Les Survivants II

By AnaRaconte

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Après avoir réussi à s'échapper des souterrains avec ses camarades, Alice se voit à nouveau séparée d'eux. El... More

✎ Mot de l'auteur ✎
ψ Chapitre 1 ψ
ψ Chapitre 2 ψ
ψ Chapitre 3 ψ
ψ Chapitre 4 ψ
ψ Chapitre 5 ψ
ψ Chapitre 6 ψ
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ψ Chapitre 10 ψ
ψ Chapitre 11 ψ
ψ Chapitre 12 ψ
Ψ CHAPITRE 13 Ψ
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Ψ CHAPITRE 15 Ψ
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ψ Chapitre 19 ψ
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ψ Chapitre 30 ψ
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ψ Chapitre 34 ψ
ψ Chapitre 35 ψ
ψ Chapitre 36 ψ
ψ Chapitre 37 ψ

ψ Chapitre 22 ψ

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By AnaRaconte

Cela fait maintenant bientôt deux jours que nous sommes arrivé ici, dans cet immeuble. Nos peuples se sont unis pour former la Colonie. Nous avons eu droit à des appartements privés pour chacun de nous. On m'a donné un appartement au dernier étage, un des plus grands. J'ai décidé de le partager avec Ayden, et j'ai l'impression qu'il pense que c'est pour officialiser notre relation. Mais mon intention était un peu plus égoïste : Je ne voulais pas me retrouver toute seule.

Je suis assise dans un canapé usé par le temps, face à un trou béant dans le mur, qui me montre une vue imprenable sur la ville. Je peux voir au loin, l'énorme masse noire qui n'est autre que le vaisseau des Coahomas. Mes pensées sont floues, j'ai des souvenirs qui refont surface un peu au hasard, dans le désordre. Je ne sais pas ce que je dois faire à présent, ou plutôt je ne sais pas par quoi commencer. Ces deux jours ont permis à tout le monde de se reposer, mais pas à moi.

— Alice ! Me lance Ayden depuis la chambre. Tu n'es toujours pas prête ? Dépêche-toi !

Je jette un regard à la robe posée devant moi. Elle a été fabriquée par des artisans Iclahomas, qui étaient d'ailleurs très honoré de créer la robe de cérémonie de leur future reine. Je n'ai pas réellement envie de participer à tout ça, c'est une perte de temps selon moi. Mais c'est dans la tradition de mon nouveau peuple. Aujourd'hui nous célébrons l'union de trois peuples différents, et nous allons enterrer nos morts.

Je décide finalement de me lever lorsqu'Ayden fait irruption dans la pièce, un air mécontent sur le visage. Je le trouve magnifique dans sa tenue, elle aussi faite main. Il porte une fine chemise bleu pâle, faite d'un tissu semblable au satin, aux reflets violets. Sur ses épaules, de magnifiques broderies dorées scintillent à la lumière. Son pantalon est fait de la même matière que la chemise, près du corps, ornés sur les côtés des mêmes broderies. Il ne porte en revanche pas de chaussures, et son visage est décoré de peintures bleues.

— Je vais rejoindre les autres, dit-il. On se retrouve à la cérémonie, dépêches-toi.

Il m'embrasse tendrement avant de s'éclipser. Je reste là, en sous-vêtements, face à cette ville en ruine. Comment pouvons-nous être heureux alors que d'autres souffrent ? J'ai une pensée pour Gab, et mon cœur se serre tellement fort que j'ai l'impression qu'il va être broyé par le chagrin. Je l'ai abandonné, au même titre que j'ai abandonné les Souterrains. J'essuie d'un revers de main mes larmes, et me décide enfin à enfiler ma tenue. C'est une robe très légère, entaillé jusqu'au cuisses à droite et gauche. En haut, elle forme un bustier, auquel un tissu transparent est cousu, me créant des manches longues. Ce tissu est orné des mêmes broderies que la tenue d'Ayden. J'attache mes cheveux en un chignon à la base du crâne, et j'enfile les bijoux qui m'ont été offert, un peu à contre-cœur. Je me rends compte que je ne suis pas aussi féminine que je le pensais.

Quelqu'un toque à ma porte, et je me retourne pour voir Hotah entrer. Je suis stupéfaite de sa tenue. Il est torse-nu, et porte un simple tissu beige en bas, ouvert de la même manière que ma robe sur le côté. Il est recouvert de colliers de perles et de plumes, de tatouages de peinture en plus des siens, de bracelets aux poignets et aux chevilles. Il est si jeune et pourtant semble si mûr et sérieux.

— Tu es prête, me demande-t-il.

— Oui.

— Dans ce cas allons-y.

Nous descendons au centre de l'immeuble, où la Colonie s'est rassemblée en arc-de-cercle face au grand arbre. Les conseillers du prince sont là, je reconnais Jolan. Ce dernier esquisse un sourire quand nos regards se croisent. Nous sommes accompagnés jusqu'à ce qui me semble être un autel par Nash et ses hommes. Une fois en haut, nous surplombons tout notre peuple, et je me sens quelque peu mal à l'aise. Mais lorsque je les regarde, je ressens une telle dévotion et une telle sérénité que s'en est apaisant. Mon frère prend alors la parole.

— Mes frères, mes sœurs, nous célébrons aujourd'hui l'unification de trois peuples. Les humains, les demi-Iclahomas, et les Iclahomas. Nous nous unissons, pour combattre un ennemi commun: les Coahomas ! Ensemble, nous sommes plus fort.

Il me jette un regard, et c'est à mon tour de parler.

— En tant qu'ancienne humaine, et récemment demi-Iclahoma, je représenterais cette union, avec mon frère ici présent Hotah, prince des Iclahomas.

La foule pousse des cris de joie, animé par mon discours, appris par cœur une heure plus tôt. Je cherche Ayden du regard, essayant de ne pas me sentir dépasser par tout ça. Il est là, au premier rang, un sourire radieux sur le visage. Tout va bien, je ne dois pas stresser, ces gens comptent sur moi, et mon frère est là pour me guider.

Nous tournons le dos à la foule, et Ayanna s'approche. Suite à la cérémonie pour sauver mon frère, elle a été promue au rang de grande prêtresse. C'est elle qui va s'occuper de notre couronnement.

— Ô peuple, rappelons-nous les premiers Iclahomas, le peuple Uni ! Grand roi Amarok, observe ta descendance continuer ton combat pour la paix. Aujourd'hui, un nouveau Roi et une nouvelle Reine voient le jour. Donne leur ta bénédiction !

Puis, une jeune fille approche avec un bol rempli d'un sable orange. Ayanna en prélève une pincé et nous le jette dessus. Et soudain, ses tatouages s'illuminent, d'un bleu que je trouve toujours aussi magnifique. Elle trempe deux doigts dans de la peinture bleue, et trace un trait horizontal sur le front d'Hotah.

— Un nouveau roi est né, Roi Hotah !

Le peuple scande alors son nom.

Elle réitère le procédé avec moi, et une énergie indescriptible me parcours le corps.

— Une nouvelle Reine est née, Reine Alice !

Le peuple scande cette fois-ci mon nom, j'en ai la chair de poule. Nous nous retournons face à nos sujets, puis deux canoés de bois, remplies de fleurs violette sont apportés. L'odeur sucré de ces fleurs est incroyable. Je regarde mon frère, et le moment que je redoute le plus est sur le point d'arriver. D'après ce que j'ai compris, nous allons rencontrer l'esprit d'Amarok. Jolan m'a conseillé de lui poser toutes mes questions.

Nous nous allongeons dans les barques, au milieu des fleurs. C'est plus confortable que je ne l'aurais cru. L'odeur sucré se répand tout autour de moi et m'apaise. La Colonie commence à chanter, et mes yeux se ferment peu à peu.

— Bon voyage ! Cri Ayanna, avant que je ne sombre dans les ténèbres.

*

Lorsque j'ouvre les yeux, j'ai l'impression de flotter. Je ne pourrais décrire l'endroit où je me trouve. Il est tellement immense que je n'en distingue pas la fin. Je ne fais pas la différence entre le haut et le bas, tout se ressemble. C'est simplement un lieu aux couleurs de la nuit, tacheté de millions d'étoiles. Un mot me vient à l'esprit : Espace. Suis-je dans l'espace ? Je regarde autour de moi, et observe quelque chose à ma droite. On dirait un humain. Je bats des bras et des jambes pour m'en approcher, et je distingue à présent Hotah, recroquevillé comme un fœtus.

— Hotah ! L'appelé-je. Tu m'entends ?!

Il bouge, comme s'il venait de se réveiller, et s'ouvre comme une fleur. Puis, il m'observe et je crois qu'il me reconnait. Hotah observe autour de lui avant de s'approcher de moi. Avant qu'il ne puisse me dire quoi que ce soit, je ressens une énergie incommensurable. Ce n'est pas comme celle de la Colonie, elle et beaucoup plus écrasante, et surtout j'ai l'impression de percevoir d'où elle vient, d'un endroit précis. Je tourne le regard à gauche de notre position, et j'aperçois une sphère verte. Je plisse les yeux, on dirait de l'herbe. Oui, c'est une sphère couverte d'herbe. J'observe Hotah, il me fait un signe de la tête. Nous allons vers cette boule de gazon. Plus nous nous approchons, plus l'énergie devient pesante, impressionnante. Et c'est alors que je distingue une silhouette. Hotah se stoppe net, arrivé à la lisière de la sphère. Un homme, de la taille d'un géant nous fait face. Il se tiens assis sur un immense trône de marbre, dont les accoudoirs sont ornés de gravures dorées. Le dossier du trône est fait lui aussi de marbre, mais les bords laissent apparaître des branches d'arbre semblables à des ailes d'ange, qui semblent pousser à même la pierre. De celles-ci pendent des cristaux bleu lagon, qui scintillent doucement. L'homme, de sa carrure imposante, ne bouge pas et se tiens assis le dos droit. Sa longue barbe noire est ornée de multiples perles de couleurs, et est par endroit tressée. Il a de long cheveux noirs, plaqués sur le crâne par de grosses tresses, et qui redescendent au niveau de ses hanches. Ses mains, presque aussi larges que mon corps, pourraient certainement me broyer les os en un instant. Et pourtant, elles ont l'air lisses et douces, couvertes de bagues aux couleurs indescriptibles. L'homme porte une tenue blanche, brodée d'un fil que j'imagine en or pur.

— Vous comptez m'observer longtemps ? Nous n'avons que peu de temps.

Sa voix résonne, comme si elle venait de partout à la fois. Une voix puissante, grave, on dirait la voix d'un dieu.

— Grand Roi Amarok, répond Hotah en se prosternant. Pardonnez-nous, nous sommes impressionnés de votre présence.

Amarok se met alors à rire, vraiment très fort.

— J'aime prendre l'apparence d'un géant, ça impressionne toujours, laissez-moi arranger ça.

Il se lève, et je me dévisse le coup pour observer son visage. Soudain, comme par magie, il rétrécie à grande vitesse. Je n'en crois pas mes yeux, il fait à présent notre taille.

— Je vous observe depuis quelques temps, dit-il.

Sa voix ne résonne plus, mais son ton grave est toujours présent.

— Grand Roi, dis-je. Nous avons besoin de vos conseils.

Il m'observe un moment avant de s'assoir en tailleur dans l'herbe. Puis, il nous invite à faire de même.

— Lorsque j'ai partagé mon énergie vitale avec le peuple, je n'aurais jamais imaginé que tout se terminerais comme ça, avoue-t-il.

— Grand Roi Amarok, marmonne Hotah. Nous vous avons déçu, mon père en était conscient... Lorsque son frère à...

— Hotah, l'interrompt-il. Je sais tout ça, je suis dans vos cœur, dans vos esprits. Ton oncle possédait une jalousie immense envers ton père. Il n'acceptait pas de ne pas être l'ainé de la famille. Ce qu'il voulait, c'était gouverner, régner sur le peuple. Mais, d'une manière totalement identique à ton père. Il ne voulait pas être un tyran, simplement un roi. Malheureusement, au fil des années, cette jalousie s'est transformée en haine.

— Comme il ne pouvais pas devenir Roi légitimement, continu Hotah, il à créé un nouveau peuple. Ce sont des barbares, des tueurs, ils n'ont aucune pitié ! Même envers ceux qui étaient dès leurs jadis !

— Je sais mon garçon, mais je vais vous révéler quelque chose. L'avenir de notre peuple est en péril. Alice, je sais que tu ne voulais pas être mêlée à tout ceci, mais je crois au destin. Et le tiens est de sauver une espèce toute entière.

Je n'ai pas les mots, j'ai la gorge nouée. Une espèce toute entière compte sur moi ? Alice, la fille bizarre ? Je n'ai absolument pas l'étoffe d'une héroïne venue sauver le monde...

— Grand Roi Amarok, que dois-je faire ? Je suis perdue...

— Il y a une solution, pour venir à bout des Coahomas. Mais ce ne sera pas facile.

— Nous sommes prêt à nous battre Majesté, répond fièrement Hotah.

— Tu es si jeune, et tu prends tes responsabilités à cœur, tu feras un excellent Roi.

Mon frère semble perturbé, gêné et à la fois extrêmement fière que le premier roi le complimente ainsi.

— Bien, je vais vous raconter comment sauver ce monde. Lorsque mon règne était sur le point de prendre fin, ma reine est tombée malade. Normalement, ce n'est pas possible dans notre espèce. Mais j'ai appris plus tard qu'elle s'était rendue sur une planète en cachette, et que là-bas elle avait été maudite. Sa malédiction était une des plus cruelle. Nous possédons un cœur, qui renferme notre âme.

Amarok joint ses mains, et lorsqu'il les ouvre, une sphère bleue apparaît. Un cœur d'Iclahomas.

— Ce cœur, s'il est retiré de notre corps bat encore, grâce à l'énergie que nous partageons. C'est ce qui nous permet d'être quasiment éternels, nous changeons de corps lorsqu'ils sont trop abimés. Malheureusement, la malédiction de ma femme était qu'aucun corps d'Iclahomas ne pourrais jamais accueillir son cœur.

— C'est horrible ! S'exclame Hotah. Comment avez-vous fait ? Vous l'avez sauvé n'est-ce pas ?

Amarok sourit. Je sens une pointe de tendresse dans son regard.

— Non mon garçon. Ma reine pourait me voir et m'entendre, puisque son âme serait près de moi. Mais moi je ne pourrais pas la voir, ni l'entendre, ni même lui parler. Elle le savait, et elle ne voulait pas m'infliger une telle douleur. Alors, sa dernière volonté fut qu'on la dépose sur une planète, à un endroit où elle pourrait admirer la beauté, le paysage.

— C'était la Terre n'est-ce pas ? L'interrogé-je.

Il hocha la tête.

— Sa planète préféré. Mais, ce fut difficile de trouver un endroit que les humains ne trouverez pas. J'ai envoyé une de mes plus fidèle et loyale servante, Gladys. C'est elle qui a trouvé l'endroit parfait. Au sommet d'une montagne, dans un endroit escarpé, où aucun humain ne peut s'aventurer. Nous avons scellé la salle, afin que l'énergie de ma reine ne puisse être détectée.

— Attendez, vous voulez dire que le cœur de votre femme est quelque part sur terre ? Elle est toujours là ?

— Par quelque part Alice. Pourquoi crois-tu que les Coahomas sont venus ici précisément ? Le cœur de ma femme se trouve ici, dans le désert du Mexique.

— Et s'ils s'en emparent, continu Hotah, ils vont l'utiliser pour leur machines...

— Ils seront invincibles, dis-je avec des frissons. Comment pouvons-nous utiliser votre femme ?

Amarok sourit.

— Je n'ai plus de temps, mais je vais vous dire une dernière chose : La malédiction était « aucun corps de ton peuple de métal ne pourras plus jamais accepter ton âme ». Et comme je vous l'ai dit, nos cœurs, s'ils ne sont pas détruits, peuvent entrer dans un nouveau corps s'ils possèdent l'énergie nécessaire. Réfléchissez, vous trouverez la solution.

Sa voix se fait lointaine, ma vision se brouille, je vais m'évanouir. Je reviens à la réalité, j'entends le bruit de la foule, puis le noir. Le noir complet.

*

Je me réveil d'un bond, suffoquant. Je suis assise dans la barque, mon peuple face à moi. Leurs regards sont rivés dans le miens. « Aucun corps de ton peuple de métal ne pourras plus jamais accepter ton âme ». Cette phrase tourne en boucle dans ma tête. Soudain, j'ai une idée des plus folle. Les cœurs des Iclahomas, d'autres corps... Si on trouve des corps pour leurs morts... Les cœurs...

— J'ai compris ! M'exclamé-je. Par Amarok, j'ai compris !

— Quoi ? M'interroge Joshua. Dis-nous, qu'est-ce que tu as compris ?

Mon peuple me questionne du regard.

— Je sais comment anéantir les Coahomas, pour de bon. 

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