Lorsqu'il se retourna, Deku n'était plus là.
Il avait beau tourner dans un sens puis dans l'autre, faisant des tours sur lui même, le vert n'était pas dans les environs.
L'Omega...
Son cœur rata un battement en prenant conscience que Deku, était seul, en pleine nuit, soûl, et n'était pas à l'abris d'agressions d'alphas qui traînaient dans les environs. Il rebroussa rapidement chemin, croisant quelques rares passants qui devaient eux aussi rentrer de soirée -vu l'heure qu'affichait les montres- qui le regardaient de travers.
Mais il s'en ficha.
Il huma l'air, mais l'odeur de Deku n'était nulle par, il ne pouvait pas suivre ses traces, il n'y en avait pas. Sa gorge se serra d'angoisse et il sentait son cœur pulser rapidement dans sa poitrine au rythme de sa respiration. Il refoula une larme de frustration et continua de courir dans toutes les rues qu'il voyait, se perdant petit à petit dans cette obscurité seulement éclairée de quelques lampadaires entourés d'une auréole de lumière blanche.
Deku était peu être en danger, ou s'était fait enlevé, il n'avait pas la capacité de se défendre seul étant donné son état, tout à l'heure il s'était pris le mur en voulant sortir de chez Kirishima...
Il tourna dans une énième rue qui était en fait un cul de sac, il s'énerva encore plus, à quoi ça servait ce genre de rues ? Chaque rue devrait déboucher quelque part, merde !
Il ne savait plus à qui s'en prendre et sur qui faire passer son stresse et son angoisse. Il s'imaginait le pire des scénarios, et il le savait. Il y a quelques semaines, il s'en serait foutu de Deku, il serait rentré chez lui tranquillement sans le moindre remord, et pour ça, il s'énervait.
'Égoïste' lui hurlait sa conscience.
Cela devait faire environ une dizaine de minutes que Katsuki courait aussi vite que possible dans les rues, tournant aveuglément à chaque croisements. Regardant dans chaque recoins. Demandant à chaque passants si ils avaient vu un petit buisson vert.
- AAAH !
Un frisson d'effrois parcourut tout son corps quand il perçut un hurlement. Celui de Deku. Il redoubla d'efforts et augmenta la cadence en direction du cri, le cœur lourd et n'arrivant presque plus à respirer. C'est au bout d'une énième rue, qui trouva le vert, par terre et... mort de rire ?
Celui-ci rigolait et gesticulait dans tous les sens pour échapper à la langue joueuse d'un chien de petite taille qui lui avait grimpé dessus. Il se débattait comme un beau diable en protégeant son visage sous les rires d'un garçon aux cheveux blanc qui tenait une laisse à la main.
Tout l'air comprimé dans ses poumons se dégagea tout d'un coup hors de son corps et toute là pression accumulée sortit vivement alors qu'il laissa échapper une explosion de colère.
L'explosion fit peur au petit chien qui descendit d'Izuku et qui couina la queue entre les jambe jusqu'à se cacher derrière son maître. Les deux hilares, il y avait quelques secondes, se stoppèrent d'un coup en fixant le cendré.
- T'es enfin là putain de Deku ! Enragea Katsuki en le relevant et en le mettant derrière lui de force.
Cette odeur, c'était un Alpha.
- Désolé Kacch-
- Toi, tu dois être son Alpha, le coupa en ricana le blanc.
Il devait faire environ la même taille que Katsuki, ou un peu plus grand de seulement un ou deux centimètres, cependant il était un peu plus frêle que celui-ci. Il avait des cheveux blanc et lisse qui retombaient le long de sa nuque, des yeux gris et un sourire charmeur collé sur la face.
- T'approches pas de lui, aboya le blond.
Le blanc ria un petit peu en prenant son chien dans ses bras pour le rassurer.
- Ne t'inquiète pas, j'ai déjà un oméga et je veux pas le lâcher, sourit-il en caressant la tête de son clebs.
Izuku, qui entre-temps avait légèrement dessoûlé attrapa la main de son ami pour le rassurer.
- Pardon Kacchan, j'avais vu un chaton et je me suis éloigné.
Trop innocent et enfantin.
Katsuki grogna et se reconcentra sur l'inconnu qu'il considérait, pour on ne sait quelle raison, comme un rival.
- Tu devrais être plus doux avec ton oméga, lui fit remarquer l'intrus.
Katsuki fronça les sourcils.
- Non mais de quoi j'me mê-
- Les omégas sont émotionnellement plus sensibles, un jour il va s'en vouloir si tu le fais culpabiliser et que tu ne le rassure pas.
Décidément, c'était une manie chez lui de couper la parole !
- Je ne suis pas son oméga.
Les mots tranchant d'Izuku laissèrent un trou béant dans la poitrine de l'explosif, mais il ne laissa rien passer, pour ne pas donner une occasion à Monsieur-je-me-mêlé-de-tous de se moquer de lui. Mais apparement, il n'en fallut pas plus au blanc pour ricaner encore une fois.
- D'accord, je vois le genre, il gloussa encore un peu, puis se calma, à plus Izuku ! Il lui fit un discret signe de la main en reposant son chien au sol pour lui remettre sa laisse, à plus le pseudo copain jaloux ! Il lui tira la langue, rieur.
Ce geste eut le don d'énerver Katsuki mais il ne fit rien, gardant toujours la main de Deku dans la sienne.
- À plus Yuki, à plus le chien ! Leur sourit gentiment Izuku.
Le cendré resta jaloux de ce sourire qui était adressé à un autre que lui mais ne dit rien, tirant simplement le vert pour retourner sur le trottoir.
Pendant le reste du trajet, l'humeur était palpable, Kacchan marchait en fronçant les sourcils, d'un air énervé. Les réactions du blond dépassaient complètements Izuku qui n'y comprenait absolument rien.
Cependant, aucun des deux n'avait lâché la main de l'autre. Katsuki appréciant le contact avec la douce main de Deku. Et Izuku, aimant la réconfortante chaleur de celle de Kacchan. Il remarqua d'ailleurs que celle-ci était garnie d'une peau plus épaisse, presque rugueuse, à cause de son alter. Il n'avait jamais fait attention à ce détail, peut être parce que l'un comme l'autre se fuyaient encore comme la peste il y avait quelques jours de cela ?
Izuku marchait droit devant lui, fixant ses chaussures rouges qui bougeaient au rythme de ses pas. Quand on avait l'habitude de marcher, cela devenait tellement un reflex qu'on ne s'en rendait même plus compte. Comment le cerveau pouvait prendre l'initiative de faire bouger ses jambes tôt seul, sans que ça ne le dérange ? Il avait l'impression de ne pas l'avoir ordonné à ses muscles et articulations. Et pourtant, il devait bien l'avoir fait puisqu'il marchait en ce moment même.
Katsuki l'observait du coin de l'œil, un sourire amusé sur le visage, Deku marmonnait. Encore et toujours, se dit il. Avant, l'entendre se parler a lui même comme ça l'énervait, mais maintenant, il trouvait ça drôle et assez mignon. Un petit buisson qui se parlait à lui même, d'une petite voix, avec deux de ses doigts qui tenaient son menton.
Katsuki rompit le silence qui s'était installé depuis quelques minutes.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Yutruc ?
Izuku roula des yeux face à cette preuve de maturité de la part de son ami mais sourit quand même.
- E-Euh... À la base, j'avais vu un chat, mais il m'a fuit, et Yuki est arrivé, il promenait son chien, il l'a détaché mais au lieu de se balader dans la rue, il m'a sauté dessus et j'ai perdu l'équilibre, mes lacets n'étaient pas faits. Il se gratta la nuque de gêne et ses joues rougirent un peu, pour on ne sait quelle raison.
- Et sinon, tu ne m'as toujours pas répondu, si je veux acheter un boomerang neuf. Comment est-ce que je peux me débarrasser du vieux ? Il gloussa un peu.
Où est-ce que Katsuki en était déjà ? Lui exploser la gueule ?
Fort heureusement pour lui, ils venaient d'arriver devant l'immeuble du vert qui venait de s'en apercevoir.
Ils étaient, tous les deux, là, à attendre comme deux débiles, en se regardant l'un et l'autre. Ils s'étaient lâchés la main, leur procurant une sensation manque. De vide. Chacun regardait les yeux de l'autre, sondant les âmes. Ils étaient là depuis plusieurs minutes, mais aucun ne semblait s'en soucier. Il faisait nuit, mais ils étaient incapables de détacher leurs regards, comme hypnotisés. Comme deux aimant, leurs corps se rapprochèrent contre leur volonté, doucement. Comme si tout mouvements brusques pouvaient faire fuir l'autre. L'ambiance était éclectique entre ces deux là. Les yeux d'Izuku se posèrent quelques secondes sur les lèvres du plus grand. Il en avait envie. Il n'avait jamais ressenti ça avant. L'envie de se rapprocher de quelqu'un, d'être en contact avec la personne...
Comme comprenant la demande muette de Deku, Katsuki se pencha un peu. Il se sentait ivre, comme s'il n'avait aucun contrôle sur son corps, la sensation était étrange, mais pas désagréable. Il reprit ses esprits à quelques millimètres des lèvres du vert, et souffla doucement dessus, avant de s'éloigner.
- Non, pas maintenant, c'est trop tôt, souffla Katsuki plus pour lui même que pour Izuku.
Non, Katsuki voulait le faire patienter, qu'il le désire de tout son être. Qu'ils soient tout les deux complètement amoureux avant de faire quoi que ce soit, pas qu'ils se mettent en couple pour voir si de quelconques sentiments allaient se manifester. En attendant, il allait jouer un peu, tester la résistance de Deku, installer une envie. Un désir.
Il ébouriffa gentiment la tignasse de son ami, en souriant, avant de lui tourner le dos et s'éloigner en secouant la main de droite à gauche.
- Au revoir, foutu nerd !
Puis il le laissa là, perdu, les yeux ronds, devant l'immeuble. Izuku avait encore la respiration saccadée, il l'avait espéré ce baisé. Un peu trop même. Il reprit contenance et fit le code de son immeuble pour monter jusqu'à son appartement. Sa mère avait laissé la porte ouverte, il n'avait pas prit ses clés, alors c'est lui qui se chargea de tourner la clé dans la serrure et de reposer le trousseau sur l'étagère.
Quand il passa devant la chambre de sa mère, la porte était ouverte, et il y vit une petite femme, roulée en boule dans son lit. Il entra doucement dans la pièce, et ne put s'empêcher d'embrasser sa mère sur le front, ce qui la réveilla doucement. Elle se retourna dans son lit, et lui fit un petit sourire tendre, les yeux mis clos dus à la fatigue.
- Tu t'es bien amusé Izuku ? Elle chuchota doucement.
Et lui répondit tout aussi calmement.
- Oui, beaucoup même.
Elle était belle sa maman, il s'en rendait compte tous les jours. Gentille, belle, attentionnée, protectrice...
Elle se rendormit presque aussitôt, étant s'assuré d'avoir vu son fils à la maison, et rentré.
Il s'en alla discrètement dans sa chambre qu'il referma, il se déshabilla pour se laisser en caleçon. N'ayant pas là foie de prendre une douche maintenant, il se promis d'en prendre une le lendemain matin.
Malgré l'heure très tardive qu'affichait le réveil, Izuku n'était pas pour autant fatigué. La scène qui s'était déroulée en bas de chez lui lui restait dans la tête. Katsuki avait faillit l'embrasser, et il l'avait désiré. Ce sentiment d'envie qui lui avait prit la poitrine, il avait été nouveau, mais il lui avait dicté de l'accueillir, de lui montrer ses sentiments. Son esprit lui avait ordonné de toucher Kacchan, de retrouver le contacte avec sa peau, mais il ne l'avait pas fait, ne l'osant pas. Pourtant, il en avait senti le besoin. Comme une drogue. Il l'avait désiré, son souffle avait ralenti, son cœur également, attendant impatiemment que ses lèvres se posent sur les siennes. Mais Katsuki ne l'avait pas fait, il s'était arrêté à la limite, laissant quelque millimètres le narguer, et il avait soufflé, un souffle chaud et doux qui avait embrasé tout son corps en une fraction de seconde et qui l'instant d'après, lui avait laissé un arrière goût amer de frustration. Comme quand un enfant n'avait pas le bonbon qu'il désirait. Puis il y avait eu l'incompréhension, pourquoi Kacchan ne l'avait pas fait ?
« Pas maintenant, c'est trop tôt ».
Qu'est ce que cela pouvait bien vouloir dire ? Pourquoi est-ce trop tôt ? Ils en avaient eu envie, tous les deux. Alors pourquoi le blond l'avait torturé ainsi ? Maintenant, Izuku se remuait les méninges, l'empêchant de dormir.
Izuku leva la main qui avait tenue celle de Katsuki quelques minutes auparavant. Cette main que Kacchan avait accepté dans la sienne. Il sourit, et la ramena à l'emplacement de son cœur, sur sa poitrine nue.
Il ne fallait pas qu'il réfléchisse trop, il avait encore tout le week-end pour se détendre et s'ôter le blond de la tête.
Enfin...
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Je sais, tout le monde s'attendait à une agression, et c'est exactement pour ça que je n'en ai pas faite. J'étais partie pour en faire une mais je me suis ravisé, ça aurait été beaucoup trop cliché !
Vous trouvez que l'évolution des sentiments avance trop vite ? Pas assez ?
Excusez moi pour toutes ces questions à chaque fins de chapitres, je doute énormément, c'est ma premier fiction.
J'insiste un peu avec Inko-san, je dois être lourde x)
Je trouve juste la relation qu'à Izuku avec sa mère tellement belle que je ne peux m'empêcher de là souligner, eheh.
Je n'ai jamais écris un chapitre aussi rapidement, environ 2h30 pour celui-ci, et je l'ai écrit bien avant la limite de jours que je m'étais imposée (puisqu'il est fini alors que j'ai posté le chapitre 9 il y a à peine 3 jours), donc ce chapitre est posté en avance. D'habitude je suis toujours à la bourre. Je me suis amélioré je trouve :D
Sinon on a dépassé les 3k de vues, merci beaucoup :D
Je devrais peut être songer à arrêter d'étaler ma vie sur cette partie de chapitre x)
Câlins à vous !