Chap.36 : Total Eclipse of the Heart

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Le matin suivant, je me levai avec un bon mal de tête et la langue pâteuse : j'avais vraiment trop bu la veille.

Le vin, le limoncello et puis après... Après le repas, j'étais tombée comme une masse sur mon lit, m'endormant presque immédiatement, puis, environ une heure plus tard, j'avais senti une présence, chaude et rassurante. J'ai cru avoir rêvé pendant quelques instants puis j'ai fini par ouvrir grand les yeux. De petits bruits inhabituels m'avaient mis sur mes gardes. Draps froissés, légers raclements de gorge, jambes qui se croisent. Effrayée, je me suis précipitée sur l'interrupteur de ma lampe de chevet et, enfin, j'ai pu constater que j'étais seule. Mais toute cette histoire avait fini par bien me réveiller et impossible de me rendormir sereinement après ça.

Je sortis de ma chambre sur la pointe des pieds. Dans le couloir, qui donnait sur toutes les chambres de la maison, sauf sur celle de ma grand-mère, située au rez-de-chaussée, j'avançai à tâtons, dans le noir. Je ne savais pas trop où j'allais, mais il fallait que je sorte de cette chambre, un point c'est tout.

Un air doux et léger s'infiltrait depuis le fenestron, rond comme un hublot, qui se trouvait à l'opposé de ma chambre. Je traversai les quelques mètres qui me séparaient de lui, pour y respirer l'air pur de la Méditerranée. Je ne sais pas combien de temps j'y suis restée accoudée, des pensées mêlant Jonathan, Miguel et les légumes farcis du dîner se bousculant dans mon esprit... Puis la voix de Rico me sortit brutalement de mes rêveries.

- ça va ?

Je me tournai vers lui. Dans la pénombre du couloir, Rico me parut plus grand que d’habitude et sa voix, plus rauque.

- Oui, je pensai juste au dîner...C'était sympa, hein ?

-Tu as l'air fatiguée, tu devrais retourner au lit.

- Oh non, je me sens bien mieux maintenant, je pourrais courir un marathon ou nager pendant des kilomètres !

Je me mis à rire à la simple idée d'arriver à nager plus que quelques mètres. Mon rire sonna faux et résonna un peu trop fort dans le couloir. Je sentis alors le bras de Rico envelopper mes épaules et la douce pression de son corps contre le mien.

-Allez, viens, je te ramène, tu as quand même pas l'air dans ton assiette...

Je me laissai faire. Sur le seuil de ma chambre, je me tournai vers lui.

- Oh, tu ne veux pas entrer avec moi quelques minutes ? J'ai senti comme une présence tout à l'heure, ça m'a vraiment fait flipper !

Il haussa les épaules et laissa échapper un soupir. Je poussai la porte de ma chambre avec précaution, je me suis écroulée sur le lit - finalement j'étais crevée- et Rico s'est assis près de moi. J'ai posé ma tête sur ses genoux... et je me suis endormie.

Ce matin, quand je me suis réveillée, il était parti.

J.F cherche bonheur, désespérémentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant