Chapitre 36

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Marleen avait passé une bonne partie de l'après-midi auprès de son fils, comment aurais-je pu lui en vouloir ? Moi j'avais attendu cette même partie d'après-midi sur cette même chaise en avalant des dizaines de cafés. Elle sorti les yeux rougis en me serrant dans ses bras. Elle me confia être épuisée et désireuse de rentrer chez elle, afin de prendre une douche et se reposer. Avant de partir elle m'adressa un sourire amical. J'entrais enfin dans la chambre. Tyler était là endormi ou inconscient, personne ne pouvait se prononcer à ce stade. Je m'asseyais sur le fauteuil à côté du lit et pris sa main entre les miennes. Mes yeux remplirent de larmes, le voir dans cet état me révoltais littéralement. Il ne méritait pas ça, nous ne le méritions pas ! La simple idée de le perdre m'étais insupportable, j'étais complètement impuissante vue la situation et ne contrôlais pas la suite des évènements. Je caressais sa main, embrassais chacun de ses doigts et attendais patiemment, espérant intérieurement qu'il se réveille rapidement. Malheureusement les heures qui suivirent semblaient figer dans le temps. Les minutes s'écoulaient comme des heures interminables, elle finirent par avoir raison de moi. Mes paupières étaient lourdes, je clignais des yeux pour lutter conter le sommeil alors que le soleil déclinait à son tour. Morphée l'emporta sur moi et je finis par sombrer dans ses bras. Je n'entendis pas la porte s'ouvrir, ce n'était qu'au moment ou une main se posa sur moi me faisant sursauter que je réalisa que quelqu'un était là.

- Pardonnez moi mademoiselle, je ne voulais pas vous effrayez.
- Ce n'est rien répondis je en émergeant difficilement.
- Je suis Laurine l'infirmière de nuit. Je viens de prendre mon service et c'est moi qui m'occuperai de votre ami ce soir.
- Oh... D'accord... Je m'appelle Jenny je suis sa fiancée.
- Enchantée, je peux vous proposez un plateau repas ? Il commence à ce faire tard.
- Non merci, je n'ai pas faim. Mais je n'ai peut-être pas le droit de rester ?
- Tout va bien, ne vous inquiétez pas. Vous pouvez rester sans problème.
- Merci beaucoup.
- Avec plaisir, si vous avez besoin de quoique ce soit appuyez sur le bouton rouge.
- Ok. Merci encore.

      Elle sorti de la chambre en me souriant. Je me redressais dans mon fauteuil et observer Tyler. Il semblait si paisible endormi dans ce lit. Seuls tous ces tuyaux et câbles me ramenaient à la réalité. Je caressais ses cheveux et son visage, espérant un réveil imminent. Douce rêverie me diriez-vous. La nuit avait étendu son voile noir sur la ville, les éclairages urbains avaient remplacer la lumière du jour. L'air s'était rafraichi, étant parti à toute vitesse je n'avais pas de tenue très chaude. La porte s'ouvrit à nouveau laissant pénétrer dans la chambre les lumière du couloir. Laurine entra doucement et chuchota presque.

       - Je vous ai réveillé ?
       - Non, je ne dormais pas. 
       - Je sais que vous n'avez pas faim. Mais je vous ai apporté un potage. Et une couverture, l'air s'est nettement rafraichi.
        - Merci, c'est vrai qu'il commence à faire frais. Pour le potage...
       - Vous devez mangé un peu et ce n'est que de l'eau aromatisée aux légumes. La nourriture de l'hôpital n'est pas réputée pour sa gastronomie c'est bien connu.
      - C'est sur, merci encore vous êtes tellement gentille avec moi.
      - Je suis aussi là pour ça. Je vous laisses essayer de dormir un peu et buvez ce potage pour me faire plaisir. Si vous ne le faites pas moi, faites le pour lui.

      Elle me montra Tyler du doigt et sorti toujours ce magnifique sourire profondément sincère. Cette jeune femme était remplie de gentillesse et d'empathie, devenu tellement rare chez l'être humain. Je bus la moitié du potage et me réinstalla au creux du fauteuil, remontant mes jambes contre ma poitrine, comme un foetus dans le ventre de sa mère. Je me recouvris de l'épaisse couverture que Laurine avait eu la prévenance de m'apporter. Le voile de la veuve noire qu'était la nuit tomba plus lourdement sur moi, m'emportant avec elle. Ma nuit était rythmée par les sonneries des machines. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces bruits me rassuraient, car tant que ces sonneries se faisaient entendre Tyler était vivant. Je ne pouvais être nulle part ailleurs qu'à ses côtés. Même si nous n'étions que fiancés, nous nous devions d'être là l'un pour l'autre pour le meilleur comme pour le pire. De toute évidence le ciel avait décidé de mettre notre amour à l'épreuve en commençant par le pire. Il n'avait pas prit en considération mon obstination et la force de mon amour pour lui. 

Pas sans toi ( Partie 1) EN RÉÉCRITURE  #wattys2017Kde žijí příběhy. Začni objevovat