Chapitre 21 : Envie de mourir

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Je viens de comprendre que je n'ai pas ma place ici en plus de ça, on me cache des choses ? Je pensais que son père était sympa mais c'est qu'une facette. Il commence à me dégoûter.

« Chut Papa ! Elle risque de t'entendre. »

Je suis chez Isaac mais je commence à me sentir de plus en plus mal. Il ne se doute pas que j'ai entendu. Je pense faire comme si de rien était mais ça me pousse à chercher ce qu'ils cachent. J'hésite à descendre. Je remonte dans ma chambre pendant dix minutes pour pas qu'ils se doutent que j'ai tout écouté. En étant dans ma chambre, j'entends des pas en direction de ma chambre. Je me précipite pour me recoucher et je fais semblant de dormir. Je ferme mes yeux d'une manière forcée puis je me détends. La porte s'ouvre.

« Elle dort toujours, heureusement. »

Je l'entends faire les cent pas dans la chambre avant de me réveiller. Je le sens tendu, je ne l'ai jamais senti comme ça.

«Zyneb, réveille-toi ! Tu devrais manger, sinon tu vas crever de faim ! »

Je fais semblant de me réveiller, pour pas qu'il se doute de quelque chose.

« Toi, tu as pleuré non ? »

« Bien sûr que non ! »

Il était hors de question qu'il sache que j'ai pleuré. En plus de ça, il pourrait penser que j'ai entendu la discussion avec son père. Je décide alors de le suivre pour aller manger mais je me sens de plus en plus mal à l'aise. Quelque chose cloche mais je ne saurais pas dire quoi. Je croise alors le regard de son père mais je baisse les yeux, il a un regard assez glaçant, loin du gentil policier que j'avais en tête.

Je prends une assiette puis je décide enfin à m'asseoir à la table à manger quand Isaac allume la télévision. Le présentateur s'exprime.

« Cela fait maintenant quelques mois que des jeunes filles ont disparu dans la petite ville de Rouen. Ceci dit, cette après-midi, du nouveau a été énoncé. Des restes humains ont été découverts par un promeneur. Les policiers sont allés sur les lieux. [...]»

Je suis sous le choc. J'avais commencé à oublier cette histoire de disparition tellement je suis perdue dans ma vie. Pauvres filles, elle était si jeune. Je commence à me sentir mal d'avoir oublié Ruth, que Dieu face en sorte qu'elle aille bien. Isaac réagit d'une manière assez étrange.

« Il est trop fort ! Il a bien réussi son coup ! »

Je décide de ne pas prêter trop attention. Je suppose qu'il est ironique.

Cette annonce a coupé mon appétit, je ne me sens pas bien. Je dois faire en sorte qu'Isaac ne me voit pas dans cet état sinon il va se poser des questions. Il semble d'ailleurs tellement préoccuper par cette affaire, mais semble ne pas faire le rapprochement avec Ruth.

Je n'arrête pas de penser à elle, ma seule amie, celle à qui je pouvais me confier. On avait les mêmes difficultés et on les surmontait ensemble. Je soupire puis je décide de remonter dans ma chambre. Je n'oublie pas mon verre de jus, peux être que ça me remontra le moral. J'ai tendance à oublier que demain non seulement j'ai cours et en plus de ça, je dois aller au commissariat pour prouver mon innocence. J'espère qu'ils me laisseront tranquille après ça. Je monte dans ma chambre quand quelques minutes après, j'entends des bruits de pas.

«Zyneb ! Tu es montée dans la chambre sans rien me dire ! »

Ce n'est pas contre lui, mais j'ai besoin de souffler. Pendant quelques secondes, un petit flottement s'installe. Sans mon consentement, il commence à me toucher ma jambe, je commence à être super mal à l'aise mais je ne dis rien.

« Ne sois pas mal à l'aise, approche-toi ! »

Je me demande ce qu'il se passe dans sa tête. Il est extrêmement collant.

« Écoute Isaac, je n'ai pas la tête à ça ! »

« Tu devrais te laisser aller ! »

Pour je ne sais quelle raison, il s'approche de moi et il essaye de m'embrasser. Je le repousse.

« Je me répète mais je n'ai pas envie ! »

«IL T'ARRIVE QUOI LÀ ? »

Je ne l'ai jamais vu dans cet état ! Il commence à me forcer à ce que je fasse ce qu'il demande. Je refuse une deuxième fois puis tout d'un coup dans un, il se lève puis me met un coup de poing en plein ventre. Je m'en souviens encore comme si c'était hier, ça m'a fait tellement mal et en même j'étais abasourdie. Par réflexe, j'ai commencé à reculer.

Je n'ai pas les mots. Il quitte la chambre puis me claque la porte au nez. Jusqu'à présent, je ne sais pas pourquoi il a réagi comme ça. D'habitude, il est tellement doux. Quand il est parti, j'ai commencé à pleurer en silence. Je me suis pris un coup de poing en plein ventre, gratuitement parce que je ne voulais pas. Il s'imaginait sûrement des choses avec moi, mais je n'avais pas le même regard sur notre « relation ».

J'ai envie de me jeter par la fenêtre, je me sens seule et humiliée. Je ne lui adresserai plus la parole, comment peut-il me faire ça ? J'ai envie de partir, mais où est ce que je pourrais aller ? Mon père n'est pas encore rentré. Je décide de faire la chose que je sais le plus faire, dormir. Pendant, plus de deux heures, je suis en mode hors service puis je me réveille. Je vais mieux assez étonnamment. Mon ventre gargouille, j'ai tellement faim. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai tellement honte de descendre de la chambre.

Je prends mon courage à deux mains puis je quitte mon cocon. Je me dirige vers la cuisine mais je me rends compte qu'il n'y a personne dans la maison, je n'arrive pas à croire qu'ils m'ont enfermée toute seule. Je commence à m'inquiéter. Je ne me sens pas en sécurité. J'essaye de me chauffer des plats à la va-vite puis de remonter à ma chambre. Quand tout d'un coup, en regardant à travers la fenêtre, je vois deux personnes devant chez moi en pleurs. Elles regardent ma maison vide. Une des personnes m'a l'air complètement triste et prie en déposant une lettre dans ma boîte aux lettres. J'assiste à cette scène, impuissante.

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