Aure Pourpre [Terminé]

By MargauxQuenehen

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-Terminé-En réécriture- A 17 ans, Aure est appelée à devenir une brillante reine. Jeune épicurienne amoureus... More

Prologue [Réécrit]
Chapitre 1-Discussion- [Réécrit]
Chapitre 2-Dissimulation- [Réécrit]
Chapitre 3-Réaction- [Réécrit]
Chapitre 4-Passion- [Réécrit]
Chapitre 5-Accommodation- [Ajouté]
Chapitre 7-Préméditation- [Ajouté]
Chapitre 8-Poison- [Réécrit]
Chapitre 9-Discrétion-
Chapitre 10-Union-
Chapitre 11-Révélation-
Chapitre 12-Annulation-
Chapitre 13 -Investigation-
Chapitre 14 -Evasion-
Chapitre 15 -Réflexions-
Chapitre 16-Libération-
Chapitre 17 -Trahison-
Chapitre 18 -Arrestation-
Chapitre 19 -Extrême Onction-
Chapitre 20 -Accession-
Chapitre 21 -Supplications-
Chapitre 22 -Explications-
Chapitre 23-Mission-
Chapitre 24 -Intrusion-
Chapitre 25 -Décision-
Chapitre 26 -Pardon-
Epilogue
Remerciements
Réécriture

Chapitre 6-Proposition [Ajouté]

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By MargauxQuenehen

La misère était bien là, sans aucun doute possible. Et c'était bien à Aure de régler cette situation. La sienne n'était pas si terrible, elle devait rester digne de sa position et prendre en compte le monde qui l'entourait. Si cette visite lui avait bien fait comprendre une chose, au-delà du fait que la moitié de la population de Wayton aurait besoin d'être secourue si les mines venaient à fermer et que le pays avait besoin d'investir dans une autre production, c'était que son père ne céderait pas sur la question de son mariage prochain.

Pourtant, la résignation n'était pas encore là. Elle devait assister au bal ce soir, l'occasion de passer un merveilleux moment, peut-être le dernier, en compagnie de sa cour. Elle lui manquerait, cela allait sans dire. Certes, elle était loin de connaître et d'apprécier tous ces êtres qui se mouvaient autour d'elle dans une spirale d'étoffes plus chers que ce qu'elles rapportaient, qui mangeaient à sa table et qui en savaient parfois plus sur son compte que sa propre famille, mais elle avait appris à les observer avec distraction, à repérer certains de ces détails,certaines de ces habitudes qui faisaient de nous un individu à part entière. Elle comptait bien profiter de cette soirée sans penser à son futur, pour une fois, sans se préoccuper des conséquences.

Aure était assise dans la salle du trône en compagnie de son père, perdue dans ses pensées, tandis que celui-ci faisait jouer ses ongles sur le trône dans un claquement régulier, annonciateur d'agacement.

―Aure,que fait ton frère, il ne va tout de même pas manquer l'arrivée de la cour d'Anburg ? Ce serait hautement inconvenant. Il va m'entendre, tu peux me croire !

Aure leva les yeux au ciel. C'était donc à ce rejeton indigne qu'on allait confier son trône ? Elle aurait rêvé de prononcer cette phrase à voix haute, mais il ne servait à rien d'envenimer davantage la situation. Ulrich le payerait en temps voulu. Mieux valait ne pas y penser. Après tout peut-être la différence d'âge endurcissait ses réactions envers lui, il était encore un pauvre adolescent en manque d'affection, il aurait encore tout le temps de gagner en maturité.

Un page entra en courant dans la pièce, légèrement essoufflé et les joues rougies par l'effort.

―Le cortège traverse la forêt, parvint-il à articuler, après quelques secondes de repos.

Aure adressa un sourire anxieux à son père. Même si elle s'était promis de profiter de cette journée et de ne pas songer à la suite,elle ne pouvait décemment pas ignorer Oswald. A défaut de le désirer et même si elle ne rejetait plus totalement l'idée de devenir un jour sa femme, il restait un de ses amis d'enfance et quelqu'un qu'elle avait apprécié enfant et adolescente.

Le roi et la princesse se levèrent d'un même geste et se rendirent dans le jardin côte à côte, entourés de toute leur cour. Aure se retourna et chercha Ariane du regard, afin de lui adresser un regard rassurant sur son état d'esprit. Elle savait qu'elle s'inquiétait pour elle ces derniers jours, peur qu'elle ne se décourage, peur qu'elle n'abîme sa réputation en public, peur, tout simplement,qu'elle ne fuie ses responsabilité. De plus, Aure avait dit à Louise de ne pas se présenter au bal du soir même. Sa présence troublerait son esprit et Aure ne parviendrait pas à accepter la demande en mariage d'Oswald. Cette condition était pourtant vitale même si plus qu'incertaine.

Malheureusement,la pluie qui tombait drue l'empêchait de distinguer qui que ce soità plus de quelques mètres.

Le bruit des sabots sur les pavés se rapprochait petit à petit. Le carrosse royal avec les fameuses armoiries apparut, les mêmes que celles qui étaient tissées sur les fanions du palais. D'autres suivirent avec le reste de la cour, toutefois beaucoup moins luxueux et qui finirent leur course en retrait. Étant donnée la longueur de la file, certains ne dépassèrent pas même l'orée des bois et leurs voyageurs furent contraints de rejoindre le château à pied,les courtisanes endommageant au passage leurs poulaines. Aure en eut un pincement au cœur, les chaussures pouvaient parfois représenter l'équivalent d'un mois de salaire pour certains d'entre eux.

C'est grâce à cette arrivée désordonnée qu'Ulrich parvint à se glisser parmi les hôtes royaux. Aure se risqua à un regard désapprobateur, auquel il se sentit forcé de répondre au travers d'une moue désolée, pour ne pas s'attirer les foudres de sa sœur et ainsi provoquer le courroux paternel.

A cet instant, les musiciens commencèrent à jouer l'hymne de Wayton au clavecin, couplé de celui d'Anburg grâce à des cornemuses, dont les panses de brebis venaient spécialement de la contrée de Pyrgos. Le mélange plus qu'hétéroclite, donnait une composition à la fois solennelle et étrangement novatrice, moins désagréable que ce à quoi s'attendait la jeune femme, voire même plutôt plaisante, suivant le rythme des torrents de pluie.

―Bonjour Aurore.

Aure tourna la tête sans reconnaître à qui cette voix-ci appartenait.Un jeune homme faisait la révérence devant elle. Sa surprise fut donc telle lorsqu'elle découvrit le visage surélevé de la tignasse brune qu'elle connaissait si bien, où quelques gouttes de pluie avaient formé des perles translucides qui glissèrent jusqu'à ses chaussures. Un duvet couvrait maintenant le menton d'Oswald, couplant la voix désormais grave de celui qui était devenu un homme. Des sourcils broussailleux assombrissaient son regard, mais Aure sut,rien qu'en le contemplant qu'il était resté ce garçon empoté à la joie intarissable. Un sourire chaleureux s'était dessiné sur les lèvres de la jeune femme.

C'est cet instant que choisit une silhouette aux cheveux roux pour rejoindre le reste de la cour de Wayton. Son sourire glissa instantanément et la culpabilité se répandit en elle plus rapidement que le jour où elle avait rejeté sur Ulrich la faute d'avoir mis le feu au bureau de son père avec un chandelier. Comment Aure pourrait-elle un jour prochain avouer à Oswald qu'elle ne l'aimait pas et que leur chance de bonheur avait été ruinée dès le jour où elle avait rencontré Louise ? Qu'il n'avait jamais été qu'un ami avec lequel elle partageait une entente cordiale ?

Reprenant ses esprits, Aure fit une révérence à son tour et accueillit le roi et la reine d'Anburg avec une cordialité distante.

―Le temps n'a aucune prise sur votre beauté, Adélaïde, concéda le roi Robert avec un rire cristallin. Bien que les relations entre les deux nations soient cordiales depuis des siècles, Aure, connaissant son père, sourit à cet accès de joie forcée. Peut-être était-ce par naïveté, mais elle était d'avis que dans de tels rapports,l'honnêteté était parfois préférable à de fausses flatteries.

Oswald offrit une main quelque peu tremblante à la princesse, qui fut contrainte de l'accepter et la guida vers l'intérieur du château.Maintenant que leurs fiançailles étaient engagées, les gestes d'affection chaste devaient se multiplier.

Aure profita de l'arrivée de la cour pour s'échapper en compagnie d'Ariane, avant de revêtir une nouvelle robe pour le bal, le soir-même. Celle-ci n'avait rien d'extraordinaire. Il s'agissait de se montrer digne de l'occasion tout en n'appuyant pas les élans amoureux d'Oswald. Elle n'était décemment pas prête à l'encourager, d'autant plus qu'elle savait maintenant que Louise avait bravé son interdit et qu'elle serait présente.

C'était toutefois vêtu de pied en cape et ses yeux noirs brillants comme deux hématites, que le jeune prince attendait sa promise à l'entrée de la salle de bal.

Aure se garda bien de prononcer les premiers mots, bien trop embarrassée par la situation et se contenta d'avancer en maintenant fermement le bras d'Oswald. Toutefois, sentant que celui-ci était au plus mal,elle se força à voler à son secours et à adoucir l'atmosphère.

―Je suis contente de te voir. Tu as l'air en forme.

Un sourire radieux glissa sur ses lèvres, soudainement mis en confiance. Avec un coup d'œil furtif à son père, il bomba le torse et Aure sentit sa prise se resserrer sur son bras.

―Oui,mes entraînements au combat sont devenus journaliers, le maître d'arme ne cesse d'ailleurs de faire des compliments au roi sur mon attitude face à la difficulté. Il me dit très vaillant, je ne recule bien entendu jamais devant le danger...

Voyant qu'il avait de nouveau perdu Aure durant ce court soliloque, ils'empressa de changer de sujet.

―Enfin tu n'as bien entendu pas à t'inquiéter, mon éducation est parfaitement complète. Ma nourrice s'est bien sûr chargée du côté disons...

Ses joues tournèrent brutalement au rouge vif.

―Féminin. Enfin, pas elle-même, cela va sans dire, elle a payé des jeunes filles. Ça ne se reproduira bien sûr jamais...

Mi-offusquée par ses propos, mi-amusée par son manque de tact, Aure parvint à marmonner entre deux toux qu'elle ne remettait pas en cause l'éducation anburgeoise et se hâta de changer de sujet avant qu'Oswald ne reprenne les rennes d'une conversation qu'il était visiblement dans l'incapacité de maîtriser. Il fut ainsi décidé qu'Aure et Oswald se joindraient à la chasse à courre qui devait avoir lieu le lendemain dans le parc du château.

A leur entrée dans la salle de bal, la princesse put voir que cette dernière avait été redécorée pour l'occasion.

Des lys rouges avaient été disposés autour de toutes les ouvertures et même autour du trône. Aure sourit à ce détail, dont elle n'aurait su douter du destinataire, ni du commanditaire. Seules deux personnes sur cette terre savaient que le lys était sa fleur préférée et l'une d'elles avait définitivement quelque chose à se faire pardonner. A son entrée, Aure adressa un sourire reconnaissant à son père en venant se placer à côté de lui. Elle ne put toutefois s'empêcher de se demander si cette touche n'était pas là par pur intérêt.

Le roi et la reine d'Anburg prirent place aux côtés du roi et la musique se mit immédiatement à retentir. Elle était relativement faible, le temps du repas, afin que les souverains aient la possibilité d'aborder les sujets qui touchaient aux finances de leurs royaumes en toute quiétude. Aure, quant à elle, tentait de rester concentrée sur les souvenirs d'enfance mutuels qu'essayait de lui remémorer Oswald, et auxquels elle répondait d'un air absent.

―Tu ne te souviens probablement pas de la fois où nous avions été nous balader au bord de la rivière. J'avais failli t'offrir des baies empoisonnées. Heureusement pour nous deux, tes connaissances des plus nobles avaient évité un accident dramatique.

Aure ne répondit pas, peut-être n'avait-elle pas même entendu, la présence de Louise à quelques mètres seulement, susceptible d'entendre la moitié de leur conversation ne l'aidait aucunement.Fort heureusement, étant donné que les souverains d'Anburg n'étaient pas les hôtes préférés de son père, le souper se passa relativement rapidement.

Aure savait bien ce qui se préparait désormais, elle allait devoir danser et Dieu savait qu'elle haïssait cela. Une danse pour faire bonne mesure suffirait probablement, même si la soirée était en partie en son honneur. Elle risqua un regard furtif en direction de Louise. Celle-ci était assise en compagnie de sa famille et de deux autres jeunes hommes de la cour qu'elle ne connaissait que de vue. Sa mère, Flore, paraissait préoccupée.

―J'ai demandé à ton père la permission de faire venir ces lys rouges d'Anburg spécialement pour toi. A l'époque c'étaient tes fleurs préférées.

Aure se tourna vers Oswald et le regarda avec une réelle surprise face au nombre de détails que le prince était parvenu à enregistrer à son sujet et à cette délicate attention.

A côté d'eux, Ulrich leva les yeux au ciel et laissa s'échapper un souffle las, provoquant l'intérêt grandissant d'Oswald pour son festin. Consciente de son impolitesse, Aure haussa le ton pour lui adresser ses remerciements, de manière à ce que tous entendent et ajouta avec un sourire qu'il s'agissait toujours de ses fleurs préférées.

Avec des yeux brillants, Oswald se leva et prit la main d'Aure d'un geste énergique, ouvrant le bal par ce seul mouvement. La jeune femme n'aurait pu s'en échapper, même si elle l'avait voulu, tous les regards étaient maintenant tournés vers eux. D'autres les rejoignirent peu à peu au milieu de la piste et Aure eut rapidement l'occasion de changer de partenaire. La musique changea également, plus rapide, plus haletante. Elle jeta un regard à la dérobée, se décidant de contempler une dernière fois ce plaisir des yeux que constituaient les valses de tissus et vit Ulrich discuter avec les deux courtisanes qu'il espionnait déjà quelques jours auparavant, au moment du déjeuner. Ils paraissaient engagés dans une conversation vive et Ulrich semblait boire les paroles de la petite brune potelée qui était assise sur le divan et qui lui faisait courber l'échine. Oswald poussa légèrement un des danseurs afin de pouvoir partager la prochaine danse de nouveau avec sa fiancée. Le visage des deux courtisanes changea brusquement et la bonne humeur glissa de leur personne. Même les cracheurs de feu ne parvenaient pas à détourner son attention. La potelée se leva sans un bruit, bientôt suivie de la seconde. Aure contempla sans comprendre,son frère, le visage alarmé, tentant de retenir celle qui passait devant lui par un geste du poignet et être de nouveau rejeté par ses éclats de rire. Aure ne remarqua même pas que la musique avait de nouveau changé et qu'Oswald venait de s'arranger pour la rejoindre, le visage illuminé par le chandelier en cristal qui surplombait leurs têtes et les joues rosies par le reflet des lys flamboyants. Elle était bien trop occupée à observer la scène qui se déroulait sous ses yeux : Louise s'était décidée à rejoindre Ulrich.

Oswald suivit une fois de plus son regard et l'entraîna à l'écart de la cohue de courtisans qui tournoyaient maintenant d'un seul mouvement au cœur de la salle du trône.

Le moment était venu, songea Aure avec appréhension, il allait lui faire sa demande. Même s'il avait le tact de le faire à l'écart, si elle ne voulait pas le mettre plus mal à l'aise qu'il ne le paraissait déjà, elle ne pourrait décemment pas refuser sa proposition.

―Écoute, Aure, je ne suis pas un idiot, concéda-t-il tristement.

Mi-soulagée,mi-rongée par la culpabilité Aure décida de ne pas l'interrompre et de le laisser finir avant d'opposer quoi que ce soit.

―Je sais bien que je ne suis pas le prince de tes rêves, mais je sais aussi que nous avons toujours eu une relation privilégiée, toi et moi. Je ne dis pas que ce sera facile entre nous deux, mais j'aimerais tout de même nous donner une chance, parce que malgré tout jet'apprécie et je suis persuadé qu'avec le temps, d'autres sentiments pourront naître.

Il fit une pause et sembla chercher ses mots, hésitant visiblement même à les laisser franchir ses lèvres.

―Je ne vais pas prétendre comprendre ces choses-là, ou même dire que je les accepte et qu'elles ne me touchent guère, mais pour te prouver ma bonne fois, je suis prêt à passer un contrat avec toi.

Ces quelques mots piquèrent la curiosité d'Aure qui l'invita à continuer.

―Je suis prêt à te laisser continuer cette relation que tu entretiens avec Louise, à condition que tu n'entaches pas ma réputation et ma virilité et que tu ne me fasses aucun reproche de mon côté quant à mes fréquentations.  

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