I Swear I Lived Tome 3

Chapitre 2

Louis

Je n'ai pas dormi de la nuit ; ça fait plus de dix ans que je vis des rentrées des classes, plus de dix ans que je m'en fais des ulcères. C'est idiot parce que nos bébés ont bien grandi maintenant et qu'ils sont parfaitement capables de se débrouiller seuls, mais j'ai toujours peur qu'il leur manque quelque chose.

Lorsqu'Athéna descend à la cuisine, je comprends qu'elle n'a pas beaucoup dormi non plus à l'instant où elle vient se blottir dans mes bras ; elle est rarement la première debout. Je lui fais un énorme câlin et je caresse ses cheveux avec tendresse.

« J'veux pas y aller. », murmure-t-elle.

Athéna déteste l'école depuis qu'elle est petite. Il y a des hauts et des bas, mais surtout des bas, malheureusement. Je fais la moue parce que si l'année scolaire débute comme ça, j'ai peur ce soit une catastrophe d'ici Noël.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu n'es pas contente de retrouver tes amies ?

– Je les ai vues presque tout l'été..., dit-elle avec un petit sourire avant de se défaire de mon étreinte.

– Tu es malade ?, je demande en posant une main sur son front.

– Non.

– Tu as tes règles ? »

Cette fois-ci, son air amusé se transforme en air offusqué à l'extrême.

« P'tin mais papou, t'es grave gênant quand tu fais ça. », râle-t-elle.

J'essaie de ne pas trop paraître mal à l'aise, mais sans femme à la maison, on est bien obligés d'en discuter de temps en temps.

« C'est rien, reprend-t-elle, c'est juste que j'ai pas envie d'y aller. J'aime pas ma classe et en plus, cette année, y a Pedro dans certains de mes cours. »

Je plisse les yeux, l'air suspicieux.

« Pedro ? C'est qui ça ?

– Mais si tu sais ! Le premier de la classe que j'avais embrassé dans les toilettes au collège là. Pour m'entraîner. Il a toujours l'impression que je suis son premier amour alors il me colle tout le temps, c'est affreux !, se plaint-elle.

– Le garçon avec des lunettes rouges ? Tout gentil ?

– Oui.

– Celui qui t'a aidé avec ton exposé de sciences de l'année dernière ?, j'insiste pour être sûr.

– Tu comptes me faire culpabiliser, c'est ça ?, dit-elle, sur la défensive.

– Non. Je voulais être sûr. Écoute, mon cœur... Tu n'as qu'à être claire avec lui, tu lui expliques avec tact que tu aimerais qu'il te fiche la paix et il va comprendre.

– Mais je veux pas le toucher ! »

Je hausse un sourcil sans comprendre pourquoi elle a une réaction aussi vive.

« Hein ? Mais qui te parle de le toucher ?!

– Mais c'est toi ! Tu veux que je lui parle avec TACT. Ça vient bien de TACTile, non ? »

Je la scrute un long moment avec l'espoir qu'elle m'avoue qu'elle me fait marcher, mais son air béat ne la quitte pas alors je ris.

« Quoi ?, ronchonne-t-elle.

– Avec "tact" ça veut dire avec diplomatie, Nana. Dis-le lui gentiment, c'est ce que je voulais dire.

– Aaaaah, fait-elle alors que son visage s'illumine. Ok, je vois.