Chapitre 68

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Je ne savais pas combien de temps ça faisait que je répétais les enchainements avec mon épée en bois et maintenant, j'avais vraiment très mal aux muscles. Mais je n'envisageais pas d'arrêter. Parce que je ne savais toujours pas comment agir quand la séance devrait prendre fin. Est-ce que je devais faire de mon mieux pour avoir l'air impassible ? Si seulement le prince pouvait partir maintenant et me laisser relativiser seule. Et puis, pourquoi je me mettais dans ces états-là, aussi ? Il ne s'était rien passé. Absolument rien. Rien qui soit important. Oui. C'était ça. C'était un prince de Silla 2. Je m'en fichais.

« C'est assez. » dit le prince en posant la main sur mon épaule pour me stopper, me prenant de court. « Tu vas te fatiguer. »

Plongée dans mes réflexions, je ne m'attendais pas à ce qu'il me parle ou qu'il me touche et, par un réflexe malheureux, je me retournai violement, envoyant un bon coup de sabre vers sa tête.

Il le bloqua avec sa main sans même une grimace. Pourtant, je n'y étais pas allée de main morte.

« Tu dois toujours être consciente de ton environnement. » me reprit il immédiatement. « Rester maitresse de toi-même et ne pas agir sous l'impulsion. En combat, la tête est aussi importante que les muscles, sinon plus. » ajouta-t-il, d'un ton professoral.

J'étais vexée. Surtout que c'était de sa faute, tout ça. Et ça m'énervait. Par pure exaspération, j'arrachai le sabre de sa main qui le maintenait toujours et tentai de réasséner le coup, délibérément cette fois. Ce n'était pas du tout réfléchi et totalement idiot de ma part. Parce qu'évidemment, il esquiva sans peine en faisant un pas en arrière et moi, je fus emportée par le poids de l'arme qui commençait à vraiment peser sur mes pauvres petits muscles malmenés.

Résultat, je m'étalai de tout mon long sur le prince qui, apparemment, ne l'avait pas anticipé celle-là, et qui chuta tout comme moi. Sauf qu'il fut plus prompt à réagir et avant que j'aie pu dire ouf, il avait inversé nos positions et se retrouvait maintenant au-dessus de moi sans que je puisse bouger.

Oups.

« Je t'avais pourtant demandé de ne pas commettre une deuxième fois la même erreur. » me fit il remarquer, de sa position de force. « D'autant que tu ne peux pas toujours échapper aux conséquences. » appuya-t-il en se penchant un peu vers mon visage.

Ah. Oui. D'accord. Là, j'étais dans la merde intégrale.

« Mademoiselle ! Vous ne vous êtes pas fait mal ? » cria tout d'un coup Geun Rye, sans doute sortie du pavillon au meilleur moment.

Ma sauveuse.

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le prince était debout et me tendait la main pour m'aider à me relever. Je pris le parti de faire comme si tout était normal et acceptai son aide sans protester.

« Tout va bien, Geun Rye. » rassurai je cette dernière, remarquant du coin de l'œil que Yeo Sang se tenait dans l'ombre avec un sourire goguenard.

Quelle efficacité pour un garde du corps, tient. Quand c'était pour me tenir éloigné du prince Hong Joong qui ne représentait aucune menace, il y avait du monde. Mais pour le prince Seong Hwa, il n'y avait plus personne.

« Je crains d'avoir d'autres obligations pour la journée. » m'informa le prince Seong Hwa, qui était d'une impassibilité impeccable.

D'ailleurs, Geun Rye sembla rassurée sur la situation car elle rentra dans le pavillon vaquer à ses occupations. C'était à se demander si elle n'avait pas un œil sur ce qui se passait à l'extérieur pour surveiller qu'il ne se passe rien d'inconvenant. Pour cette fois ci, c'était plutôt bienvenu.

Le souhait du roiWhere stories live. Discover now