L'Étoile de Maranello - Charles Leclerc ❤️

Capitolo 38

Six heures plus tôt...

Aux environs de Naples

La jeune Sicilienne avait tant de mal à reprendre totalement conscience. Son corps, écrasé par le poids de la personne morte sur elle, l'empêchait non seulement de respirer correctement, mais également de penser correctement. Entre cela et la fumée qu'elle avalait à chaque respiration, elle sentait son corps lâcher prise et son esprit en faire de même.

[« Je... Ma famille est...

- Non Stella. »

La jeune femme releva le visage vers Charles, et il aperçut la larme qui se frayait un chemin sur la joue de la jeune femme. Il leva sa main doucement pour venir l'essuyer.

« Tu n'as pas à me raconter ton histoire pour le moment si tu n'en as pas envie. Je comprends que c'est dangereux, peut-être pas à quel point ça l'est réellement, mais je le comprends. Et je ne veux pas que tu me dévoiles tout tant que tu n'en auras pas réellement envie. Je veux dire, pas juste pour me tenir éloigné de toi. Mais parce que tu t'en sentiras prête. Alors, je ne sais pas à quel point c'est dangereux, mais tu en vaux la peine. Et je le sens depuis que je t'ai aperçu à l'autre bout du restaurant. Tu vaux la peine de vivre avec le danger... »]

Il n'y avait qu'un seul moyen pour elle, de s'en sortir vivante, et elle ne se sentait pas assez forte pour le faire. Elle avait le regard braqué sur la fenêtre cassée juste derrière sa tête, s'était sa seule issue de secours et pourtant elle lui semblait inatteignable. Si proche et pourtant si loin.

Elle pouvait voir les feuilles s'embraser derrière elle. Entendre le crépitement du feu autour d'elle. Les bruits de pas qui courraient dans tous les sens. Elle savait qu'elle allait mourir si elle restait là, mais elle ne se sentait pas capable. Elle n'était pas forte. Ni physiquement, ni mentalement.

[« Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça ? »

Charles secoua la tête avant de sourire doucement à la jeune femme.

« Tes yeux... On dirait que des étoiles y brillent. »]

Elle ferma les yeux doucement, elle revivait ses plus beaux souvenirs aux côtés du monégasque. De leur rencontre dans ce petit restaurant de Maranello, à sa victoire sur le circuit italien. Il lui avait suffi de quelques conversations avec le jeune homme pour tomber sous son charme.

Elle avait déjà abandonné une fois. Ils en avaient souffert tous les deux, alors elle ne devait pas abandonner à nouveau. Elle devait se battre pour lui comme elle l'avait fait avant pour sa famille. Pour le souvenir d'Enzo. Pour pouvoir apprendre à vivre à nouveau.

Pour vivre heureuse aux côtés de l'homme dont elle était tombée amoureuse en un regard.

[« Depuis que je t'ai rencontré, je t'ai sans arrêt dans la tête, c'est une sensation étrange et pourtant, j'adore cela... Je... J'ai envie de t'embrasser Stella... »

La jeune femme reposa sa joue contre la main de Charles.

« J'en ai envie aussi, Charles... »]

Elle ouvrit les yeux d'un seul coup. Le feu grandissait autour d'elle, et elle ressentait pour la première fois sa chaleur. C'était mauvais signe. Elle devait à tout prix sortir de là, sans quoi, elle allait mourir. Elle ne voulait pas mourir, pas alors que sa famille était éparpillée aux quatre coins du monde, pas alors que le pilote monégasque l'aimait également.