Vingt mille lieues dans tes y...

By ManonSeguin

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Gabriel quitte sa ville métropolitaine pour terminer ses études au calme. Loin des gens peu souriants, de la... More

Prologue
1. Une sensation nouvelle
2. Là où la lumière ne frappe jamais
3. Diviser pour mieux régner
4. Les gens ne sont pas que ce qu'ils montrent
5. Maman, je me suis trompé de destination
6. Chantons sous la pluie
7. Les mots du coeur et les maux du monde
8. Etre ce que l'on attends nous
9. Jacquouille la Fripouille
10. Gaby & Gabriel
11. Discussion polochon
12. Une matinée dans les blés
13. Pic-nique et coups bas
14. Hérisson
15. Aux mots que l'on ne pense pas
16. Vivre sans avoir de regrets
17. Basile
18. Hérisson, chaton & poussin
19. Jouer avec son reflet
20. Quand l'heure viendra...
21. Crise de panique et prise de cœur
22. Aux coups durs de la vie
23. Copain coquin
24. Gaby aux commandes, ça déchire !
25. Les jardins clos de solitude
26. Promets-le-moi
27. Tempête et drame - Partie 1
28. Tempête et drame - Partie 2
29. A ceux qui partent trop tôt
30. Entends-moi, entends ma voix
31. Conséquences à venir et promesse d'avenir
32. L'Exorciste
33. Peser son poids
34. Je t'aime
35. Et demain ?
37. Avoir quelqu'un qui nous comprends
38. La grande évasion
39. Séparation
40. Moi je suis prêt, et toi ?
41. Les opposés s'attirent et se complètent
42. L'amour rends aveugle

36. Merci maman

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By ManonSeguin

Sur le moment, je n'ai rien dit. Je me suis contenté d'hocher la tête en signe d'acceptation et de compréhension. Plus de compréhension que d'acceptation en fait. Je n'ai rien accepté, mais vue mon état, je ne peux pas non plus refuser mon sort. C'était inévitable et même si ces derniers jours j'ai éperdument essayé de me convaincre que j'allais peut-être avoir une guérison miraculeuse...Cette dernière n'est pas arrivée.

- Nous espérons que tu comprends Gabriel.

- Oui.

Je comprends.

Mais je n'accepte pas. Je n'y arrive pas. Est-ce idiot ? Je trouve ça injuste. Une partie de moi est en colère et l'autre s'est déjà résolu tandis que je garde mes yeux rivés vers le fauteuil traînant dans un coin de la chambre.

- Cela n'est peut-être pas définitif. Nous allons avoir plusieurs examens à te faire passer avant de te décharger de l'hôpital, d'accord ?

- Oui.

Je suis rentré les deux pieds devant, je sortirais sans. J'ai compris. Inutile de me le répéter. Inutile de me faire un dessin. J'ai compris.

Néanmoins, j'essaye de relativiser, de me dire que cela aurait pu être pire. Que c'est ma juste "punition" pour ne pas avoir pris le temps d'écouter Basile. J'aurai dû, ô oui j'aurai dû. Si j'avais sû...J'aurai dû rester avec lui cette nuit-là parce qu'au final, je n'ai rien pu faire. Je n'ai rien pu changer. Tout ce qui me reste cette horrible sensation de me sentir couler chaque nuit dès que je ferme les yeux. Une sensation que je n'ai plus dans la partie inférieure de mon corps. Pour quoi, hein ? Qu'est-ce que j'ai changé en voulant jouer au héros ? Rien.

Je ne suis pas un héros. Je ne suis rien de moins qu'un homme bourré de défauts et voilà que je vais me retrouver cloué dans un fauteuil roulant. Génial. Vraiment génial.

C'est un cauchemar. Un cauchemar sans fin.

Ou c'est moi qui ai été trop naïf en pensant qu'en m'accordant quelques jours de repos sans trop bouger, j'allais pouvoir quitter cet endroit en galopant comme un alpaga. Mais ce n'est pas le cas.

Je ne sens plus mes jambes. Quoi que je fasse. Quoi que les médecins fassent. Je ne sens rien. Je ne peux pas marcher. Encore moins courir. Je ne peux même pas sentir les draps sur moi en me couvrant. Rien. Et honnêtement, ne "rien" sentir, ne "rien" pouvoir ressentir c'est plutôt horrible.

- Je peux savoir ce que tu fais Cléo ? la questionné-je en n'étant pas très rassuré par le silence ambiant.

- Je dessine un bateau pirate sur ta jambe.

- T'es au courant que je n'ai pas te plâtre ?

- Ouais, c'est d'autant plus drôle.

Je pose le livre dans lequel j'ai le nez pour jeter un œil à ce qu'elle fait tandis qu'un hurlement m'échappe en voyant l'état de ma chambre.

- Tu m'as dit un bateau pirate ! Pas tout le story-board de Pirates des Caraïbes ! Qu'est-ce que c'est que ça ? hurlé-je en voyant son oeuvre

- J'avoue que ça a des allures de fresque ...Ce n'est pas plus mal. Je pense sérieusement à faire une carrière dans le body-painting !

- Mais efface-moi ça ! En plus...C'est quoi cette tâche noire à côté du bateau là ? Au niveau de mon genou.

- Ça ? C'est le kraken.

Vu son niveau de dessin, je ne ferais jamais équipe avec Cléo pour une partie de picturnary. Jamais. Son kraken est sûrement passé sous la proue du bateau vu la tronche qu'il a ou il a pris un coup d'ancre dans la gueule.

- Je devrais mettre de la couleur, t'en penses quoi ?

Soudain, Cléa arrive et laisse elle aussi sa surprise s'échapper d'elle-même en voyant l'ampleur des travaux de son aînée.

- Wow ! Alors ça...siffle-t-elle

- Cléa je t'en supplie, sauve-moi ! la supplié-je en tentant de me défaire de sa soeur

- Désolé Gabriel. C'est un rite de passage dans notre famille. Chaque malade gagne sa croûte sur son corps ! Oh, Cléo, tu te rappelles quand maman s'est fait mal au coccyx et que papa lui a dessiné un épisode entier de Bob l'Éponge sur les fesses ? dit-elle en explosant de rire

- Ah oui c'est vrai !

Elles éclatent de rire tandis que je ne peux m'empêcher d'imaginer ce genre de scénario se produire sur moi.

- Tu penses que je devrais mettre de la couleur ? demande Cléo avec un air dubitatif

- Pourquoi pas, ça peut faire un joli petit effet, mais les poils de ses jambes vont clairement te faire chier pour le coloriage.

- T'as raison. On devrait l'épiler avant, continue-t-elle en cherchant dans son sac

- QUOI ?! AH NON ! NON ! NON ! crié-je en essayant de m'éloigner d'elle le plus possible

On ne touche pas à mes poils !

- De toute façon, tu ne vas rien sentir, n'est-ce pas ? lâche Cléo en haussant des épaules

- Même ! Ce n'est pas une raison ! Ôtes tes sales pattes de mon corps !

- Calme-toi cornichon, c'est des feutres qui partent à l'eau, t'auras juste à te laver.

- T'es sûre ? Sur la pochette c'est marqué "indélébile", répond Cléa en lisant l'envers de la poche

Non, mais je rêve. Je ne vais quand même pas me retrouver avec un Jack Sparrow qui a une tête plus plate qu'une crêpe sur mon tibia !

- Qu'est-ce que vous faites ? On vous entends depuis le couloir ! nous interromps une voix en arrivant dans la chambre

- Basile ! Cléo me torture, sauve-moi !

Il s'approche près du lit, aidé et guidé par une infirmière ayant le sourire jusqu'aux lèvres. Bas les pattes sorcière ! Il est à moi celui-là !

- Bon bah Basile, je reviens te cherche dans deux petites heures, d'accord ?

- Oui, pas de problème.

On la regarde tous quitter la pièce sans rien dire, tandis que Cléo et Cléa se retournent vers Basile avec un grand sourire lubrique qu'il ne verra jamais.

- Petit coquin ! Alors comme ça, on mange à tous les râteliers, hein ? lance Cléo en posant sa main sur son épaule

- Comment ça ?

- Tu lui as clairement tapé dans l'oeil à l'infirmière. Moi si j'étais Gaby, ça me plairait pas, explique Cléa. Après je dis ça, je dis rien. T'en dis quoi toi, Gabriel ?

- Sortez toutes les deux. Je vais jouer au docteur avec Basile vu que visiblement, il a mal quelque part.

- Non, je vais bien.

- SI, SI ! TU AS MAL QUELQUE PART !

- Non, mais...

- Basile...ça veut tout simplement dire que Gabriel va te faire passer un sale quart d'heure. Bon ! On vous laisse tous les deux. Amusez-vous bien !

Elles s'empressent de rassembler leurs affaires avant de quitter la chambre avec un grand sourire tout en me faisant plein de signes de la main comme des pouces en l'air et autres petits signes pas du tout discrets. Mais on s'en fou, Basile ne peut pas nous voir.

Une fois parties, un léger silence s'installe dans la pièce tandis que ce dernier s'enfonce dans le fauteuil en souriant.

- Et toi, ça te fait sourire, hein ?

- Je trouve ça mignon. Ta jalousie.

- Je ne suis pas jaloux. Pourquoi je serais jaloux ? Je n'ai aucune raison de l'être et puis tu sais, c'est un concept tout à fait relatif. J'ai suffisamment confiance en toi pour que...

- Je t'aime pour ça Gabriel.

- Pour que...Hein ? Pardon ? Tu as dit quoi ?

- Ah non, je ne me répéterais pas. Ça se mérite ce genre de chose.

- Comment ça ? J'ai été sage ! Hé, j'ai mangé tous mes brocolis sur mon plateau à midi. Je n'ai même pas le droit à un gage de tendresse ?

J'ai besoin d'amour, moi. J'ai de câlins. De tendresse. De bisous. De bisous encore et toujours de bisous. JE VEUX DES BISOUS !!!! BISOUUUS !!!

- D'accord.

Il se redresse, tends la main vers moi que je m'empresse de saisir pour l'attirer contre moi et à peine nos peaux se frôlent qu'il se met à éclater de rire.

- Avec toutes ces machines, je sais maintenant quel effet je te fais. Ça s'emballe tout seul.

- Oh ça va hein !

- Tu vois, si je ne fais pas attention, une infirmière pourrait bien se précipiter dans la chambre en croyant que tu es au bord du drame.

- Je SUIS au bord du drame ! Tu restes peu de temps, parfois juste pour être assis dans ce foutu fauteuil et...C'est tout.

Il s'installe alors à côté de moi et son sourire s'efface. J'ai l'impression d'avoir dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Bravo Gabriel ! Roi de la boulette.

- Crois-moi Gabriel, c'est difficile pour moi aussi. Devoir me contrôler alors que je n'ai qu'une envie, revivre une nouvelle fois ce que l'on a fait cette nuit-là sous la douche et dans la chambre. Te sentir contre moi. Avoir l'impression qu'on ne fait qu'un et...

- Tu as bien deux heures là. Tu sais, on peut en faire des choses en deux heures.

- Oui, mais non. Pas tant que tu seras ici.

- Sérieusement ? Est-ce une sorte de punition divine ? Tu me punis pour quoi au juste Basile ? Histoire que je sois au courant...

- Ne te vexe pas, ce n'est pas toi le problème...

"Ce n'est pas toi le problème, c'est moi". Je t'en supplie, dis-moi que tu ne vas pas me faire ce coup-là. Dis-moi que tu ne vas pas oser me balancer ça en pleine figure.

- C'est moi. J'ai besoin de temps.

De temps pour quoi ? Putain j'ai failli mourir il y a quelques jours de ça, moi j'ai pas envie de perdre de temps justement ! J'ai envie de profiter de chaque instant. Chaque moment. J'ai envie de graver sur la terre elle-même mon passage sur cette dernière. C'est quoi ces conneries ? Pourquoi il me sort ça maintenant ? Je ne le comprends pas.

- Parfois, juste rester dans les bras l'un de l'autre, ça a du bon aussi.

- Oui bah ça ne me convient pas. C'est quoi le souci ? Parce que je suis handicapé, t'as plus envie de moi, c'est ça ?

- Ce n'est pas ça ! Arrête d'exagérer.

- Alors quoi ? T'as peur de me casser en deux ? Tu sais je suis pas une petite rose que l'on mets sous un couvercle en verre Basile.

- Et ça te ferait quoi si je te disais que c'était ça ? Que j'ai peur ?

- Je te dirais que tu t'en fais pour rien.

- Putain, mais Gabriel !

Oh ! Basile a juré ! C'est peut-être la première fois que je l'entends jurer tandis qu'il s'écarte de moi.

- Tu es sérieux quand tu me dis ça, là ? Que je m'en fais pour rien ?! Est-ce que tu sais ce que ça m'a fait quand Cléo est venue me chercher ce soir-là à la maison ? Quand elle pleurait tellement qu'elle était incapable de formuler une phrase et que je me suis tout de suite mis à imaginer le pire ? Sais-tu ce que ça m'a fait quand j'entendais les médecins dire que tu avais peu de chance de t'en sortir sans conséquence ? Sais-tu la peur que j'ai eue quand t'as fait ton arrêt cardiaque ? J'étais là putain ! J'étais dans cette foutue chambre pendant que la vie quittait ton corps ! T'étais mort bordel de merde ! Mort ! T'as aucune idée de tout ce que j'ai ressenti en si peu de temps, alors oui, excuse-moi de vouloir y aller doucement et de vouloir profiter tout simplement de toi et si t'es pas content avec ça, eh bien tant pis ! Va falloir t'y faire, car je compte pas changer pour te faire plaisir. C'est ça aussi d'aimer une personne, tu sais ? Veiller sur elle et faire en sorte qu'elle soit plus heureuse que nous-mêmes. Ça s'appelle faire des sacrifices.

- Je n'ai pas envie d'être plus heureux que toi et je ne t'en demande pas autant.

- C'est parce que je t'aime que j'en fais autant. Maintenant, excuse-moi, mais je vais aller prendre l'air. J'ai besoin...de me calmer moi aussi.

Tant bien que mal, en titubant à droite et à gauche, il atteint la porte de la chambre et avant de la passer, il se retourne et me dit :

- Tu sais Gabriel, dans un avenir plus ou moins proche, je serais sûrement amené à prendre des décisions qui ne te plairont pas ou qui n'iront pas dans ton sens, mais j'espère sincèrement que tu ne m'en tiendras pas rigueur et que tu me comprendras malgré tout.

Crois-moi, j'essayerais. Je ne peux rien te promettre. Parfois, je ne me comprends pas moi-même. Je deviens fou à rester ici. Quand vous êtes ici, tout me parait plus léger, plus simple, mais à la nuit tombée, je revis cette scène encore et encore. J'ai l'impression que mes poumons se remplissent d'eau et que je me noie à l'infini. C'est une sorte d'enfer personnel qui m'empêche de m'endormir. Alors, j'ouvre les yeux et je n'ai envie que d'une chose : crier ton nom. Mais je n'y arrive pas.

Dis-moi Basile, t'as déjà entendu parler de la paralysie du sommeil ? C'est une véritable torture.

Alors que Basile vient à peine de quitter la chambre, ma mère entre à son tour avec un petit air coupable et à son visage, je devine déjà qu'elle a entendu absolument toute la conversation.

- Gaby...

- Je sais. J'abuse.

Moi-même je le réalise. J'en demande toujours trop. J'ai toujours été trop gourmand quand il est question d'amour. Je ne peux jamais aimer à moitié ou bien même me restreindre. J'aime pleinement. J'aime passionnément.

- Ça a été dur pour lui aussi, tu sais ? Je ne le connais pas encore très bien, mais de ces quelques jours passés ensemble, il m'a l'air d'être un bon garçon. Gentil, attentionné, aimant et aimé. Si vraiment votre histoire est faite pour durer alors vous en aurez tous un tas de disputes, et c'est normal ! Parfois ça a du bon de se laisser déborder par les émotions et de tout sortir d'un coup, mais ensuite, il faut savoir faire la part des choses, se demander à soi-même si on aurait pas pu dire ou faire les choses autrement et s'excuser.

- Maman, puits de science.

- Pas du tout ! rit-elle. C'est ton père qui m'a tout appris. Moi j'étais plus une impulsive. Je hurlais de partout et tout le temps. Lui était calme, plus réfléchi et donc quand on se disputait, il attendait que je vienne vers lui.

- J'ai vraiment pris de toi, hein ?

- Est-ce une mauvaise chose ?

- Non...Je suis content d'être ton fils.

- Et moi donc !

- Je peux te poser une question ?

- Dis moi.

- Comment tu l'as pris...Que je sois...Enfin...que j'aime les hommes plus que les femmes ?

Elle continue de rire tout en passant sa main dans mes cheveux avec une douceur incroyable.

- Je l'ai pris, c'est tout. Gabriel tu es mon fils. Je suis fière de toi, je suis fière de qui tu es, de ce que tu es. Cela ne change absolument rien pour moi. Tu es un jeune homme exceptionnel et je suis d'autant plus fière de toi que de savoir que tu as désespérément essayé de sauver la vie de quelqu'un. Tu ne t'en souviens probablement pas, parce que tu étais petit, mais quand ton père nous a quitté et que je passais le plus clair de mes journées à pleurer, tu venais discrètement dans ma chambre la nuit, tu t'allongeais à côté de moi et tu me disais de ta petite voix : "Je vais protéger maman et chasser tout le chagrin de maman. Je laisserais pas maman être triste". Toi, petit bout, tu me disais ça alors que j'étais ta mère ! Mon dieu, quelle claque. C'est là que j'ai certainement pris conscience à quel point tu as allais grandir pour devenir un être humain extraordinaire. Donc je t'aime Gabriel. Je t'aime comme tu es, pour tout ce que tu es. Tout ce que je veux en tant que maman, c'est ton bonheur, et ce, peu importe la forme que tu lui donnes.

À cet instant précis, on s'est regardé elle et moi, et on s'est pris dans les bras l'un de l'autre, pleurant à chaudes larmes, parce que c'est sans doute la première fois que ma mère me dit tout ça. Enfin, non...Mais ces mots-là arrivent à pic dans un moment où j'en ai le plus besoin. J'ai besoin de ma mère.

- Tant que tu ne me ramènes pas une chèvre un beau matin, moi ça me va !

Elle éclate de rire et chasse alors toutes mes sombres pensées avec cette simple phrase tandis que je ris avec elle.

- Un lapin ? J'ai le droit au lapin ?

- Un lapin, ça va encore. Je peux trouver de la place dans ta chambre pour le mettre.

- Maman ? Je peux te demander de m'aider. Je veux aller faire un tour.

- Tu veux aller le trouver, c'est ça ?

- Oui...

- BASILE !

Son cri m'arrache un sursaut tandis que Basile ouvre la porte de la chambre en restant sur son seuil. Depuis quand est-il là ?

- Il n'est pas allé bien loin. Il ne sera jamais bien loin de toi, tu vois ? Bon, je vous laisse entre vous les garçons. Je vais aller voir mamie moi !

- Comment elle va d'ailleurs ?

- Personne ne te l'a dit ? Elle pète la forme ! Elle râle beaucoup et drague le petit interne qui s'occupe d'elle...Ce qui n'est plus de son âge, mais bon...C'est Jacqueline, on ne la changera pas.

- Dis-lui que je vais venir la voir !

- Elle t'attend déjà. Gabriel, le tout dans la vie, ce n'est pas de vivre à 100 à l'heure, mais d'apprendre à aller au rythme du monde qui nous entoure. Personne ne vit comme toi. Dis-toi que c'est comme la danse et si tu n'y arrives pas alors c'est que tu n'as pas encore trouvé le bon partenaire.

Mon regard se perd naturellement sur Basile qui s'avance progressivement tandis que ma mère s'en retourne l'aider.

- Je pense que j'ai trouvé un excellent partenaire, maman.

- Tant mieux. Je suis heureuse de l'entendre, car bientôt votre tour viendra pour briller sur la piste. À ce moment-là, tu comprendras toute l'importance d'avoir quelqu'un à ses côtés.

Merci maman. Pour être ma maman. Pour être toi-même. Pour être cette personne qui arrive toujours à trouver les mots pour me faire comprendre comment fonctionne ce monde. Merci d'être celle que tu es. Merci pour toutes ces choses qui ont rendues ma vie plus facile, plus simple, plus amusante et surtout, surtout...Plus colorée.

Maintenant, tu m'excuseras, mais je crois que c'est à moi de mettre de la couleur dans la vie de quelqu'un d'autre.

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