CHAPITRE XXX

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Lit moelleux. Draps soyeux.
J'ai l'impression d'avoir dormi sur un nuage. Je n'avais pas aussi bien dormi depuis tellement longtemps. Je sais même pas pourquoi d'ailleurs. C'est important le sommeil après tout. Et ce pyjama est tellement...
Mais pourquoi je porte un pyjama ? Minute je rêve ou ça sent...l'adoucissant à la fleur d'oranger ?
J'ouvre enfin mes yeux pour me rendre compte que je suis allongée dans mon lit de l'Académie, sous mes draps, avec un léger filet de bave coulant de ma bouche. Pourquoi je suis là ? Comment j'ai atterri ici ? J'ai fait quoi hier ? Je me suis échappée de La Commission et après...Diego, Allison, Cinq et moi...merde ! Cinq !
Je me redresse d'un coup sur le lit, me rappelant enfin de la nuit dernière, prête à sortir de cette chambre en quatrième vitesse pour aller m'assurer que cet imbécile va bien. Quand mon regard se pose sur un corps humain allongé près de moi. Je me retourne très vite pour apercevoir avec soulagement celui que je cherchais désespérément. Il est allongé sur le dos, les yeux fermés, et alors que je pensais qu'il était endormi...

- Je pensais pas que tu te réveillerais aussi tôt. T'as épuisé toutes tes ressources d'énergie hier soir.
- Peut-être que j'aurais pas eu à le faire si t'avais eu l'intelligence de ne pas te laisser mourir comme un imbécile.

Je suis tellement soulagée qu'il aille bien. Qu'il soit en vie. Je me relaisse tomber sur mon oreiller pour pousser un long soupire. Au moins j'ai pu me reposer un peu. J'étais bien obligée.

- T'aurais jamais dû faire ce que t'as fait Huit. C'était complètement inconscient.
- J'aurais été inconsciente de ne rien faire.

Il se redresse pour se tourner vers moi en gémissant toujours un peu. J'imagine que même si la balle a été retirée et qu'il a été recousu par...maman. Oh mon dieu oui je me souviens de ça aussi. Pogo a réussi à la réparer. Je suis tellement heureuse qu'elle aille bien elle aussi. Rien que de savoir que je vais la revoir...ça me donne envie de sauter de ce lit et de descendre rapidement pour aller me jeter dans ses bras. Comme je le faisais quand j'étais petite. C'est elle qui s'est occupée de moi. Elle m'a changée, mise au lit, et bordée. Je la reconnais bien là.

- Huit ?

Je reporte mon attention sur Cinq qui a finalement pu se retourner complètement. Son air est grave, et en même temps...très légèrement reconnaissant. Un typique « Tu as eu tort de me sauver, mais merci de l'avoir fait ».

- Je veux pas que tu risques ta vie pour sauver la mienne.

Je le trouve assez gonflé de me sortir un truc pareil.

- Dans ce cas tu vas devoir arrêter de te mettre en danger. Comment on aurait fait pour sauver le monde sans toi ? Tu te rends compte que si tu meurs...on meurt tous avec toi ?

Je suis tellement en colère contre lui de nous avoir caché sa blessure. Une balle. Il s'est pris une foutue balle !

- Pour une fois je voudrais juste être celui qui te sauve.

Je fronce aussitôt les sourcils, surprise de sa remarque. De quoi il parle ?

- Ce que tu as dit hier, reprend-t-il sans me laisser le temps de poser la moindre question, ça m'a rappelé le jour où ce bâtiment est tombé sur toi.

Je me disais bien que ce souvenir ne m'était pas revenu qu'à moi.

- Mais tu m'as sauvée ce jour-là. Tu m'as sorti des débris et...
- Oui mais si tu m'avais pas poussé hors du magasin, tu aurais pu en sortir indemne. A chaque fois t'es toujours là pour me sauver, quand je fais que t'entraîner dans des plans merdiques et...
- T'es vraiment un bel imbécile Cinq.

Il s'arrête aussitôt de parler. Ce qui est déjà incroyable venant de lui.

- On veille l'un sur l'autre comme on l'a toujours fait. Et puis t'as déjà assez de problèmes mentaux pour voler le complexe du héros à Diego en plus.

Umbrella Academy ~ Parce que tu es avec moi [Numéro 5]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant