l'effet papillon ♡ hyunin

25.

Je regrette le moment où j'ai accepté de mettre un réveil à 5:30 du matin. Il est vrai que le temps d'aller chez Hyunjin, ça prend vingt minutes, si on additionne les cinq minutes que nous y restons pour récupérer ses affaires plus le chemin du retour, on perd déjà quarante-cinq minutes ce qui fait que nous revenons à 6:15. Nous sommes dans l'obligation de nous lever aussi tôt également pour ne pas croiser mes parents qui ne sont toujours pas au courant qu'Hyunjin a hébergé pour la nuit et bien qu'il s'agit de quelqu'un qu'ils connaissent, ils se sentiraient trahis si je ne leur avais pas dit la vérité depuis le début :

— Tu penses vraiment que le vélo était une bonne idée ? Lui demandé-je d'un ton hésitant.
— Bien sûr ! On ira plus vite !
— Tout dépend de ta notion du mot « vite ».
— Qu'est-ce qu'il te fait dire ça ?
— Peut-être le fait que le guidon est en train de se bloquer. Guidon de merde !
— C'est tes vélos, tu pouvais pas savoir ça à l'avance ?
— Pour te donner une idée, je fais autant de vélo que je suis courtois avec les gens. Lui mis-je la situation en image.
— Ah oui, c'est sûr que c'est assez rare, descends.

Je me stoppe et suis ses instructions que je ne comprends toujours pas, jusqu'à ce que je le vois s'emparer du bicycle dans l'unique but de le jeter dans le pré se trouvant à côté de la piste cyclable :

— Viens sur mon siège.
— Qu'est-ce qu'on fait du vélo ? Lui requière-je.
— On le recherchera ce soir. Grimpe. M'ordonne-t-il.
— Je préfère encore courir.
— Oh mon Dieu, si en plus tu te comportes comme un bébé on n'est pas sorti du gouffre.

Il descend afin de me rejoindre et m'incite me positionner de force sur l'avant de la celle tout en se plaçant à l'arrière puis commence alors à pédaler. Il est étrange d'avouer que je trouve ça agréable, pas dans le sens de me retrouver dans cette position, loin de moi ces pensées obscènes. Je pensais davantage au fait de ne pas avoir à faire d'efforts :

— Hyunjin. L'interpelé-je sérieusement.
— C'est mon nom.
— Promets moi que t'en parleras à personne. Lui imposé-je.
— C'est pas comme si j'en avais envie.
— On sait jamais, t'es capable de tout.

Une fois arrivés à destination, je l'attends à l'entrée et pendant qu'il recherche ses affaires, il en profite pour saluer ses parents qui viennent de se lever sans que l'un d'eux n'aient notifié l'absence de leurs fils durant la nuit ce qui arrange leur aîné. Lorsque toutes contraintes furent définitivement réglées, nous échangeons les rôles en terme de pédaler ce qui me pousse à faire fonctionner mes muscles à une heure bien trop hâtive à mon goût. Nous rangeons en vitesse le véhicule restant, au sein du garage puis pénétrons avec discrétion à l'intérieur de la maison qui mène directement sur la salle à manger. Par ailleurs, en remarquant que des grincements se font entendre depuis les marches, j'ordonne à Hyunjin de se cacher au plus vite et la première idée qui me vint à l'esprit fut la table ce qui n'est pas des plus efficaces :

— Tu es sorti ? Se questionne ma mère.
— Non.
— J'ai entendu la porte claquer. Ajoute-t-elle, curieuse.
— Oh, j'ai juste pris l'air.
— D'accord, réplique-t-elle sans trop poser de questions tout en m'offrant un baiser sur le front.

Je n'ai aucun moyen d'échapper Hyunjin de cette situation ce qui m'embête étant donné qu'il ne se trouve pas à un endroit très confortable. Je tente alors de faire remonter ma mère à l'étage en cherchant un tas d'excuses qui ne fonctionnent guère par la suite et l'entraîne à prendre son petit déjeuner sur cette fameuse table. Je me place à ses côtés dans le but de paraître normal, plan qui échoue compte tenu du fait que je n'ai rien pris à manger. Je tiens à préciser qu'en dessous d'une table, il n'y a pas beaucoup de place, chose dont tout le monde est capable de se douter et étant donné qu'Hyunjin est dans l'obligation d'éviter les pieds de la mère, il se réfugie majoritairement de mon côté ce qui l'entraîne à parfois toucher mes jambes, geste qui me pousse à une certaine secousse inattendue :