Les larmes du Phoenix d'argent

By DunyaYang

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(Ceci est un crossover mêlant le monde d'Eldarya et l'histoire originale de mon OC Denara. J'y fait apparaîtr... More

Remerciements aux dessinateurs
Listes des personnages
Intro
Prologue
Partie 1: Chapitre 1 - Une vraie Absynthes!
Partie 1: Chapitre 2 - Memories
Partie 1: Chapitre 3 - Seule?
Partie 1: Chapitre 4 - Le lien
Partie 1: Chapitre 5 - Naissance
Partie 1: Chapitre 6 - Energie magique
Partie 1: Chapitre 7 - Le sondeur d'esprit
Partie 1: Chapitre 8 - Une nuit sans détour
Partie 1: Chapitre 9 - La réunion du Conseil
Partie 1 : Chapitre 10 - Rencontre en pleine nuit
Partie 1: Chapitre 11 - Départ précipité
Partie 1: Chapitre 12 - Perturbations
Partie 1: Chapitre 13 - Inyë
Partie 1: Chapitre 14 - Teyra
Partie 1: Chapitre 15 - Jeux dangereux?
Partie 1: Chapitre 16 - En route vers les Terres Bleues
Petit message rapide "La transparence est de mise"
Partie 1 - Chapitre 18: La barrière qui nous sépare
Partie 1: Chapitre 19 - Lianaë
Partie 1: Chapitre 20
Partie 1: Chapitre 21

Partie 1 - Chapitre 17 : Le cercle de champignons

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By DunyaYang


Ezarel

Denara veillait cette nuit. J'avais beau être fatigué, je n'arrivais pas à dormir. Je me retournais encore et encore dans ce lit que nous partagions à tour de rôle. Mes pensées étaient sans cesse dirigées vers elle, et tout était là pour me le rappeler. Ses bottes aux pieds du lit, son sac vidé sur le coffre placé devant le hublot, même les astres me rappelaient Denara. En ce moment ce qui m'empêchait de la sortir de mon esprit était son gilet. Il n'avait pas bougé d'un pouce depuis que je l'avais jeté quand je l'ai surprise en train de se dévêtir. Je l'avais déjà vu quasi nue mais jamais je n'avais ressenti une telle attirance. Je le sentais au creux de mes reins que quelque chose avait changé dans mes rapports avec elle. Je voulais plus mais je ne pouvais pas me le permettre. Je m'étais juré que ça n'arriverait plus alors je devais réprimer mes sentiments. Devoir l'accompagner était un supplice. On en avait pour un bout de temps ensemble et ça me faisait peur. Je me battais constamment contre mes désirs et c'était fatigant. J'aurai aimé lâcher prise au moins une fois mais je savais ce que ça engendrerait. De la peine. De la souffrance.

Je me demandais s'il me serait possible de la laisser derrière moi une fois ma mission accomplie. En étais-je seulement capable ? Je n'aurais sans doute jamais dû accepter la demande de Miiko.

Cela faisait seulement deux jours et je sentais que ça se compliquait. Denara était sans cesse en train de me regarder. Il était aussi plaisant que déplaisant d'avoir ses yeux posés sur soi. Si ses sentiments pour moi étaient semblables à ceux que je ressentais pour elle, je me retrouverais dans une situation de laquelle je ne pourrais m'extirper.

*

*           *

Ne tenant plus en place et ne parvenant pas à m'endormir, je décidais d'aller prendre l'air sur le pont.

Elle n'était pas à la barre et observait le paysage nocturne depuis la poupe du bateau. D'un pas hésitant, je m'avançais vers elle.

Une fois arrivé à sa hauteur, elle se tourna vers moi.

« — Tu n'arrives pas à dormir ?

— Non. Je pensais à toi... »

Elle me fit de gros yeux ronds, étonnée, je compris mon erreur. Il fallait que je rattrape ma bourde.

« — Quand j'étais enfermé dans la cabine le jour de notre départ, je me suis rendu compte que je ne connaissais pas grand-chose de toi. J'imagine que tu ne parles jamais à personne de ta vie sur Terre et que parfois tu as besoin de te vider.

— Oui...

— Tu parlais à un certain Aron. J'ai cru comprendre que c'était ton frère ? »

Elle hocha la tête et elle semblait triste.

« — Désolé. Je n'aurai pas dû. Ça doit être difficile pour toi.

— Non, non, enfin oui c'est difficile mais ça ne me dérange pas d'en parler. »

Elle souffla puis dirigea son regard vers le ciel avant de me demander ce que je voulais savoir. Je ne savais pas quoi lui demander. J'avais lancé ce sujet sans trop réfléchir. J'aurai pu parler du beau temps au lieu de parler bêtement de son frère. Je soufflais, exaspéré par ma bêtise.

« — Tu as entendu tout ce que j'ai dit ?

— Oui. Excuse-moi. Je n'aurai pas dû écouter derrière la porte. C'est privé.

— Tu as sans doute compris qu'il était mort ?

—Oui. Désolé Dena...

— Arrête de t'excuser. C'est la vie...c'est la mort. Il n'aurait pas dû mourir ainsi, ma mère non plus, mais c'est comme ça. Des gens meurent tous les jours non ? »

Elle était dure avec elle. Ça m'étonnait un peu d'entendre de telles paroles de sa bouche. C'était comme si elle tentait de se détacher de cet évènement sans y parvenir. Je voyais les larmes lui monter aux yeux.

« —Certains perdent toute leur famille alors je ne devrais pas me plaindre. J'avais mon père mais j'ai merdé. On s'est éloigné bêtement et je le regrette. »

Une larme se mit à couler, je la retirais instinctivement à l'aide de mon index.

« — Tu veux en parler ?

— Quand ma mère et mon frère ont perdu la vie dans cet accident de voiture, je me suis dit que j'aurai préféré que ce soit moi à la place de mon frère. Et mon père ne faisait qu'accroitre ce sentiment en moi. Je m'en voulais d'avoir survécu à cet accident alors qu'eux étaient morts. Je ne comprenais pas pourquoi moi, je m'en suis sortie sans aucune égratignures, et maintenant je sais pourquoi. Je me souviens de tout ce sang et de sa main qui s'accrochait à la mienne. Quand j'ai vu qu'il ne respirait plus, je me suis évanouie sous le choc. A mon réveil, tout ce que j'ai vu dans les yeux de mon père c'était de la colère. Pendant un temps, j'ai senti qu'il aurait préféré que ce soit moi à la place de mon frère et je comprends pourquoi il en était ainsi. Ça me rendait malade de savoir que ce père, autrefois doux et aimant, ne supportait plus ma vue. Les années suivantes, il avait essayé de faire des efforts, mais moi je m'étais éloignée. Lorsque j'ai eu mon diplôme, j'ai quitté l'Irlande pour faire mes études en Angleterre.

Quand je suis partie, mon père avait essayé, tant bien que mal, de renouer les liens avec moi mais j'étais en colère, je ne voulais plus le voir. Il me demandait d'aller passer les fêtes à la maison, mais je n'y allais jamais.

Peu avant d'arriver à Eldarya, j'ai appris qu'il allait se fiancer. Je peux te dire que c'était la goutte de trop. Comment pouvait-il faire une chose pareille alors que ma mère était décédée quatre ans plus tôt seulement ?

Après ça, j'ai refusé de prendre ses appels. Il continuait de me téléphoner, de me laisser des messages mais je refusais de lui parler.

Ce n'est que bien trop tard que je me suis décidée à le recontacter.

— Tu veux dire que tu as fini par te réconcilier avec lui ?

— Non, mais je m'apprêtais à le faire quand j'ai atterri dans la salle du cristal.

La veille de ma disparition de la surface de la Terre, je me suis rendue compte que mon père me manquait réellement. Je jalousais la parfaite vie de famille de mon ami. Ce n'était pas mon genre d'être jalouse alors ça signifiait que quelque chose clochait réellement. J'avais besoin de lui et ça me pesait.

Le lendemain matin, j'ai pris mon courage à deux mains et je lui ai téléphoné. Je m'étais retiré à l'orée de la forêt non loin du quartier dans lequel vivait mon ami. Il n'a pas répondu à mon appel alors j'ai attendu quelques minutes avant de le refaire. Et c'est là que j'ai vu le cercle de champignons. Au départ ce n'était pas mon intention de sauter à l'intérieur de celui-ci.

— En même temps quelle personne saine d'esprit le ferait ? »

Je la voyais enfin sourire depuis le début de notre conversation.

« — Tu me racontes ?

— En voyant le cercle de champignons, je me suis souvenue d'une vieille voisine qui disait d'y faire attention. Elle disait qu'une fois à l'intérieur, on disparaissait pour apparaitre ailleurs. Elle était considéré comme la folle du village alors je me disais que c'était qu'une fable, bien que je ne souhaitais pas mettre le pied à l'intérieur.

— Pourquoi l'avoir fait alors ?

— J'y viens. Alors que j'étais adossée à un arbre, mon téléphone s'est mis à sonner. C'était mon père. J'ai hésité avant de lui répondre mais quand je l'ai fait, j'ai à peine eu le temps d'entendre mon père prononcer mon nom que j'ai vu cet homme étrange. Il mesurait plus de deux mètres, j'en suis sûre, et il portait des peaux de bêtes. En y réfléchissant, il me fait beaucoup penser aux chefs de Galil.

— Un berserker ?

— Ce n'est pas méchant un berserker ?

— Ne faisons aucune généralité.

— Alors cet homme...ce berserker s'est mis à grogné, comme un animal. Il était terrifiant. Je me suis mise debout et j'ai commencé à reculer à mesure qu'il le faisait. Il a commencé à courir et j'ai lâché mon téléphone. En l'espace d'une seconde, je me suis jetée dans le cercle et tu sais ce qui est arrivé. Cette traversée a été une expérience horrible.

— Pourquoi ? Je t'avoue n'avoir jamais utilisé ces cercles.

—Je me sentais plongée dans l'obscurité et un froid mordant dévorait mon corps. Le vide, je crois que c'était le vide. J'avais l'impression de plonger dans un lac gelé et de n'avoir aucun moyen de remonter à la surface. Je sentais mon rythme cardiaque ralentir et ma respiration se couper. J'avais vraiment l'impression de plonger dans une mer infinie, une mer vide et glacée. Le temps a fini par se figer, je me suis senti léviter. Puis une lumière aveuglante a explosé. C'est comme si elle s'attaquait à mon âme. Mon cœur a commencé à battre de plus en plus vite, et de plus en plus fort. Le son se répercutait comme des tambours dans cet espace qui me semblait infini. J'ai perdu connaissance et quand je me suis réveillée, j'ai vu Miiko penchée sur moi. Je croyais qu'elle était déguisée alors j'ai attrapé ses oreilles. C'est là que...

— C'est là que tes aventures Eldaryennes ont commencé.

— Et elles ne sont pas terminées... »

Je la trouvais vraiment forte pour le coup. Elle avait traversée beaucoup de choses mais elle était encore là debout.

« — Tu regrettes d'être ici ?

— C'est étrange mais je n'ai plus de regrets. C'est grâce aux personnes comme toi que je ne le regrette pas. «

Cette dernière phrase signifiait beaucoup pour moi, quoi qu'elle veuille dire pour elle.

Denara déposa sa tête sur mon épaule et j'en perdis mes moyens.

« — Je crois qu'il est temps pour moi d'aller dormir. Ou si tu préfères, je prends ton tour et tu prendras le suivant. Ça a dû te demander beaucoup d'énergie de me parler de tout ça alors je me dis qu'une petite sieste te fera le plus grand bien. »

Elle releva la tête, me donna un baiser sur la joue et je me demandais ce que je faisais encore là. Comme je m'étais déjà fait la réflexion, tout devenait compliqué, surtout parce qu'il était difficile de réprimer mes sentiments. J'avais envie de l'embrasser, de la prendre dans mes bras pour la consoler, de lui tenir la main, mais rien de tout cela n'était possible.

— Merci pour tout Eza. C'est gentil de te préoccuper de moi mais ne t'en fait pas, je vais bien. Tu devrais aller te reposer, tu le mérites.

Je m'en allais, la laissant dans sa contemplation du ciel. Je ne savais plus comment agir avec elle et ça me perturbait au plus haut point.

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