Chapitre 24

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Notre course dans la labyrinthe commence. Je suis à l'avant avec Minho et Newt. Thomas est resté en arrière. Nous restons comme ça pendant un moment, puis Newt laissez la tête du groupe à Minho. Il se laisse dépasser par plusieurs blocards et se retrouve presque dans les derniers. Je me doute que sa jambe doit le gêner. Et je m'aperçois que ça doit être la première fois qu'il s'aventure à nouveau entre ces couloirs depuis sa tentative de suicide. Minho me sort de mes pensées en m'appelant. J'accélère un peu le pas pour me mettre à sa hauteur.

« Harley, va rejoindre Thomas à l'arrière s'il te plaît, certains commence à fatiguer et il ne faudrait pas qu'on en perde en route.

- Compris, je lui réponds.»

Je ralentis et laisse tous les blocards me dépasser jusqu'à repérer Thomas. Je me place à côté de lui. Teresa est avec lui et Chuck est juste devant.

« Salut, je t'ai manqué ? Je tente de plaisanter.

- Oui beaucoup.»

Nous continuons à courir pendant une heure encore. Nous n'entendons aucun Griffeur. Je ne sais pas si c'est une bonne nouvelle. Certains blocards arrivent à notre hauteur, essoufflés. Nous les repoussons gentiment pour qu'ils restent devant nous.

Puis tout le groupe commence à ralentir jusqu'à s'arrêter complètement. Thomas et moi regagnons l'avant pour voir se qu'il se passe. Newt a déjà rejoint Minho. Minho est penché en avant et regarde vers le couloir d'à côté. Il se redresse et nous dit doucement :

« J'ai une mauvaise nouvelle.

À cet instant nous entendons le cri d'un Griffeur.

- Je crois avoir deviné le problème. Dis-je.

- Ils ont l'air de nous attendre. Annonce Minho. Il sont douze ou quinze.

- De toute manière on aurait bien finit par se battre, fait remarquer Newt.

- Il a raison, ajoute Thomas. Il faut prévenir les autres.

- Sans blague ? Ironise Minho. Mais qu'est-ce qu'on ferait sans toi Einstein. Il se tourne vers les autres. Bon les gars, comme vous l'avez entendu, il y a des Griffeurs. On va les affronter un peu plus tôt que prévu. Ils sont une quinzaine. Mais si on est arrivé jusque là c'est pas pour abandonner maintenant. C'est notre seule chance de sortir. Alors on va se battre. Pigé bande de tocards ?

- Ouai ! Crient les autres à l'unisson.

- C'est clair ? Demande encore Minho.

- OUAI !»

Cette fois c'est un rugissement collectif qui retentit entre les murs du labyrinthe. Tous les blocard hurlent.

À cet instant précis, je réalise pleinement que l'on ne va pas tous s'en sortir. Les gens que j'aime vont peut-être mourir et moi aussi. Je me rends alors compte que je ne regrette rien, je suis devenue coureuse, j'ai tout fait pour nous sortir de là, pour protéger mes amis, ma famille. Alors, non, je ne regrette rien, si ce n'est une chose que je n'ai jamais eu le courage de faire. Ce courage, si je ne l'ai pas aujourd'hui, maintenant, je ne l'aurai jamais.

Je me retourne vers Newt, puis sans réfléchir, je l'embrasse. Je ne sais pas à quoi je m'attendais mais certainement pas à se qu'il m'embrasse en retour.

Pendant cinq secondes, cinq parfaites secondes, tout disparaît : les Griffeurs, le labyrinthe, les blocards, les dangers. Pendant ces cinq secondes, plus rien n'a d'importance : ni les douleurs et les angoisses du passé, ni l'avenir certainement chaotique qui nous attend. Il n'y a que lui et moi, et peut-être la promesse d'un lointain futur plus heureux.

Mais je sais que cette parenthèse ne peut durer éternellement. Alors, dans un effort qui me paraît surhumain, je m'éloigne de lui et le regarde dans les yeux.

Autour de nous, les blocards se mettent à courir à la rencontre des Griffeurs. Je me saisi des poignards qui pendent à ma ceinture et m'élance à leur suite, Newt sur mes talons.

 Maintenant, je n'ai plus aucun regret.

Le Labyrinthe d'HarleyWhere stories live. Discover now