Papermoon || KuroShou

By CATHARSHIZAYA

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| Kuroo Tetsurou X Daishou Suguru | Fiction terminée | Un tueur en série rode dans les rues de la ville. La p... More

𝙰𝚟𝚊𝚗𝚝-𝚙𝚛𝚘𝚙𝚘𝚜
𝚅𝚘𝚌𝚊𝚋𝚞𝚕𝚊𝚒𝚛𝚎
𝙿𝚛𝚘𝚕𝚘𝚐𝚞𝚎
𝙿𝚊𝚛𝚝𝚒𝚎 𝚄𝙽𝙴 | 𝚕'𝙰𝚌𝚊𝚍𝚎́𝚖𝚒𝚎 𝚎𝚝 𝚜𝚎𝚜 𝚜𝚎𝚌𝚛𝚎𝚝𝚜
𝟷 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚞𝚗
𝟷 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚎𝚞𝚡
𝟷 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚘𝚒𝚜
𝟷 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚚𝚞𝚊𝚝𝚛𝚎
𝟷 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚌𝚒𝚗𝚚
𝟷 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚜𝚒𝚡
𝟷 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚜𝚎𝚙𝚝
𝙿𝚊𝚛𝚝𝚒𝚎 𝙳𝙴𝚄𝚇 | 𝚜𝚌𝚎̀𝚗𝚎 𝚍𝚎 𝚌𝚛𝚒𝚖𝚎 𝚎𝚝 𝚓𝚊𝚕𝚘𝚞𝚜𝚒𝚎
𝟸 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚑𝚞𝚒𝚝
𝟸 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚗𝚎𝚞𝚏
𝟸 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚒𝚡
𝟸 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚘𝚗𝚣𝚎
𝟸 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚘𝚞𝚣𝚎
𝟸 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚒𝚣𝚎
𝟸 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚚𝚞𝚊𝚝𝚘𝚛𝚣𝚎
𝙿𝚊𝚛𝚝𝚒𝚎 𝚃𝚁𝙾𝙸𝚂 | 𝚖𝚒𝚜𝚎 𝚎𝚗 𝚋𝚘𝚞𝚌𝚑𝚎 𝚎𝚝 𝚏𝚎𝚞 𝚐𝚕𝚊𝚌𝚎́
𝟹 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚚𝚞𝚒𝚗𝚣𝚎
𝟹 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚜𝚎𝚒𝚣𝚎
𝟹 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚒𝚡-𝚜𝚎𝚙𝚝
𝟹 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚒𝚡-𝚑𝚞𝚒𝚝
𝟹 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚒𝚡-𝚗𝚎𝚞𝚏
𝟹 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚟𝚒𝚗𝚐𝚝
𝟹 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚟𝚒𝚗𝚐𝚝-𝚎𝚝-𝚞𝚗
𝟹 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚟𝚒𝚗𝚐𝚝-𝚍𝚎𝚞𝚡
𝙿𝚊𝚛𝚝𝚒𝚎 𝚀𝚄𝙰𝚃𝚁𝙴 | 𝚙𝚊𝚛𝚝𝚎𝚗𝚊𝚒𝚛𝚎 𝚎𝚝 𝚛𝚎́𝚜𝚘𝚗𝚊𝚗𝚌𝚎
𝟺 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚟𝚒𝚗𝚐𝚝-𝚝𝚛𝚘𝚒𝚜
𝟺 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚟𝚒𝚗𝚐𝚝-𝚚𝚞𝚊𝚝𝚛𝚎
𝟺 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚟𝚒𝚗𝚐𝚝-𝚌𝚒𝚗𝚚
𝟺 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚟𝚒𝚗𝚐𝚝-𝚜𝚒𝚡
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𝙿𝚊𝚛𝚝𝚒𝚎 𝙲𝙸𝙽𝚀 | 𝚝𝚞𝚎𝚞𝚛 𝚎𝚝 𝚛𝚘𝚜𝚎 𝚜𝚊𝚗𝚐𝚕𝚊𝚗𝚝𝚎
𝟻 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚗𝚝𝚎
𝟻 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚗𝚝𝚎-𝚎𝚝-𝚞𝚗
𝟻 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚗𝚝𝚎-𝚍𝚎𝚞𝚡
𝟻 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚗𝚝𝚎-𝚝𝚛𝚘𝚒𝚜
𝟻 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚗𝚝𝚎-𝚚𝚞𝚊𝚝𝚛𝚎
𝟻 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚗𝚝𝚎-𝚌𝚒𝚗𝚚
𝟻 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚗𝚝𝚎-𝚜𝚒𝚡
𝙿𝚊𝚛𝚝𝚒𝚎 𝚂𝙸𝚇 | 𝚊̂𝚖𝚎 𝚍𝚞 𝚌𝚘𝚎𝚞𝚛 𝚎𝚝 𝚛𝚒𝚛𝚎 𝚍'𝚊̂𝚖𝚎 𝚜𝚘𝚎𝚞𝚛
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𝙽𝚘𝚝𝚎 𝚍𝚎 𝚏𝚒𝚗

𝟾 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚌𝚒𝚗𝚚𝚞𝚊𝚗𝚝𝚎-𝚍𝚎𝚞𝚡

465 96 25
By CATHARSHIZAYA

Bonne lecture !

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Si Daishou avait été aussi léger qu'une plume pendant les premières minutes, son stress le faisait devenir plus lourd à chaque seconde qui passait. Les bras de Kuroo étaient devenus tout engourdis lors de sa dernière offensive, et il se serait pris un coup en plein visage si Daishou n'avait pas utilisé cette chose étrange qui lui permettait d'être indépendant même dans les mains d'un Meister : il avait évité de justesse, et tentait depuis de reprendre sa respiration.

Il ne laisse aucune ouverture, entendit-il dans sa tête. Il n'y a rien qu'on puisse faire et on continue de s'épuiser comme des cons pendant que lui ne transpire même pas !

Sa voix aurait pu paraître aussi irritée que d'habitude (Daishou Suguru se plaignait en moyenne trois fois par heure alors plus grand monde ne faisait attention) mais Kuroo avait appris à reconnaître certains tons pour savoir quand fuir et quand le faire chier. Et à présent, ce n'était pas un réel énervement, mais bien une peur tangible qui lui donnait envie de vomir.

Il pouvait anticiper la moindre de ses décisions, sentir quand il voulait tenter quelque chose, et accéder à quelques souvenirs s'il le souhaitait, mais ce dont Kuroo avait été le plus surpris après la formation rapide et un peu bancale de leur lien, c'était ce pont qui mélangeait parfois ses propres émotions avec celles de son nouveau partenaire.

Et cet idiot était en train de le faire paniquer avec lui.

Je suis sûr qu'Oikawa et Iwa vont trouver une...

Une quoi ? Une solution ? Tu te fiches de moi ou quoi ? Tu vois bien qu'on est dans la merde, et que la seule chose à faire serait fuir, putain.

Même ses mains tremblaient, mais à ce stade il ne savait plus si c'était lui ou Daishou.

Hey, calme-toi, d'accord ? Ce mec ne peut pas être tout puissant, il a forcément une faiblesse.

De plus, ça faisait un moment qu'ils se battaient tous dans cette rue aux murs et au sol gelés, et personne n'était encore sorti pour voir ce qui se passait. Pas un passant, pas une personne pour appeler des renforts ; Kuroo ne comprenait vraiment pas comment c'était possible.

Il ne voulait pas que Daishou ait peur, mais c'était difficile quand même lui n'avait aucune solution à offrir. Il fallait juste qu'ils tiennent encore un peu plus, peut-être même jusqu'au lever du jour.

Écoute, on va retenter une attaque, ok ? Et si on se coordonne bien avec Iwa et Oikawa on pourra peut-être le déconcentrer assez pour

Mais tout à coup, quelque chose manqua. Il eut l'impression de revenir à lui, la sueur sur son front se glaça, et l'arme dans ses mains disparue : Kuroo vit une lumière qui lui indiqua que Daishou s'était dé-transformé, et son cœur tomba comme une pierre au fond de son estomac.

La seconde d'après, il tomba à genoux.

_____________________________

Suguru ne sait plus ce qu'il faut faire.

Enroulé dans ses draps, il fixe le mur d'en face d'un œil éteint. Ça fait des heures qu'il essaye d'arrêter de pleurer, mais il entend sa mère dans la salle de bain, et chacun de ses sanglots ranime les siens. Son oreiller trempé lui colle à la joue, il a des fourmis dans les bras et les jambes ; pourtant ce qui le dérange le plus c'est le vide dans sa poitrine qui grossit à chaque seconde.

La culpabilité l'écrase, l'empêche de respirer, et tout ce qu'il peut faire c'est fermer les yeux.

Sa sœur n'était plus là, et c'était en partie sa sœur. Pas uniquement la sienne, bien sûr, car au-delà de ce sentiment lourd et douloureux, c'est surtout la colère qui l'empêche de s'endormir. Il veut hurler, battre des pieds, retrouver cet homme en qui il avait eu confiance, et se défouler jusqu'à ce qu'il soit satisfait.

Mais c'est impossible, et tout ce qu'il a le droit de faire à présent, c'est attendre le procès. Attendre que d'autres personnes jugent les actions du Meister de sa sœur, qui lui a ôté la vie.

De l'autre côté de sa porte, sa mère repart dans sa chambre en reniflant, et Suguru se retourne difficilement dans son lit. Il ferme les yeux, épuisé, mais le sommeil ne vient pas ; au contraire, sa gorge se serre à nouveau et d'autres larmes coulent en silence. Il peine à sentir son corps qui s'engourdit de plus en plus, et malgré ses efforts, tout ce qui lui vient à l'esprit sont des images, de petits moments où il aurait pu se rendre compte de ce qui se passait.

S'il n'avait pas été aussi aveugle.

S'il n'avait pas cru, comme les autres, qu'armes et Meister étaient faits pour faire équipe ensemble.

S'il ne s'était pas laissé amadouer aussi facilement.

Tout en essayant de faire le vide dans sa tête il se promit mollement de ne plus jamais refaire cette erreur.

___________________________

Daishou avait mal à la tête à force de se concentrer sur chaque détail.

Garder sa forme d'arme n'était en soit pas très difficile ; toutes les personnes de sa condition en étaient capables, c'était même l'une des premières choses que l'on apprenait aux élèves à leur arrivée à l'Académie. Mais malheureusement, il en avait perdu l'habitude après toutes ces années passées à être certain qu'il n'en aurait plus jamais besoin. À présent, il devait faire un effort pour garder cet aspect qui aurait dû lui sembler naturel, et son corps courbaturé hurlait de douleur.

Kuroo, de son côté, était aussi extrêmement fatigué. Daishou le sentait, et il pouvait aussi savoir que son partenaire perdait beaucoup trop sa concentration dès qu'ils s'éloignaient un minimum du Soul Eater. Ses bras tremblaient à chacun de ses mouvements, les muscles de ses jambes tiraient douloureusement, et même à l'arrêt sa respiration sifflait étrangement. Leurs offensives étaient rapides et puissantes, ce qui les avait tous les deux surpris au départ, pourtant malgré leurs efforts sa lame ne l'avait pas une seule fois entaillé. Il semblait prédire leurs mouvements comme il le ferait avec deux enfants impatients, et plus le temps passait plus la concentration de Kuroo se faisait la malle. Il essayait d'observer, d'être attentif, mais sitôt une attaque loupée son esprit s'éloignait pour ne revenir que quelques secondes plus tard.

Et Daishou avait peur. Pour eux, pour lui-même, et pour Kuroo.

De l'autre côté, alors qu'ils avaient tous décidé d'un accord tacite d'essayer les attaques de part et d'autre pour le prendre en tenaille, Iwaizumi et Oikawa n'y arrivaient pas mieux qu'eux. Au fur et à mesure, les offensives d'Iwaizumi s'étaient faites moins fortes, plus apeurées, et la glace d'Oikawa commençait à fondre.

Ça n'allait pas du tout.

Il ne laisse aucune ouverture, laissa-t-il échapper. Il n'y a rien qu'on puisse faire et on continue de s'épuiser comme des cons pendant que lui ne transpire même pas !

Il ne voulait pas que Kuroo panique encore plus, mais c'était difficile de faire autrement. Ce Soul Eater était inhumain et bien trop fort pour des étudiants comme eux. S'ils avaient été plusieurs comme leurs amis en face, peut-être auraient-ils eu une chance, mais Kuroo et lui n'étaient pas des spécialistes du combat. Lui ne l'était pas, en tout cas. Il ne se destinait pas à une carrière faite de combats et d'arrestations, que cela soit dans la police ou dans l'armée, et même si les armes et les Meisters étaient devenus bien plus rares au fil des années, Daishou voulait encore avoir le choix.

Les armes d'attaque comme lui étaient prisées, mais il n'était actuellement qu'un gamin sans expérience.

Même avec ce début de lien assez rassurant qui les liait, ils n'étaient pas amis depuis l'enfance comme Oikawa et Iwaizumi, ils ne s'aimaient pas passionnément comme des dégénérés, et Daishou avait encore des réserves quant à se laisser manier par un Meister.

Toute sa vie, sa phrase fétiche avait été : aucun Meister ne vaudra jamais le coup.

Pas le coup qu'il fasse des efforts, pas le coup qu'il se sacrifie, pas le coup qu'il fasse ce qu'il détestait plus que tout. Mais à présent, il n'avait pas le choix.

Je suis sûr qu'Oikawa et Iwa vont trouver une...

Une quoi ? Une solution ? Tu te fiches de moi ou quoi ? Tu vois bien qu'on est dans la merde, et que la seule chose à faire serait fuir, putain.

Jamais il ne ferait ça. Il pouvait dire ce qu'il voulait : Oikawa était l'un de ses meilleurs amis à lui aussi. Il sentit que Kuroo essaya de lui faire passer une sensation de calme à travers le pont qui les reliait, et ce fut ses émotions douces et empotées qui s'infiltrèrent en même temps qui le firent se reprendre.

Observant le terrain qui se trouvait autour de lui grâce à la vision dédiée aux armes, et manqua de s'étouffer en voyant Iwaizumi valser une nouvelle fois dans les airs, finissant sa course contre le tronc d'un arbre. Il entendit le bruit aigu que fit la lame d'Oikawa en tournant plusieurs fois sur elle même, libérée de son Meister, puis celui de glace brisée quand elle s'enfonça à plusieurs mètres de là.

Il y eut une seconde de silence, puis le Soul Eater se retourna vers eux, le regard brillant.

Suguru vit alors deux choses.

La première, c'était que Kuroo était trop concentré sur ce qu'il était en train de lui dire pour voir ce qui se passait. Il essayait de le rassurer en se tournant vers leur lien, perdant complètement le fil de leur combat. Il prit conscience des muscles fragiles de son partenaire, de sa fatigue écrasante, de la sueur qui perlait sur son front par ce froid.

Et son sang se glaça.

Car la seconde chose était que le Soul Eater s'élançait vers eux à toute vitesse, glissant sur le sol pour accélérer encore davantage. Le cœur de Daishou tomba au fond de son estomac, et il inspira mentalement un grand coup. Avant même qu'il ne comprenne ce qu'il faisait, il se sentit se dé-transformer, et son corps encore en l'air se dressa entièrement entre leur ennemi qui levait sa Claymore au-dessus d'eux et Kuroo qui se coupa dans sa phrase en écarquillant les yeux.

L'un de ses doigts devint une lame empoisonnée au moment où l'arme le trancha presque en deux, lui déchirant le torse de part en part, et Suguru le coupa très légèrement au poignet.

Puis le monde se retourna, Kuroo cria, et le Soul Eater recula loin d'eux.

Finalement, il y avait peut-être bien au moins une personne qui méritait qu'il se sacrifie.

____________________________

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