La vie est parfois dure.
La vie est souvent belle.
Chaque jour réserve des surprises et des rencontres qui peuvent être étonnantes.
Chaque être humain est une histoire sacrée.
Toutes les histoires racontées ici sont véridiques.
Nous étions en route depuis plusieurs heures, quelque part dans la campagne française, dans les environs de Colmar. Notre but était d'aller découvrir le monastère des Dominicaines d'Orbey. Nous avions fait le choix des petits chemins de campagne. Nous avions longé des champs et traversé des villages. Nous nous étions enfoncées dans des forêts où nous avions même vu une biche détaler devant notre voiture.
Vers midi, je suggère à mon amie Neusa de faire une petite pause pour trouver des toilettes. Nous avions emmené une salade de pâtes et des fruits. Nous comptions manger notre casse-croûte à l'arrivée. Nous n'étions pas loin du but. Mais d'abord, je voulais trouver des WC ! Nous arrêtons la voiture à la sortie d'une agglomération, avec l'intention d'aller boire quelque chose dans le premier café-restaurant que nous rencontrerions. C'était une grande « Pizzeria-Ristorante ». Nous poussons la porte. Partout les tables sont mises et nous cherchons du regard où nous pourrions nous installer. Un serveur vient à notre rencontre : « Mesdames ? » « Nous aimerions boire quelque chose. » « Ah non, ce n'est pas possible. C'est seulement la restauration. » Devant notre mine désappointée, il ajoute : « Vers le centre-ville, vous trouverez d'autres établissements. » Et il s'est éloigné, après nous avoir à peine saluées : nous n'étions pas intéressantes pour le business !
Sur le trottoir, nous n'en revenons pas ! Nous faisons quelques pas et apercevons un petit « Kebab ». En entrant, nous voyons en face de nous une porte où il est écrit : TOILETTES. A droite, quelques tables sans prétention et des chaises. A gauche, le comptoir avec les affiches des plats et des boissons. Deux jeunes hommes qui pourraient être des frères viennent au comptoir : barbus, un grand sourire... Je pense : « Syrie ? Irak ? ou Liban ? » Neusa les salue chaleureusement : « Bonjour, nous ne sommes pas d'ici. Nous cherchons des toilettes ! » J'ajoute : « Nous aimerions boire quelque chose. » Aussitôt, la réponse fuse : « Vous n'êtes pas obligées de consommer ! » Et, toujours avec le sourire, il montre la porte des toilettes et demande : « D'où venez-vous ? » Neusa répond : « Je suis originaire du Brésil. » « Ah, nous avons une sauce brazil ! » s'exclame l'un des deux, avec une mine réjouie. Pendant que la conversation se poursuit, j'entre dans les toilettes. A travers la porte, j'entends que l'un des deux propose à Neusa un thé vert à la menthe. Neusa accepte. « Et pour votre collègue ? » Je crie à travers la porte : « La même chose ! » Quand je ressors, un thé vert m'est servi dans un double gobelet en plastique – pour ne pas se brûler ! – avec des sachets de sucre et les feuilles de menthe fraîche au fond du gobelet. Un client est entré. Nous buvons tranquillement ce thé qui nous est offert avec tant de gentillesse et de cordialité. Et nous reprenons la route avec une grande reconnaissance pour cette hospitalité tout orientale.
Merci à Fernande pour l'illustration en début de chapitre !
Et merci à Naïmé pour la photo ci-dessous.
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