I Swear I Lived Tome 3

Chapitre 20

Ariel

Le soulagement et l'euphorie liés au réveil de Louis ne durent pas longtemps. Bien sûr, je savais que ce serait difficile parce que les médecins nous ont mis en garde, mais tant qu'on n'y est pas réellement confronté, on n'a aucune idée de ce qui nous attend.

Louis est tellement confus lors de son réveil que nous ne pouvons pas rester à ses côtés bien longtemps et nous devons sortir afin qu'un médecin lui explique la situation. Le temps me semble affreusement long, il est à quelques mètres de nous, éveillé, et nous ne pouvons même pas le voir. C'est frustrant.

Après un moment interminable, le médecin de Louis ressort et ferme la porte derrière lui.

« Votre mari est confus, un peu choqué, mais pour l'instant, c'est tout à fait normal. Il comprend où il est, il sait parfaitement qui il est...

– Il se souvient de nous ?, intervient Achille.

– Oui. Apparemment son dernier souvenir est Noël à Londres, est-ce que ça vous parle ? »

Le soulagement est si grand que j'ai énormément de mal à ne pas me mettre à pleurer comme un bébé.

« Oui, oui, je réponds avec un sourire, nous sommes allés à Londres pour Noël.

– Bien, nous allons vous laisser le retrouver un peu, puis nous viendrons faire quelques tests, lui poser quelques questions pour être certain que tout va bien.

– D'accord. Est-ce qu'on peut aller le voir maintenant ? »

Le médecin me sourit et il nous laisse enfin passer.

« Doucement les enfants, d'accord ? », j'avertis tout de même.

Je réalise, seulement une fois à l'intérieur de la chambre, que Liam ne nous a pas suivi et qu'il s'est éclipsé depuis un moment. J'apprécie son attention, mais aussi étrange que cela puisse paraître, j'aurais aimé lui dire au revoir et le remercier encore une fois de m'avoir mis au courant pour Niall.

Louis nous adresse un sourire un peu éteint, il semble exténué, même s'il a passé des semaines à dormir. J'ai peur qu'il se rendorme d'ailleurs, j'ai peur qu'il ne se réveille plus à nouveau.

Sur sa tablette roulante, il y a un verre d'eau qu'il a certainement déjà terminé. Aucun de nous n'ose pendre la parole pendant plusieurs secondes ; je crois qu'on s'habitue vite à parler à quelqu'un qui ne répond pas et durant ces trois dernières semaines, je n'ai fait que ça toute la journée.

« Alors, tu sais quel jour on est ?, demande Athéna en allant s'asseoir près de lui.

– Le médecin me l'a dit. J'ai manqué pas mal de choses, non ? »

Il a une manière de parler un peu mécanique et sa voix est toute enrouée ; je n'ai pas l'impression que c'est Louis. Ça me perturbe beaucoup de me retrouver là, à ne pas savoir quoi dire à mon mari que j'ai supplié un milliard de fois de se réveiller parce que j'en avais assez de parler seul.

« T'as raté le premier de l'an. Votre anniversaire de mariage et ton anniversaire aussi.

– Je suis désolé. », dit-il, sans pour autant l'être vraiment.

Il y a petit silence et les enfants se tournent vers moi, comme si je pouvais débloquer la situation.

« Tu nous as beaucoup manqué, je dis simplement. Ce n'était pas facile sans toi. »

Il hausse les épaules. Ça me fait mal parce qu'on dirait qu'il s'en fiche un peu.

« J'ai l'impression de m'être couché le soir de Noël et de me réveiller le lendemain. Sauf qu'on est un mois plus tard. Je ne suis pas sûr de le comprendre, c'est surréaliste. C'est comme si j'avais voyagé dans le temps. »