Chap.30 : Définition

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Donc, résumons : Je me retrouvais à Marseille, coincée entre cet idiot de Rico et Lala, qui comptait visiblement attirer toute l'attention sur elle, quel que soit l'endroit où je l'amène. Et là, j'étais dans cette magnifique villa, en train de flirter avec un mec de quinze ans mon aîné et fiancé de surcroît. GE-NI-AL.

Donc, si j'en crois ma triste expérience estivale, la définition du bonheur se résume à ceci :

Bonheur, n.m : se dit d'une situation inextricable, où les beaux mecs sont vieux et fiancés, où les amis sont des boulets et où la mer n'est bonne qu'à se noyer. 

GE-NI-AL.

En sortant de la cuisine, j'étais assez troublée. Entre Jonathan et moi - malgré son âge, malgré Sybil- l'ambiance était indéniablement électrique et j'avais rarement ressenti cela. Tout m'attirait chez lui. Physiquement, il était tellement beau qu'il en était caricatural : on aurait dit qu'il sortait tout droit d'une pub de parfum pour homme. Athlétique, bronzé, magnétique. Sans compter ce regard tendre qui n'appartenait qu'à lui. 

Alors que nous arrivions presque dans la salle à manger, d'où fusaient encore quelques éclats de voix et des rires (dont celui de Lala, décidément incapable de se faire discrète, même chez de parfaits inconnus), Sybil déboula vers nous. 

Elle s'arrêta net en nous voyant et plongea ses yeux dans ceux de Jonathan sans dire un mot. J'étais terriblement gênée, pourtant, je le savais, je n'avais rien de fait de mal.

- Oui, Sybil ?

Le ton de Jonathan était froid et posé. Rien à voir avec la façon dont il s'adressait à moi.

- On va à la piscine...tu viens avec nous ?

Sybil avait complètement fait abstraction de moi.

- Oui...tu te joins à nous, Alix ? 

Je regardai tour à tour Sybil et Jonathan et hochait la tête. Après tout, j'étais descendue dans le Sud pour profiter de la vie et je n'allais pas m'en priver, même si le nouveau mec de mes rêves était devenu inaccessible.

Nous avons rejoins Rico, Lala et les autres : tous ou presque étaient déjà sous le patio jouxtant la piscine, un bassin d'au moins vingt mètres entièrement pavé de mosaïques bleues et dorées. 

- Je crois que je n'ai jamais rien vu d'aussi beau ! Non mais regarde la piscine...Et la vue sur la mer olala, c'est magique. me chuchota Lala.

Elle avait enfilé son maillot de bain une pièce, noir avec de grosses fleurs fuschias, et avait quitté le groupe pour se rapprocher de moi, avec l'air de comploter un mauvais coup.

- Oui, c'est vraiment très beau, c'est vrai. 

J'essayai tant bien que mal d'enfiler mon bikini dans un coin reculé du patio, une serviette autour de moi. J'avais voulu me changer discrètement, mais avec Lala, comme toujours, c'était mort.

- Hey...Je me demandais...tu penses quoi de Rico?

Alors, là, elle avait réussi à attirer mon attention. Alors que je luttais toujours pour enfiler le haut de mon maillot, je redressai la tête comme une blogueuse mode qui renifle le cadeau d'une marque. 

- Quoi ? Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Ben, Rico, quoi ! Il est bien, non ?

- Bien ? Mais dans quel sens ?

- Oh ça va, laisse tomber, t'es pénible parfois !

Je levai les yeux au ciel, renonçant à comprendre. J'avais enfin réussi à enfiler mon maillot. Au bord de la piscine, notre hôte discutait avec Jonathan, pendant que Sybil s'installait sur l'une des nombreuses chaises longues en teck, tout comme Rico, à quelques mètres d'elle, avec son éternel air renfrogné. Dans l'eau, l'une des jeunes femmes qui avaient participé au déjeuner, avait commencé à faire des longueurs. Les autres invités étaient partis.

De loin, Jonathan me lança un regard avant de plonger tête la première dans l'eau. Je décidai de le rejoindre.

J.F cherche bonheur, désespérémentWhere stories live. Discover now