Les larmes du Phoenix d'argent

By DunyaYang

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(Ceci est un crossover mêlant le monde d'Eldarya et l'histoire originale de mon OC Denara. J'y fait apparaîtr... More

Remerciements aux dessinateurs
Listes des personnages
Intro
Prologue
Partie 1: Chapitre 1 - Une vraie Absynthes!
Partie 1: Chapitre 2 - Memories
Partie 1: Chapitre 3 - Seule?
Partie 1: Chapitre 4 - Le lien
Partie 1: Chapitre 5 - Naissance
Partie 1: Chapitre 6 - Energie magique
Partie 1: Chapitre 7 - Le sondeur d'esprit
Partie 1: Chapitre 8 - Une nuit sans détour
Partie 1: Chapitre 9 - La réunion du Conseil
Partie 1: Chapitre 11 - Départ précipité
Partie 1: Chapitre 12 - Perturbations
Partie 1: Chapitre 13 - Inyë
Partie 1: Chapitre 14 - Teyra
Partie 1: Chapitre 15 - Jeux dangereux?
Partie 1: Chapitre 16 - En route vers les Terres Bleues
Partie 1 - Chapitre 17 : Le cercle de champignons
Petit message rapide "La transparence est de mise"
Partie 1 - Chapitre 18: La barrière qui nous sépare
Partie 1: Chapitre 19 - Lianaë
Partie 1: Chapitre 20
Partie 1: Chapitre 21

Partie 1 : Chapitre 10 - Rencontre en pleine nuit

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By DunyaYang



 Le soleil était couché et je sentais l'air s'infiltrer par la fenêtre, faisant voleter mes cheveux sur leur passage. J'inspirais la plus grande bouffée d'oxygène que je puisse et l'expirais aussitôt.

J'étais soulagée. Il faisait nuit et personne n'était venu me chercher pour subir un interrogatoire du Conseil. J'imaginai que Miiko avait été persuasive et que tout s'était déroulé pour le mieux. Je me doutais bien que la kitsune ne me portait pas dans son cœur, mais au moins je savais qu'elle n'abandonnait pas ses gardiens. Ezarel non plus ne m'aurait pas abandonné. Du moins je l'espérais.

Je m'allongeais sur mon lit, à côté d'Aiolia qui dormait paisiblement. Il me faisait beaucoup rire. Il était comme les félins de mon monde, il ne faisait que dormir et jouer. Cela me rassurait un peu de voir qu'il y avait des choses communes, d'un monde à l'autre. La Terre me manquait de moins en moins. Sans doute parce que rien ne m'y rattachait vraiment. Il ne me restait que mon père. Un père qui n'en avait rien à faire de moi. Du moins c'était l'impression que j'avais eu durant mes dernières années au lycée. Je n'avais pas de réels amis, et je n'avais plus de petit copain. J'aurais sans doute dû prendre mon arrivée ici comme un nouveau départ. Au lieu de ça, je me lamentais et me disais que je voulais retourner chez moi, alors qu'au fond de moi je n'en avais plus rien à faire maintenant. Et puis je savais que je ne pourrai pas retourner dans le monde des terriens. Ezarel me l'avait bien fait comprendre.

Je roulai sur le côté et observai Aiolia. Il avait bien grandit depuis son arrivé dans ma vie. Je ne savais pas grand-chose sur lui mais une chose était sûr, je ne l'abandonnerai pas d'aussitôt. C'était comme s'il faisait partie de moi. Je ne comprenais pas vraiment cette sensation mais nous étions liés d'une façon ou d'une autre. Je le sentais au fond de mon être. C'était peut-être une conséquence de la manière de se nourrir. Un lien se tissait peut-être entre celui qui le nourrissait de son maana et lui.

Je ne savais pas pourquoi mais cette pensée me troublait. Je me disais qu'aux vues du peu de fois durant lesquelles Aiolia s'était revigoré grâce à mon maana, il devait sans doute le faire avec d'autres. Ça me rendait jalouse d'une certaine manière. Aiolia était mon fa...mon Aiolia. Il était bien plus qu'un familier pour moi. D'ailleurs il ne faisait pas toutes ces choses étranges qu'un familier normal faisait. Je parle bien évidemment du fait de voler les vêtements des autres pour me les rapporter. Il n'avait pas besoin que je le nourrisse constamment et n'était pas tout le temps sale et plein de terre. Il était différent et ça ne me posait aucun problème. Mais pour le coup je devais investiguer. Quitte à le suivre pour savoir qui est la personne qui se permettait de le nourrir. Aiolia qui se nourrissait du maana de quelqu'un d'autre c'était complètement fou !

— Alors tu es comme ça Aiolia ! dis-je tout haut.

Aiolia ouvrit les yeux un moment pour m'observer, bailla puis se rendormis aussitôt.

Je baillais à mon tour. Cette journée m'avait épuisée. J'étais tellement effrayé par l'idée d'être convoquée par le Conseil que mon cerveau n'avait trouvé aucun repos. Moi aussi j'avais besoin d'un petit somme.

*

*              *

Tandis que je cherchais le sommeil, trois coups se firent entendre. Pensant que c'était le fruit de mon imagination, je tentais à nouveau d'embrasser les bras de Morphée. Mais c'était sans compter sur le tapage qui se fit ouïr. On frappait à ma porte et la personne qui se trouvait derrière celle-ci s'impatientait.

Je m'avançai lentement en direction du son, hésitante. Et si la réunion avait été plus longue que prévu ? Cela signifiait que je n'étais pas à l'abri. Et si c'était le Conseil qui venait me chercher ? Allait-il m'obliger à les suivre ? Allait-il m'enfermer pour le reste de ma vie ? Allais-je croupir dans une cellule miteuse ?

A présent devant la porte, je posai lentement ma main sur la poignée. Le bruit devenait assourdissant et mon cœur qui battait à une vitesse phénoménale n'arrangeait rien à cette situation.

— Denara je vous ordonne d'ouvrir cette porte !

Ces paroles suffirent à me donner l'envie de battre en retraite. Je retirai ma main et m'éloignai de la porte. Je marchai à reculons, tentant de mettre le plus de distance entre l'objet de ma terreur et moi. Je reculai encore et encore jusqu'à percuter le mur.

Les bruits ne cessèrent pas, mon rythme cardiaque accélérait davantage et je sentais mon corps bouillonné.

Je devais me calmer mais comment ? Je respirais difficilement et cherchant un point d'ancrage dans toute la pièce, mon regard se posa sur Aiolia qui était debout sur ses quatre pattes. Il me fixait de ses yeux dorés mais ne semblait pas effrayé.

Tandis que je cherchai à déchiffrer ce que son regard me disait, la porte s'ouvrit à la volée.

Je me mis à rire quand je vis qui se trouvait sur le seuil de ma porte. J'étais hystérique.

— Tu es complètement fou ! J'ai eu vraiment peur ! m'écriai-je mi joyeuse mi énervée.

— Si je ne peux même plus faire peur à mes sous-fifres ! me répondit Ezarel un petit sourire taquin sur le visage.

Il alla s'asseoir sur mon lit et se mit à caresser Aiolia qui lui grimpait sur les cuisses.

— Non mais ça va aller de nous traiter de sous-fifres ! riai-je. Si tu continus ainsi, il n'y aura plus personne pour t'aider au labo. J'ai bien failli faire une crise cardiaque !

Je m'assis à ses côtés sur ses mots.

— C'était le but.

Je lui pinçai la main pour lui montrer mon mécontentement.

— Aïe ! Tu es folle ou tu le fais exprès.

— Comme ça on est quitte ! lui dis-je.

Je lui fis un sourire malicieux pour le provoquer. Il plongea son regard dans le mien et bizarrement il ne semblait pas outrer par ma défiance. L'espace d'un instant je me sentais vraiment proche de lui. La tension était palpable et j'avais vraiment chaud. La température de mon corps augmentait mais ce n'était pas le maana qui grouillait en moi qui en était à l'origine cette fois. Nos visages s'étaient approchés dangereusement mais il ne se passa rien. Sans que je ne comprenne pourquoi, Ezarel se retira, puis il se releva en me disant qu'il avait des choses à faire. Je savais que c'était une excuse, Eza voulait juste se dérober alors je ne cherchais pas à comprendre la raison de son comportement

Alors qu'il s'apprêtait à sortir, je l'interpellais. Il semblait un peu mal à l'aise mais je poursuivis.

— Ezarel le Conseil a abandonné ?

— Oui on a remporté la première manche. Le Conseiller Sirul s'est opposé à ses congénères.

— Le Conseiller Sirul ? Celui qui n'arrêtait pas de me fixer à la cantine le soir de son arrivée ?

Tandis que je m'avançais Ezarel reculait, jusqu'à ce qu'il touche la porte. Il ne semblait pas vouloir que je l'approche.

— C'est bien lui. D'ailleurs il souhaiterait te parler. Il...

— Il veut me parler ? Pourquoi ? Il va me passer un savon pour l'autre soir ?

— Il te dira ce qu'il faut savoir. Il semble...bon tu sauras tous ce soir. Rejoins-le au jardin de la musique à neuf heures.

Il se retira avant que je ne puisse lui répondre quoi que ce soit.

Vraisemblablement j'avais un entretien avec le conseiller Sirul et Ezarel ne me serait pas d'une grande aide.

Pour quelle raison le conseiller aurait-il envie de me voir ? A coup sûr il allait me faire payer pour ce que je lui avais fait. Mais alors pourquoi me défendrait-il devant les siens ?

L'envie de dormir m'était passée. Je jetai un œil à l'horloge et me rendis compte du fait que la fameuse rencontre avec Sirul n'aurait pas lieu avant quelques heures. Je pris l'une de mes capes et sorti de ma chambre. J'avais envie de me balader et Aiolia avait décidé de m'accompagner. Nous sortîmes de l'enceinte de la Citadelle pour nous rendre à la plage.

*

*               *

Je l'attendais depuis un moment maintenant. Le jardin de la musique était désert et un ciel sans étoile s'élevait au-dessus de ma tête. Je n'étais pas vraiment rassuré mais la clarté de la lune m'offrait sa protection. Il faisait un froid de canard à l'extérieur. Je regrettais de ne pas m'être plus couverte. Nous étions à la mi-saison mais j'avais l'impression d'être en plein hiver tant je manquai de chaleur. Après tout lorsque l'automne aurait fait son œuvre, l'hiver pointerait le bout de son nez. Les saisons ne s'enchaînaient peut-être pas à la même vitesse que sur Terre à Eldarya. Après tout Kero m'avait dit un jour que le temps ne s'écoulait pas de la même manière ici et sur Terre. A Eldarya une année représentait trois mois sur la planète bleue, ce qui correspondait à... Pendant un moment je me perdis dans mes réflexions. Cela faisait plus de treize mois que j'étais coincée à Eldarya, donc j'avais disparu de la surface de la Terre depuis un peu plus de trois mois. Je me demandais si quelqu'un avait remarqué mon absence. Si c'était le cas, mon père avait sans doute été mis au courant. Il devait donc me chercher. En tout cas, je l'espérai. Malgré notre éloignement, je me disais qu'un père ne pouvait pas faire une croix sur sa fille et l'oublier du jour au lendemain. Bien qu'il ne soit pas mon père biologique, nous avions vécus ensemble pendant dix-huit ans. On ne pouvait pas effacer ce lien de la sorte.

En y réfléchissant bien, ça aurait été le cas si je n'avais pas déchiffré la formule de cette pseudo potion de «brouilleur de présence » quelques mois plus tôt. « Mnémosyne. Que cette jeune femme n'ait jamais existé... ». Je me souvenais encore de ma mésaventure comme si c'était hier. J'avais tenté de fuir mais ne sachant où aller, j'avais fini par abandonner au bout de quelques heures de marche dans la forêt.

— Et bien ! On peut dire qu'ils n'ont pas été tendres avec vous.

Je me retournais, cherchant du regard l'origine de cette voix. Mon regard se posa sur un elfe à la chevelure blanche. Se pouvait-il qu'il ait entendu mon monologue ?

— Conseiller Sirul ! On ne vous a jamais appris à vous mêler de vos affaires. Vous m'espionnez ?

— Loin de moi cette idée. J'ai tout de même compris que la garde d'Eel avait usé de malices pour effacer votre existence de la mémoire des terriens.

— Cela vous plait-il de savoir cela ? lui dis-je fortement irritée.

— Je m'excuse si je parais trop intrusif.

— Intrusif c'est le mot parfait !

— On pourra dire que nous sommes quittes.

Il semblait s'imaginer que j'avais cherché à pénétrer son esprit volontairement. Je décidai donc d'en jouer. Il serait peut-être refroidis de retenter l'expérience.

— Vous saviez que si j'avais perçu votre présence, j'aurais été capable de dévoiler vos plus sombres secrets, menti-je.

J'espérai être assez crédible.

— Des secrets nous en avons tous. Mais je sais que ceux-ci ne vous seront pas révélés. Vous ne semblez pas contrôler vos pouvoirs. J'ai vu la manière dont votre visage s'est décomposé quand vous avez pu toucher l'un de mes souvenirs. Ce n'était pas le visage d'une personne qui sait ce qu'elle fait.

Il m'avait percé à jour. En même temps, mentir n'était pas mon fort.

— Si vous avez fini, on pourrait peut-être passer au sujet de notre rencontre ? Pourquoi avez-vous tenu à me voir ? Ezarel m'a dit que vous vous étiez opposé à la décision de vos pairs. Pourquoi ?

— Suivez-moi, me dit-il d'une voix douce. Il sera plus facile d'en parler assis.

Je le suivis jusqu'au cerisier centenaire. Là-bas nous nous assîmes sur un banc. Je n'avais qu'une envie qu'il m'explique pourquoi il avait décidé de me voir.

— Donc...j'avoue ne pas savoir par où commencer.

— Allez droit au but. Je suis toute ouïe.

— D'accord, je me lance.

Je lui jetai un regard lourd de sens. Celui-ci disait « Allez dépêche, je n'ai pas toute la nuit. ». Il ne tarda pas.

— Je pense qu'avec le temps vous avez compris que vos parents n'étaient pas vos vrais parents n'est-ce pas ?

— Bien évidemment. J'avais déjà quelques doutes quand je vivais sur terre et le fait de vivre ici à Eldarya a renforcé cette idée d'adoption.

— Du coup, vous savez que vos parents sont des Faeries ?

— Oui.

Je me demandais où il voulait en venir mais j'attendais qu'il atteigne son but.

— Et bien, je dois vous avouer connaitre vos parents. Et vous par la même occasion.

J'étais un peu surprise et l'interrogeais du regard.

— Vous n'étiez qu'un bébé mais il n'y a aucun doute là-dessus. Vous êtes bien la fille d'Adema et Raios.

Adema. Raios. Mes parents ?

— Vous voulez dire que vous connaissez vraiment ma famille. Personnellement ?

— Oui. Ils ont été comme une famille pour moi.

— Menez-moi à eux. Présentez-les mois ! J'ai besoin de savoir. J'ai besoin de comprendre, m'excitais-je la larme à l'œil.

Cette chose que j'avais attendue depuis si longtemps, Sirul me la servait sur un plateau d'argent. Je n'y pensais pas souvent mais quand cette idée me traversait l'esprit je ne pouvais cesser de me demander pourquoi mes parents m'avaient abandonné. Qui étaient-ils ? Etaient-ils de bonnes personnes ? Leur ressemblais-je ? Qu'étais-je ? D'où provenais-je ?

Sirul ne m'avait pas encore répondu que je le questionnais déjà.

— Conseiller Sirul ? Dites-moi ? Je viens d'où ? Mes parents vivent où ? Vous comprenez J'ai besoin de savoir

— Je le comprend oui. Je peux répondre à certaines de tes interrogations mais pour le reste tu devras attendre de pouvoir les poser à tes parents. Je peux t'en apprendre davantage sur tes origines mais je ne pourrais répondre à leur place concernant le fait qu'ils t'aient envoyé sur Terre par exemple. Bien que je puisse en imaginer les raisons.

— Vous saurez me dire où les trouver ?

— Oui. Avant tout tu dois savoir que nous provenons tous deux de la Cité des Lumière, aussi connue sous le nom de Cité du Soleil et de la Lune ou de Cité cachée.

— La cité construite par les elfes lunaires et les phœnix à la chute de Moonae et Solaria?

— C'est bien de cette cité dont je parle. Au fur et à mesure une bonne partie des survivants de Athil Faror et Numë nous on rejoint. Les chefs ont donc permis aux sirènes, aux elfes bleus, aux faelin, aux faunes et aux centaures de trouver protection dans la cité. Il y'avait parmi nous les phœnix, des personnes qui avait déjà beaucoup de mal à se mêler aux elfes lunaires et qui ont éprouvés beaucoup de difficultés à accueillir toutes ces faeries. Ils ont toujours défendu la pureté de leur race et évitaient les mélanges. Mais à force de cohabiter dans cette cité cachée, un phœnix a fini par tomber sous le charme d'une elfe lunaire. Et...

— Je suis une hybride ? Je suis la fille de ce phœnix et de cette elfe, c'est ça?

— Oui il s'agissait de Raïos et Adema. Un sacré mélange si tu veux mon avis, me dit-il en esquissant un sourire.

J'étais vraiment contente d'en apprendre un peu sur mes origines. Sirul m'avait prouvé que je pouvais avoir confiance en lui. D'abord, il s'était opposé aux autres conseillers, ensuite il semblait connaitre ma famille. Si je ne pouvais avoir confiance en cette personne qui considérait mes parents comme sa famille en qui pouvais-je avoir confiance ?

— Vous savez où je peux les trouver ? J'ai pu comprendre que la cité des Lumières avait été détruite.

— Et bien aux dernières nouvelles ils s'étaient établis au sud, non loin de Brelissa. Assez éloigné de la civilisation sans pour autant s'en défaire.

Quoi qu'il en soit, Miiko a décidé de t'éloigner de la cité d'Eel car le Conseil ne reculera devant rien pour t'avoir. Ça sera l'occasion de retrouver tes parents.

— Quelque chose me chiffonne. Pourquoi le Conseil cherche-t-il à m'arrêter ? Je ne suis pas dangereuse. Je n'ai rien fait de mal.

— Justement, Miiko va t'expliquez tout ça en détail. Elle nous attend dans la salle du cristal.

*

*            *

Nous traversâmes le hall. Au même moment trois conseillers s'avançaient en direction de la sortie du quartier général. Alors que nous nous dirigions vers le couloir des gardes, je sentis une grosse masse m'attraper au flanc et me pousser avec violence. Je tombais lourdement sur les escaliers. Je n'eus le temps de voir ce qu'il se passait que je sentis une main m'attraper par la peau du coup et me relever brusquement. J'essayais de relever la tête pour savoir à qui appartenait cette main. J'essayais de me débattre mais celle-ci me tenait fermement

Puis j'entendis une voie qui criait « Sirul ne bougez pas ! »

Il répondit à la voix masculine qui l'avait stoppé.

— Que pensez-vous faire ? Relâchez-là tout de suite !

— Nous n'avons pas d'ordre à recevoir de la part d'un traitre. Denara rejoindra le Palais du Conseil ce soir et ce n'est pas discutable. Ne nous obligez pas à vous faire du mal.

A ce moment-là, j'entendis une voix s'insinuer dans mon esprit.

 « A mon signal, tu t'arrangeras pour que le conseiller Loras te libère. Utilise tes pouvoirs s'il le faut.»

 « Vous savez que je ne contrôle rien» pensais-je.

 « Avec un peu de chance il te libérera de lui-même et tu n'auras pas à tenter l'expérience. »

— Mesurez vos propos Zelen. Vous feriez mieux de ne pas me pousser à commettre l'irréparable.

J'entendis la femme grogner.

Le temps d'un instant, je sentis le sol vibrer sous mes pieds, Sirul me donna son feu vert. Je sentis la poigne de Loras se desserrer et je profitais de l'occasion pour le pousser avec mon épaule avec force. Nous tombâmes tous deux car il ne m'avait pas tout à fait lâché. Je lui donnais un coup de coude pour finir de me libérer. Sa tête alla se cogner contre la rambarde de marbre. Cela allait sans doute l'arrêter pour quelques minutes. Il tenta de se relever mais il semblait souffrant. Je ne pouvais m'empêcher de rire intérieurement.

 « Et c'est ce qu'on appelle un membre du conseil ! »

Je me relevais courbaturée. Alors que je redressais la tête, je vis des morceaux de roche en suspension dans les airs. Sirul faisait face à Zelen et au troisième conseiller. Le sol sous leurs pieds était morcelé. Sirul en était à l'origine. Il ne leur envoyait pas les projectiles mais semblait prêt à en découdre.

— Abandonnés pendant qu'il en est encore temps !

J'observais la scène. Zelen s'avançais dans ça direction à pas lents. Sa tête paraissait en mouvement, elle se balançait de gauche à droite, comme un cobra pouvait le faire.

Je ne compris pas pourquoi mais je couru à ses côtés. S'ils devaient s'attaquer à lui, ils s'attaqueraient à moi, pensais-je. Peut-être avais-je conscience qu'il était le seul lien avec ma famille jusque-là.

La question était de savoir comment ? Je n'avais aucune arme sur moi et mes capacités magiques étaient médiocres.

 « Concentre-toi sur ton maana » ouïe-je. « Observe cette magie qui parcours nos corps et l'atmosphère et approprie-la toi. »

 « C'est plus facile à dire qu'à faire. »

Loras, le cervidé avait rejoint ces pairs et était très en colère. Il avait dégainé une dague.

Pour le coup, j'avais bien envie de lui mettre un coup sur la tête. Je les observais et tentais de me concentrer sur le maana. Je sentais ces particules crépiter dans mon corps. Ensuite, je tentais d'atteindre le maana dans celui des autres.

 « Le maana se trouve dans toute chose. Tu ne peux pas le manquer. »

Alors que je me focalisais sur la substance, je vis tout autour de moi des particules d'un bleu qui ne m'était pas étranger. C'était le bleu du maana. Au niveau du sol, je voyais une masse plus consistante.

Je me concentrais sur ces perles de maana et poursuivais en direction de nos assaillants. Leur maana était plus concentré que celui de la terre ou de l'air et il entourait leur propriétaire d'une aura qui prenait une couleur différente en fonction des personnes. Celle de Zelen était violette, celle de Loras était verdâtre et celle de l'elfe qui les accompagnait était bleutée.

 « Maintenant que tu as visualisé le maana, tu dois t'en emparer. Tu dois être capable de le toucher, de le manipuler.»

 « Comment suis-je censé faire ça ? »

 « Le maana est extension pour les elfes lunaires. Imagine-le comme un corps solide. »

C'était étrange de converser de la sorte mais en cinq minutes, il m'avait appris bien plus que je ne l'avais fait au cours des dernières semaines. Il venait de m'apprendre à visualiser le maana et avec un peu de chance j'arriverais à le manipuler.

Je fini par réussir à le toucher. Du moins c'est l'impression que j'eus. Alors que je me concentrais sur Loras, Zelen s'élança sur Sirul. Celui-ci contra son attaque. Je vis des morceaux de pierre s'élevé dans les airs et voler en direction de la dragonne. Mais celle-ci s'élança avec une agilité certaine et les esquiva comme si ce n'était que de vulgaires mouches. Tandis que l'elfe se lançait dans le combat face à Sirul, le cervidé, lui, se préparait à m'attaquer.

Moi j'étais prête sans être prête. Je n'étais pas sûre de réussir mon coup mais je n'avais pas d'autres choix.

Je croisais son regard et celui-ci me signifiais qu'il allait m'étriper. Ni une, ni deux il me fonça dessus comme un taureau l'aurait fait avec un toréador. Je mimais un mouvement des mains, en essayant de manipuler le maana. Une petite étincelle de maanas apparu mais rien ne se passa. Le conseiller me percuta de plein fouet et je fus propulser contre une colonne. Je me relevais en me frottant l'omoplate. S'il voulait jouer à ça, il allait être servi car je n'allais pas me laisser faire sans agir. Je n'avais aucune arme mais je devais être maligne, quitte à utiliser des coups bas. Je m'avançais vers lui, prête à charger. Et une chose était sûre, lui non plus ne se gênerait pas.

Il brandit sa dague, comme pour me dissuader de faire le moindre geste mais cela me donnait encore plus de raison de le remettre à sa place. Si j'y arrivais bien sûr.

— Avez-vous oublié que j'étais un phœnix ? Ce n'est pas votre vulgaire petite arme qui va me faire peur, le provoquais-je.

— Tu ne verras aucun problème à ce que je te fasse goûter ma lame dans ce cas. Je n'aurais pas à m'en vouloir de t'avoir blessé, ricana-t-il.

— Approchez donc pour voir! Je montrais une certaine assurance mais en réalité il n'en était rien.

Il s'approcha jusqu'à me faire face. Il déposa le dos de la lame sur ma joue. Et moi je le regardais droit dans les yeux. Je ne baisserais pas les yeux jusqu'à ce que je vois la douleur dans son regard. Et celle-là il allait la sentir, j'en étais persuadé.

— Vous savez que vous ne pourrez rien faire. La petite Denara va nous suivre gentiment au palais du Conseil et elle va apprendre à se taire.

Alors que je m'apprêtais à faire preuve de la plus grande malice que je puisse, j'entendais les gardiens qui avaient investi le hall. Les bruits du combat avait dû les alerter. Par contre, je me demandais pourquoi personne ne réagissait.

— Je ne crois pas non !

Je lui donnais un coup de pied dans les parties, ce qui le fit se tordre de douleur. Je donnais un coup sur sa main pour le faire lâcher l'arme. Une fois désarmé, je m'emparais de la lame et la pointais vers lui.

— Je pense que vous allez regagner le palais du Conseil sans moi !

J'eu à peine le temps de terminer ma phrase que j'entendis, une voix masculine crier.

— Loras ! Selen ! Zerion ! Que se passe-t-il ici ?

Au lieu de me retourner en direction de la voix, je cherchais le conseiller Sirul du regard. Il était debout. D'un mouvement de main, il relâcha la dragonne et l'elfe, qui étaient pratiquement accroché au mur.

Je fini par me retourner en direction du chef du Conseil. Il semblait en colère. Mes nouveaux ennemis allèrent le rejoindre. En me détournant d'eux, je croisais le regard d'Ezarel qui semblait étouffer un rire. A ses côté, je pouvais voir Miiko, Nevra et Valkyon. Alors que je m'attardais sur eux, une main se posa sur mon épaule.

— Tu vas bien Denara ? Pas trop de dégâts ?

— Je dois avoir quelques hématomes mais dans l'ensemble, je vais très bien. Et vous conseiller Sirul ?

— Appelle-moi Sirul. Je pense bien qu'entre le Conseil et moi c'est terminé.

    Le conseiller Keyan posait un regard accusateur sur lui.

— Je suis désolée.

— Ne sois pas désolée. C'est moi qui le suis d'avoir fait partie de cette mascarade.

Nous rejoignîmes Miiko et les autres chefs de garde. La kitsune ordonna au Conseil de quitter les lieux. Elle n'était pas leur supérieure mais elle était le chef de la garde d'Eel et selon elle, personne ne poserait la main sur ses gardiens tant qu'elle serait vivante, sans en payer le prix. Je lui étais fortement reconnaissante d'agir de cette façon pour moi. Je me rendais compte que j'étais considérée comme une membre à part entière de la garde.

Etrangement, je ne pouvais m'empêcher de me me demander pourquoi elle était prête à encourir la colère du Conseil. Je me demandais ce qui la motivait. Je n'étais surement pas l'unique raison de cette opposition.

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