Aure Pourpre [Terminé]

By MargauxQuenehen

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-Terminé-En réécriture- A 17 ans, Aure est appelée à devenir une brillante reine. Jeune épicurienne amoureus... More

Prologue [Réécrit]
Chapitre 1-Discussion- [Réécrit]
Chapitre 2-Dissimulation- [Réécrit]
Chapitre 3-Réaction- [Réécrit]
Chapitre 4-Passion- [Réécrit]
Chapitre 5-Accommodation- [Ajouté]
Chapitre 6-Proposition [Ajouté]
Chapitre 7-Préméditation- [Ajouté]
Chapitre 8-Poison- [Réécrit]
Chapitre 9-Discrétion-
Chapitre 10-Union-
Chapitre 11-Révélation-
Chapitre 12-Annulation-
Chapitre 13 -Investigation-
Chapitre 14 -Evasion-
Chapitre 15 -Réflexions-
Chapitre 16-Libération-
Chapitre 17 -Trahison-
Chapitre 18 -Arrestation-
Chapitre 20 -Accession-
Chapitre 21 -Supplications-
Chapitre 22 -Explications-
Chapitre 23-Mission-
Chapitre 24 -Intrusion-
Chapitre 25 -Décision-
Chapitre 26 -Pardon-
Epilogue
Remerciements
Réécriture

Chapitre 19 -Extrême Onction-

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By MargauxQuenehen

Ulrich sentit une vive douleur assaillir brusquement sa joue gauche. Dans le même temps, un rouge, qui n'avait strictement rien à voir avec la gifle qu'il venait de recevoir, lui monta aux joues.
Sa sœur avait osé le frapper, lui, Ulrich de Wayton devant ses propres soldats.

Ces derniers étaient restés bouche bée devant l'acte de la princesse. Néanmoins, ils vaquèrent vite à leurs occupations devant le regard haineux que leur lança le futur souverain.

Ce dernier reporta par ailleurs très vite son attention sur Aure qui contemplait ses pieds et semblait d'ores et déjà regretter son geste.

La haine s'empara alors une fois de plus de son âme et le rouge qui semblait avoir élu domicile sur ses joues changea de propriétaire, passant de la honte à la fureur.

Ulrich empoigna alors sa sœur par le cou, rapprochant leurs deux visages, ses lèvres touchant presque l'oreille gauche de la jeune femme.

-N'ose jamais réitérer un tel acte, la menaça-t-il en détachant bien chaque mot afin de leur donner un impact plus important. La seule chose qui me retienne de te punir est le respect infini que j'éprouve pour notre mère. Cependant, il ne pourrait retenir mes coups une fois prochaine. Ai-je été suffisamment clair ?

Aure ne pouvait émettre aucun son, la furieuse poigne de son frère lui écrasant la trachée. Elle se contenta de hocher la tête. Alors que l'air commençait à lui manquer, Ulrich relâcha la pression et partit, sans même un regard vers son père ou sa sœur, en claquant violemment la porte de l'église derrière lui.

En premier lieu, elle ne réalisa pas ce qui venait de se produire, puis la vérité la terrassa : son frère venait de la menacer.

Ces quelques mots lui donnèrent comme un violent coup dans l'estomac et bien que son frère ne soit plus la pour la restreindre, sa respiration ne se fit pas plus aisément.

Elle savait déjà, même si elle ne voulait pas se l'admettre, qu'Ulrich était foncièrement mauvais.

Aujourd'hui, elle avait une preuve irréfutable de sa malfaisance et de sa profonde indifférence envers sa famille.

Quelques heures plus tard, tout Wayton s'était rassemblé dans la grande chapelle du château, ouverte exceptionnellement pour que tous les habitants viennent rendre un dernier hommage à leur souverain.

Même si ses décisions ne faisaient pas l'unanimité, il avait ramené la prospérité et l'unité dans ce royaume autrefois divisé. Par conséquent, par respect pour son âme, seules les personnes indisposées ne participaient pas à la cérémonie d'adieu.

Elle eut lieu tôt dans l'après-midi. Le prêtre de Wayton vint faire la messe et lut quelques passages du nouveau testament.

Ce fut ensuite à Ulrich de venir faire un discours en l'honneur de son père.
En tant que nouveau souverain, il était de son devoir de mettre en évidence la vaillance et la suprématie de son prédécesseur. On l'appela et attendit quelques minutes qu'il émerge de la foule. Personne ne se présenta.

Aure, qui était au premier rang, fixait la foule dense du regard, qui passait distraitement sur chaque visage dans l'espoir d'apercevoir celui de son frère.

Le prête se tourna instinctivement vers elle, ne sachant que faire. La jeune femme voulut alors s'adresser à Guillaume pour savoir ce qu'il convenait de faire dans un tel moment. Mais elle eut beau le chercher également des yeux, elle ne put le trouver. Elle s'enquit alors de son état à l'un des gardes qui lui appris que le roi l'avait renvoyé après avoir eut connaissance de sa liaison avec Louise et qu'il était dès lors dans un état proche de la dépression.

Elle fut touchée de l'apprendre, Guillaume était un homme bon et un merveilleux conseiller.
Aure demanda finalement au soldat de faire mander son frère. Ce dernier traversa alors l'assemblée au pas de course en se dirigea vers le château.

Le silence qui s'était installé depuis la remarque de l'absence du futur roi fut alors ponctué de murmures et de suppositions sur le souverain.

Aure, mal à l'aise, tout comme le prêtre et le reste des employés du château, fixait distraitement ses mains et attendait impatiemment le retour de son frère pour faire oublier ce moment de honte pour la famille royale.
Il devait dormir ou être malade, il ne pouvait en effet avoir délibérément manquer ce discours en l'hommage de son défunt père.

Pourtant, tout au fond d'elle, Aure savait qu'il ne viendrait pas, pas par indisposition mais par défi et provocation.

Le garde revint, toujours au pas de course et désespérément seul. Il parvint jusqu'à la princesse et lui murmura à l'oreille :

-Le prince dort, il exige de n'être dérangé sous aucun prétexte.

-Mais lui as-tu dit que c'était l'enterrement de son père et qu'il était attendu pour faire un discours en son honneur ? lui demanda Aure, tout en restant très polie malgré la rage qui l'assaillait à cet instant.

-Bien entendu, mais son altesse m'a répondu que "les morts pouvaient attendre, contrairement à son sommeil".

C'était effectivement de la provocation et d'un irrespect profond.
Aure eut la brusque envie de se rendre dans la chambre de son frère et de le sortir du lit à coup de sermons.
Néanmoins, la princesse se rappela instantanément les menaces que son frère lui avait énoncées le matin-même et la peur eut tôt fait d'étouffer l'indignement.

Au lieu de cela, elle prit une profonde inspiration et se dirigea aux côtés du curé. Elle allait prendre la place de son frère, par respect pour son père et pour le salut de son âme. Il méritait de reposer en paix, même si ses derniers actes ne pouvaient que révolter la jeune femme. L'amour était plus fort que la haine.

Le silence se fit de nouveau dans l'assemblée et tous les regards se tournèrent avec curiosité et intérêt vers elle.

-Mon père m'a un jour dit "Si la vie n'est qu'un passage, sur ce passage au moins, semons des fleurs." Et il a passé son existence à essayer de mettre ce principe en pratique. Sur l'instant, je n'ai pas compris sa signification, mais aujourd'hui, je commence à saisir les valeurs qu'il a souhaité me transmettre.
La vie est précieuse et ne tient qu'à un fil. Hier encore, mon père respirait comme chaque jour depuis cinquante ans. C'est une unité fragile et qui doit être protégée et appréciée à sa juste valeur. Elle est trop courte pour être faite de regrets de chose que nous n'avons pas eu le courage de tenter, de haine et pour nous replier sur nous même à la moindre difficulté.
Oui, s'il y a quelque chose que j'ai appris de mon père c'est bien à apprécier la vie, ce cadeau précieux qu'il m'a donné et à surmonter les obstacles qui se présentent à moi, comme il l'a fait tout au long de sa vie.
Son amour pour la vie n'avait d'égal que celui qu'il éprouvait pour son royaume.
Mon père a écopé de la lourde tâche qu'est d'être souverain de cette merveilleuse patrie qu'est Wayton. Je pense être en droit de dire qu'il a su défendre sa patrie avec vaillance et honneur et ce, au péril de sa vie.
C'est pourquoi, je me trouve aujourd'hui devant vous pour honorer la mémoire d'un roi, d'un père et d'un mari que la mort nous a certes enlevé trop tôt mais qui a su trouver en lui le plus vaillant des guerriers et le meilleurs des hommes comme allié. "

Aure avait fait ce discours avec son cœur, comme plongée dans un autre monde, contemplant vitraux et croix. Elle avait laissé les mots lui échapper sans qu'elle ne songe à les retenir ne serait-ce qu'un instant. Et ils avaient su toucher chaque âme avec précision et justesse jusqu'au fond de son être. Ce fut comme magique. A cet instant la princesse brillait de sagesse et de présence malgré son jeune âge. Elle avait su communiquer cette peine qui la tiraillait mais également ce profond sentiment d'admiration envers cet homme qui avait gouverné le pays durant des décennies.
Car, au fond d'elles, les personnes présentes étaient intimement convaincues de ce que venait d'avancer la princesse. Tout doute et ressentiment avait disparu au profit d'une tristesse et d'une mélancolie telle que la plupart ne pouvait retenir ses larmes et les laissaient aller lentement, tels deux navires près à s'échouer sur le sol froid du plancher de l'église.

Aure releva la tête après la fin de son discours et vit l'effet qu'il avait eu sur l'assemblée. Tous pleuraient et semblaient collés à ses lèvres, buvant ses paroles avec délectation et attendant sa prochaine déclaration.

-Puisses-tu reposer en paix, murmura-t-elle.

-Puisses-tu reposer en paix, répéta alors l'assemblée, comme un écho, mais avec force et foi.

La princesse regarda ces mots simples se former sur toutes les lèvres et en fut profondément touchée.
Chaque visage semblait empreint à une profonde tristesse et ce fut comme si cette phrase avait pu les libérer de ce sentiment destructeur.
Toutefois, un visage attira son attention. Il n'avait pas esquissé un mouvement, ni de ses lèvres, ni du reste de son corps.
Lorsqu'elle le regarda de nouveau, elle vit que non seulement il n'avait pas prononcé la formule coutume, mais qu'aucune tristesse n'émanait de sa personne.
Au contraire, ce fut presque comme si ce petit être laid et embonpoint était heureux de la situation, voire même amusé.

Aure continua de le fixer quelques secondes et l'homme croisa son regard. Un sourire mauvais se dessina alors sur son visage gras.

La jeune femme fut tirée de ses pensées par les cornemuses qui commencèrent a jouer, signal que le corps allait être emmener pour être enseveli.

Le prêtre se tourna alors vers Aure et lui demanda :

-Ou souhaitez-vous que le corps soit enterré ?

-Sous le vieux chêne, répondit-elle alors, sans une once d'hésitation.

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