Oliver et le mythe du Prince...

By ThomasBastos

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« Cher Prince Charmant (que je ne connais pas encore), Voici comment je t'imagine... » Tout doit être planifi... More

Chapitre 1 : Un plan parfait
Chapitre 2 : Quelque chose à vous dire
Chapitre 3 : Journaliste en herbe
Chapitre 4 : Une idée un peu dingue
Chapitre 5 : Qui ne tente rien...
Mercredi - 22h37
Chapitre 6 : Étape numéro deux
Samedi - 14h16
Jeudi - 9h22
Chapitre 8 : Premier rendez-vous
Dimanche - 20h48
Chapitre 9 : Un plan à la dérive
Vendredi - 15h59
Chapitre 10 : Confusion la plus totale
Chapitre 11 : Isak, où es-tu ?
Chapitre 12 : Le pire ami qui soit
Chapitre 13 : La vérité
Chapitre 14 : Les conséquences
Jeudi - 19h04
Chapitre 15 : La fête foraine
Chapitre 16 : Et maintenant ?
Chapitre 17 : Playlist
Chapitre 18 : Des étoiles dans les yeux
Chapitre 19 : Le secret
Chapitre 20 : Le moment ou jamais
Chapitre 21 : Pour la toute première fois
Chapitre 22 : Voyage scolaire
Chapitre 23 : La compétition
Chapitre 24 : En désaccord
Chapitre 25 : C'est sûrement mieux ainsi
Chapitre 26 : Qu'est-ce qui ne va pas ?
Mercredi - 23h23
Chapitre 27 : Pardonne-moi
Chapitre 28 : Autre chose à vous dire
Chapitre 29 : Joyeux anniversaire, Oliver !
Chapitre 30 : Par Oliver Trevino
Chapitre 31 : Le jour du mariage
Chapitre 32 : Le début de quelque chose

Chapitre 7 : Les choses se compliquent

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By ThomasBastos

Alerte rouge. Qu'est-ce qui m'a pris ? Je ne suis pas du genre spontané. Je n'étais pas censé dire oui. C'est une catastrophe. Une énorme catastrophe.

Dès que la voiture de Nora apparaît devant chez moi, je sors. Après avoir caressé Banjo une dernière fois, bien sûr. Aucune situation n'est assez désastreuse pour que j'oublie cela. Mon sac à dos à la main, je me glisse dans le siège passager, ne sachant pas vraiment comment aborder le sujet. Nora remet sa frange brune en place à l'aide du rétroviseur intérieur, puis elle met un peu de gloss sur ses lèvres, les yeux plissés par la concentration.

— Désolé de passer te prendre aussi tôt, dit-elle sans me regarder. Il y a quelques détails à régler pour l'album de promo. Et comme je travaille avec des gens incompétents, je ne peux pas leur faire confiance. Mais je ne sais pas pourquoi je m'excuse. Tu adores être en avance en cours.

C'est à ce moment-là qu'elle se tourne vers moi, les sourcils froncés.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? demande-t-elle. Ça fait deux minutes et trente secondes que tu es dans ma voiture, et tu n'as pas dit le moindre mot. Ce n'est pas normal. Et tu as l'air pâle. Enfin, plus pâle que d'habitude.

Rien ne sert de tourner autour du pot.

— J'ai accepté un rendez-vous avec un garçon, lâché-je. On s'est rencontré sur une appli de rencontres et on discute depuis plusieurs jours. Il m'a proposé de se voir autour d'un verre et je ne sais pas pourquoi mais... j'ai dit oui.

— Je ne m'attendais pas du tout à ça, répond Nora, bouche bée. Bon, réfléchissons de manière méthodique. Ton activité préférée. Comment s'appelle ce garçon ? Quel âge a-t-il ? Est-ce qu'il te plait ? Et où et quand aura lieu ce rendez-vous ?

— Tristan. 18 ans. Oui, il est... Il est très mignon. Et il voudrait qu'on se voie dans un centre commercial. Samedi après-midi. Il n'habite pas très loin de Longdale.

— Alors tu devrais foncer, Oliver. Je sais que tu aimes bien être prévenu bien à l'avance, mais ça pourrait être bon pour toi. De ne pas réfléchir autant avant de sauter le pas, de te laisser porter par le courant.

Je prends une seconde pour envisager cette possibilité.

— Ouais, d'accord, dis-je. Se laisser porter... Par le courant... Jusqu'à ma mort imminente dans une chute d'eau.

— Tu m'épuises, répond Nora avec un petit rire. Je dis seulement que tu n'es pas obligé de paniquer parce que tu as accepté le rendez-vous. Ce n'est pas la fin du monde. Tu as encore le temps de te préparer.

— Eh bien, j'ai déjà regardé les commentaires en ligne pour tous les bars et les restaurants du centre commercial. J'ai regardé les films qui étaient à l'affiche, si jamais on décide d'aller au cinéma. Et j'ai vérifié le trajet jusque là-bas et les possibilités pour se garer tranquillement. Oh, et bien entendu, j'ai parlé à Tristan sur Snapchat pour être sûr qu'il était bien le garçon des photos.

Nora hoche légèrement la tête, le sourire aux lèvres.

— Ouais, je te reconnais bien là, dit-elle. Surtout, ne change jamais, Oliver. Je risquerais de m'ennuyer, sinon.

— Bon si tu as fini de te moquer de moi, rétorqué-je, j'ai un service à te demander.

— Je suis toujours obligée de me moquer de toi. Je suis ta meilleure amie. C'est mon boulot. Et je t'écoute. Quel service ?

— Il faut qu'on mette au point une stratégie de retrait. Au cas où tout se passerait mal.

— OK, tu peux compter sur moi.

Et je n'ai aucun doute là-dessus.


J'ai besoin d'une distraction pour éviter à mon cerveau de disjoncter. Il y a beaucoup trop de raisons de se dégonfler et d'annuler le rendez-vous avant le jour J. Si je m'occupe l'esprit, tout ira bien. En théorie. Je marche donc vers le stade adjacent au lycée, là où l'équipe d'athlétisme est en train de s'entraîner. C'est le moment parfait pour obtenir des citations pour l'article qu'Emily m'a confié. J'ai déjà fait quelques recherches sur Google afin de passer pour quelqu'un qui a un minimum de connaissances. Ou tout du moins, ne pas avoir l'air d'un imbécile.

Au bout des pistes, je repère Danny et Flynn, qui sont en plein échauffement. Ils sourient en me voyant approcher.

— Bienvenue, monsieur le journaliste, me salue Flynn.

— C'est fou, dit Danny. Je n'aurais jamais cru te voir au stade en dehors des heures d'EPS.

— Profites-en bien, parce que dès que j'ai ce qu'il faut pour mon article, je disparais.

— Tu veux courir un peu avec nous ? demande Flynn avec un petit sourire. Histoire de faire une immersion totale.

— Je préfère encore me faire rouler dessus par un bus. Deux fois.

Mes amis se mettent à rire, en plein milieu de leur série de montées de genoux.

— Comment vous vous sentez à l'approche de la première rencontre de l'année ? interrogé-je. Il me faut des citations des membres de l'équipe.

— Très sereins, répond Flynn. L'équipe de l'Académie Preston est vraiment nulle. C'est une bande de bras cassés.

— On va les massacrer, enchérit Danny.

— Je ne peux pas vraiment écrire ça dans l'article.

— Ah pardon. Je recommence : ils vont recevoir une déculottée de notre part, si bien qu'ils vont aller pleurer dans les jupes de leur maman.

— Génial, Danny. C'est beaucoup mieux.

Cette fois, je rigole avec eux car leur rire est vraiment contagieux.

— OK, plus sérieusement, dit Flynn. Nous sommes confiants face à nos chances de victoire étant donné les résultats des précédentes rencontres avec cette équipe.

Je tape sa phrase dans une nouvelle note sur mon téléphone.

— Merci, Flynn. C'est parfait.

— Et moi, je pue ? intervient Danny, la main posée sur le torse comme s'il était offensé.

— Toi, tu ne m'as pas vraiment aidé.

— Ah d'accord. Ça tient à peu de chose une amitié à ce que je vois. Poignarde-moi en plein cœur, ça me fera moins mal.

— Va faire des pas chassés au lieu de jouer les martyrs.

— Wow, j'adore quand tu me donnes des ordres comme ça, Oliver... Ça me rend tout chose.

— Tu me fatigues. Va-t'en !

— Oui, chef !

Aussitôt dit, Danny commence à faire des pas chassés très exagérés le long de la piste. Je lève les yeux au ciel, même si le sourire sur mon visage révèle mes pensées. Je me tourne vers Flynn.

— J'ai la voiture aujourd'hui, dis-je. Donc je peux te déposer chez toi après le boulot, si tu veux.

— C'est gentil, mais je suis aussi en voiture. Et je suis trop jeune pour mourir, de toute façon.

— Hé, je ne conduis pas si mal que ça !

Flynn fait une grimace qui rend l'usage de mots inutile. Je lui donne un coup de poing sur l'épaule.

— Je ne suis pas un mauvais conducteur, répété-je. Je ne suis seulement pas très bon.

— Ça inspire confiance quand tu le dis comme ça...

— Très bien, tu as officiellement perdu le privilège d'entrer dans mon merveilleux bolide. Il ne faudra pas venir pleurer.

— Je pense que ça devrait aller.

— Tu as changé, Flynn... Je crois qu'on a une mauvaise influence sur toi.

Flynn hausse les épaules de la même manière qu'un emoji. Je vérifie l'heure sur mon téléphone.

— Bon, dis-je, il faut que je me dépêche. J'ai cours dans quinze minutes et je dois encore parler au capitaine de l'équipe. C'est toujours Matt Robinson, pas vrai ?

— Oui, malheureusement, soupire Flynn.

— J'en déduis que c'est toujours un con avec une grosse tête.

— C'est assez incroyable, mais j'ai l'impression que son melon ne fait que grossir d'année en année. L'explosion doit être imminente.

— Souhaite-moi bonne chance, alors.

— Bon courage.

J'avance le long des lignes blanches pour rejoindre Matt, qui discute avec d'autres membres de l'équipe. Objectivement, je sais qu'il est beau. Il est grand, blond et athlétique et il a des yeux noisette. Mais il s'agit du genre de personnes qui gâchent leur beauté en ayant un comportement merdique. Il est très populaire au lycée et s'il décide de faire de quelqu'un son souffre-douleur, tout un tas de personnes le suivent comme des moutons.

— Non, il faut que tu fasses un meilleur temps que ça, dit Matt au garçon sur sa droite. T'es une tapette ou quoi ?

Bonne illustration du comportement merdique en question. Je me racle la gorge pour signaler ma présence. Matt se tourne vers moi et m'offre un grand sourire.

— Oh, c'est le troisième Mousquetaire ! s'exclame-t-il. Tu es venu pour dire à tes potes, Harrison et Fitzgerald, de se bouger un peu plus ?

— Non, je suis là pour un article que je dois écrire pour le journal de l'école. Je voulais faire une ou deux interviews avant la rencontre. Et comme tu es le capitaine...

— Je vois. Mais pourquoi ils t'ont choisi ? Ne le prends pas mal, mais tu ne m'as pas l'air très sportif. Tu as pratiquement la peau sur les os.

On reste calme, Oliver. On reste calme.

— Comment pourrais-je mal le prendre ? rétorqué-je avec une énorme pointe de sarcasme. Et je ne vois pas de quoi tu parles. Je suis un grand sportif. Je cours après le bus quand je le rate. Ce n'est arrivé qu'une fois, mais ça compte quand même.

— Tu es plutôt marrant, en fin de compte. Je ne comprenais pas pourquoi Harrison et Fitzgerald étaient amis avec toi, mais...

— Du coup, pour mon article ?

Matt commence à s'étrier les bras. Puis les jambes.

— Qu'est-ce que tu voudrais savoir ? demande-t-il.

— Seulement ton ressenti face à la première compétition de l'année.

Matt se lance alors dans un long monologue. Et quand je dis long, je veux dire horriblement long. Il aime beaucoup s'entendre parler, ça ne fait aucun doute. Heureusement que j'enregistre la conversation sur l'application Dictaphone de mon téléphone, car je décroche au bout d'une minute trente. Je commence à regarder ailleurs et les mots de Matt deviennent un écho en dehors de ma bulle.

Alors que les garçons de l'équipe se préparent à courir, certains d'entre eux retirent leur t-shirt. Je suis aux premières loges pour admirer les muscles saillants. Erreur 404. Mon cerveau ne fonctionne plus correctement. C'est... Je...

OK, je me ressaisis. J'arrête de les regarder. Ce n'est pas bien. Surtout parce que l'un d'eux est Flynn. C'est contre le code de l'amitié. À la place, j'écoute l'anecdote fascinante de Matt à propos du type de chaussures le plus adapté pour l'athlétisme. Cap-ti-vant.


À l'heure du déjeuner, Danny et moi sommes les premiers arrivés à notre table. Nora et Flynn sont encore en train de faire la queue pour leur repas. Danny a l'air nerveux et il est étrangement silencieux.

— Tout va bien ? demandé-je en remplissant nos deux verres d'eau.

— Ouais, je... commence à répondre à Danny. Comme on est juste tous les deux, il faut que je te parle de quelque chose. Mais tu dois garder le secret. Pour le moment en tout cas.

— Même avec Nora et Flynn ?

— Flynn est déjà au courant. Et pour Nora, c'est... Bon, je vais juste le dire, d'accord ? Je crois que j'ai des sentiments pour Nora.

Je passe à deux doigts de recracher la gorgée d'eau que je viens de boire. C'est pour le moins inattendu comme révélation.

— Je sais, reprend Danny, ça doit être un peu surprenant. Et je sais qu'on a une sorte de pacte implicite. Pas de relation amoureuse au sein du groupe, mais... Ça fait des mois que j'y pense. Je voudrais lui demander de sortir avec moi, enfin qu'on aille dîner tous les deux.

Le pacte en question est une conversation qu'on a eue il y a quelques années de cela. On parlait des relations qui détruisent des amitiés et on s'est promis de ne jamais faire ce genre de choses afin de préserver notre groupe.

— Le pacte n'a pas d'importance, dis-je. Si tu aimes Nora plus qu'une simple amie, tu devrais foncer. Dis-lui ce que tu ressens.

— C'est pour cette partie que j'ai besoin de votre aide, toi et Flynn. Je veux lui dire, mais... Nora est très intimidante.

— Non, elle n'est pas si intimidante que ça.

Avec une synchronisation parfaite, la voix de Nora se fait entendre depuis l'autre bout de la cafétéria, près du bar à salades.

— Quand on fait tomber quelque chose, on le ramasse ! dit-elle à un élève de Première. Et plus vite que ça, sinon tu vas finir par terre, toi aussi.

Le garçon obtempère à la vitesse de la lumière. Il n'ose même pas regarder Nora dans les yeux, craignant sûrement les conséquences potentielles.

— OK, concédé-je en me tournant vers Danny. Peut-être un peu intimidante. Qu'est-ce qu'on peut faire pour t'aider ?

— J'ai besoin de soutien et de conseils. Pour que ça se passe au mieux. Ma première idée était d'organiser une flash mob, avec de la musique et quelques danseurs, pour lui déclarer ma flamme.

— Si tu fais ça, non seulement tu n'auras pas décroché de rendez-vous, mais en plus, elle t'aura probablement assassiné avant la fin du numéro. C'est de Nora qu'on parle, Danny. Il faut quelque chose de simple et intime.

— D'accord, donc j'efface complètement la flash mob de ma liste. Un message écrit dans le ciel par un avion aussi, du coup ?

Je n'ai jamais hoché la tête avec autant de véhémence qu'à cet instant précis.

— Très bien, dit Danny en tapant sur son téléphone. Tu vois, tu m'aides déjà beaucoup. Merci, Oliver. Tu es le meilleur. Tu devrais aussi donner quelques conseils à Flynn.

— Pourquoi ?

— Il a un rendez-vous galant avec une fille de sa classe demain soir et il est stressé. Si tu lui offrais ta grande sagesse, il serait peut-être plus serein.

J'acquiesce, mais seulement en apparence. Je ne peux absolument pas donner des conseils alors que la perspective de mon premier rendez-vous me donne envie de partir en courant.

Pourquoi est-ce si compliqué d'avoir une vie sentimentale, bon sang ?

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