Chapitre 26 - Tara ♔ : Commun accord.

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 « Un désespoir d'amour n'est éternel que si l'on meurt tout de suite. »        

— Il est déjà onze heures, mais j'ai envie de t'emmener quelque part, m'avoue-t-il au matin lorsque mes yeux s'ouvrent sur le monde

Je me suis une nouvelle fois assoupie sur la banquette brunâtre. Où peut-il bien vouloir me promener un vingt-neuf décembre ? Ma seule envie à ce moment-là est de rester assoupie avec, si possible, une boisson chaude.

— Je ne sais pas qu'est-ce que tu veux faire, mais fais vite, grogné-je, visage dans le coussin.

— Ça risque d'être compliqué, j'aimerais y passer la journée, se marre-t-il.

Même sa main arrive à me carresser la joue. Elle me donne des frissons, cette fraîcheur naturelle. J'espère simplement que Max s'est résigné à me voir prendre mon envol dans ce monde de fous. J'aimerais tant éviter une autre querelle en rentrant à la maison.

Encore faudrait-il que je rentre...

Allez, debout. Je laisse le rez-de-chaussée à Edgar, tu pourrais t'amuser au comptoir, si tu veux. 

Je me rappelle du résultat que cela avait donné ka dernière fois, mais aussi du Martel qui s'est fracassé sur mon crâne lorsque William Black m'a balancé ses ignobles paroles à la tronche. Je me tends aussitôt. Pas le temps de se débiner, je me redresse et m'étire sous les yeux rouges de Dorian. Ses pupilles sauvages m'observent me lever lentement tandis qui sourire se dessine au coin de ses lèvres.

— Bon, tu vas me dire ce qu'on va faire ou je dois le deviner ? lui lancé-je, pour plaisanter.

Il était jusqu'à maintenant assis à mes côtés, à présent, il se trouve devant mois. Son corps s'enfonce dans le dossier moelleux.

— On va se faire une petite virée à la fête foraine de Glasgow. Tu y es déjà allée ?

Non...

Je suis vraiment tentée de le dire, mais je sais d'avance que sa pitié n'aura d'égal que mes mots. Cela ne servirait pourtant à rien de lui mentir. D'un regard, il sat déjà tout mais se retient d'esquisser la moindre émotion sur son faciès.

— Je ne saisis pas le but.

— Je te trouves monotone, ces temps-ci. Que tu ne sois pas enfermée chez toi est un fait, mais que tu restes enfermée ici reviens plus ou moins à la même chose. Je t'emmènes voir du pays, tu devrais me remercier, Lamia.

J'ai envie de rire.

— Ça va, je vais pas être dépaysée, ajouté-je en me moquant de lui.

— Non, mais il faut y aller rapidement, sinon les churros auront tous disparus.

— Les quoi ?

Interloquée, mon incompréhension grandis tandis que son sourire reste collé à sa face. Mon corps s'affaisse sur lui-même lorsque mon esprit se sent aussi nul. Des churros. Je viens de quelle planète pour ne pas connaître cela ? Je sais qu'il ne me donnera pas plus d'informations concernant ce petit détail avant que nous y soyons.

Quel vice.

Toujours habillée, je me dis simplement que je prendrais ma douche ce soir, en rentrant chez moi. En rentrant vraiment très tard, d'ailleurs, si je veux éviter de toujours dormir sur le canapé d'un minuscule appartement. Il se lève d'un mouvement élancé avant de regagner les escaliers en bois massif. Il rejoint le sous-sol bien avant moi, trop concentrée sur mes affaires froissées. Il repasse la moitié de son corps par la trappe.

Lamia : La Nuit Du Désespoir. {TERMINÉE}Where stories live. Discover now