Interlude - Londres - 1919.

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Une fois sortie de cet hôpital à la con, je déambule à travers les rues, sous le soleil luisant qui n’est présent ici qu’un jour par semaine. Pourquoi il a fallu que ça tombe aujourd’hui ? L’astre m’aveugle à tel point que je me dois de cacher une bonne partie de mon visage. Encore étourdi, je bouscule quelqu’un et perd le contrôle de mes propres sens. J’aperçois à peine la tignasse rousse que j’ai percuté que ma main vient l'empoigner, le traînant contre le sol, écoutant ses plaintes, ses râlements, sentant son sang couler contre le bitume. Par instinct, mon corps vient s’enfoncer dans une petite ruelle, à l’abri des regards, à l’abri des cris d’horreurs. 
Le visage du gaillard se fracasse contre le mur, mais celui-ci, bien trop coriace, riposte en sortant un couteau de la poche de sa veste. Bien trop concentré sur mes sens, je reçois l’arme blanche dans l’avant-bras. Le sang s’écoule jusqu’à ma paume, ruisselle le long de mes doigts et s’écrase à terre. 

— Regarde ce que tu as fait, pauvre fou ! 

Mon bras se colle sous son nez, sur sa bouche charnue et balafrée, le forçant à avaler quelques gouttes de mon bras malgré sa lutte aveugle. Ses yeux n’osent plus s’ouvrir afin de ne pas voir la monstruosité des miens. Ils s’échauffent à cause de cette soif incontrôlée. De mon autre main, ses cheveux viennent s'emmêler entre mes doigts, plaquant avec brutalité l’arrière de son crâne sur le mur. Sa chair produit des bruits de succions contre mes dents toutes nouvelles. Son cri s’étouffe lorsqu’elles atteignent son artère. En quelques minutes de délectation, son corps s’écroule sous son propre poids, laissé pour mort à mes pieds. 

Lamia : La Nuit Du Désespoir. {TERMINÉE}Where stories live. Discover now