré comme l’un des plus grands criminels de sa région, qui, foudroyé par un verset comme on l’est d’une flèche, se repentit et fut élevé par Allah ﷻ au rang d’ascète. Cet homme n’est autre qu’Al-Fudayl Ibn ‘lyâd de la tribu des Banû Tamîm.

Ce savant, ce dévot, était surnommé Abû ‘Alî et le résident de la Mecque. Il naquit en 107 du calendrier hégirien (726 G) à Samarcande et grandit à Abîward dans la région du Khorasan.

Nous ne savons que très peu de choses sur sa jeunesse, certains savants avançant qu’il apprit à Koufa la science du hadith et la jurisprudence auprès d’érudits comme Al-A’mash et d’autres affirmant que son goût pour la science et son ascétisme n’apparurent qu’après son repentir. Ainsi, l’imam Adh-Dhahabî nous rapporte ce récit :

Al-Fudayl Ibn ‘Iyâd était un bandit de grand chemin, courageux et bien bâti, qui opérait avec sa bande entre les villes d’Abîward et Sarakhs. De nuit, armé d’une hache et d’un couteau, il barrait la route aux caravanes qu’il dépouillait.
Les gens se faisaient entre eux ces recommandations :
« Faites attention à Al-Fudayl ! Prenez garde d’Al-Fudayl ! »

La mère disait à son enfant, afin de l’effrayer et l’inciter à ne plus chahuter et dormir : « Tais-toi, si tu ne veux pas que je te donne à Al-Fudayl ! »

Il manifesta son repentir un jour qu’il rendait visite à une femme dont il était épris. Alors qu’il escaladait le mur de la maison de sa maîtresse, il entendit une personne réciter le verset suivant :
{أَلَمْ يَأْنِ لِلَّذِينَ آمَنُوا أَن تَخْشَعَ قُلُوبُهُمْ لِذِكْرِ اللَّهِ وَمَا نَزَلَ مِنَ الْحَقِّ وَلَا يَكُونُوا كَالَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ مِن قَبْلُ فَطَالَ عَلَيْهِمُ الْأَمَدُ فَقَسَتْ قُلُوبُهُمْ وَكَثِيرٌ مِّنْهُمْ فَاسِقُونَ}
{Le moment n’est-il pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs coeurs s’humilient à l’évocation d’Allah et devant ce qui est descendu de la vérité [le Coran] ? Et de ne point être pareils à ceux qui ont reçu le Livre avant eux. Ceux-ci trouvèrent le temps assez long et leurs coeurs s’endurcirent, et beaucoup d’entre eux sont pervers.} Sourate Al-Hadîd, verset 16.

À peine eut-il entendu ce verset qu’il dit : « Ô que si Seigneur ! Le moment est venu. »

Il fit alors demi-tour et s’en alla. La nuit tomba alors qu’il se trouvait à proximité de la ville de Kharibah où il croisa des voyageurs. Il les entendit dire :
« Levons le camp ! » Mais l’un d’eux fit la remarque suivante : « Attendons que le matin se lève, car Al-Fudayl rôde dans les parages et pourrait bien nous attaquer. »

Al-Fudayl se dit alors : « Je me suis mis à songer à ma situation, moi qui m’employais la nuit à commettre des péchés et qui inspirais de la peur à des Musulmans. Je me disais qu’Allah ﷻ ne m’avait fait venir près d’eux que pour me dissuader et m’obliger à me repentir. Ô Allah ! Certes je me repens auprès de Toi ! Mon repentir consistera dès lors à m’installer à proximité de la Maison Sacrée. »

Islam notre lumière(nour dine ) 3Where stories live. Discover now