Aure Pourpre [Terminé]

By MargauxQuenehen

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-Terminé-En réécriture- A 17 ans, Aure est appelée à devenir une brillante reine. Jeune épicurienne amoureus... More

Prologue [Réécrit]
Chapitre 1-Discussion- [Réécrit]
Chapitre 2-Dissimulation- [Réécrit]
Chapitre 3-Réaction- [Réécrit]
Chapitre 4-Passion- [Réécrit]
Chapitre 5-Accommodation- [Ajouté]
Chapitre 6-Proposition [Ajouté]
Chapitre 8-Poison- [Réécrit]
Chapitre 9-Discrétion-
Chapitre 10-Union-
Chapitre 11-Révélation-
Chapitre 12-Annulation-
Chapitre 13 -Investigation-
Chapitre 14 -Evasion-
Chapitre 15 -Réflexions-
Chapitre 16-Libération-
Chapitre 17 -Trahison-
Chapitre 18 -Arrestation-
Chapitre 19 -Extrême Onction-
Chapitre 20 -Accession-
Chapitre 21 -Supplications-
Chapitre 22 -Explications-
Chapitre 23-Mission-
Chapitre 24 -Intrusion-
Chapitre 25 -Décision-
Chapitre 26 -Pardon-
Epilogue
Remerciements
Réécriture

Chapitre 7-Préméditation- [Ajouté]

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By MargauxQuenehen

Des spasmes agitaient son sommeil, accélérant sa respiration jusqu'à la rendre haletante. On le brûlait, on lui transperçait le corps de milliers de poignards qui empoisonnaient jusqu'à ses souvenirs, ses pensées, son âme. Il ne parvenait plus à réfléchir. Cette chose dans sa poitrine, qui s'apparentait autrefois à un cœur, ne comptait plus les assauts faits à ses battements, si meurtri qu'il ne pouvait plus l'être davantage. Se tournant, se retournant, tentant de plier son corps dans toute position qui lui permettrait de le relaxer enfin, le jeune homme restait tremblant.

Était-ce de la peur, de la fièvre ? Nul ne savait le dire, même pas lui. Un mélange de noirceurs qu'on ne saurait, à coup sûr pas davantage comment qualifier des siècles plus tard, quand on évoquerait sa personne, ses exploits, sa grandeur.

Mais pour l'heure, il n'était autre que ce petit être frêle d'une quinzaine d'années, se débattant en hurlant contre ses propres démons, assailli de toute part, tentant de les chasser seul dans la nuit, des larmes roulant et s'écrasant dans les profondeurs, d'où il espérait une ultime illumination. Qu'importe d'où elle venait tant qu'elle parvenait à affaiblir ces épines qui le vidaient de toute énergie. L'espoir paternel, maternel, fraternel, avait fui, vaincu depuis bien trop longtemps pour que son souvenir ne devienne ardent. La sueur commençait à couvrir son front blême, tous muscles tendus. La phase finale, la pire, l'anarchique, approchait. Derrière ses paupières maintenues closes avec effort, des lumières folles se jetaient sur la toile, créant des entités abstraites qui lui déchiraient les entrailles. Le vide, au seul instant où il le désirait, n'existait pas. Plus il tentait de détourner son esprit de ces profondeurs infinies, plus son père apparaissait devant lui, chérissant des lumières qui jamais ne l'éclaireraient.

―Mon prince ?

Était-ce un songe ou la réalité ? Il ne savait plus dire. Dieu, le Diable, qu'importe le nom qui lui avait été attribué, tentait de le tromper. Mais il n'avait plus la force de lutter.

Vacus, le médecin royal, à qui l'on avait octroyé l'appartement communiquant, apparut et posa une main sur l'épaule d'Ulrich, qui se voulait délicate.

―Vous avez recommencé, annonça-t-il, le traitement est inefficace.

Les relations se firent dans l'esprit d'Ulrich le temps d'une seconde. La saignée n'avait pas fonctionné des années auparavant. Ces plantes, il avait été les chercher le matin même en personne, parce qu'il ne fallait pas que le médecin du roi quitte sa position, son père avait uniquement permis qu'il soit géographiquement rapproché de son fils. Ce dernier remède que le médecin pouvait lui proposer, ne l'apaiserait jamais.

―Dans ce cas, pitié, tuez-moi.

Vacus recula de plusieurs pas, sans croire les mots de ce jeune homme, qui faisait d'ordinaire tout pour paraître invincible. Sa carapace se brisait régulièrement en sa présence, comme le jour où il l'avait découvert à la chapelle du château, tremblant sur le sol de pierre à s'en briser les os, hurlant à en fendre les cieux pour qu'ils lui rendent sa mère, mais jamais aussi complètement.

―Vous êtes à la dernière phase de la crise, mon prince, il n'y en a plus pour très longtemps, vous pouvez la surmonter.

Ulrich ferma les yeux et songea à la seule chose qui pouvait l'aider en cet instant.

Et en effet, il la surmonta avec, comme chaque fois, des retombées plus ou moins importantes sur son humeur du lendemain. Ces bras tendres, pendant une seconde, lui donnèrent une sensation d'importance, tout simplement d'existence. Ils lui prouvaient que lui, Ulrich, n'était pas né ici par le plus grand des hasards, tout simplement, que quelqu'un quelque part l'empêcherait de partir et le rappèlerait à lui si tel était le cas. Une sensation bien illusoire dans ces jeux de pouvoir.

La grande distraction de la journée, à destination des hôtes royaux était la vénerie, une habitude du roi et de son fils, Ulrich, qui pratiquait la chasse régulièrement, même seul, sans aucune aide, qu'elle soit humaine ou animale. Tous s'étaient rassemblés dans la cour du château, avec les chiens et les chevaux destinés à cette partie de chasse à courre. Ces bêtes étaient magnifiques, cela allait sans dire, il ne fallait pas montrer une once de faiblesse financière. Ulrich avait tout de même insisté pour se munir de son arbalète préférée, pour la protection, disait-il, contre quelque sanglier aliéné par exemple.

Le roi arriva et la chasse fut lancée lorsque les cors se mirent à résonner dans les bois.
Aure avait, pour l'occasion, put se joindre à celle-ci, dans le but de tenir compagnie à Oswald, son promis. Elle chevauchait en amazone, pour pouvoir porter l'une de ses plus belles robes.

―As-tu réfléchi à ma proposition ? interrogea-t-il de but en blanc, ralentissant exprès la cadence pour que les autres participants n'entendent pas leur conversation.

―Je la considère, oui. 

Cela l'avait même empêchée de dormir toute la nuit.
Aure vit à sa mine déconfite qu'il avait secrètement espéré une réponse positive, et plus encore, un abandon total à sa personne.

―Je suis navrée Oswald de te causer de la peine. Mais tu sais comme moi qu'il nous manque quelque chose pour être pleinement heureux...

―Tu ne me causes pas de peine, coupa-t-il.

Voyant que son ton avait été brutal, il s'empressa de faire glisser un sourire sur son visage. Mais Aure n'était pas dupe : celui-ci n'était que de façade. Ils chevauchèrent encore un instant dans un silence quasi-religieux. Le crépitement des sabots sur le sol s'éloignait, les enfermant peu à peu dans la solitude du bois. Le cheval d'Oswald ralentit davantage jusqu'à disparaître. Aure jeta un regard circulaire. Plus une seule âme n'était en vue. 

―Oswald ? 

Un sentier était encore visible de sa position en hauteur, un qu'elle ne connaissait que trop bien et dont l'issue n'était pas des meilleures. Oswald n'était pas dans son état normal ces derniers temps et le ruisseau qu'il ne savait pas traverser lorsqu'ils étaient jeunes ne serait pas plus clément face à son pitoyable état. Une petite voix dans sa tête ne cessait de lui répéter de ne pas s'en mêler, que la mort de son prétendant signerait pour elle quelques mois de répit. Une autre, celle de la sagesse, cependant lui intimait de se préoccuper de son peuple, de maintenir cette alliance coûte que coûte. Elle emprunta au galop le sentier et le remonta aussi vite qu'elle le put. 

Le cheval sur lequel se tenait Oswald avait déjà de l'eau jusqu'en haut de ses pattes, alors même que la moitié du cours d'eau n'était pas encore atteint. La respiration du jeune homme s'était faite bruyante et ses mains tremblantes et tétanisées maintenaient les rênes du bout des doigts. 

―Oswald, reviens immédiatement ! 

― Non ! hurla-t-il, en fermant les yeux une fois que le point le plus haut fut atteint, laissant l'eau lui lécher les chevilles. Je veux te prouver que je peux être l'homme fort dont tu as besoin. Si je peux dompter mes peurs, je pourrai dompter les tiennes. 

Oswald fit brusquement claquer les rênes, de sorte que le cheval s'emballa et que la berge opposée fut atteinte en moins d'une seconde. Avec soulagement, Aure vit qu'Oswald était hors de danger et entreprit de le rejoindre en tentant de ne pas trop de mouiller. Toutefois, après un moment, la figure d'Oswald glissa sur le côté de la selle à une vitesse bien trop élevée pour être naturelle. Aure dans un cri de surprise se hâta de rejoindre l'autre rive et se laissa tomber à côté de son ami. Elle constata avec un soulagement indicible qu'il respirait encore aisément. Le trop plein d'émotion l'avait seulement happé pendant une minute, il revenait déjà à lui. 

Oswald, qui affichait désormais un air crispé et profondément vexé se tourna pour ne pas avoir à affronter les réprimandes de la jeune femme dont le visage était à quelques centimètres seulement de lui. Ses yeux étaient brillants. Aure lui prit le visage entre ses deux mains et força leurs regards à se croiser. Le coeur d'Aure fondait déjà, et avec lui, sa raison. 

―J'aime déjà une femme forte. Ce dont j'ai besoin, c'est un homme doux et qui n'a pas honte de l'être.  

Elle fit disparaître la distance entre leurs lèvres et échangea un baiser tendre avec Oswald, qu'aucun des deux n'avait envie de briser. 

De l'autre côté du bois, l'activité du jour atteignait son paroxysme. Les aboiements des chiens résonnaient dans une unité étonnante, signe que la meute travaillait de concours. Le roi Robert, suivi de près par le roi d'Anburg, galopait désormais à bride abattue, l'excitation l'aveuglant partiellement et faisant vibrer l'ensemble de son corps. Dans cette course effrénée pour la mort, le cheval du roi Robert se cabra, son hennissement d'outre-tombe couvrant le cri de son cavalier qui s'écroula violemment sur le sol. Un flux de sang chaud se répandait rapidement autour du flanc du pauvre animal, là où étaient venues se planter deux défenses acérées d'un sanglier adulte. La bête furieuse recula, le liquide rouge vif se reflétant dans ses iris noirs et s'apprêta à charger de nouveau, cette fois sur le roi. 

Ulrich, qui avait observé la scène de loin, se rapprocha, son arbalète sur le bras et prête à tirer à tout moment. Celle-ci pointait le monstre de ses cauchemars. La scène parut se figer. Il avait entre ses mains le pouvoir de faire basculer nombre d'existence, la sienne au tout premier plan. L'homme qui lui avait fait cadeau de la vie, avant de lui retirer sa raison était à sa merci. 

Le roi Robert tira vaillamment son épée, prêt à montrer coûte que coûte que dans son royaume, rien ni personne ne saurait défier la royauté de Wayton, et encore moins la terrasser. Les animaux se devaient d'être dominés par les hommes. Le temps de la démonstration de force était venu. 

La flèche fut décochée et atteint l'œil. Le sanglier s'écroula dans un bruit sourd, bientôt couvert par des aboiements avides. 

―Robert, quelle chance, votre fils vient de vous sauver la vie ! s'émerveilla le roi Edouard. 

―Il semblerait, oui, murmura-t-il d'une voix à peine perceptible, tant ses dents étaient serrées par la fureur. Sa gloire quotidienne venait de lui glisser entre les doigts et en lorsqu'il se tourna vers Ulrich, ce dernier eut l'impression de côtoyer la mort pour la seconde fois de la journée. 

Son tour viendrait, songea-t-il.

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