Sang Noir (PNL)

By litalienne25

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EN PAUSE ❗️ Famille, argent, baiser, rapper, teh, teh et encore des teh. Matin, après-midi, nuit, chaque jour... More

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By litalienne25


Le sourire d'un ange me réveille.

Giulia

Moi - Prends soin de mamma, elle va pas très bien en ce moment.
Karim - T'inquiètes, salam hbiba. Appelles moi.

Il dépose un baiser sur ma tempe et trottine jusqu'au bât 13. Je me regarde dans le rétro central, ma mine me fait peur. J'arrange avec un peu de correcteur, de la poudre et enclenche mon GPS. Je démarre mon audi et appelle mon agence.

Moi - Salut Karine, dis je vais passer plus tard finalement, j'ai une course importante à faire.
Elle - Pas de problème Giulia, ça va aller ?
Moi - Oui t'en fais pas, j'essaye de passer en fin de journée sinon demain.
Elle - D'accord, bye.

Je raccroche direction Sainte Geneviève des Bois.

***

" Maison d'arrêt de Fleury-Mérogis "

Je me gare sur le parking et observe cette immense prison. Elle me donne des sueurs froides dans le dos, qu'est-ce que je ferais pour ne pas être enfermée ici. J'avance lentement, il y a un long chemin avant d'arriver jusqu'à l'entrée. Je redoute le moment où je vais être confronté au fait que mon ami, est bien retenu derrière ses grands murs gris en béton. L'entrée est gardée par 4 hommes armés, des miradors et j'en passe, ils me regardent de travers sauf un, qui me donne sa compassion. Je baisse la tête et me demande pourquoi est-ce qu'aujourd'hui j'ai décidé de mettre des talons et laisser mes gambettes à l'air... Ce n'est pas une tenue pour aller en prison me diriez-vous. Mais ce n'est pas aussi ce que j'avais prévu de faire aujourd'hui. J'enlève mes lunettes de soleil et pénètre dans l'enceinte de la maison d'arrêt. Il y a une petite queue devant le bureau d'accueil et pendant que j'attend, mon téléphone sonne.

Moi - Oui ?
Mia - Giulia ! Enfin je réussis à t'avoir !
Moi - Désolée j'étais en voiture.
Mia - Bah t'es partis où ?
Moi - À Fleury.
Mia - À Fleury ? Tu fous quoi là-bas ? (elle rigole) T'as rencontré un beau dealeur ?
Moi (je souris faiblement) - T'es conne Mia. Non je vais voir Samy.
Mia - Samy ? Genre le beau gosse aux yeux bleus d'Espagne ? (j'acquiesce) Oh merde... Je suis désolée Giu. Passes lui le bonjour.
Moi - T'en fais pas. Je te laisse Mia, je te rappelle plus tard. Bisous.

Je range mon téléphone dans mon sac et m'approche du comptoir.

Moi (je lui tend ma carte d'identité) - Bonjour. Je suis Giulia Manzoni. Je viens voir Samy ----.
La dame - Vous êtes de la famille ?
Moi - Sa cousine.

Mensonge. J'allais pas dire que j'étais une amie, jamais ils ne m'auraient laissé entrer. Elle tape sur son ordinateur, me regarde de haut en bas en même temps puis me dit que je peux aller passer l'inspection. Un homme, sûrement un gardien me dit bonjour et me propose de le suivre. Nous partons sur la droite de l'entrée. Nous arrivons devant plusieurs autres gardiens et gardiennes. Ils me demandent mon sac et le mettent de côté. Ils le passent au rayon X puis je me fais fouiller de la tête aux pieds. Je vide mes poches et dois passer au travers d'une machine à détecteur de métaux, armes ou autres. L'un des hommes gribouille sur sa feuille nommée "visiteurs" puis le premier homme m'informe que je peux passer l'espèce de douane, de toute façon je n'avais rien de dangereux sur moi. Je l'appellerais comme ça : la douane.

Nous marchons dans de longs couloirs gris ou blancs, monotones et sans grand intérêt. Nous arrivons dans le bloc dédié aux hommes, de ce que j'ai compris. La balade est sympa mais je préférerais que ce soit plus court. Traîner dans ce genre de structure ne m'inspire pas confiance, je ne m'y sens vraiment pas à l'aise. Les fenêtres donnent sur des cours internes où des centaines d'hommes s'affairent à diverses activités. Je m'arrête et les regarde par la baie vitrée (sans ouverture). Je me demande comment certains sont arrivés ici, qu'est-ce qu'ils ont fait. Le gardien me rappel à l'ordre et je lui emboîte à nouveau le pas, la tête ailleurs.

À nouveau, devant la grande salle "parloirs", une femme me fouille. Je souris aux gardiens, ils pensaient tellement trouver quelque chose les pauvres. Ils me disent d'attendre, le temps qu'un de leur collègue aille chercher Samy. Apparemment ils l'auraient trouvé au terrain de foot, jamais à l'ouest ce con, au moins il s'occupe c'est bien. Je m'assois devant la vitre, jetant des regards de feux au téléphone situé sur ma droite. J'entend quelque conversation, des pleurs, des joies, autour de moi malgré les panneaux qui séparent chaque entretien. Samy arrive, je ne saute pas de joie en le voyant et me renfonce encore plus dans mon siège. Être confrontée à la réalité est pire que de l'imaginer. Je mettais faite des dizaines de films dans ma tête de comment il allait être, comment la prison serait et rien ne correspond à mes imaginations. Il est vêtu de blanc et son sourire qu'il abordait tout le temps auparavant est remplacé par un visage fermé, vide et assez triste. D'habitude on aurait rigolé en se voyant et puis là, rien, seulement un silence de plomb. Il a l'air plutôt surprit de me voir mais aussi contrarié que je me sois déplacée. Non pas qu'il ne veuille pas me voir, mais je pense, comme moi, qu'il aurait préféré que ce soit dans de meilleures conditions.

Je prend mon visage dans mes mains et essuie le contour de mes yeux. La situation est difficile à digérer. Je n'arrive même pas à le regarder dans les yeux. De plus le fait qu'il soit derrière cette fichue vitre accentue ma frustration. J'approche ma main du téléphone noir et le porte à mon oreille. Samy me copie.

Moi - Samy, je... (je déglutis) Je suis désolée.
Samy - Désolée de quoi Giulia ?

L'entendre me réchauffe le cœur. Venir le voir est plus difficile que ce que je pensais, vraiment.

Moi - De pas être venue plus tôt. J'aurais dû savoir qu'ils t'avaient embarqué, et je ne l'ai pas été. J'ai pas été là, en France, vers vous.
Samy - Giulia, arrêtes.
Moi - Non vraiment. J'aurais dû te donner des nouvelles, j'aurais dû être là pour toi.
Samy (ses lèvres se tirent en un sourire) - Tu savais pas, banane. Je ne t'en veux pas moi.
Moi - Si j'avais été là, peut-être que tu serais pas ici. C'est vraiment horrible, pourquoi ils t'ont prit toi et pas un autre ? Pourquoi mon plus fidèle ami, celui qui a été là pour moi dans les moments difficiles. Le meilleur ami de mon frère...

J'ai l'impression que l'on me coupe l'esprit en dizaine de morceaux. Je regrette ces dernières semaines au plus haut point. Nous parlons encore quelques minutes, qui me paraissent tellement courtes, puisqu'un temps m'est imposé. Je lui demande comment la prison se passe et je lui raconte mon voyage, les histoires de la cité mais ne mentionne rien à propos de la réaction de Nabil. Je n'ai pas à lui empiffré la tête de ses histoires là alors qu'il en a déjà bien assez.

***

Lorsque je me dirige vers la sortie de la salle, au loin vers les gardes qui fouillent de nouveau les personnes arrivantes, j'aperçois Tarik. Je souffle, inspire à fond et passe à côté de lui sans broncher. Je salue les gardes et sort de la salle avec le même homme que tout à l'heure. Tarik me suit du regard, ignorant les rappels du gardes qui lui pose des questions. Il se demande sûrement pourquoi je suis là et je pense qu'on est là pour la même personne, je ne vois pas pour qui d'autre il se serait déplacé jusqu'à Fleury. Les battements de mon coeur cessent d'accélérer puisque dans mon champ de vision quand je me retourne, il avait disparût. Pour une deuxième fois nous traversons chaque couloir puis je passe l'espèce de douane et récupère mon sac-à-main. Je sors le plus rapidement possible à l'extérieur de la prison pour pouvoir respirer correctement. Je me calme un instant et regagne le parking où est ma voiture.

Je gueule puisque je n'arrive pas à ouvrir ma portière sachant que la grosse BMW noire garée à côté de ma voiture me gêne. Mon téléphone sonne, m'annonçant un message mais je n'ai pas le temps de répondre que le conducteur dont je n'avais pas remarqué la présence dans l'automobile, sort de celle-ci. Il porte une casquette noire, des lunettes de soleil transparentes et un t-shirt blanc bien moulant.
Oh mais non c'est pas ?

Nabil (souriant) - Tiens donc. Comme on se retrouve.
Moi (agacée) - Et on va vite se quitter.

J'aurais pu m'en douter, généralement si il y a Tarik quelque part, forcément son frère suit. Je m'énerve sur moi-même d'avoir autant la poisse aujourd'hui. Nabil a un certain charme avec cette tenue, ses lunettes lui donnent un style complètement décalé mais plutôt pas mal. Il a attaché ses cheveux en une queue qu'il a laissé dépasser de sa casquette. Il allume une cigarette et se pose contre son capot. Je le regarde de travers, tu sens pas qu'il y a comme un soucis par ici ?

Nabil (tire une taff) - T'étais allé voir ton gars en zonz ? (je grimace, il ravale son sourire) Petite thug. Alors c'est un quoi ? Un pédo ? Un dealeur ?
Moi (je rigole) - Un dealeur. (je perd mon sourire, il esquisse une mine déçue) Je savais pas que Samy c'était mon gars.
Nabil (il se stoppe, intrigué) - Comment tu l'as su ?

Il ne veut pas se l'avouer mais je pense que perdre un ami au hebs l'affecte plus que ce qu'il ne croit. Même si mon frère est beaucoup plus proche de Samy que les Andrieu, dans une cité la seule règle que j'ai appris c'est qu'ils sont tous des frères. Tout le monde aide tout le monde.

Moi - J'ai un frère je te signale. Tu veux que ce soit qui d'autre ?
Nabil (il semble ailleurs) - Hm ouais c'est sûr. Si tu répondais aussi peut-être que tu l'aurais su avant.
Moi (je soupire) - Nabil... C'était y'a 3-4 jours.
Nabil (il jette son mégot dans l'herbe) - Et y'a 1 semaine, deux semaines, 1 mois, t'étais où hein ?

Je ne trouve rien à répondre. Il commence à contourner sa voiture mais je l'en empêche, notre conversation n'était pas finit. Un silence règne. Je le regarde dans les yeux. Ils m'hypnotisent. Ils sont froids et emplis de chaleur à la fois. Noirs comme les corbeaux. Mon corps frissonne au contact de sa peau. Et dire que tout à l'heure j'aurais tué pour qu'il me foute la paix. Il m'en veut de ne pas avoir répondu à aucun de ses sms ni appels et je me demande encore pourquoi est-ce que j'ai fait ça. Qu'est-ce que je cherchais par là ? Rien mise à part le fait que l'on se soit extrêmement éloigné, à un point où se supporter était encore compliqué il y a de cela quelques heures.

Moi - Nab'... Je suis désolée, vraiment. J'ai foiré avec tout le monde et je suis en train d'essayer de me racheter.
Nabil (serein) - Je m'en fou. Fais ce que tu veux.

Il me regarde droit dans les yeux et mon visage se décompose, j'en suis troublée. Bien sûr que je faisais ce que je voulais mais sa réaction n'était pas de celles dont je m'attendais. Il avait reprit cet air je m'en foutiste, sans sentiments. Je baisse la tête puis la relève bien décidée à ce qu'il ne voit pas que cette phrase m'avait blessé. J'aurais essayé de me réconcilier avec lui mais puisque monsieur ne fait pas d'effort et préfère m'en remettre plein la gueule alors je laisse tout ça de côté, il reviendra si il veut sinon tant pis pour lui.

Moi (me tournant vers ma portière, froide) - Bouges ta caisse Nabil, j'aimerais partir.

🚬 QLF 🚬

• Je ne connais rien à la prison de Fleury, j'ai essayer de décrire du mieux possible et comment je pensais que ce passaient les visites et les contrôles.
• Giulia a préféré prendre le nom de sa mère.

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