Chapitre 36 - Tara ♔ : La Nuit du Désespoir.

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« Ouvrir les yeux est un antidote au désespoir. »  

J'ouvre les yeux sur un nouveau monde. Est-ce vraiment le mien ? Ma vision a changé, mais du coin de l'œil, j'aperçois de manière aiguisée la silhouette de Maxwell. Sa main brûlante tient la mienne, stupéfait par mon réveil. Je l'entends à peine dire mon nom, dans un bruit sourd, les oreilles bouchées. Durant un moment, je profite de cette sensation de légèreté concernant mes poumons. Ne plus les sentir siffler et vrombir me retire un poids qui reposait depuis bien trop longtemps sur mes épaules.

C'est si... exaltant.

Mon visage se tourne lentement vers Max, aveuglée par la lumière du plafonnier. Les yeux plissées, j'analyse son effroi. Est-ce vraiment cet effet que provoque un vampire face à un humain ? J'aime à penser qu'il faut que je profite de ce regard remplit d'insouciance avant qu'il ne disparaisse pour toujours. Si Phoebe a dit vrai et qu'Edgar a confirmé, c'est que la réalité ne peut pas être autre que celle-ci. Le dos dressé, je l'observe quelques secondes durant avant d'être prise d'un désir sexuel immense. Mon corps ne se contrôle plus et, sans le moindre effort, se lève, se pose à califourchon sur ses hanches. La chaise en bois sur laquelle il se trouve doit être bien inconfortable, mais cela m'importe peu. J'emprisonne ses lèvres entre les miennes, parcourt sa nuque de mes mains, profitant de chaque ressentit que me provoque sa peau. Sous sa chair, j'entrevois des veines pomper. Je commence peu à peu à entendre son cœur battre.

C'est réellement en train de se passer...

Telle une Lamia, je m'attaque à l'homme que j'aimais autrefois plus que ma propre vie. Avide de luxure, je lui laisse à peine le temps de se prononcer.

— Tara, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée. Regarde-toi, tu as les même yeux que...

Dorian.

Il s'apprêtait à le dire, mais un regard suffit à le faire taire. Sans pudeur, je continue mon exploration, tente de contenir une soif inavouable que je ne peux me permettre d'assouvir maintenant. Mon corps me hurle de lui faire l'amour avant. Il n'ose plus l'ouvrir lorsque, plusieurs fois d'affilée, mes yeux se relèvent sauvagement vers lui. Comme si c'était le premier jour, je déboutonne son pantalon, caresse la matière de ce dernier avant d'effleurer sa peau. Il en frémit, incapable de résister. Arrivé à ses chevilles, accompagné de son caleçon, ces bouts de tissus me sont à présent d'aucune utilité. Je redresse ma robe au-dessus de mes cuisses avant de pomper son membre entre ma main pendant un moment qui semble durer une éternité.

Une éternité...

Sans reculer, mais encore moins en jubilant, j'abaisse ma culotte à mon tour, vient enfoncer son sexe en moi et commence à danser contre ses reins. Je n'ai pas la force de le regarder en face mais il finit par poser ses mains sur mes côtes que je sens bien moins amaigrie qu'avant. Sa chaleur m'enivre, me pousse à me balancer de plus en plus violemment, à faire comme si je n'étais pas en train de le violer. Pourquoi mon corps réagit de cette façon ? Est-ce inéluctable ? Une fatalité ?

Mon plaisir sexuel et mental atteint son apogée lorsque des vagues viennent onduler mes parois internes, faisant trembler tout mon être. Il se détend, pour la première fois de sa vie, plus essoufflé que moi. Je n'attends pas longtemps pour éprouver un autre ignoble sentiment : celui de vouloir le tuer. Celui que je redoute plus que tout. Mon égoïsme surpasse ma bonté, et pendant qu'il profite de son dernier moment de vie, mes paumes viennent l'empoigner violemment.

C'est plus fort que moi, répète ma conscience. Mais y-a-t-il vraiment une issue ? Si oui, je ne veux pas la connaître, jamais. Il se débat mais malgré sa force, la mienne excelle. Je ressens sa nuque se figer sous mes mains, retressir contre moi, se vider de sa vie. Les doigts sur le point d'arracher sa tête, il lutte encore. Il lutte une dernière fois. Je ne sens plus mes membres chauffer par la rage tellement cet instant fut bref à mes yeux. Je ne l'entends plus respirer, il ne bouge plus.

Lamia : La Nuit Du Désespoir. {TERMINÉE}Where stories live. Discover now