l'effet papillon ♡ hyunin

11.

Quelques semaines sont passées depuis le malencontreux incident de Felix et sa peau va très bien si cela peut vous intéresser. Je sais que mes remarques sur un avis personnel vous manquent, mais comment faire lorsque je n'ai pas d'idées ? Disons pour cette fois, je trouve que le nutella c'est délicieux mais à force d'en manger ça me donne des nausées. Si vous approuvez cette pensée, j'en suis ravi :

— Jeongin, quand vas tu te concentrer ? requiert ma confidente.
— Lorsque vous aurez trouvé une idée de chanson ?

Remettons nous dans la situation étant donné que cette conversation est des plus incompréhensibles sans explication rationnelle. Après avoir fait des groupes mélangés entre les options cinéma et chant, les professeurs nous ont parlé d'un énorme projet commun et se sont enfin daignés à nous en faire part. Il s'agit d'un clip !

J'ai appris que certains trios vont se réunir dans le but d'être plus dans un seul et même groupe, ce qui est malin de leur part car ce sera toujours moins gênant et plus amusant de se retrouver à plusieurs pour tourner une vidéo de la sorte. Nous, j'avoue qu'on a pensé à s'allier avec Sooyoung qui elle se trouvait avec Jisung, un rappeur hors-paire paraît-il. Que dis-je ? J'étais avec lui et j'en ai vécu l'expérience, il est incroyable.

Mais nous avons fini par abandonner l'idée car, nos idées n'étaient pas tellement similaires. Il est vrai que je n'ai pas trop abordé le sujet « Jisung » mais étant donné que c'est plus un camarade de classe qu'un ami, j'en voyais pas l'intérêt. Mais ça n'empêche qu'il est très gentil et que j'aime particulièrement traîner à ses côtés !

— Les gars, c'est pas pour vous effrayer mais la plupart des groupes ont déjà choisi une chanson la séance dernière et savent également quel type de clip ils veulent tourner, les avertissé-je en examinant les groupes nous entourant. On est vraiment très en retard par rapport à eux.
— Premièrement, il n'y a rien de rassurant dans l'info que tu viens de nous dévoiler, commente Seungmin. Et sache que la plupart des gens vont tourner un clip basé sur les soirées.
— Il a pas tort, confirme Hannah. Au lieu de vouloir précipiter les choses, on devrait se poser et réfléchir pleinement à quel sujet on veut évoquer.
— L'amour, dis-je niaisement.
— Étonnée de constater que ce n'est pas moi qui l'ai proposé. Mais ce qui est d'autant plus étonnant c'est que c'est venu de toi, ajoute la membre féminine en me fixant.
— Figure toi que j'ai choisi ça justement parce que je sais que c'est un sujet facile. Maintenant reste à savoir quoi.
— Un truc dont on parle pas assez au lycée je trouve que c'est les LGBT, propose le membre cadet.
— Je t'arrête tout de suite, le stoppé-je instantanément. C'est moi qui chante, n'est-ce-pas ?
— Exact, affirme-t-il dans un premier temps.
— Moi à la tête du clip, continué-je.
— Jeongin, le fait de chanter sur ce sujet ne voudra pas dire que tu fais partie de la communauté, précise Hannah en soupirant.
— Right, répondis-je en hochant positivement la tête.
— T'acceptes ? me demande-t-elle, toute excitée.
— C'est d'accord !
— Reste plus qu'à savoir quelle chanson, me questionné-je.

Alors qu'on s'est tous mis à consciencieusement réfléchir, la sonnerie nous coupe ce qui nous empêche de poursuivre à se creuser la tête. Ayant répliqué un mot anglais, cela m'a fait rappelé que mon heure de colle a lieu aujourd'hui ce qui ne me ravit pas du tout. Hannah, fidèle amie et dingo à la fois m'a assuré qu'elle m'attendrait, quitte à patienter une heure de plus autant que ça soit pour me retrouver à ses côtés, disait-elle.

Arrivé dans sa salle de classe, j'obtins une sorte de mauvais pressentiment. Pour me convaincre que ce n'est rien de grave, on pourrait relativement me déclarer que c'est le contexte qui me procure une telle appréhension, alors je me contente de cette excuse. Ma professeur m'invite instantanément à m'asseoir puis avait déjà placé une feuilles d'exercices devant moi.

À propos, mes parents ont été averti par courrier pour cette heure de colle et lorsque je leur ai expliqué la raison, ma mère a trouvé le choix d'effectuer cette sanction ridicule, tandis que du côté de mon père, il m'a presque félicité d'en avoir obtenu une car il me croyait trop studieux à son goût.

L'heure passe, lentement. Très lentement. J'ai l'impression que ça fait deux heures que je me trouve ici mais cela ne fait en vérité que douze minutes. Il arrive à mon enseignante de jeter des coups d'œil sur ma personne dans le but de me surveiller mais par moment, ça en devenait presque insistant ce qui m'horrifiait plus qu'autre chose. J'avais la sensation d'être dans un cauchemar et que la seule issue de s'en échapper, c'était de se réveiller.

Le pire dans tout ça c'est que même après avoir évoqué ce que je ressentais, seulement 120 secondes se sont écoulées. Mon institutrice se lève durant l'heure, éventuellement pour vérifier comment je me débrouillais et je ne sais point si ce ne sont que des illusions beaucoup trop poussées mais il lui prenait parfois la vague envie de mettre son énorme décolleté en plein dans mon regard. Ce qui à aucun moment, ne me plaisait. Autant vous dire que je suis me suis senti plus inconfortable qu'autre chose au cours des soixante dernières minutes, et une fois l'heure terminée, c'était comme si je venais d'ouvrir mes yeux après ce fameux mauvais rêve.

J'ouvre la porte, prêt à m'enfuir de cet endroit sordide au plus vite mais elle me stoppe en caressant le long de mon bras, me persuadant que j'avais fait du bon travail. Chose dont je n'en avais strictement rien à faire pour l'instant car mon seul but était d'avoir la capacité de m'éclipser. Un toussotement provenant de ma meilleure amie que je découvre seulement maintenant, me sauve littéralement de cette situation désagréable :

— Jeongin, tes parents ont appelé. Ils t'attendent sur le parking.
— J'arrive. Merci de m'avoir reçu ? déclamé-je d'un ton incertain au vue du calvaire que j'ai dû passé.

Hannah s'empare de ma main ce qui d'un côté me rassure étant donné que ce geste me permettait de saisir que je n'étais pas dépareillé et en quelques sortes, en sécurité. J'ai d'autant plus notifié que ma compère marchait d'un pas rapide et m'explique la raison pour laquelle elle allait à une allure aussi précipitée seulement une fois qu'on s'est tous les deux trouvés dehors :

— Qu'est-ce que c'était que ça ?
— J'en n'ai aucune idée, attesté-je en écarquillant les yeux.
— Ça me rassure de constater que tu n'es pas dans le coup.
— Ew ! Mes parents ont réellement appelé ?
— Non, j'avoue que c'était juste une excuse pour te faire sortir d'ici, avoue-t-elle en gloussant. Ça va aller ?
— Je crois que oui...
— Tu sais, si on finit par découvrir qu'elle essaye vraiment de... Te draguer ? On peut la dénoncer.
— Pour le moment, on est sûr de rien alors, faisons profil bas. Oh mon Dieu, je ne pensais pas pouvoir dire ça un jour, j'ai l'impression d'être dans un film policier !
— T'es con, dit-elle gentiment tout en gloussant.

Nous avons appliqué le début du route ensemble puis après quelques rues étant passés de gauche à droite, nos chemins ont fini par se séparer ce qui nous a obligé à se quitter. Mais avant de partir sur de simples adieux, Hannah m'a offert un baiser sur le front en me certifiant que si j'avais besoin de quoi que ce soit, elle serait présente ce qui m'a fortement touché. Elle a toujours les bons mots et accorde constamment les bonnes actions. Je ne sais pas comment elle parvenait à dégager cette image parfaite mais ce qui était sûr, c'est que je ne cessais de me répéter que je ne la méritais pas.

Sur le reste de la distance qu'il me restait à parcourir, j'en profite pour mettre de la musique. compte tenu du fait que je n'avais aucune idée de quoi lancer, j'ai laissé le hasard en décider, qui m'a émis wish you were gay de Billie Eilish, au creux de mes oreilles. Au début je n'ai point pris compte de quoi que ce soit, puis au fur et à mesure, je me suis attardé sur les paroles qui celles-ci m'ont consacré une ébauche soudaine.

Je décide d'en parler à Hannah seulement une fois rentré dans l'enceinte de mon domicile puis la spam très clairement en lui expliquant l'entière scène afin qu'elle sache comment j'en suis arrivé jusqu'ici, ce qui n'est clairement pas utile; puis termine finalement par lui dévoiler :

— On l'a notre chanson.