Ventidue

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À la haine je suis fiancée.
Tu pourras pas me l'enlever.

Giulia

Je tire une latte, pendant qu'il arrive vers moi. Je ne vois pas son expression sur son visage à cause de la nuit profonde. Je peux même pas savoir si il va me niquer ou être un gentil mec pour une fois. Il s'approche et commence à gueuler, boum la première option. Il m'arrache mon joint des mains, je reste choquée essayant de le reprendre mais il m'attrape par le cou, me relevant face à lui. La fin de mon teh s'éclate sur le sable, je déprime c'est bon.

??? - (criant, il resserre ses mains) TU FAIS QUOI AVEC CE TRUC À LA BOUCHE ?
Moi - (j'essaye d'enlever ses mains de mon cou) Lâches moi fils de pute ! (je lui envois un regard noir) LÂCHES MOI LA PUTAIN DE TA RACE T'ES QUI POUR ME TOUCHER DÉJÀ ?
??? - La vie d'ma mère Giulia j'vais te défoncer !

Il me rapproche de lui, la lune éclaire son visage, il est en colère, défoncé et il a bu, je le sens à son odeur. Je lui fous des coups de pieds dans les jambes mais il ne me lâche pas. J'ai la haine je vais le tuer c'te connard. Il me pousse à terre, me reprend par le cou en me remettant en face de lui, les pieds soulevés du sol. Il recommence, mon visage atterrit la tête la première dans le sable et tape contre un gros caillou pointu. Il me rattrape encore quand j'essaye de partir, toujours en ciblant mon cou.

Moi - T'es qui pour me parler déjà sale clochard ? T'es qui dans ma putain de vie ? Vas poser tes mains sur tes putes pas sur moi ! T'es personne tu sais, personne, juste un sombre fils de pute. Tu mérites rien, tu mérites même pas un regard de ma part tellement tu me dégoûtes ! T'es un sale chien, tu vas aller en enfer et je ferais en sorte que ta vie sois un enfer aussi ! Maintenant lâches moi et la vie d'ma mère, plus jamais tu viens me parler, tu parles à Karim rien à foutre mais moi plus jamais tu m'approches ! (je lui crache à la gueule, les larmes qui coulent)

Il me regarde sans rien dire et je sens que ses mains se desserrent petit à petit. J'aperçois Samy qui arrive en courant, du coin de l'œil, sûrement pour nous séparer. Mon cou me fait horriblement mal et j'ai du mal à reprendre ma respiration, mon mal de tête empire. L'air est lourd autour de moi, Tarik est toujours devant moi, il est immobile. Je lui fous une claque, la plus grosse que j'ai du donner de ma vie, et ça me défoule un peu. Je lui saute dessus, nous écrasant sur le sable et lui fous des coups de poings sur le visage et le thorax. J'ai besoin de le niquer et il est un bon sujet. Il ne bouge pas, allongé sur le sable mais bien vivant.

Samy - (m'empoignant les poignets) Giulia arrêtes ! Ça sert à rien j'te promet. Arrêtes !
Moi - (je le regarde) J'suis qui moi pour qu'on me prenne pour une conne et qu'on me dise ce que je dois faire hein ?!
Samy - Giulia... Arrêtes, il a comprit, il est pas dans son état normal c'est tout.

Il m'aide à me relever, je crache à côté de Tarik et récupère le dernier joint que je m'étais fait ainsi que mon tel et mon enceinte. Je pose ma tête contre le torse de Samy et il me ramène à la villa. Je suis encore énervée, j'traine des pieds et shoot dans le sable. Quand on arrive sur la terrasse de la villa, j'ignore tout le monde et fonce dans la chambre de Nabil. Je me douche, et remarque que ma lèvre inférieure saigne, je ne sais pourquoi. Mon front saigne aussi abondamment, j'ai une énorme ouverture sur ma tempe, et j'essaye de stopper le sang tant bien que mal. Je me met en pyjama, un short et un débardeur et sors sur le balcon. Je fume le dernier joint, la musique tourne encore. Mon regard se perd de nouveau sur l'horizon. Je me pose contre la vitre, et vois Tarik assit sur le sable de la plage. Il n'a pas vraiment bougé et si il pouvait rester là-bas, ça pourrait m'arranger. Il se retourne et me fixe, il n'y a que moi qui est dehors, ça ne peut être personne d'autre. Je secoue la tête, écrase mon teh et me lève. Je lui lance un regard "tu es pitoyable" et rentre dans la chambre.

Il est temps que je dorme mais avant il faut que je prenne de la glace pour mon cou. Il commence déjà à bleuir, tout gonflé. Je descend les escaliers faisant le moins de bruit possible. J'ai pas envie de parler à qui que ce soit. Malheureusement je souffle un peu trop fort et les gars se retournent tous. Giulia ou comment attirer l'attention de tout le monde. Tarik est le premier à se retourner. Je change vite de direction. Il est assit tout seul sur un canapé, écarté des autres, perdu dans ses pensées, malheur à toi.

Je passe jusqu'à la cuisine sans rien dire. Je cherche dans le congèle un poche et en trouve une derrière des steaks. Je prends un chiffon et l'enroule autour. Je m'assois derrière le comptoir, c'est-à-dire du côté cuisine et non salon/salle à mangé. La glace me fait du bien dans un premier temps, puis les larmes dévalent petit à petit mes joues. Il faut que j'évacue cette scène, toujours sans faire de bruit. Sauf que mes reniflements se font entendre jusqu'au salon.

Tarik - J'y vais.
Samy - Je pense que t'en as fait assez pour ce soir gros. Laisses-là tranquille. Nabil.

J'entend quelqu'un qui se lève d'un canapé et venir me voir. Nabil arrive dans la cuisine, il me cherche puis vient s'accroupir face à moi, me prenant dans ses bras. Il me berce pendant plusieurs minutes en silence, mes larmes coulant toujours.

Moi - (chuchotant) Je veux rentrer Nabil...
Nabil - (il caresse mes cheveux) Bientôt bella, promis.
Moi - La vie, même pas je veux le voir.
Nabil - Je sais. (après un moment) Il regrette tu sais bella.
Moi - J'en ai rien à foutre, c'est un enfoiré.

Je grimace. J'ai l'impression que les mains de Tarik sont toujours sur mon cou à le serrer comme un malade, alors qu'elles le sont plus depuis une demie-heure au moins. Il me tient ma glace et je prend mon cou entre mes mains, grimaçant encore. J'ai toujours mal à ma tête et ma tempe se remet à saigner. Je vascille, voyant floue.

Nabil

Moi - Giulia ? Oh Giulia ! (je la secoue) GIULIA ?
Giulia - J'ai mal...
Moi - Giulia ça va ? Eh ! T'es là ? Restes avec moi ! Giulia putain !

Je la secoue, mais elle me répond pas, fermant petit à petit ses yeux. Je la soulève dans mes bras, putain je vais le défoncer Tarik. Même pas il l'a touche maintenant.

Moi - GIULIA !

Je la secoue, la stimule sans réponse. Samy se lève du canapé, alerté par mes cris. Il accourt vers moi, apeuré.

Samy - Nabil pourquoi tu gueules wsh ! Qu'est-ce qui y'a ?
Moi - (je l'ignore) Giulia ! Oh réveilles toi putain d'ta race !

Je me dirige au salon, il faut que je l'amène à l'hôpital en vitesse.

Samy - (il regarde Giulia) Tu lui as fait quoi putain !
Moi - (sec) C'est pas de ma faute bordel ! Giulia !

Samy panique. Moi aussi, la petite dans mes bras, évanouie, le sang coulant sur mon t-shirt blanc. Je lance un regard noir à Tarik qui se lève pour venir vers moi. Je le dégage directement, tout est de sa faute, tout. J'espère que quand on reviendra il se mettra à genoux devant Giulia pour s'excuser sinon il va avoir à faire à moi. Plus jamais tu touches une meuf d'une telle façon frère. J'veux bien t'aimer mais faut pas pousser.

Samy ouvre la porte d'entrée et on monte dans la voiture, devant les gars sous le porche, inquiets. Samy conduit jusqu'à l'hôpital le plus proche et je reste à l'arrière avec Giulia allongée sur moi. Je déchire un bout de mon t-shirt et fais une compression sur sa blessure. 5 minutes plus tard et de nombreux feux grillés, il se gare en biais devant l'entrée des urgences. Je porte Giulia de nouveau et on se dirige vers l'accueil. Un brancardier passant là par hasard, l'installe sur le brancard qu'il poussait et elle est prise devant tout le monde, pendant qu'on attend sur nos chaises, comme deux paumés.
La vie quand on rentre... Hm...
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Qlf ✌🏼️🔥

Sang Noir (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant