Chapitre 12 - Tara ♔ : La maladie du baiser salé.

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« Contre le désespoir, la sympathie est un bien faible secours. »

Pour seule autre réponse, je m'interpose entre ces deux-là, folle de rage, mais toujours malade. Alors que je contiens mon envie de tousser à tout va, j'observe Dorian s'écarter de Maxwell sans un mot, mais il n'est pas assez loin pour moi.

- Sors, s'il te plait. Et reste sur le pas de la porte, j'ai deux mots à te cracher à la gueule ! je m'emporte en l'observant ouvrir le battant et se cacher ensuite derrière.

Avec le peu de chance que j'ai, il va m'écouter. En attendant, je reporte mon attention sur Max, aussi figé qu'une barre en fer. Sans lui demander la permission, je l'inspecte avec précaution en relevant à peine son menton.

- C'est bon, j'ai rien, prononce-t-il froidement.

Je ne l'ai jamais entendu si rigide, dénué d'émotion en baissant le regard sur moi.

- Tu as vu ses yeux ?

J'arque un sourcils, faisant mine de ne pas comprendre, mais au fond de moi, je sais avec précision que la rage de Dorian est sortie de son trou à cet instant précis alors qu'elle n'aurait pas dû voir le jour face à Max.

- De quoi parles-tu, encore ?

- Ses yeux, ils ont... changés de couleur, déglutit-il avec difficulté.

- Le sang t'es monté à la tête, Max, ne te préoccupe pas de ça. Tu n'as rien, à part des marques rouges, c'est le principal.

Je termine à peine ma phrase que mon mucus se met encore à faire des siennes. Le bras devant la bouche, ma nuque pivote à cent quatre vingt degrés afin d'éviter à Max de récupérer mes germes de malade.

- Tu ferais mieux de prendre tes traitements si tu ne veux pas être comme ça toute la journée.

- Et recommencer mon drainage bronchique, aussi, mais ce n'est pas le sujet, là. Tu aurais juste dû éviter de le provoquer.

- Le provoquer ? répète-t-il, sur le point de s'énerver à son tour.

Malgré tout, ses traits restent étonnamment doux et ses yeux brillants. Je ne peux juste pas accepter qu'ils se prennent le choux devant moi et à cause de moi. Je ne suis pas digne d'une telle attention, et j'ai encore envie de vider mes larmes en scrutant son regard de pitié posé sur moi. Je sais ce qu'il va me dire. Je sais quelles excuses il va utiliser contre moi, et ce n'est pas acceptable. ça ne l'est plus.

- On en reparle plus tard. Tu es déjà en retard pour ton travail, tu ferais mieux d'y aller, je lui annonce, la mine blasée, me pinçant le dos de mon nez afin de contenir mes émotions.

- Justement, j'allais partir et vous avez débarqués comme deux fleurs au milieu d'un champ. T'es absence le soir et la nuit, je ne peux plus rien pour cela maintenant, mais j'aimerais que tu ne restes pas avec des types dans son genre.

- C'est bon, il ne m'a jamais touché, dis-je lourdement en le poussant avec subtilité à y aller.

Il passe finalement devant barman, les yeux rivés sur ce dernier. Ses talonnettes claquent ensuite sur le trottoir, jusqu'à la voiture garée un peu plus loin. La porte de l'habitation ouverte en grand, nous l'observons s'installer sur le siège conducteur, démarrer le véhicule et s'en aller entre deux regards furtifs vers nous.

- Bordel de merde, c'est quoi ton problème, là ?

- "Il m'a provoqué", c'est bien cela ? me demande-t-il en se tournant vers moi.

- Tu écoutes aux portes en plus.

Il rit de nervosité.

- Je n'ai pas eu trop le choix.

Lamia : La Nuit Du Désespoir. {TERMINÉE}Where stories live. Discover now