Jenny
Les heures s'écoulaient d'une lenteur tout bonnement interminable pour moi. Assise sur ma chaise plus qu'inconfortable, les jambes qui faisaient des mouvements de stresse incontrôlables.
Je passais mon temps à me lever, m'asseoir, faire les cent pas comme un lion en cage. Je remarquais l'inquiétude dans le regard de Donna, même si elle ne prononçait pas un seul mot. Je m'asseyais aux côtés de celle qui depuis mon enfance, s'était comportée avec moi comme une deuxième maman.
- Ça va Donna ?
- Je fais aller ma grande... C'est long non ?
- C'est normal pour un premier.
- Mais toi...
- Moi je suis l'exception qui confirme la règle ! Je suis certaine que tout va bien...
Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase, que les doubles portes s'ouvrirent en même temps. Un William souriant et fier fit son apparition. Sa fierté le rendait encore plus beau qu'en temps normal. Il s'avançait vers nous, j'attendais avec impatiente d'entendre la bonne nouvelle.
- Tout c'est bien passé. C'est une petite fille magnifique !!
- Comment va Mel ?
- Elle va très bien, un peu fatiguée. Donne et Jenny elle veut vous voir.
- Maintenant ?
- Oui.
Connaissant le prototype prénommé Mélanie, il valait mieux s'exécuter et vite. Nous suivions Will jusqu'à la chambre de Mel et nous entrâmes avec une émotion plus que palpable.
En entrant je vis une Mélanie un peu pâle, rien d'anormal quand on vient de vivre l'intense expérience de l'accouchement. Quand elle nous vit entrer, elle nous fit un magnifique sourire. Elle tenait dans ses bras une petite chose, emmitouflée dans une couverture rose layette.
J'avançais un peu tremblotante jusqu'au lit. Je découvrais une minuscule poupée de trois kilos au teint doré. Donna qui m'accompagnait dans cette magnifique découverte, était submergée par l'émotion.
Mélanie nous regardait avec fierté. Elle tourna son sublime bébé vers moi pour me laisser découvrir son visage.
- Ma chérie je te présente Jenny ta marraine... Jenny je te présente ta filleule Addyson, Jenny Bradley.
La gorge serrait par l'émotion et les yeux mouillaient de larmes de joie, je restais là à contempler cette petite princesse. Après avoir connu la joie de devenir mère, je découvrais le bonheur et la responsabilité d'être marraine.
Pendant quelques secondes j'essayais d'imaginer ce que tante Lise avait pu ressentir à ma naissance. Avait-elle pleuré ? Qu'avait-elle ressenti en me serrant dans ses bras la première fois ?
Mélanie me tendit cette petite princesse paisiblement endormie. Elle était aussi légère qu'une plume. Elle avait le teint doré, des traits fins et un nez minuscule. Toute cette assurance que j'avais construite pour me protéger s'effritait peu à peu, me laissant sans la moindre armure.
- Bienvenue petite Addyson... Je suis peut-être pas la meilleure personne sur cette terre, mais je te promets que je serai toujours là pour toi...