I Swear I Lived Tome 3

Chapitre 21

Ariel

Louis a rapidement été pris en charge et je n'ai eu à m'agacer de la lenteur procédures à aucun moment parce que j'ai préféré me concentrer sur mon mari. Mon mari qui ne peut plus lire. Mon écrivain de mari qui ne peut plus lire.

Nous sommes dans le bureau du neurologue afin qu'il nous informe des résultats des derniers examens de Louis, et mon cœur n'a jamais battu aussi vite.

Le Dr. Carlson entre dans la pièce et il nous salue avant de s'asseoir derrière son bureau.

« Pardonnez mon retard, il y avait des embouteillages en chirurgie. »

J'esquisse un pâle sourire et la main de Louis serre un peu plus la mienne. Je suis soulagé qu'il ait accepté ma présence et que je sois là pour l'annonce des résultats. Nous pensions simplement qu'en nous pointant à l'hôpital, ils nous diraient qu'il fallait également réapprendre à lire, mais au lieu de ça, Louis a dû passer plusieurs IRM ainsi que des tests pour les yeux. Apparemment, sa vue a baissé et à sa presbytie, se rajoute une myopie qui pourra tout à fait être opérée et corrigée s'il le souhaite, mais ce n'est pas ce que nous attendons le plus.

« Comment allez-vous ?, demande le Dr Carlson, plus par politesse que pas envie de savoir vraiment.

– Est-ce que je vais pouvoir lire à nouveau ou pas ? », demande Louis, sans perdre de temps.

Le médecin considère sa question quelques secondes, dans le plus grand des sérieux, et il finit par ouvrir son dossier.

« Avez-vous déjà entendu parler des alexies, Mr Tomlinson ? »

Bien évidement, Louis fait non de la tête et je l'imite volontiers ; sauf s'il parle des gens qui s'appellent Alexis mais je suppose que ce n'est pas du tout ce à quoi il fait référence et j'aimerais assez ne pas passer pour un abruti. De toute façon, il ne s'adresse même pas à moi. Le stress me fait perdre les pédales et me rend complètement stupide.

« Il semblerait que vous ayez été victime d'un petit AVC.

– Ça se saurait s'il avait eu un AVC, je réponds simplement.

– Pas forcément. C'est peut-être arrivé pendant son coma, pendant son réveil... Il était léger, peu alarmant au point que personne ne s'en rende compte.

– Même pas les médecins ? Si c'était pendant son coma, elles servent à quoi les machines ? C'est pas aussi pour détecter ce genre de choses?, je réplique avec agacement.

– On pourra réétudier les tracés mais si c'était à son réveil ou après... même votre mari ne s'en serait pas rendu compte. », poursuit-il.

Je soupire parce que la tension qui règne dans la pièce est en train de me tuer. L'arrêt cardiaque, c'était pas suffisant. Comme le choc septique ou le coma ou toute cette merde qui nous tombe sur le coin de la gueule un peu plus chaque jour. Non mais bordel de merde. Je sens Louis serrer ma main un peu plus fort et ça m'apaise instantanément.

« L'AVC a fait des dégâts ?, demande-t-il avec anxiété.

– Malheureusement oui. Une partie de votre hémisphère gauche a été touché. Plus particulièrement la région occipito-temporale ventrale, où siège la reconnaissance de la forme visuelle des mots. »

Louis et moi lui jetons un regard tout à fait confus. Il nous a perdu avec sa partie du cerveau touchée et pourtant, ce qui résonne dans ma tête c'est son « malheureusement, oui ». Malheureusement.

« Est-ce que vous pourriez être plus clair ?, je demande finalement.

– Mr Tomlinson vous souffrez d'une alexie pure. »