Can You Hear Me ?

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Juste un autre racontage de vie.

Qu'est ce que je peux bien avoir à dire, hein ?
Qu'est ce que quelqu'un comme moi pourrait bien dire ?
Quelqu'un a qui on a toujours inculqué de bien fermer sa gueule.
Ah ouais c'est sympa quand on se tait, n'est ce pas ?

Personne pour contredire les idées bien marquées des adultes. Personne pour pointer du doigt la merde de ce monde bordélique. Personne pour affirmer des valeurs humaines que chaque putain d'être ici-bas devrait comprendre.

Et que c'est beau de laisser l'univers nous couler à s'en noyer les poumons. De toute façon qui voudrais se battre pour vivre dans un tel monde où l'Amour et le Bonheur sont moqués par les dirigeants ? Qui voudrais exister sur une planète où l'eau coûte plus chère que les vies humaines ?

Nous n'avons jamais choisi de naître, et nous ne déciderons probablement pas de nos morts lorsque les ressources tariront et que la nature portera son aride vengeance contre l'orgueil de nos ancêtres.

Tous dans la même tempête.

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Il y a un coeur brisé que je veux serrer contre moi si fort que les morceaux se recolleront. Et peut-être que si j'utilise nos larmes comme ciment alors cette structure tiendra encore un peu. Si un jour ton organe te lâche à nouveau, laisse moi souffler dedans l'espoir d'une vie qu'aucun de nous ne connaîtra.

We've come a long way, from where we began

I got too close, and look inside, yeah where your demons hide

But what if we rewrite the stars ? Maybe the world could be ours, tonight...

Honey if you stay, I'll be forgiven

So please, promise me a place in your House of Memories

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Je crois que mon principal problème c'est que je parle jamais aux gens irl de ce qui me tracasse. Quand on vient me voir, je souris et fais des blagues stupides pour ne pas inquiéter les gens, alors qu'en fait un ouragan me bouffe de l'intérieur des que je me retrouve seule.
Et du coup, quand ils apprennent que j'ai eu 6,4 de moyenne l'année dernière, ils se disent juste que je suis juste une grosse flemmarde qui prend pas ses études au sérieux. Ils s'imaginent pas. Ils peuvent pas s'imaginer, vu que je fais tout pour le leur cacher.
Et je les laisse croire en serrant les dents parce que les corriger me coûterait plus que de subir leurs moqueries curieuses.

Mais parfois je me demande pourquoi je leur avouerai pas, parce que s'ils savaient, ils ne poseraient même pas la question.
Cette question qui revient en boucle.

«Mais comment t'as fais pour pas réussir ? Même moi qui suis pas un bosseur de ouf j'ai eu pile la moyenne!»

Je sais.
Je sais que je devrais avoir de meilleures notes.
Je sais que j'ai les capacités de m'en sortir, sur papier du moins.
Je sais que vous pensez tous que je privilégie mes mangas a mon avenir.

Mais c'est vous qui ne savez pas . . .
Que mon meilleur ami se reveille chaque matin avec le désir de mourir,
et ferme les yeux chaque soir avec l'espoir de ne pas les rouvrir.
Que la personne que j'ai aimé se laisse détruire
par un parent abusif et des contacts néfastes.
Que trois amis fraichement gagnés et hautement appréciés
ont disparu dans un silence brutal injustifié.
Qu'une famille se prétendant aimante ignore et rabaisse mes douleurs
m'enfonçant chaque jour un peu plus dans la noirceur.
Que l'îlot de paix que je m'étais créé se transforme lentement en prison tortueuse
dont l'évasion arracherait autant de cœurs qu'elle en guérirait.
Que mon esprit échappe à ma pensée au détriment du réel
pour bâtir un monde imaginaire ou l'espoir règne encore.
Que les fissures creusées par mes désillusions
sont comblées pas des heures de dérivations.
Que les histoires muettes sont bien plus préférables cette tristesse
dans laquelle ma conscience se noie quand elle quitte ce fantasme.
Que l'amie que je veux soutenir ne cesse de pleurer,
au point que mes nuits se réduisent à la consoler.

Évidemment.

Personne ne le sait.

S'ils s'en doutaient, ils demanderaient tous comment je fais pour me traîner tout ça.
Puis ils comprendront que justement, je n'y arrive pas. Que je m'effondre à chaque pas. Que je me perds a chaque fois.

Puis ils demanderont pourquoi je n'en parlais pas. Mais ils ne verront pas que la réponse à cette question se lit dans les regards qu'il me porteront. Je supporte aussi mal leur ignorance que le fait d'assumer mes problèmes.

Parce que j'en ai, des problèmes, peu importe combien je fais semblant qu'ils ne me pèsent pas. Un jour je m'écroulerai, et ce jour-là, qui sera présent pour moi ?

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Je crois que ce qui me brise de l'intérieur, c'est de savoir que personne ne me connait vraiment. Que le seul être au monde qui sait réellement à quoi tient mon existence, c'est moi-même, et le pire c'est que je ne fais même pas ça correctement. Je ne suis pas sûre de vraiment me connaître.

Mais je sais que personne ne le fait mieux que moi.

Un jour, je mourrai, et toustes ceux que j'ai aimé, toustes celleux qui ont cru m'aimer, se rassembleront pour pleurer mon corps. Iels s'échangeront des bribes de discussions, partageront des souvenirs, et il ne leur faudra pas tant de temps pour se rendre compte d'à quel point les versions de moi qu'iels ont cotoyés sont différentes.

Ma famille cherchera dans mes affaires de quoi se souvenir de moi, mais elle ne fera que découvrir un tout autre moi. En fouillant dans mon téléphone, dans mon ordinateur, elle verra à quel point j'ai été différente de ce que je leur présentais.

Et mes amis, tous mes groupes d'amis, en se croisant, prendront conscience des divergences de personnalités que j'incarnais simultanément. La fille rieuse hyperactive, ou la timide asociale, ou la sportive infatigable, ou l'otaku insomniaque ? Qui saura jamais qui j'étais vraiment ? Qui je suis actuellement ?

Lorsque mon coffre de bois descendra en terre ou brûlera dans un fourneau ardent, et que les pleurs accompagneront l'envol de mon âme, je ne laisserai rien d'autre derrière que de multiples secrets soigneusement gardés au fond de mon coeur.
Des secrets qui seront déterrés un à un par ceux qui voudront se souvenir, ceux qui essaieront de comprendre, mais au lieu de leur rappeler mon existence, cela ne fera qu'approfondir leur conscience.

Au fond, personne ne me connait vraiment, et en mourrant, la vraie Moi disparaîtra complètement.
Mais si je suis la seule à la voir, est-elle vraiment réelle ? Est-elle réellement la vraie ?

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My parents always tell me that I should be more respectful to them, but what must I be grateful for ? I have never ask to be born. THEY make me live in this hell and now I have to thank them for that ??? It's unfair.

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C'est juste que l'entièreté de mon existence prend forme dans ma tête.
C'est juste que mes souhaits n'atteindront jamais le monde matériel.
C'est juste que personne ne me comprendra jamais.

Mais ça va, parce que je suis acharnée à vivre, et je compte bien reprendre au monde le bonheur que je mérite.

Ma vie de PatateDonde viven las historias. Descúbrelo ahora