2. Dans mon travail au supermarché (1)

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*La Jeannette

Une petite dame, toute menue, cherche une housse pour sa « Jeannette » (mini planche à repasser). Elle apporte une planche sur laquelle est punaisée une étoffe spéciale pour le repassage Nous n'avons pas la grandeur qui convient. Elle est déçue. Que faire ? Je lui dis : « Avec un vieux molleton, on pourrait bricoler quelque chose... » Elle me montre ses mains toutes déformées par l'arthrose : « Autrefois, je l'aurais fait... Maintenant, je ne peux plus. J'ai 92 ans, vous savez ! Et je ne sais pas à qui demander... » Un coup d'œil à ma collègue. « Peut-être je pourrais essayer de faire quelque chose... » Et je rentre du travail avec sa planche et son numéro de téléphone. Quelques jours plus tard, j'ai terminé mon « bricolage » et je l'appelle. Elle n'entend pas bien : le dialogue est un peu difficile. Elle veut venir le jour même, mais elle va à la gymnastique alors elle viendra après ! Au moment où je vais partir, la voilà qui arrive, tout essoufflée : « J'ai vite mangé un morceau de tarte au fromage sur le chemin pour arriver à l'heure !» Je vais chercher la planche. Son visage s'illumine : « Elle est comme neuve ! Combien je vous dois ?» Je lui dis que c'est gratuit. Elle me demande si j'aime le chocolat...

Une semaine plus tard, revoilà ma petite dame, toute pimpante dans son pantalon et sa blouse bien repassée. Elle apporte du chocolat et me dit combien elle est contente. Elle a encore une grande planche à repasser qui aurait besoin d'une nouvelle housse ! Bien sûr, nous n'avons pas les dimensions qui conviennent et elle me demande si je pourrais transformer une housse qu'elle achèterait !!! Je refuse : trop peu de temps et je doute de mes capacités ! En plus, je n'ai pas de machine à coudre. Elle me propose de m'offrir la sienne ! « C'est un vieux meuble, comme autrefois !» Elle est repartie déçue de mon refus. Comme elle est tenace, je pense qu'elle va peut-être revenir !

*La reine des sacs à main...

J'observe une dame qui farfouille dans les sacs à main soigneusement disposés sur une table. Elle ouvre les fermetures éclair, retire le papier et les plastiques qui donnent du volume aux sacs, jette sacs, papiers et plastiques n'importe où sur la table : en peu de temps c'est un beau désordre ! Je ne peux m'empêcher de lui dire : « S'il vous plaît, Madame, ne laissez pas les plastiques ainsi... » Pas le temps de finir ma phrase qu'elle me dit : « Je vais aussi laisser mon vieux sac ici, pour que mon mari ne voie pas que j'ai un nouveau sac à main. » !!!

*Heures supplémentaires

Samedi, 17 heures. Le haut-parleur annonce la fermeture du magasin et souhaite aux clients un bon week-end. Nous travaillons jusqu'à 17 h 15 pour finir de ranger. A 17 h 10, je vois un client, le caddie plein, qui continue tout tranquillement à faire ses emplettes... Je lui dis : « Monsieur, on ferme. Il vous faut aller à la caisse !» Sa réponse ? « Tout le monde fait des heures supplémentaires. Vous devez apprendre aussi. » Pas très sympa pour les caissières, non ?

*Madame, je cherche...

Aujourd'hui, j'aide dans les cosmétiques. Une cliente cherche du vernis à ongles de la même couleur que... sa ceinture de karaté! Une autre m'explique qu'elle n'a plus de sourcils à cause du cancer, et, comme elle ne voit pas bien, elle me demande de l'aider à trouver la bonne couleur pour le maquillage... Un moine bouddhiste qui semble sorti tout droit du Tibet ou de Birmanie me demande dans un français hésitant du lait pour le corps: jamais pensé que les moines bouddhistes utilisaient du « Body Milk »!


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