Chapitre 14

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Les larmes que j'avais retenu un peu plus tôt, se mettent à dévaler le long de mes joues. Je les essuies frénétiquement et détourne la tête. Mais elles continues de couler. Je sens quelqu'un approcher.

«Harley... je suis désolé. C'est Newt.

- Laisse-moi.

- Harley, écoute...

- Je t'ai dis de me laisser ! Je m'écris d'une voix tremblante. Je vous ai entendu, je sais que tu ne l'as même pas défendu.

- Il ne nous a pas laissé le choix. Il a attaqué Thomas.

- Il s'est fait piquer ! Il n'étais plus lui-même. Tu sais très bien qu'il n'aurai jamais fait ça en temps normal.

- S'il te plaît...

- NON ! Je hurle. J'ai besoin d'être seule. Alors, pour la dernière fois, laisse-moi tranquille. Ce soir tu es la dernière personne que j'ai envie de voir.»

Je m'éloigne sans lui laisser le temps de répondre. Je ne me retourne pas, j'ai trop peur de croiser son regard et d'y lire de la tristesse ou de la colère. C'est une des premières personnes que j'ai connu en arrivant ici, je tiens à lui, il a toujours été là pour moi. Mais je lui en veux tellement.

Je commence à me diriger vers ma couchette quand je m'arrête brutalement. Ben est mort, ou du moins condamné. Je ne peux plus rien faire pour le sauver, mais je peux essayer de comprendre ce qui lui est arrivé.

Je fais demi-tour, à la recherche d'Alby. Je fini par le trouver en grande conversation avec Minho. Je les rejoins. Mes joues sont encore mouillées et mes yeux rouges, mais je m'en fiche. Je me plante devant eux.

« Écoutez moi bien tout les deux, ma voix ne tremble plus, je sais très bien que tu as trouvé un cadavre de Griffeur, Minho. Et je suis presque sûr que vous avez l'intention d'aller voir ça de plus près. Alors vous allez m'emmener avec vous. Ne m'interrompez pas ! Dis-je en voyant Alby ouvrir la bouche. Je sais très bien qu'il n'y a aucune chance que Ben survive à cette nuit, mais je veux savoir précisément ce qui lui est arrivé. De toute manière, si vous ne m'emmenez pas j'irais seule. Peu importe si je risque le bannissement, Ben a toujours été là pour moi, je lui dois bien ça.

- C'est bon ? T'as finis ? Maintenant c'est toi qui va m'écouter. C'est hors de question que tu viennes avec nous...

- Alby. L'interrompt Minho. Tu sais très bien qu'elle le fera. Et puis c'est une bonne coureuse. Il lance à Alby un regard appuyé.

- Ce n'est pas une bonne idée. Harley...

- Tu peux toujours essayer de me convaincre, tu n'y arriveras pas.

- Très bien..., lâche t-il à contrecœur après un moment d'hésitation. Mais tu as intérêt à obéir, pas d'initiative personnelle et dangereuse dont tu as le secret. Compris ?

- Compris.

- Je viendrais te chercher demain matin. Me dit Minho."

J'acquiesce et vais me coucher. Demain je vais aller dans le Labyrinthe et cette fois j'y suis autorisée. Allongée sur ma couchette, je donne libre cour à ma tristesse. Dans le labyrinthe, je devrais être en pleine possession de mes moyens, concentrée.

Je suis déjà à moitié réveillée lorsque Minho vient me chercher. Je me lève et me prépare rapidement. Alby, Minho et moi mangeons en silence. Les portes s'ouvrent et nous nous apprêtons à partir. Newt vient nous dire au revoir. Je me sens un peu coupable pour ce que je lui ai dit hier. Il vient me voir.

«Je suis désolée pour hier. Je lui dis avant qu'il est pu ouvrir la poche. Je sais que tu n'es pas responsable du bannissement de Ben. J'ai parlé sans réfléchir et je m'en veux. Excuses-moi.

- Tu n'avais pas tout à fait tors. Je n'ai pas défendu Ben au conseil, mais j'ai agis comme je pensais devoir le faire.

- Je peux pas t'en vouloir pour ça... Les seuls personnes responsables de sa mort ce sont les Créateurs. Alors on va trouver une sortie et leur faire payer.

Il acquiesce.

- Soie prudente dans le labyrinthe.» ajoute t-il.

Puis il va voir Alby. Je rejoins Minho en attendant le départ. Alby finit par venir se placer à côté de nous. Nous entrons dans le labyrinthe et nous mettons à courir.

Nous continuons notre course jusqu'à ce que Minho nous annonce que nous nous arrêtons pour manger. Nous nous adossons au mur en silence. Puis nous reprenons notre chemin.

Au bout d'une heure, nous trouvons enfin le cadavre de Griffeur effondré au milieu du couloir. Nous nous approchons doucement et tournons autour de la créature en silence sans oser la toucher. Une frisson me traverse le corps, le souvenir de ma première rencontre avec cette chose me revient en tête : sa façon de se déplacer, sa manière de faire ressortir ses appendices surmontés de lames, ses mêmes lames s'enfonçant dans ma chair, la Transformation...

Je secoue la tête pour me ressaisir. Je fixe cette masse immobile pendant un long moment. Puis Alby décide de rompre la distance. À présent, il lui suffit de tendre le bras pour pouvoir entrer en contact avec le Griffeur.

Il esquisse un mouvement quand le cadavre s'anime tout à coup. La créature se redresse entièrement et avant que nous ayons eu le temps de réagir, elle fait ressortir un appendice terminé par une aiguille et l'enfonce dans le torse d'Alby. Celui-ci recule en hoquetant, les yeux écarquillés.

Le Griffeur rétracte ses armes et se met à rouler dans le direction opposé à celle où nous étions arrivés. Alby s'écroule au sol, inconscient.

Minho et moi nous précipitons vers lui.

« Alby ! Alby ! Réponds-moi ! Je lui cris.

- Ça ne sert à rien. Il faut le ramener au bloc. Et on a intérêt à se dépêcher les portes vont se fermer d'ici un peu moins de cinq heures et le transporter va nous ralentir. Alors on a pas de temps à perdre. Aide-moi.»

Je l'aide à remettre Alby debout et passe un de ses bras autour de mon cou pour le soutenir. Il en fait autant. Nous commençons à rebrousser chemin. D'abord à petite foulée puis peu à peu nous nous rendons compte que nous ne tiendrons jamais l'allure.

Les heures défilent, nous avançons plutôt rapidement. Mais je doute que se soit suffisant pour arriver à temps.

« Il reste 5 minutes, m'annonce Minho.

- Alors faut s'activer.»

Nous accélérons le pas. Alby pèse de plus en plus lourd. Nous finissons par arriver dans le couloir menant au bloc. Les portes ont déjà commencé à se refermer. Presque tous les blocards sont réunis devant la porte. Ils se mettent à crier, à nous appeler. Nous essayons de courir mais Alby nous échappe et tombe sur le sol. Nous essayons de le remettre à nouveau debout sans y parvenir. Alors nous l'attrapons chacun par un bras et nous le tirons en direction du bloc. Les portes se rapprochent de plus en plus et l'ouverture se réduit. Je suis maintenant persuadée que nous n'arriverons pas à atteindre le bloc. Plusieurs blocards nous cris d'abandonner Alby.

« Barres-toi Harley ! Me cris Minho. Rejoins les autres.

- Non, je vous laisse pas tomber !

-Barres-toi ! C'est un ordre !

Je lâche Alby et me met à courir vers le bloc. Arrivée à trois mètres des portes, je m'arrête brusquement. Je ne peux partir sans eux. C'est impossible. Alors je fais demi-tour, rejoins Minho et reprends le bras d'Alby.

- Qu'est-ce que tu fous bordel ?!

- Je n'abandonne personne !» je lui hurle.

Nous continuons à tirer Alby. L'ouverture qui mène au bloc est déjà réduite à un mètre. Les portes sont presque entièrement refermées pour la nuit quand Thomas se précipite entre les deux pans du mur. Il a juste le temps de se glisser dans le labyrinthe avant que les deux murs ne se cèlent entre eux.

Nous sommes coincés pour la nuit. Autrement dit, nous sommes condamnés.

Le Labyrinthe d'HarleyWhere stories live. Discover now