Capitolo 15

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Le jeune homme regardait la pluie s'abattre à l'extérieur à travers la fenêtre de sa chambre.

Le temps avait été magnifique durant tout son séjour à Maranello, pourtant depuis son arrivée à Imola, le mauvais temps avait envahi les environs et ne semblait pas vouloir s'en aller.

À croire que le temps avait décidé de suivre l'état de Charles. Déprimé, déprimant.

Il avait passé plusieurs jours à Maranello, déjeunant tous les midis au restaurant où travaillait Stella. Ensuite, ils passaient l'après-midi dans l'appartement de la jeune femme à regarder des films.

Mais le bonheur qu'il ressentait ces derniers jours, avait laissé la place à la tristesse, il avait dû dire au revoir à la jeune femme. Il aurait voulu l'emmener avec lui à Imola, mais il savait que c'était mieux pour sa sécurité, qu'elle reste cachée dans les rues de Maranello.

Il avait été si surpris par l'histoire de la jeune femme, il s'était attendu à beaucoup de choses, mais il n'avait jamais imaginé qu'elle cachait un tel secret.

Il était admiratif de son courage, elle gardait le sourire et la tête haute malgré tout ce qui lui était arrivé.

Mais ce qui le tiraillait le plus, c'était ce sentiment de peur qui l'accompagnait. Il s'était attaché si vite à la jeune italienne, et ce, sans même connaître son passé, qu'il avait maintenant peur de ce que l'avenir pourrait lui réserver.

Elle avait vécu des drames, tout comme lui, mais aucun de ses proches n'avait perdu la vie aussi brutalement. Bien sûr, il avait perdu son père quelques années plus tôt. Son parrain et l'un de ses proches amis avaient perdu la vie sur les circuits, pourtant ces tragédies étaient loin de ce qu'avait vécu Stella.

Était-il prêt à se mettre en danger pour être aux côtés de la jeune femme ? Au fond de lui, il le savait, elle en valait la peine. Elle méritait d'être heureuse.

Des coups sur la porte, le firent sortir de ses pensées.

« Charles ?

- Entre Andi. »

L'entraîneur et ami de Charles entra dans la chambre du jeune pilote.

« Comment tu te sens ? Prêt à monter dans la monoplace ?

- Oui, je suis prêt. »

Andrea soupira doucement, il avait remarqué le changement d'attitude de son ami depuis quelques semaines.

« Charles, qu'est ce qu'il t'arrive ?

- Je... J'ai rencontré quelqu'un.

- Et alors ? Tu devrais être heureux, pourtant, tu as l'air triste.

- Non, je suis heureux, c'est juste que c'est compliqué... »

Andrea s'installa aux côtés de Charles, un peu inquiet pour son ami, ils avaient encore un peu de temps pour discuter.

« Tu veux m'en parler ?

- Je ne peux pas tellement expliquer son histoire parce que je veux la protéger, mais elle...

- Elle te plaît ? Je veux dire, forcément un peu, mais est-ce que tu te sens prêt à la mettre sous le feu des projecteurs, face aux critiques des fans ?

- Comment ça ?

- Charles, je ne t'apprends rien en te disant que des milliers de filles rêveraient de sortir avec toi. Depuis ta séparation avec Charlotte, tu es l'un des pilotes les plus côtes du paddock. Alors forcément, une nouvelle petite amie fera jaser.

- Franchement, que je sois en couple ou non, on m'a toujours cherché. Alors, ça ne m'inquiète pas. Je suis plus inquiet pour la pression médiatique qu'autre chose, elle est assez... Secrète. Elle ne voudra pas voir sa vie étalée dans la presse.

- C'est le problème, ça arrivera forcément, Charles. Tu es célèbre, et tout le monde voudra savoir qui est la jeune femme à tes côtés. »

Le jeune pilote soupira. L'espace de quelques secondes, il s'en voulait d'être célèbre.

« Je ne pourrais jamais être heureux.

- Pourquoi est ce que tu dis ça ? Bien sûr que tu seras heureux.

- Si je ne peux pas la protéger, je ne peux pas être avec elle. »

Andrea ne réalisait pas l'importance des mots que venaient d'employer Charles. Il ne voulait pas seulement protéger la jeune femme de la presse, il voulait la protéger de son passé, la rendre heureuse.

« Tu y arriveras, Charles. J'en suis certain, comme tu as toujours protégé tes proches. Maintenant, arrête de déprimer, tu as des essais à faire.

- Donne-moi cinq minutes et j'arrive.

- Ça marche. »

Le préparateur quitta la chambre et Charles s'empressa de sortir son téléphone.

Il n'eut pas à attendre longtemps avant d'entendre une voix familière résonner dans le combiné.

« Charles !

- Stella...

- Qu'est-ce qu'il t'arrive Charles ? Est-ce que tu es malade ? Un problème avec la voiture ? »

La voix inquiète de Stella résonna dans le cœur de Charles. Il ne voulait pas l'inquiéter.

« Non, non, tout va bien.

- Charles...

- J'aurais aimé que tu sois là...

- Charles, tu sais que...

- Je sais, je ne t'en veux pas d'accord. C'est juste que je me suis réveillé ce matin et que j'avais envie de te voir. »

Un silence prit place entre les deux jeunes, Charles s'en voulait d'avoir dit ces mots à la jeune femme, alors qu'elle voulait simplement rester en sécurité.

« Je suis désolée.

- Ne le sois pas, je sais que c'est compliqué. Je ne t'en veux pas. Je ne t'appelle pas pour te culpabiliser, j'avais juste besoin de te parler un peu avant de monter en voiture.

- Tu as bien fait d'appeler, tu as eu de la chance que j'avais mon téléphone au bar, Giovanni a vu que tu appelais, sinon j'aurais manqué ton appel. Il a crié mon prénom à travers le restaurant et tout le monde s'est retourné. J'étais embarrassée. »

Stella se mit à rire et cela réchauffa le cœur du jeune monégasque.

« Vous avez du monde au restaurant ?

- Les habitués, mais sinon, c'est calme. Ça fait du bien de temps en temps et puis Giovanni a déjà allumé la télévision, on va pouvoir suivre les essais.

- Si tu regardes les essais alors je vais faire en sorte de terminer en haut de la feuille des temps.

- Fait attention quand même, ne prends pas trop de risques avec la pluie.

- Je ferais attention, promis.

- Je vais te laisser Charles, il faut que je retourne m'occuper des clients.

- Pas de soucis, merci d'avoir pris le temps de discuter. On s'appelle plus tard ?

- De rien Charles. Et oui, surtout, n'hésite pas si tu as besoin d'appeler, si je peux, je décroche.

- Merci Stella.

- De rien Charles, à plus tard.

- À plus tard. »

Le jeune pilote raccrocha, discuter avec la jeune femme lui avait fait du bien. Et comme si la météo suivait son moral, la pluie semblait s'arrêter sur la piste.

Il se leva et quitta la chambre de sa driver-room. Il était temps de retourner en piste.

L'Étoile de Maranello - Charles Leclerc ❤️Where stories live. Discover now