A notre retour au quartier général, nous fûmes directement enjoints à retrouver Miiko dans la salle du Cristal. Chrome partit s'habiller en quatrième vitesse, tandis que moi je me rendais auprès de la kitsune.
En arrivant je la découvris très agitée, elle faisait les cent pas dans l'immense salle. Elle semblait préoccupée et au bord de la crise de nerfs.
— Miiko ?
— Te voilà !
Elle jeta un coup d'œil autour d'elle et me demanda où se trouvait Chrome. Elle avait vraisemblablement besoin de nous deux.
C'était bien le cas, mais elle voulait surtout savoir si j'allais bien. Apparemment les deux gardes qui s'occupaient de la surveillance des portes la nuit, lui avait fait savoir que le loup et moi-même étions sortis hors de l'enceinte de la cité. Elle s'était inquiétée pour moi. Je ne la savais pas aussi soucieuse de ma personne.
Elle me demanda comment j'avais fait pour survivre face à Chrome. Je ne voulais lui mentir mais le fis tout de même. Je lui expliquai tout ce qu'il s'était passé, en modifiant quelques passages. Je ne lui disais ni la raison de notre escapade, ni même la véritable manière dont je m'étais sauvée. Je lui contais de quelle manière j'avais escaladé la roche, et ô combien cela fût difficile. J'éprouvais des remords à lui mentir ainsi. Et puis je ne comprenais pas spécialement mes propres agissements concernant la dissimulation de mon pouvoir. J'avais conscience du fait que j'aurais tout à y gagner à comprendre qui j'étais vraiment, mais je ne pouvais le faire. J'éprouvais une certaine réticence à cause de toutes ces choses entendues. Peut-être que toutes ces voix qui s'infiltraient dans mon esprits m'empêchaient inconsciemment de parler de ma nouvelle nature, dont je ne connaissais rien en passant.
Lorsque Chrome nous rejoignit, il fût sermonné par l'Etincelante. Evidemment, je m'évertuais à prendre sa défense, et lui évitait de parler de la raison de notre sortie.
Au bout du compte, Miiko cessa de le blâmer car elle comprenait que s'il s'était rappelé que la lune serait pleine ce jour-là, il n'aurait pas accepté que je l'accompagne.
Après ce bref aparté, Miiko nous donna la seconde raison de notre présence. Avec l'arrivée des chefs des citadelles d'Eldarya, il y'avait de nombreuses tâches à réaliser. La nôtre consisterait à nettoyer et réaménager la grande salle de réunions, exclusivement réservée aux rencontres du Conseil, lorsqu'elles avaient lieu à Eel. Elle nous indiqua son emplacement et nous invita à y aller lorsque trois Fairy firent une entrée bruyante dans la salle.
Tandis que je m'engouffrais dans le passage sous le grand Cristal, Chrome partit chercher du matériel pour mener à bien notre tâche. Le petit passage menait à une énorme porte qui donnait sur un escalier en colimaçon. Je descendis les marches et finis par arriver dans un immense couloir. Au fond de celui-ci se dressait une énorme porte ronde qui ressemblait à celle d'un coffre-fort. Elle semblait en or, et des pierres précieuses y étaient incrustées. Miiko nous avait fait savoir que la salle de réunion était derrière une porte qui se trouverait à notre gauche. Donc cette magnifique porte n'était pas ce que je cherchais. Je me demandais bien ce que pouvait bien renfermer cette beauté, sans doute les fonds de la garde.
Après ce bref moment d'égarement, je cherchais du regard la porte que l'on m'avait indiquée. Une fois la cible verrouillée, je décidai de ne pas m'attarder davantage et de commencer la mission. Je découvris une salle dans laquelle les meubles étaient protégés par des draps blancs. Certains pans de murs étaient également recouverts par d'immenses étoffes blanches. La poussière s'était accumulée, ce qui me chatouillait le nez et me donnait envie d'éternuer. Je me demandais depuis combien de temps elle n'avait plus servit.
Lorsque Chrome revint les bras chargés de torchons balais et autres potions nettoyantes, nous entreprîmes de débarrasser la salle de tous les draps.
— Queen tu pourrais t'entraîner pendant notre grand nettoyage.
— Tu t'imagines que je vais créer un tourbillon avec mes ailes et nous débarrasser de toute cette poussière ? lui riais-je au nez.
— En fait, j'allais te proposer de voler là-haut pour décrocher les draps, mais ton idée est vraiment cool, s'excita-t-il.
— Heu...bon, je suis d'accord pour les décrocher, lui répondis-je en désignant les voilages. Mais je ne tenterais pas de créer un ouragan avec mes ailes.
Après un moment de concentration qui me sembla durer une éternité, mes ailes apparurent, et je le regrettais presque aussitôt. Je n'avais pas pensé au sang qui les maculait à chaque fois. Chrome ne s'en soucia pas plus que ça. Il ouvrit une fiole contenant une potion nettoyante. Il versa le liquide contenu dans ce récipient sur mes ailes. La mixture enveloppa mes ailes et en l'espace d'un instant celles-ci étaient toute propre. Chrome se félicita d'avoir pris cette initiative.
— Et maintenant tu attends quoi ? Bats des ailes.
— C'est évident que je vole tous les jours, alors je sais comment faire !
— Ces ailes font partie de toi, donc c'est comme tes bras et tes jambes, tu dois juste te dire que tu vas voler et ça devrait fonctionner. Imagine que tu bats des ailes.
Ce qu'il disait était logique en fait. Je m'imaginai donc mes ailes en train de battre. Ce qu'elles firent légèrement pour mon plus grand plaisir.
— Ce n'est pas avec ça que tu vas réussir à voler.
Je le regardais du coin de l'œil, roulais des épaules et retentais l'exercice. Mes ailes se mirent à battre plus fort. J'étais vraiment fière de moi pour le coup. Je fini par pousser sur mes jambes pour m'élever dans les airs, mais je m'écrasais sur le carrelage représentant une parfaite mosaïque florale. Je me relevais en me frottant les genoux et retentais la manœuvre. Je fini par voler jusqu'à la grosse table et me posai sur le long linceul couleur de neige qui la recouvrait. Au bout de ma quatrième tentative je fini par y arriver et à atteindre le haut plafond.
Pendant que Chrome s'occupait de découvrir les meubles, j'essayais de détacher les lourds draps qui pendaient dans le vide. Dès que le premier mur fût découvert, je fus surprise par la vue qu'il offrait en redescendant au sol. Nous étions sous terre et pourtant il y avait de longues portes vitrées qui donnaient sur l'extérieur. J'entrouvris l'une des portes fenêtres et me glissai dehors. La salle donnait sur une terrasse face à laquelle l'immensité de l'océan Eldaryen s'étendait à perte de vue. La salle avait été creusée sur le flanc nord-est de la grande falaise. Ceci me sembla tellement fantastique que je restais bouche-bée devant tant de beauté! C'était la première fois que je me voyais réellement voler dans le ciel. Ce devait être libérateur. Je montai sur la rambarde et m'élançai dans les airs.
J'entendis Chrome crier mon surnom mais ne fit pas demi-tour. Je volais comme un oiseau et je me sentais libre. Je tentais ensuite une descente vers la mer et y plongeai mes mains. L'eau avait été réchauffée par le soleil ce qui ne me donna pas envie de les retirer. Mais je ne pouvais faire autrement. Je devais terminer ma mission. Je remontai vers la falaise et me précipitai dans la salle, en ratant mon atterrissage, ce qui fit rire Chrome.
Nous reprîmes le travail presque aussitôt. Le dernier drap pendant au plafond s'écroulait sur le sol quand Miiko fit son entrée. Elle ne me remarqua pas car je m'étais accroché à deux colonnes de marbres à sa gauche. J'évitais de battre des ailes et poussais sur celle-ci contre les deux piliers, les jambes pendant dans le vide et les bras sur la bouche pour m'éviter de gémir. C'était un exercice musclé.
— Miiko ! s'écria Chrome, tout aussi étonné que moi.
— Ça avance bien à ce que je vois.
— Oui, on doit dépoussiérer tout ça et faire luire ces vitraux et on aura terminé.
— Où est Denara ? le questionna la kitsune qui jetait des regards dans toutes les directions.
— Heu...heu...elle a été cherché des potions en plus, nous ne savions pas qu'il y'avait des fenêtres ici, hésitant.
— Je ne l'ai pas vu passer, c'est bizarre.
— Tu étais sans doute trop occupée à réfléchir, se défendit-il.
— Sans doute...quoi qu'il en soit, je suis là pour vous rappeler d'aller chercher les rideaux et les bannières. Demandez-les auprès d'Ykhar.
Chrome acquiesça. La kitsune se retourna et sortit de la salle. Tandis que le loup poussait un soupir, je tombais lourdement sur le sol.
— Par l'Oracle ! J'ai cru que j'allais faire une crise cardiaque ! Tu ne voudrais pas raconter à tout le monde que tu as des pouvoirs maintenant ?
— Pas tout de suite, lui répondis-je en regardant mes égratignures disparaitre.
— Pourquoi tu attends ? C'est complètement débile.
— Ne me demande pas pourquoi, je ne le sais pas moi-même. Au fond de moi, j'ai juste l'impression que je devrais garder ça pour moi.
Chrome n'avait pas réponse à ma remarque, aussi il ramassa les draps pour les rapporter auprès d'une lessiveuse et alla chercher les rideaux et les bannières. Je commençais donc l'astiquage des meubles, bien que cela ne soit pas nécessaire puisque les potions agissaient seules. Le loup revint avec ce qu'il nous fallait et me les tendit pour que je les accroche.
Au bout d'une demi-heure, tout était propre; le sol et les vitres étaient étincelants, les rideaux couleur crème étaient accrochés, et les bannières étaient alignées sur les murs. La salle, maintenant débarrassée de tout ce qui gâchait sa beauté, ressemblait vraiment à l'image d'une salle de réunion fantaisiste. Une immense table ronde, taillée dans un bois sombre, était placée au centre de la pièce et une vingtaine de chaises, faites du même bois, étaient agencés tout autour. Des arbres et des fleurs étaient sculptés sur le dos des chaises. Le plafond en coupole, désormais propre, nous dévoilait une fresque représentant la cartographie d'Eldarya. De nombreuses colonnes entouraient la salle, qui était de forme sphérique. Et les bannières représentant chaque citadelle recouvraient les murs. La première était une bannière vert foncé sur laquelle était représentée une rose dorée épineuse. La seconde bannière était blanche. Sur celle-ci était représentée une épée d'argent autour de laquelle s'enroulait du lierre. La troisième représentait une épée autour de laquelle gravitaient les éléments eau, feu, terre et air sur un fond noir. La quatrième bannière était celle d'Eel ; l'Oracle sur un fond couleur maana. La cinquième bannière était de couleur bleu nuit. Elle représentait le soleil, la lune et les étoiles. La sixième bannière me faisait penser à la Garde Obsidienne, elle était rouge et sur celle-ci on pouvait voir deux haches s'entrecroiser. La dernière bannière était argentée. On pouvait y voir un bouclier divisé en quatre sections. L'une d'elle représentait une fiole de laquelle sortait une fumée verdâtre, dans la seconde on trouvait une épée, dans la troisième section se trouvait des étoiles luisantes et dans la dernière un grimoire.
— Queen on y va ?
Tout était en place ! Je me disais qu'une aussi belle salle devrait leur servir plus souvent, plutôt que de prendre la poussière. Cette architecture, qui semblait elfique, était exceptionnelle!
Je rejoignis Chrome hors de la salle et nous retournâmes voir Miiko. Notamment pour savoir s'il fallait réaliser un rapport pour notre travail, ce à quoi elle répondit par l'affirmative. Cela n'avait pas beaucoup de sens pour moi, mais puisqu'il fallait le faire nous allâmes remplir nos formulaires.
*
* *
Des délégations venues des six autres citadelles d'Eldarya et les membres du Conseil magiques arrivèrent le lendemain, à des moments différents de la journée. C'était la folie dans la cité ! A chaque nouvelle arrivée, les gens se bousculaient afin de pouvoir voir les membres du Conseil et les représentants des différentes gardes d'Eldarya. Moi, j'avais décidé d'observer tout cela depuis ma chambre, puisqu'elle donnait directement sur la cité.
Les premiers à arriver furent les dix membres du Conseil. Parmi eux se trouvait des elfes, un brownie cervidé, une louve, une femme ressemblant à une sirène, un homme félidé, un faune et une femme partiellement recouverte d'écailles et possédant une queue. Ils furent accueillis par les Etincelants et presque tous les habitants de la cité les acclamèrent.
Arrivèrent ensuite les chefs de garde de Brelissa et Osina, ils étaient aux nombres de sept. Parmi eux se trouvait trois elfes et quatre brownies. A leur suite, deux hommes vêtus de grosses fourrures firent leur entrée. Ce devait être les chefs de garde de Galil. Par contre, je ne voyais pas quelle pouvait être leur race. Mais quelqu'un m'en informerait sans doute bien assez tôt. Les gardiens de Montem, Castellum et Akaan, arrivèrent peu après le coucher de soleil. Leurs cités étaient particulièrement loin d'Eel. La possibilité de trouver quelques obstacles sur le chemin était grande. Se trouvaient parmi eux, des brownies, quelques elfes, une vampire, un centaure, une sirène, une espèce de nymphe et un nain. Je trouvais cela assez étrange que tous les chefs se réunissent. Qui plus est, ils avaient décidé de faire leur réunion à Eel. N'y avait-il pas un palais du Conseil ou un autre lieu grandiose où se rencontrer ?
Peu après huit heures, je me rendis à la cantine pour manger. Là, certains chefs étaient en train de prendre leur repas avec des gardiens d'Eel. Valkyon étaient assis à une table avec les deux gardiens de Galil ainsi que deux autres Obsidiennes. Keroshane et Leiftan tenaient compagnie à deux elfes, l'un provenait de Brelissa, l'autre était membre du Conseil. A leur table se trouvait également la vampire d'Akaan. Karenn m'avait plus ou moins briefé concernant tout ce monde. Néanmoins, je ne me souvenais pas de leurs noms.
Je m'installais à une table après avoir été cherché de quoi manger et boire auprès de Karuto. Celui-ci proposait ce soir des lasagnes de courgettes et des tagliatelles aux champignons et à la sauce blanche.
Depuis que j'avais mis les pieds dans la pièce, j'avais la désagréable sensation d'être observée. Alors que je m'apprêtais à déguster mon repas, je sentis une main se poser sur mon épaule. Je me retournais pour découvrir Ezarel, accompagné par trois personnes. Il leur proposa de s'asseoir à ma table et me suggéra de l'accompagner chercher les plats de nos invités.
Nous nous dirigeâmes donc vers la cuisine ouverte de Karuto. Sur le chemin, je sentais encore cette pression sur moi, j'eu donc l'idée de me retourner pour voir qui s'évertuait à me rendre aussi mal à l'aise. Je balayais la pièce du regard et fini par croiser celui du conseiller assis à côté de Kero. Je me retournais tout de suite, gênée par la situation. Vraisemblablement il était à la source de ce trouble. Je rejoignis au plus vite Ezarel qui me tendit deux assiettes.
— Evite de te donner en spectacle. Fais attention à ce que tu fais et ce que tu dis devant Aman.
— Hey ! Il ne fallait pas t'asseoir à ma table alors si tu as si peur que je te fasse honte.
— Tu es en partie humaine donc tu seras une petite distraction.
— Une distraction ? Non mais sérieux...
— Cesse de t'énerver ! Ton aura devient très forte quand tu fais ça. Et puis elle est assez étrange...Si tu ne souhaites pas qu'on sache pour tes pouvoirs, évite tes éclats émotionnels habituels, me recommanda-t-il.
Il récupéra deux autres assiettes et nous rejoignîmes les trois chefs. Ezarel fit les présentations. Hormis Aman, il y avait Sīrjān, la sirène de Castellum et Elbeth, le chef Etincellant de Montem. Pendant notre dîner, les trois chefs des cités de l'ouest ne cessèrent de me questionner. Aman était le plus entreprenant. Il souhaitait savoir pleins de choses me concernant ; mon arrivée à Eldarya, ma famille, la Terre, mes dons,...Evidement, je ne répondais qu'à ce à quoi je voulais bien répondre. Tout se passait parfaitement bien, malgré le fait que le membre du Conseil ne cessait de me fixer. J'avais l'impression qu'il tentait de lire en moi, de pénétrer mon âme...c'était assez troublant.
Voyant que moi aussi, je me mettais à regarder l'elfe, Elbeth me demanda si tout allait bien. Ce à quoi je répondis positivement. Ezarel, lui, me souffla de cesser de fixer ce membre haut-placé car c'était impoli.
— Quel type de pouvoir a-t-il ? lui demandai-je.
Aman me répondit avant que l'elfe ne puisse me répondre.
— Il manipule l'esprit à ce qu'on dit. Il rentre dans la tête des gens pour en savoir plus sur eux.
Me voyant décontenancée face à sa révélation. Il comprit tout de suite la raison de ma question.
— Il essaie de sonder ton esprit en ce moment n'est-ce pas ?
— J'en ai l'impression...
— Ne t'en fait pas il fait ça avec toutes les nouvelles têtes qu'il voit, me fit savoir Sīrjān.
— Je suis censée le laisser faire ? les interrogeai-je.
— Si tu connais un moyen pour le contrer, je veux bien ton secret, s'esclaffa Aman.
Une douleur se fit soudain sentir dans ma tête et ma vue fut brouillée par des espèces de flashs, qui me faisait penser à ceux des appareils photos. Malgré moi je me cramponnai au bras d'Ezarel, qui se trouvait à ma droite. Je baissai la tête tant j'étais étourdie par ces lumières.
— Dena lâche-moi, me souffla l'elfe.
Je relevai la tête et cherchai à faire face au sondeur d'esprit. J'étais en colère ! Il n'avait pas à violer mon intimité, et ce même s'il était membre du Conseil. Je ne compris pas vraiment ce qu'il se passa ensuite mais je plongeais mon regard dans le sien et je le vis en pleine dispute avec une femme. La même que j'avais vue lors de ma transformation.
« Je n'avais pas d'autre choix ! »
« Par ta faute, nombreux des nôtres sont morts ! La cité est détruite ! Ma fille...ma fille... »
Je fus extirpée de cette situation aussitôt que je l'avais vu. L'homme, assis sur sa chaise, eu un mouvement de recul, il semblait choqué. A mes côtés, personne ne savait ce qu'il venait de m'arriver.
— Dena, tu n'es pas très douée, me fit savoir Ezarel en désignant mes yeux.
Je me relevai d'un bond, terrifiée, et me mis à courir hors de la pièce. Je fuyais aveuglément dans le QG et me retrouvais sans m'en rendre compte dans la salle de douche des filles. J'entrepris de me rincer le visage pour reprendre contenance. Face à celui-ci, je vis une Denara dont les yeux avaient viré au gris fantomatique, presque blanc, et dont les cheveux avaient pris la même teinte. Je respirais difficilement.
Avais-je pénétré l'esprit de cet elfe ? Pourtant j'avais tout simplement espéré qu'il ne réussisse pas à voir ce que cachait mon âme. Ce qui semblait être un mécanisme de défense s'était transformé en contre-attaque. J'allais de surprise en surprise. Je me trouvais de plus en plus étrange.