Chapitre 16 : Étrange

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Qui m'a écrit ça encore ? Un grenier ? Je n'ai pas de souvenir qu'on en ait un. J'arrive quand même à me souvenir d'une pièce qui est tout le temps fermée à clef. Peut-être que c'est ça ?

Ça m'intrigue un peu mais dois-je croire un vulgaire bout de papier ? Mon père n'est pas là, pour avoir le cœur net, je décide d'aller voir cette pièce assez mystérieuse. Je monte les escaliers une par une puis j'arrive face à cette fameuse porte. J'essaye de l'ouvrir, elle est fermée comme d'habitude. Je décide de me résigner, ça doit un canular. En redescendant au salon, j'entends des pas assez brusques, pris de panique.

« C'EST QUI ? »

Pas de réponse. Les pas commencent à devenir de plus en plus intempestifs. Prise d'effroi, je prends quelque chose pour me défendre.

« ZYNEB ! VIENS ICI ! »

Je commence à reprendre mes esprits, et je me rends compte que c'est la voix de Papa puis je le vois avec un regard noir.

« POURQUOI VOULAIS-TU OUVRIR CETTE PORTE ? »

Je suis assez étonnée par sa colère, je ne m'attendais à cette réaction assez dérisoire.

« Je. Suis. Désolée. »

Il rentre dans sa chambre en claquant la porte. Je commence à trembler, j'espère que je n'ai pas fait de bêtise. Je dois le laisser se calmer. Malgré le fait que je me suis fait crier dessus, étant quelqu'un de très curieuse, j'ai envie de savoir ce qui se cache derrière cette porte. Je vais en parler à Isaac demain. Peut-être qu'il ne se trompe pas, j'ai vraiment été naïve ? Je reste au salon. Je regarde la télévision. Je regarde cette porte encore et encore. Elle m'obsède. Comment pourrais-je y avoir accès ? Où est cette clef ? Des questions sans réponses qu'il va falloir que j'y réponde toute seule.

J'essaye de me changer les idées, mais le fait que mon père soit colère, ça me rend mal. Après quelques minutes d'hésitation, je décide de monter le voir dans sa chambre. Je monte les escaliers avec du stress, mes jambes tremblent mais je ne peux pas laisser la situation tel quel. Je toque mais la poignée de la porte s'ouvre automatiquement.

« Allez rentre ! »

À peine le temps de m'exprimer, il me coupe.

« Tu n'as pas besoin de t'excuser. C'est à moi d'être désolé. Je n'avais pas à réagir comme ça. Cela dit, il faut que tu arrêtes d'être aussi curieuse. »

Je hoche la tête. Je ne cherche pas à répondre, c'est assez bien qu'il reconnaisse qu'il a eu une réaction excessive. Je retiens quand même le fait qu'il me dise que je dois arrêter d'être curieuse. Ça m'intrigue tellement.

« Bon, je te laisse redescendre, je te rejoins après. »

Je décide de redescendre assez soulager mais toujours aussi étonnée. Je décide de me motiver à faire mes devoirs pour prendre de l'avance mais je n'arrive pas à oublier le devoir de mathématiques qui m'a été injustement déchiré. Je tombe alors sur l'exercice qui était à rendre et j'ai l'envie de le recommencer. Je n'aurais pas de réponse concernant le but de ce geste, si ce n'ait pas la méchanceté gratuite.

Je le refais en moins de trente minutes maintenant je n'ai plus qu'à convaincre le professeur d'accepter mon devoir. Je ne sais pas comment je vais faire même s'il faut que je mente, je le ferais. De toute manière ce professeur ne me croirait jamais sans preuve. Maintenant que ça, c'est fait, je me lance sur le devoir de français ! Avant tout, j'ai une envie de regarder un divertissement. Je passe au moins cinq minutes à chercher quelque chose d'intéressant et bingo, je trouve. J'ouvre mon cahier et je commence à faire les devoirs de la semaine prochaine. En pleine concentration, Papa finit par descendre. Je fais mine de l'ignorer et il me surprend en me faisant des chatouilles pendant trois secondes et j'en rigole jusqu'à en pleurer de rire tout en lui suppliant d'arrêter.

« Tu n'aimes donc pas les chatouilles ? »

Je lui réponds non, avec le sourire aux lèvres.

À voir sa réaction, il a du bien dormir. Il décide de se diriger vers la cuisine.

« Ce soir, on va manger chinois pour changer un peu ! »

« Ouais, je veux bien ! »

Personnellement, j'adore tout ce qui est nourriture asiatique, ça fait longtemps que je n'en avais pas mangé. Je décide d'aller voir à la cuisine comment il se débrouille et je me rends compte qu'il a un peu de mal et c'est amusant à voir.

« Bonne écoute, je vais cuire une moitié du riz pour ensuite voir si la cuisson est bonne. »

Je m'empresse de lui donner la boîte des ingrédients qu'il avait déjà jetée à la poubelle.

« Merci, tu me connais par cœur, je suis tête en l'air ! »

Le voir se donner autant de mal pour préparer, ça me fait tellement plaisir ! Après quelques heures passées au fourneau, on se prépare enfin à manger ! Première bouchée et je peux confirmer le niveau débutant de mon père. Cela dit, c'est vraiment pas mal pour une première fois dans de la cuisine qu'il ne connaît pas. Après avoir remercié mon père, je décide de monter pour aller lire, je n'ai jamais autant regardé la télévision aujourd'hui. Il faut que je me repose les yeux. En montant dans la chambre, je n'arrête pas de penser à quelque chose, au mot que la personne a glissé dans ma poche de devant. Cette personne a réussi à savoir que mon père avait quelque chose dans un grenier. On n'a pas de grenier mais cette personne a vu presque juste. Qui est cette personne ?

Je suppose que je n'arriverai jamais à savoir qui c'est. C'est beaucoup trop nébuleux.

J'essaye d'arrêter d'analyser les choses en lisant des livres pour m'évader. Je n'ai que ça de toute manière. Quelques minutes on suffit pour que je m'endorme. Cette journée a été longue avec toutes ces péripéties, mais tant que j'arrive à supporter tout ça, tout va bien.

Quelques heures plus tard, je me réveille par une bouffée de chaleur. Il faut absolument que j'aille m'hydrater. En descendant les marches, je me rends compte que Papa est encore réveillé. Je suis étonnée parce que ce n'est pas son genre de rester éveillé aussi tard. Il est là, il fait les cent pas au salon. Il semble attendre quelque chose. Je décide de ne pas descendre pour voir ce qu'il se passe. Le téléphone se met à sonner, il décroche puis éclate en sanglot.

« Je suis foutu, il faut que tu m'aides à sortir de ce pétrin. »

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