Chapitre 8

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Ça fait déjà deux semaines que j'ai intégré les sarcleurs et donc trois semaines que je suis arrivée au bloc.

J'aime bien ce boulot. Mais rien ne peut me faire oublier mon envie de devenir coureur. Tous les jours, quand les portes s'ouvrent et se ferment, j'observe les coureurs entrer et sortir du labyrinthe.

Tous les blocards ont l'air de m'avoir acceptée, il se comporte avec moi comme avec n'importe qui d'autre. Tous sauf Gally. Il ressent une animosité à mon égard qui est réciproque.

Pour lui tous les moyens sont bons pour m'humilier ou me faire comprendre que je n'ai pas ma place ici. Les bousculades, les blagues douteuses ayant un rapport avec le fait que je sois une fille, et j'en passe. Chaque fois je tente de ne pas m'énerver.

Ce matin, au petit déjeuner je me dirige vers l'endroit où se trouve Minho et Ben, mon assiette de porridge à la main, quand quelqu'un me percute si violemment que je tombe par terre en renversant tout le contenu de mon assiette. J'élève les yeux vois qu'il s'agit de Gally hilare.

« Bah alors la nouvelle, on tient pas debout.

- C'est quoi ton putain de problème Gally ! Je cri en me relevant.

- Moi ? J'ai pas de problème. C'est pas de ma faute si tu es si maladroite.

- Tu te fous de moi !

- Et on se calme tout les deux, intervient Alby. Gally, on t'a vu lui rentrer dedans, ne fais l'innocent, excuses toi.

- M'excuser ? Non. Alby tu sais très bien que tu n'interviendrais pas s'il s'agissait d'un autre blocard, si tu le fais c'est uniquement parce que c'est une fille.

- T'en as encore beaucoup des conneries comme ça ? Je me comporte de la même manière avec tout le monde.

- C'est ça ouai, bougonne Gally.

- Si tu as un problème avec moi, dis-le clairement.

- Je sais pas pourquoi les Créateurs t'ont envoyée ici mais c'est mauvais signe. Tu ne vas nous apporter que des ennuis. Tu n'as pas ta place ici.

- Tu crois que c'est de ma faute ! J'ai jamais demandé à être envoyé ici je te signale !

- Ça c'est toi qui le dit.

- Qu'est-ce que tu entends par là ?!»

Mais Gally a déjà tourné les talons et s'éloigne vers la ferme. Je me retrouve seule, tous les regards sont braqués sur moi. Je suis en colère et au bord des larmes. Alby ouvre la bouche mais je ne l'écoute pas et pars en courant vers la forêt. J'espère que là-bas, je pourrais être seule.

Je m'enfonce dans la forêt, je n'aurais pas pensé qu'elle était aussi profonde. Je marche pendantun moment avant d'arriver à une sorte de lac. Je m'assoie dos à un tronc d'arbre et laisse mes larmes rouler sur mes joues. Un flot intarissable s'échappe de mes yeux. Je ne peux pas m'arrêter de pleurer c'est plus fort que moi et j'ai horreur de ça. Depuis mon arrivée ici je me suis retenue, j'ai pris sur moi de ne pas paniquer, j'ai encaissé les changements, les rêves, les mauvaises blagues. Mais Gally m'a clairement fait comprendre qu'on ne voulait pas de moi. A cet instant précis, je me sens plus seule que jamais depuis mon premier jour dans le labyrinthe.

Je dois être là depuis une heure environ, mes larmes n'ont toujours pas séchées. Je sens quelqu'un approcher. Je m'essuie les yeux le plus discrètement possible avant de tourner la tête. C'est Newt. Il s'assoit à côté de moi. Et reste là, sans rien dire, le regard droit devant lui. Mes yeux ne veulent toujours pas sécher, je détourne la tête et essuie encore mes yeux. Newt finit par tourner la tête vers moi. Je ne veux pas croiser son regard, pour ne pas qu'il voit mes yeux rouges.

Le Labyrinthe d'HarleyWhere stories live. Discover now