Mon cœur se serre et j'ai l'impression d'être balancé dix ans en arrière. Quand je n'étais pas foutu de m'occuper de mes enfants et que Gemma le faisait pour moi.

« Tu es déjà à la maison ?

– Non, je n'y serais pas avant demain matin maintenant. »,

Certainement parce qu'il a passé plus de temps à chercher une solution pour Achille qu'à revoir son contrat et qu'il n'y aura plus de train lorsqu'il aura terminé.

« Tu peux rentrer en taxi... », je propose.

Je m'en veux. Je m'en veux tellement que ma voix est sincèrement désolée. Karen fout la merde dans ma tête, j'en ai conscience, mais c'est plus fort que moi, chaque fois que j'en ai l'occasion, j'y retourne. Au début, c'était juste quelqu'un à qui je pouvais me plaindre de la distance que Louis mettait entre nous sans que je ne comprenne pourquoi, puis elle est devenue une confidente et le jour où tout a dérapé, Louis me manquait tellement qu'elle a été le seul réconfort que j'avais pu trouver. Ce n'est en rien une excuse et ça n'aurait dû être qu'une simple erreur de parcours, mais ça se transforme peu à peu en habitude et j'ai l'impression d'avoir besoin de cette adrénaline. Comme si j'avais envie que Louis se rende compte que je suis en train de lui échapper et qu'il faut absolument qu'il fasse quelque chose pour nous sauver.

« Tu sais bien que non, j'en aurais pour des heures et j'ai trop mal au dos en ce moment pour rester assis aussi longtemps. »

Je le sais, oui. Mais j'ai préféré oublier parce que ça m'arrangerait qu'il soit là ce soir.

« Lila dort chez Karen, j'espère que tu ne l'as pas oublié non plus. », poursuit-il, sans que je n'ai le temps de réagir.

Quand j'entends ça, mon sang ne fait qu'un tour et je suis sûr que j'ai pâli comme si j'avais vu un fantôme.

« À quelle heure est-ce qu'elle finissait ?, je demande sur un ton neutre.

– 17 h 45. Elle y dort parce que demain c'est le week-end d'intégration et qu'ils partent à 4 heures du matin. Je crois qu'elles sont trois dans son cas. Bon sang mais qu'est-ce que tu faisais ? Hein ? Où est-ce que tu étais ? »

Un milliard de choses défilent à toute vitesse dans mon esprit, j'ai l'impression que tout fout le camp et que je suis en train de tout merder.

« Je te rappelle plus tard, j'arrive à la maison. », je réponds.

Je lui raccroche presque au nez et je me gare sur le bas côté pour pouvoir me servir de mon téléphone ; je le décroche du socle sur lequel je l'ai fixé pour passer mon appel et j'ouvre les e-mails.

De : Ariel Styles

À : Karen Simms

Objet : WEI Lila

Quand tu m'as proposé de rester jusqu'à 18h, tu te rappelais que Lila devait débarquer à cette heure-là environ ?

De : Karen Simms

À : Ariel Styles

Re: WEI Lila

Ça m'était sorti de la tête. Je t'ai rarement pour moi toute seule aussi longtemps alors je n'ai pas vu le temps passer.

Elle vient d'arriver. Tu as oublié ta montre, c'était limite.

De : Ariel Styles

À : Karen Simms

Re: Re: WEI Lila

Il faut qu'on arrête ça. C'est du grand n'importe quoi.

I Swear I Lived Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant