Nove

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Il a dit que t'étais ceci et cela
Dis-moi pourquoi tu te retrouves prise dans ses draps ?

Giulia

Je me dirige vers la table avec Yacine sous le bras, c'est mon nouveau bout-de-chou.

Moi - (froide) Tiens salut Aaliyah.
Aaliyah - (toute sourire) Ça fait longtemps, tu fais quoi ici ?
Moi - (je montre la table avec les gars) On sort. Enfin c'est plutôt toi, tu fais quoi ici ?
Aaliyah - (elle se dirige vers Nabil) Nabil m'a invité.
Moi - (je roule des yeux) Oh c'est génial ! (je me tourne vers Yacine) Tu veux qu'on aille voir comment il fait le monsieur là-bas ? (je lui montre la cuisine)
Yacine - On peut aller aux toilettes avant s'il te plait ?
Moi - (énorme sourire) Oui viens.

J'appelle tout les petits qui veulent aller aux toilettes et on se dirige vers ceux-ci, laissant les gars et Aaliyah seuls à table. J'ai plus trop envie de rester ici d'un coup, je préférerais m'enfermer dans les chiottes que voir la tête de ma pseudo amie. Sur le chemin du retour vers la table, les gosses courent vers leur assiette et Yacine me dit :

Yacine - (murmurant) Tu l'aimes pas la fille ?
Moi - Celle qui est arrivée ? Si ça va pourquoi bonhomme ?
Yacine - On dirait pas. Elle est bizarre. Enfin bonne pour Nabil mais je l'aime pas.

On explose de rire comme des gamins au milieu du kebab et la table nous regardent. Tarik se lève et vient vers nous. Son expression est neutre, j'ai pas envie qu'il nique toute la sortie comme l'autre, alors restes calme Tarik et repars d'où tu viens s'il te plaiiiit, merci.

Tarik - (il se penche vers Yacine) Yaya il faudrait aller manger, ça va être froid.
Yacine - D'accord, j'y vais !

Tarik lui ébouriffe ses cheveux noirs bouclés et je souris quand je le vois partir tout content. Je lève le regard vers la masse qu'est Tarik, il me cache carrément le beau soleil de ce midi.

Tarik - Viens.

J'hésite à le suivre mais en fait je n'ai pas vraiment le choix puisqu'il me pousse littéralement en dehors du restau. Je me pose sur le rebord de la vitrine, assez loin de la table qui pourrait nous voir. Tarik allume une cigarette. La première fois que je le vois fumer autre chose que du bedo. Je décide de parler sinon dans 3/4 d'heures on y serait encore et j'l'aurais déjà tué 3 fois.

Moi - (ferme) Tu veux quoi ?

Il se pose sur une pierre juste en face de moi, rallume son joint et plante ses yeux devenus noirs dans les miens.

Tarik - Tu ferais une bonne mère.
Moi - (je roule des yeux) Vas-y fermes-là Tarik si c'est pour me dire ça.
Tarik - J'te parle sérieux là.
Moi - Toi sérieux ? (je pouffe de rire) Hessoul, de toute façon il n'y a plus de bon père maintenant pour m'en donner un si j'en voudrais.

Il me fixe, avec un peu de contrariété et de vérité en lui. Il tire une latte et m'en propose mais je refuse. Cet espèce de "tête-à-tête" me rend mal à l'aise. Les hommes me font plus souffrir qu'autre chose et qu'il me regarde de cette façon me chamboule d'une manière inexplicable. Je détourne les yeux pour observer le trafique de la rue, une chose tout à fait débile mais qui m'évite d'être emprisonner dans son regard, de détailler son corps de a à z et de me perdre sur ma route déjà bien assez amochée.

Tarik - Tu as de la chatte que je t'ai pas frappé à mort tout à l'heure pour m'avoir parler comme un chien Giulia. Même encore maintenant je me retiens de te foutre à terre.

Briseur de bonne ambiance, du cocon dans lequel je m'étais évadée 30 secondes.

Moi - (je hausse les épaules) Peut-être que si tu me prenais pas pour une chienne je te traiterais autrement chéri.

Je me lève, agacée de répéter toujours la même chose. Je te jacte la vérité à la gueule et tu le prends mal, c'est plus de ma faute maintenant. Tarik se lève lui aussi et vient à ma hauteur.

Tarik - Les putes c'est pour Nabil, pas pour moi.

D'accord graaand seigneur Tarik, tu vas me faire gober tes mytho à présent ? De toute façon sur ce sujet, jamais il sera crédible à mes yeux.

Moi - Toi et Nabil, vous n'êtes pas frères pour rien, vous êtes pareil.

La gifle qui atterrit sur ma joue n'était pas prévue. Je met une main dessus et crache aux pieds de Tarik. Il me prend par le cou et me fracasse la tête contre la vitrine du kebab. J'ai les cheveux en bataille, la tête qui tourne et la joue qui brûle. Tarik c'est pas un gamin de 3 ans quand il t'en fout une en fait. J'ai le sang qui monte en moi, l'envie de le niquer qui me ronge mais rien ne peut m'aider, j'ai pas assez de force par rapport à lui. Il m'en remet une sur l'autre joue et rentre dans le kebab, les poings serrés.

Je met quelques minutes pour reprendre mes esprits et rentre moi aussi. Tarik est assit entre Karim et un gars dont j'ignore le blaze, il ne me regarde pas et tant mieux sinon je le saigne devant tout le monde avec le premier objet que je trouverais sous la main. Les petits sont en train de jouer à l'autre bout de la salle et il y a un silence pesant à table, à par Aaliyah et Nabil qui se murmure des choses en se frottant l'un à l'autre. Je prend même pas la peine de m'assoir, empoigne mon sac et pique le couteau à S-Pion que je balance en direction de Tarik. Le métal se plante juste devant lui dans la table en bois. Il enlève son kebab de la bouche et me fixe avec les gros yeux, comme tout le monde d'ailleurs.

S-Pion - Giulia ?
Moi - J'y vais. (je m'adresse à Tarik) Plus jamais tu m'approches sinon c'est de plus près qu'il se plantera.

Et je me casse avec mon kebab, laissant Tarik abasourdit en contemplant le petit couteau et S-Pion qui m'appelle, légèrement choqué. Seul mon reuf ne dit rien il sait qu'il faut surtout pas en rajouter à ce moment-là. Sur la route je met la musique à fond dans mon enceinte et regagne rapidement l'appartement.

...

Vers 17h je décide de descendre un peu. Les petits sont en bas en train de jouer au foot et les grands sont je ne sais où. Je remarque vite le marchand de glace qui vient juste d'arriver dans le tieks. J'appelle Yacine, qui est assit sur un banc devant ses copains.

Moi - Dis bonhomme, tu veux pas demander à tes copains si ils veulent une glace ? Y'a le camion là-bas.

Je lui montre du doigt et son visage s'illumine. Tout les petits m'entourent petit à petit et nous allons commander au vieil homme qui tient le camion de glace. Ils me mettent le smile tout ses gamins a être heureux seulement par un kebab et une glace. Ils vivent de rien sans l'avoir voulu, et même si la plupart finiront par bibi dans la tess, j'espère qu'au moins un aura une belle et grande vie sans manquer de quelque chose et je m'en chargerais personnellement. On retourne dans le mini-parc et les gars sont apparus entre-temps. Je les ignore en continuant mon chemin, pas envie de parler à qui que ce soit, au moins les enfants sont pas casses-couilles.

??? - Giulia ? On peut parler s'il te plait ?

Je me tourne et tombe nez-à-nez avec la voix d'Aaliyah, assise sur un banc près de sa voiture avec les gars autour.

Moi - Inch'Allah Aaliyah, j'ai pas de temps.
Aaliyah - Allez, laisses les gosses un coup.
Moi - Ils sont moins énervant que vous alors non.

Je fais un sourire à Tarik, Nabil et elle. Elle force encore quelques phrases et je laisse tombé. Je dis à Yacine de rester avec ses copains et pars vers elle et les autres.

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Q L F ✌🏼️😈

Sang Noir (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant