Late Night Talking

By WrittingFirefly

390K 16.3K 15.5K

Elle cherchait un endroit en marge de cette soirée où elle ne voulait pas venir. Lui voulait juste souffler e... More

Avant Propos
Tome I • Chapitre 1
Tome I • Chapitre 2
Tome I • Chapitre 3
Tome I • Chapitre 4
Tome I • Chapitre 5
Tome I • Chapitre 6
Tome I • Chapitre 7
Tome I • Chapitre 8
Tome I • Chapitre 9
Tome I • Chapitre 10
Tome I • Chapitre 11
Tome I • Chapitre 12
Tome I • Chapitre 13
Tome I • Chapitre 14
Tome I • Chapitre 15
Tome I • Chapitre 16
Tome I • Chapitre 17
Tome I • Chapitre 18
Tome I • Chapitre 19
Tome I • Chapitre 20
Tome I • Chapitre 21
Tome I • Chapitre 22
Tome I • Chapitre 23
Tome I • Chapitre 24
Tome I • Chapitre 25
Tome I • Chapitre 26
Tome I • Chapitre 27
Tome I • Chapitre 28
Tome I • Chapitre 29
Tome I • Chapitre 30
Tome I • Chapitre 31
Tome I • Chapitre 32
Tome I • Chapitre 33
Tome I • Chapitre 34
Tome I • Chapitre 35
Tome I • Chapitre 36
Tome I • Chapitre 37
Tome I • Chapitre 38
Tome I • Chapitre 39
Tome I • Chapitre 40
Tome I • Chapitre 41
Tome I • Chapitre 42
Tome I • Chapitre 43
Tome I • Chapitre 44
Tome I • Chapitre 45
Tome I • Chapitre 46
Tome I • Chapitre 47
Tome I • Chapitre 48
Tome I • Chapitre 49
Tome I • Chapitre 50
Tome I • Chapitre 51
Tome I • Chapitre 52
Tome I • Chapitre 53
Tome I • Chapitre 54
Tome I • Chapitre 55
Tome I • Chapitre 56
Tome I • Chapitre 57
Tome I • Chapitre 58
Tome I • Chapitre 59
Tome I • Chapitre 60
Tome II • Chapitre 1
Tome II • Chapitre 2
Tome II • Chapitre 3
Tome II • Chapitre 4
Tome II • Chapitre 5
Tome II • Chapitre 6
Tome II • Chapitre 7
Tome II • Chapitre 8
Tome II • Chapitre 9
Tome II • Chapitre 10
Tome II • Chapitre 11
Tome II • Chapitre 12
Tome II • Chapitre 13
Tome II • Chapitre 14
Tome II • Chapitre 15
Tome II • Chapitre 16
Tome II • Chapitre 17
Tome II • Chapitre 18
Tome II • Chapitre 19
Tome II • Chapitre 20
Tome II • Chapitre 21
Tome II • Chapitre 22
Tome II • Chapitre 23
Tome II • Chapitre 24
Tome II • Chapitre 25
Tome II • Chapitre 26
Tome II • Chapitre 27
Tome II • Chapitre 28
Tome II • Chapitre 29
Tome II • Chapitre 30
Tome II • Chapitre 31
Tome II • Chapitre 32
Tome II • Chapitre 33
Tome II • Chapitre 34
Tome II • Chapitre 35
Tome II • Chapitre 36
Tome II • chapitre 37
Tome II • Chapitre 38
Tome II • Chapitre 39
Tome II • Chapitre 40
Tome II • Chapitre 42
Tome II • Chapitre 43
Tome II • Chapitre 44
Tome II • Chapitre 45
Tome II • Chapitre 46
Tome II • Chapitre 47
Tome II • Chapitre 48
Tome II • Chapitre 49
Tome II • Chapitre 50
Tome II • Chapitre 51
Tome II • Chapitre 52
Tome II • Chapitre 53
Tome II • Chapitre 54

Tome II • Chapitre 41

2.6K 145 394
By WrittingFirefly

27 mars 2024 - Monaco

Point de vue d'Amélia Williams

J'ouvre lentement les yeux, quelques rayons de soleil sont parvenus à se faufiler entre les ouvertures des volets éclairant légèrement ma chambre. Lewis est toujours endormi à côté de moi. Je me tourne doucement pour lui faire face.

Son visage est détendu, mes yeux observent chaque détail. Ses grains de beauté, les poils de sa barbe, ses piercings de chaque côté de ses narines. Sa respiration est lente et profonde, je profite de ce moment de calme. D'habitude, Lewis est réveillé bien avant moi et il est souvent plus dans le lit quand je me réveille à mon tour.

Je souris quand les images de la nuit dernière me reviennent en tête. Mes gémissements étouffés par les lèvres du Britannique, sa main autour de mon cou, cette envie pressante que nous avons eue tous les deux de fusionner. Je ne me lasserai jamais de son regard quand je suis à deux doigts de perdre pied. J'espère que nous avons été discrets, je n'ai pas envie d'avoir réveillé Milo qui dormait dans le salon.

Avec mon index, je dessine ses sourcils noirs. Son front se fronce un peu et un petit grognement s'échappe de ses lèvres. J'ai bien conscience de le regarder avec admiration, mais je peux qu'être admirative de sa beauté. Cet homme a tout pour lui. Sa beauté, son caractère, son métier, il excelle dans tout ce qu'il touche et je me sens privilégiée lorsqu'il pose ses mains sur moi.

- Cesse de m'observer pendant que je dors...

- Mais je ne te regarde pas ! Dis-je en rigolant doucement.

- Menteuse, je sens ton souffle sur mon visage depuis bien dix minutes...

Lewis ouvre un œil, me sourit et referme son bras sur moi pour m'attirer contre lui. Nous sommes encore nus sous les draps. Je passe ma jambe par-dessus sa hanche et colle ma poitrine à son torse. Je passe minutieusement mes doigts sur son visage.

- Tu sais si ton invité est déjà réveillé ? Me glisse Lewis en m'embrassant le long de ma mâchoire.

- Je crois l'avoir entendu quitter l'appartement tout à l'heure... Pourquoi ? Il te manque déjà ?

Je ne peux pas m'empêcher de glousser. Lewis ne porte pas vraiment Milo dans son cœur et c'est une chose que je peux comprendre. Hier, là où j'aurais dû mettre le holà, j'ai laissé faire mon ami réunionnais. Milo n'est pas méchant, nous avons toujours eu cette complicité. D'habitude, je suis célibataire quand nous nous voyons et sa drague a deux balles m'a toujours fait sourire.

Mais, je dois avouer que même si c'était plaisant de voir Lewis fulminer devant les petites attentions de Milo, il va falloir que je mette les points sur les i. Je n'ai pas envie que Lewis pense que je me désintéresse de lui, ni même que je suis sensible au charme du réunionnais. Je sais qu'il fait ça parce que Lewis est là et que Milo a toujours pris un malin plaisir à énerver les autres.

J'étouffe un petit rire de surprise quand Lewis me bascule sur lui, le drap glisse et me dénude complètement. Ses mains sur mes hanches me caressent doucement. Sa langue passe sur ses lèvres et ses yeux parcourent mes courbes comme si c'était la première fois qu'il me voyait nue. Je sens mes joues qui commencent à s'enflammer.

Je passe mes doigts sur ses pectoraux, puis autour de ses tétons. Sa peau est parcourue d'un frisson lorsque je descends un peu plus bas, sur la ligne qui sépare en deux ses abdominaux. Je trace les contours des différents tatouages qui passent sous la pulpe de mes doigts.

Ce matin, tout est doux. Il n'y a pas un bruit autour de nous, seulement nos deux respirations. Lewis ne me lâche pas des yeux, ses doigts s'enfoncent dans ma chair quand j'approche d'un endroit un peu trop sensible ou un peu trop chatouilleux.

Lewis se redresse et me maintient contre lui. Sa tête arrive au niveau de ma poitrine. Je frissonne quand il commence à déposer des petits baisers sur mon décolleté. J'entremêle mes doigts dans ses tresses qui ne sont plus maintenus par son élastique. Ma peau blanche contraste avec la sienne. Je chéris la tendresse qui nous accompagne depuis que nous sommes allés nous coucher hier soir.

Nous restons pendant de longues minutes, enlacés, sur mon lit, sans rien dire. Je dépose quelques baisers sur son épaule et respire profondément l'odeur de sa peau. Il a utilisé l'un de mes gels douche hier soir, je reconnais les notes discrètes de noix de coco, mais son odeur à lui reste reconnaissable entre mille.

Lewis interrompt ce moment de calme et me fait basculer contre le matelas. Avec ses mains de part et d'autres de ma tête, il me surplombe. Je caresse ses avant-bras musclés. Un sourire malicieux aux lèvres, il reprend ses baisers en reprenant dans mon cou.

Sa langue s'approche dangereusement de mon nombril, je bouge un peu pour éviter les chatouilles. Ses mains qui étaient au niveau de ma tête, commencent à descendre sur mon buste. Mes épaules, puis ma poitrine pour enfin s'arrêter au niveau de ma taille. Lewis relève ses yeux dans ma direction, comme pour s'assurer que je puis partante pour la suite du programme qu'il a en tête. Je me redresse sur mes avant-bras et laisse ma tête tomber en arrière quand son souffle vient s'écraser sur mon pubis. Je bascule mon bassin vers l'avant pour lui faciliter l'accès.

Mes gémissements se transforment rapidement en cris aigus, je laisse mon corps retomber sur le matelas et attrape l'un des coussins à ma portée pour l'écraser sur mon visage. Plusieurs vagues de chaleurs viennent se diffuser dans mon corps, je suis complètement à la merci de Lewis. Entre ses doigts et sa bouche, je ne sais pas ce qui me procure le plus de plaisir.

Alors que je pensais que Lewis en avait fini avec moi, je sens son corps qui ondule contre le mien. D'une main, il retire le coussin que j'avais sur la tête. Il replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Je passe mes bras autour de sa nuque et mes jambes autour de son bassin. Le rythme de ses va-et-vient s'intensifie rapidement, il se mord la lèvre inférieure sans me lâcher du regard. Sa tête part se nicher dans mon cou pendant qu'il m'assène ses derniers coups de reins.

Son corps retombe sur le mien, je reprends mon souffle en caressant son dos. Sa cage thoracique monte et descend de plus en plus doucement. Lewis se décale un peu et s'allonge sur le côté, toujours contre moi. Sa tête est maintenue par l'une de ses mains, avec l'autre, il parcourt ma peau.

Il tourne sa tête en direction de la porte de ma chambre, le parquet craque. Je tends l'oreille à mon tour. Dans les vieux immeubles, les parquets craquent sans forcément qu'on marche dessus. J'espère que je ne me suis pas trompée tout à l'heure quand il m'a semblé entendre Milo quitter mon appartement. Je me blottis un peu contre le corps encore brulant de Lewis. Une fine pellicule de transpiration s'est formée dans l'effort.

- Tu m'accompagnes sous la douche ? Proposai-je à Lewis avant de me détacher de lui.

Un rapide coup d'œil à mon radio réveil et j'écarquille les yeux. Il est déjà onze heures et demie ! Je me lève et fais le tour du lit pour récupérer de quoi m'habiller après la douche, mais Lewis m'enveloppe avec lui dans le drap. Je ne l'avais même pas entendu se lever. Sa tête posée sur mon épaule, nous avançons comme une seule personne jusqu'à la porte de ma chambre.

Quand mes yeux se posent sur Milo qui est en train de boire son café, appuyé dans l'encadrement de la porte du salon, je ressers un peu plus le drap sur mon corps. Je sens mes joues qui prennent une teinte bien plus rosée que d'habitude. J'étais presque sûre qu'il n'était pas là, sinon j'aurais fait moins de bruit.

Alors que Milo allait ouvrir la bouche pour très certainement, faire une remarque déplacée sur les bruits provenant de ma chambre quelques minutes plus tôt, je le fusille du regard et ouvre la porte de la salle de bain. Sans plus attendre, j'entraine Lewis avec moi et referme la porte. Je me retourne dans ses bras, un sourire amusé est suspendu à ses lèvres.

- Bon bah, finalement, il était là... dis-je en étouffant un rire.

- Et j'ai tout entendu ! Crie Milo en français de l'autre côté de la porte.

- Et il a tout entendu, ajoutai-je pour traduire ce qu'il venait de dire.

Lewis hausse les épaules et dépose un baiser sur mon front avant de laisser tomber le drap qui recouvrait nos deux corps pour aller sous la douche.

- Au moins, il ne doutera plus de ma capacité à savoir m'occuper de toi. Lance-t-il en ouvrant le robinet d'eau chaude.

Je lève les yeux au ciel et vais le rejoindre sous le jet d'eau.

Je rejoins Milo dans le salon après être repassée par ma chambre pour enfiler un jean ample et une chemise oversize que j'ai rentré au niveau de ma taille. Le jeune homme est assis dans le canapé, les pieds en appui sur la table basse et il regarde un reportage animalier à la télé tout en sirotant sa tasse de café.

- Tu as bien dormi ? Demandai-je en prenant place à côté de lui.

- Bercé par les bruits du cadre du lit qui tape contre le mur... Une merveilleuse berceuse !

Je le pousse avec ma main, je sens mes joues qui se teintent d'une couleur plus soutenue. Je pensais, comparé à ce matin, que nous avions été plus discrets hier soir.

- C'est trop difficile de vous retenir en présence d'autres personnes ? Je ne reste que trois jours...

- Pour ma défense, je pensais qu'on n'avait pas fait de bruit hier soir... Je n'ai pas pensé que le lit taperait contre le mur... Mais par contre pour ce matin, je te promets que j'étais persuadée que tu étais parti en vadrouille !

- J'étais bel et bien parti me balader en attendant que vous vous réveilliez, mais à mon retour... Fiouf Amélia ! Quelle voix ! Me taquine Milo en reposant sa tasse sur la table basse.

Je plonge mon visage dans mes mains. Je me sens envahie de honte, ça, c'est déjà produit avec Lando et maintenant, c'est avec Milo. Certains diraient que je n'ai pas à avoir honte de prendre mon pied avec l'homme qui fait battre mon cœur un peu plus fort, mais je ne peux pas m'empêcher d'être gênée. Mes amis ne devraient jamais m'entendre jouir...

Je redresse ma tête et me racle la gorge pour me redonner un peu de contenance. Lewis apparaît dans l'encadrement de la porte à ce moment-là. Toujours dans son jean à pince d'hier, mais son t-shirt a changé. Il est blanc avec un biais en jersey bleu qui dessine les contours des manches et du col. Il a laissé ses tresses tomber de part et d'autres de son visage. Un petit sourire un coin étire sa bouche.

- Je vais y aller...

- Tu ne veux pas manger avec nous ? Demandai-je en me relevant.

- Non, profite de ton ami, je vais rentrer chez moi pour travailler un peu. Mais on se tient au courant pour ce soir ? Il me semble que Lando voulait sortir...

Je suis Lewis dans l'entrée, il récupère ses deux casques de moto et dépose son sac sur son épaule.

- Passe un bon après-midi, mais ne fais pas de bêtises, me chuchote le pilote britannique avant de m'embrasser.

- Tu n'as aucun soucis à te faire...

- Ce n'est pas en toi que je n'ai pas confiance, mais en lui.

Lewis indique Milo, resté dans le salon, d'un coup de tête. Je lève les yeux au ciel et attrape son visage entre mes mains pour plonger mon regard dans le sien.

- Je suis assez grande pour le recadrer quand il va trop loin.

- J'aurais bien aimé voir ça hier...

Je soupire, je sais qu'il a raison. J'ai laissé trop de liberté à Milo hier, mais cette petite rivalité entre eux m'a plus amusé qu'autre chose. J'attire Lewis vers moi, son bras s'enroule autour de ma taille et nos lèvres se retrouvent. Un baiser tendre et encore plein d'envie. Puis j'ouvre la porte d'entrée de mon appartement pour permettre à Lewis de partir. Je le regarde descendre les escaliers, puis quand il se retourne, je lui souris en lui envoyant un baiser et je referme la porte.

- Bon ! Nous voilà enfin seuls ! Tu as une envie particulière pour cette journée en ma compagnie ? M'interroge Milo en me rejoignant dans l'entrée.

- Je te suis les yeux fermés ! On pourrait commencer par aller manger, non ?

- Avant de partir, il faut que tu fasses ton sac. Dedans, tu vas mettre de la crème solaire, un chapeau, des lunettes de soleil, ton maillot de bain, une serviette et de quoi t'attacher les cheveux, sauf si tu le fais maintenant.

- Ça sera tout ?

- Oui ma petite dame ! Allez, on se met en mouvement ! Me dit Milo en frappant dans ses mains.

Sans plus attendre, je m'active dans l'appartement pour regrouper la liste de choses que m'a donnée Milo. Au vu de ce que je mets dans mon grand cabas, j'imagine que nous allons trouver un endroit pour nous baigner. Mais je me souviens qu'hier, l'eau était quand même pas très chaude. Je me demande ce que Milo m'a prévu, mais je sais que je ne serai pas déçue, il me connait malgré tout plutôt bien.

Je retrouve Milo dans la cuisine, il est en train de couper des larges tranches dans la baguette de pain.

- Euh... On ne va pas au restaurant ? Demandai-je en prenant place à côté de lui.

- Ne compte pas sur moi pour te sortir dans les endroits guindés, t'as Lewis pour vivre la vie de château ! Ça sera sandwich et chips comme quand on est sur notre petite île perdue !

Je souris et attrape le couteau pour commencer à beurrer le pain. Les souvenirs me reviennent tout de suite en tête. Quand nous faisions des journées surfs, nous préparions notre repas de midi avant de partir à l'aventure. Puis quand l'un de nous avait faim, on s'arrêtait pour manger, les fesses posées dans le sable, nos planches à côté de nous. C'étaient vraiment des bons moments...

Une fois notre repas prêt et emballé dans du papier d'aluminium, Milo les met dans son sac et nous quittons l'appartement. Le soleil est déjà à son zénith, les températures sont plutôt agréables. Milo, son portable à la main, nous guide dans les rues de la principauté. Je lui demande à plusieurs reprises s'il veut que je le guide là où il souhaite m'emmener, mais il refuse à chaque fois.

Je rigole doucement quand nous arrivons au port de Monaco, je n'habite pas très loin et pourtant le trajet a été bien plus long que d'habitude. Je soupçonne Milo d'avoir tenté de brouiller les pistes jusqu'au bout.

- Tu as volé les clefs du yacht de Lewis ? Il va te tuer ! M'exclamai-je en marchant vers le ponton où un bateau nous attend.

- Très drôle ! Je pense que je n'ai pas besoin de ça pour qu'il ait envie de me tuer...

Je glousse devant sa réponse. Milo récupère mon sac et m'aide à monter à bord d'un bateau d'une taille bien inférieure à celui de Lewis. Deux personnes nous accueille et nous installe à bord, Milo aide à la manœuvre pour qu'on quitte le port. Je m'installe sur la banquette arrière. Mes yeux se posent sur deux bouteilles d'oxygène, mais également une planche de wakeboard. Je trépigne d'impatience, que ça soit de la plongée sous-marine ou du wakeboard, les deux activités me vont parfaitement. Milo n'est pas un grand romantique, je ne le voyais pas organiser un après-midi au spa avec détente et massage.

- Alors ? À quelle sauce tu vas me manger ? Lui demandai-je quand il vient s'asseoir à côté de moi.

Milo regarde la principauté s'éloigner de nous puis tourne son visage vers moi.

- On pourrait faire un peu de plongée ? L'eau a l'air d'être assez claire puis quand les bouteilles seront vides, on pourra finir la journée sur une petite session de wakeboard vu qu'il n'y a pas beaucoup de vague à surfer ici...

J'offre un grand sourire à Milo.

- Tu as vu tout juste pour cet après-midi ! T'as prévu des combinaisons pour la plongée ?

- Bien sûr ! La tienne est dans la cabine, si tu veux bien aller te changer !

Je saute sur mes deux jambes, prends mon maillot de bain dans mon sac et je descends les quelques marches qui mènent à l'intérieur du bateau. À ma gauche se trouve une petite cuisine très sommaire, de l'autre côté, une petite banquette et une petite table font office de salle à manger/salon. Puis, j'ouvre une petite porte qui se trouve en face de moi. Ma combinaison m'attend étendue sur le lit.

Je referme la porte derrière moi et je me déshabille rapidement. Dans un premier temps, j'enfile mon maillot de bain puis j'enfile les jambes de la combinaison comme des collants. Je ne sais pas quelle taille a indiqué Milo, mais la combinaison moule un peu trop mon corps à mon gout. Je n'aurais pas été contre une taille plus grande pour être plus à l'aise. Je noue les bras de la combinaison sur mes hanches et quitte la cabine.

Quand je remonte sur le pont principal, Milo est aussi changé. Je ne manque pas de laisser trainer mes yeux sur son torse musclé. Il faut l'avouer, Milo n'est vraiment pas dégueulasse à regarder. Puis regarder, ce n'est pas tromper... Nous commençons à préparer tout le matériel pendant que le bateau continue de s'éloigner de la côte.

Je vérifie ma bouteille d'oxygène et accroche mon détendeur dessus, puis j'ajoute le gilet stabilisateur. Je vérifie que tout est en état de marche et je dénoue les bras de ma combinaison pour la mettre entièrement. Milo m'aide à faire passer mes épaules puis faire remonter la fermeture éclaire jusqu'en haut. Je tresse rapidement mes cheveux pour pouvoir les mettre dans la capuche de la combinaison. Avec la température de l'eau au mois de mars, il faut se protéger un maximum pour ne pas perdre de chaleur inutilement pendant que nous serons dans l'eau.

Je m'équipe avec les palmes, le masque et le tuba, puis l'une des personnes m'aide à mettre mon gilet qui soutient la bouteille d'oxygène. Une fois prête à aller à l'eau, j'enfile des gants sous le regard amusé de Milo. Nous avons déjà fait de la plongée ensemble, mais ça remonte à quelques années alors avant de se jeter à l'eau, nous révisions les signes qui nous permettront de communiquer une fois immergés.

- T'es prête ? On est bientôt arrivé !

J'hoche la tête frénétiquement. J'ai tellement hâte de me retrouver à l'eau. Je regarde autour de moi quand le bateau ralentit. L'équipage jette l'ancre et nous explique comment trouver les coins intéressants pour notre session. Avant d'enfin nous jeter à l'eau, je procède à une dernière vérification du matériel de Milo pendant qu'il en fait de même avec le mien. Quand on pratique la plongée sous-marine, la sécurité n'est pas à négliger. Alors quitte à perdre quelques minutes, mais au moins, on minimise le risque d'accident.

Je compte jusqu'à trois puis je me laisse basculer en arrière en tenant mon masque sur mes yeux. L'eau froide s'engouffre directement dans ma combinaison pendant que je remonte à la surface en faisant le signe que tout va bien. Milo me rejoint et nous sommes prêts à partir en exploration.

Les rayons du soleil transpercent la surface de l'eau et éclaire les roches environnantes d'une lumière diffuse. L'eau a toujours été mon élément préféré. Que ce soit en nageant, en surfant ou en pratiquant la plongée sous-marine, c'est vraiment là que je me sens le mieux. Je respire lentement et profondément l'oxygène que me procure mon détendeur tout en suivant Milo. Je me suis accrochée à une lanière de son gilet pour ne pas trop me fatiguer. De temps à autre, il vérifie si je suis toujours à portée de main.

Nous croisons des bancs de poissons en tout genre durant notre balade aquatique. J'ai même vu une murène se tasser dans son trou quand je me suis approchée. Nous avons visité plusieurs grottes. À chaque fois, je me suis émerveillée par la beauté du monde sous-marin. Nous avons même trouvé une clairière un peu à l'abri de la houle pour prendre le temps de jouer avec l'apesanteur. Quelques saltos et acrobaties en tout genre plus tard, Milo m'indique qu'il faut qu'on fasse demi-tour pour qu'il puisse avoir assez d'air pour le trajet.

Mes doigts commencent à s'engourdir avec le froid malgré mes tentatives pour me réchauffer alors, je prends la direction de notre expédition. Ça permet à Milo d'économiser son oxygène et moi de tenter de me réchauffer afin de continuer à apprécier cette excursion. Nous repassons par le chemin que nous avons emprunté, je redécouvre avec émerveillement les poissons qui font leur vie comme si nous n'étions pas là pour les observer. Milo tire sur mon gilet pour m'indiquer l'ombre du bateau qui nous attend plus loin.

Lorsque nous faisons surface, je suis littéralement congelée. Je n'arrive plus à bouger mes doigts alors c'est Milo qui me gonfle mon gilet pour que je puisse flotter sans difficulté. Il m'enlève mes palmes et les jette dans le bateau.

- Ça va aller pour monter à bord ? Ou tu vas avoir besoin d'aide ? Me demande-t-il en frictionnant mes doigts avec ses mains.

- Ça devrait aller, mais passe premier au cas où.

Milo acquiesce et s'active au plus vite pour que je ne reste pas trop longtemps dans l'eau. Il enlève à son tour ses palmes et défait son gilet pour le donner à la personne de l'équipage qui nous aide. J'attends le top de Milo puis je défais à mon tour mon gilet pour me délester de son poids et monter rapidement à bord du bateau.

J'attrape la main que me tend mon ami, il saisit mon poignet et me hisse tant bien que mal pour que je puisse poser mon genou sur la surface dur du bateau. Je donne une dernière impulsion et nous nous retrouvons tous les deux par terre. J'éclate de rire devant la situation. Je n'avais jamais eu autant de difficulté pour sortir de l'eau. Je retire ma capuche et défais mes cheveux en me mettant debout. Milo ne m'a pas lâché du regard.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu m'as jamais vu sortir de l'eau ?

- Jamais de cette façon en tout cas !

Milo rigole doucement et se lève à son tour pour défaire ma fermeture éclaire. Son geste est lent et me fait frissonner. J'ai tellement hâte de retirer ma combinaison refroidie par la température de l'eau qui doit avoisiner les dix-neuf degrés comme hier.

- Je meurs de faim ! On mange ? Proposai-je pour faire diversion.

Je fais un rapide aller-retour à l'intérieur du bateau pour récupérer le sac de Milo où se trouvent les sandwichs que nous avons préparés avant de venir. J'en profite pour prendre une serviette de bain et quitter entièrement ma combinaison. Je m'installe au soleil pour me réchauffer.

Tout en croquant dans son sandwich, Milo vient s'installer à côté de moi. Il dirige son visage en direction du soleil et ferme les yeux. Je pose ma tête sur son épaule et profite, moi aussi, des rayons chauds pour me réchauffer totalement en mangeant. Les deux membres de l'équipage viennent de joindre à nous et nous discutons des différents poissons que nous avons vus pendant notre plongée.

Après l'heure et demie que nous avons passé sous l'eau, je suis lessivée. Je termine mon sandwich et mon paquet de chips tout en écoutant les différentes anecdotes que partage avec nous le skipper. Milo se lève et me rapporte mon sac.

- Tu devrais mettre de la crème solaire, les premiers rayons du printemps ne sont pas les plus inoffensifs ! Dit-il en me tendant le tube.

- Tu t'es pris pour mon père ? Rigolai-je. Mets-moi-en dans le dos puisque tu veux si bien faire !

Je me tourne de façon à être assise dos à Milo. Ses mains chaudes viennent étaler la crème qu'il a laissé couler sur ma peau. Je le soupçonne d'en avoir trop mis pour qu'il puisse prendre son temps pour l'étaler et me prodiguer un petit massage des trapèzes par la même occasion.

Je me détends un peu et étire mes cervicales en même temps. Quand Milo termine de m'étaler la crème solaire, je prends le relai pour en appliquer partout où j'ai accès toute seule. Je m'installe sur la banquette et sors mon livre de mon sac. Nous n'allons pas retourner à l'eau tout de suite alors autant en profiter pour lire un peu. Mes lunettes sur le nez et mon chapeau sur ma tête, je tourne les pages au rythme de ma lecture. Milo s'allonge à côté de moi et pose sa tête sur mes genoux.

En gardant mon livre dans une main, je passe mes doigts sur les contours de sa coupe de cheveux. Le bateau bouge au gré de la houle, me berçant lentement. Des musiques aux rythmes lents sortent des hauts parleurs du bateau. Je ferme les yeux, mon esprit vagabonde. Je me demande ce qu'est en train de faire Lewis. Dans d'autres circonstances, j'aurais aimé que Milo et lui s'entendent bien. Il est le seul ami que j'aie en dehors des pilotes de la grille.

Je sens une goutte de sueur qui se fraye un chemin entre mes seins. Je ne sais pas combien de temps, nous sommes restés au soleil, mais je commence à avoir vraiment chaud. Milo semble s'être assoupi. Je passe mes doigts dans ses boucles et masse un peu son crâne. Je bouge un peu mes genoux pour qu'il se réveille doucement. Au bout de quelques minutes, Milo se réveille et se redresse.

- On va à l'eau ? J'ai super chaud ! Dis-je en lui montrant les gouttes de sueur sur mon buste.

- En fait, quand t'es là, je ne peux pas me reposer ?

- Eh oh ! C'est un après-midi avec moi, pas un après-midi sieste ! Puis, tu n'entends pas la planche de wakeboard qui nous appelle ? Allez viens !

Je me mets debout et lui tends mes mains pour qu'il se lève à son tour. L'équipage remonte l'ancre et nous les aidons à préparer le bateau pour cette petite séance de wakeboard. Pour cela, il faut installer la corde qui nous permettra de nous tracter sur les vagues produites par le bateau. Et pour que le bateau produise des grosses vagues, il faut remplir les ballasts arrière pour que le bateau s'enfonce un peu dans l'eau et qu'avec la vitesse, il produise une vague régulière sur son passage.

Milo est le premier à se jeter à l'eau, je sors mon portable pour immortaliser ce moment. J'en profite pour checker mes notifications. Mais il n'y a pas de réseau là où nous sommes. J'envoie tout de même un message à Lewis pour lui dire que tout va bien.

Vêtu seulement de son short de bain, Milo se dresse dans l'eau sans trop de difficulté. J'avais oublié à quel point il était à l'aise dans tous les sports de glisse. Je l'encourage quand il tente de traverser les vagues. Son sourire enfantin, quand il arrive à zigzaguer sans tomber dans l'eau, me fait sourire à mon tour. Le pilote du bateau effectue de longues lignes droites puis tourne dans un sens puis dans l'eau pour mettre le jeune homme en difficulté. J'éclate de rire quand Milo finit par tomber à l'eau dans une chute rocambolesque. Heureusement que j'ai filmé la scène, je saurai la ressortir en temps voulu.

Le bateau ralentit et se stabilise à côté de Milo pour qu'il puisse remonter à bord. J'enfile un gilet de sauvetage et je me jette à l'eau à mon tour. J'accroche la planche de wakeboard à mes pieds et saisis la corde dans mes mains.

- Filme tout ! Je veux pouvoir me souvenir de cet après-midi ! Criai-je à Milo

Il me répond en levant son pouce en l'air et en prenant mon téléphone que j'avais laissé sur la banquette. Les moteurs du bateau ronronnent puis des remous blancs se forment quand le pilote accélère. La corde se tend et je me hisse en dehors de l'eau. J'arrive à me stabiliser sur l'eau du premier coup, je suis assez fière de moi !

Je perds l'équilibre plusieurs fois, mais j'arrive à chaque fois à me redresser. L'eau est trop froide pour que je ne fasse pas l'effort de tenir le plus longtemps possible en équilibre sur la planche.

Mais ce qui devait arriver, arriva. Alors que le bateau était en train d'effectuer son virage pour repartir dans l'autre sens, j'ai perdu l'équilibre. Je me suis sentie éjectée de la trajectoire que je m'apprêtais à prendre. À la vitesse à laquelle nous allions, quand mon corps entre en contact avec l'eau, c'est comme si je m'étais prise un mur en béton. Je ferme les yeux très forts pendant ma chute. Je ne sais pas par quel moyen, mais la planche est venue s'écraser contre le côté droit de mon visage.

Je suis complètement sonnée, heureusement que j'ai mis le gilet de sauvetage. Il me maintient à la surface de l'eau le temps que le bateau fasse demi-tour. Je me laisse flotter, j'ai du mal à ouvrir mon œil droit et j'entends Milo qui m'appelle pour que je lui fasse un signe. Je suis incapable de bouger, j'ai mal de partout. J'ouvre l'œil que j'arrive à ouvrir et vois Milo et l'autre personne de l'équipage m'attraper par les épaules de mon gilet pour me hisser à bord du bateau.

- Amélia ! Allez ouvre les yeux ! Ça va ?

Milo me met des petites claques pour que je reste éveillée, il me le payera plus tard. Je secoue doucement la tête de droite à gauche. Non ça ne va pas du tout. Pourquoi je n'ai pas mis le casque ? Je le sais pourtant que les chutes en wakeboard ne pardonnent pas.

Une masse froide s'écrase sur le côté droit de mon visage. Je grimace légèrement tout en reprenant mes esprits.

- Vas-y doucement, me conseille Milo quand je tente de me redresser.

J'écarte un peu la poche de froid qu'on m'a mis sur le visage.

- Ça saigne ? Ça me fait vraiment trop mal !

Milo rigole faiblement, replace une mèche de cheveux derrière mon oreille et me regarde tendrement. Sa main caresse mon autre joue.

- Mais non, tu restes toujours belle comme un cœur ! Fin si on reste concentré uniquement sur la partie gauche de ton visage.

Je le pousse pour qu'il tombe à la renverse, mais Milo saisit ma main et me tire contre lui. Il positionne ma tête contre son torse et serre mon corps entre ses bras.

- Je suis content que tu ailles bien, tu m'as fait vraiment peur...

Je redresse un peu ma tête pour lui faire face. Ses yeux parcourent les traits de mon visage et s'arrêtent sur mes lèvres un peu trop longtemps. Alors que sa tête s'approche dangereusement de la mienne, j'ai un petit mouvement de recul. Il n'a quand même pas cru que j'allais l'embrasser quand même ?

- Euh Milo... Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Dis-je en quittant son étreinte.

Je titube un peu et finis par m'affaler sur la banquette. Le bateau navigue à une vitesse plus raisonnable pour nous ramener au port de Monaco. Milo se lève à son tour, saisit ma serviette qui était en train de sécher et recouvre mon corps avant de s'installer à mes côtés. Il a un petit sourire en coin.

- Hier, si Lewis a perdu le défi, ce n'est pas parce qu'il a glissé comme il l'a laissé entendre. C'est parce que je l'ai poussé à bout. Je lui ai dit que je profiterai de ce moment avec toi pour me rapprocher puisqu'il ne serait pas là. Et vu la rage qu'il avait dans les yeux, je crois que ça ne lui a pas plu...

J'observe un silence, je veux savoir où cette discussion compte aller.

- Je peux te poser une question ? Reprends Milo en faisant rouler un coin de ma serviette dans ses doigts.

- Comme si tu avais besoin de mon autorisation pour le faire...

- Pourquoi tu pardonnes à Lewis ce qu'il t'a fait subir ?

Je me redresse directement et mets un peu de distance entre Milo et moi. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas vraiment où il veut en venir.

- T'es pas sérieux là, Milo ? Tu crois que ta situation est mieux ? Tous les quatre matins, tu pars dans les lieux les plus dangereux du globe ! Si ça se trouve à chaque fois que je te vois, c'est la dernière... Et tu dis que c'est une situation qui pourrait mieux me convenir ? Vivre en ayant peur que mon téléphone sonne pour m'annoncer ton décès, c'est mieux ?

- Je pourrai quitter mon travail. On pourrait rentrer à la Réunion, je travaillerai dans l'école de surf de mon père. Toi, tu feras ce qui te chante. Avec ma pension militaire, on sera à l'abri pendant des années. Au bout de quelque temps, je te ferai des enfants et tu me maudiras. Parce qu'ils auront exactement le même caractère de cochon que leur mère et tu te rendras compte ce que c'est de vivre avec des Amélia Williams.

J'éclate de rire. Milo ne peut pas être sérieux dans ce qu'il vient de me dire. Je ne crois pas un seul mot qui vient de sortir de sa bouche. Milo me rejoint et rigole à son tour.

- Tu as failli me faire marcher ! Toi et moi, ensemble ? Avec des enfants ? J'ai bien cru que tu étais sérieux ! De nous deux, je crois bien que c'est toi qui t'es pris la planche sur le coin de la gueule ! Lui dis-je en reprenant mon calme.

- Amélia...

Milo me regarde avec un air sérieux.

- Ah non, non, mais Milo, tu t'enlèves tout de suite ça de la tête ! N'y pense même pas. Puis, tu aimes bien trop les femmes pour te caser avec moi. Tu sais, tu n'as pas besoin de partir à l'autre bout du monde sans me donner d'explications pour me blesser. Rien que le regard que tu poses sur certaines femmes pourrait me suffire à être blessée...

- Tu dis ça parce que tu ne m'as jamais connu en couple... Je sais très bien me retenir quand j'ai ce qu'il me faut qui m'attend dans mon lit...

Je me relève d'un bond. Ma tête me tourne encore un peu, je prends appui sur un montant du bateau.

- Milo ! Ça suffit ! Arrête ça tout de suite ! commençai-je à m'énerver. Tu ne me fais plus rire du tout. Ne viens pas tout gâcher, tu es la seule personne sur qui je peux compter en dehors des garçons. Tu comptes pour moi, mais pas de cette façon... Je pensais avoir été claire quand on a commencé à se fréquenter. Entre toi et moi, il y aura toujours que de l'amitié et tu es en train de tout niquer avec tes grandes phrases de beau parleur.

Milo se lève et vient me rejoindre.

- Tu as vraiment pris un bon coup sur la tête. T'arrive même plus à discerner quand je te fais une blague ou non...

- Il y a intérêt pour toi que ça soit une blague tout ce que tu viens de me dire. J'ai pardonné à Lewis parce que même si je me suis rapprochée d'autres hommes pendant notre pause forcée, il n'a jamais quitté mes pensées. Il a toujours été là. Je tapote sur mon front. Alors que d'habitude, je tourne la page avec une facilité déconcertante. Fin, je veux dire, à mes yeux, ce n'est pas seulement le septuple champion du monde de Formule 1 ou la star que tout le monde connait. Il a cette façon de me regarder, d'avoir été là à mes côtés lorsque j'ai perdu ma maman. Alors ok, il a paniqué après mon avortement et n'a pas su gérer cette situation, mais je ne suis pas bête au point de me jeter dans ses bras sans avoir mis les choses à plat avec lui. Si j'ai décidé de lui pardonner c'est parce qu'il n'y a qu'à ses côtés que je me sens capable de déplacer des montagnes...

Ma phrase se termine dans un murmure presque inaudible. L'émotion dans ma voix est perceptible. Les bras de Milo se referment autour de moi. Je reste de marbre devant son étreinte alors qu'il ressert un peu plus ses bras.

- Toi aussi, tu as fait des erreurs avec moi, souviens-toi ton arrivée fracassante à Monza l'année dernière. Je pouffe de rire en repensant à ce souvenir. Et pourtant je t'ai bien pardonné ta maladresse... Parce que t'es Milo Payet, celui qui répond toujours présent quand j'ai besoin de lui. Il n'y a qu'avec toi que je suis aussi à l'aise, on peut parler de tout sans jamais que ça devienne des tabous. On peut se chamailler sans jamais que ça devienne ambigu. Tu as une place particulière dans mon cœur, mais c'est Lewis qui occupe la plus haute marche du podium.

- Je te promets de le faire disparaitre de la surface de la Terre s'il ose te faire du mal encore une fois. Par contre, je rêve ou tu viens de me faire une déclaration d'amitié ? Toi qui n'exprimes jamais ce que tu ressens, je suis touché... Me glisse doucement avant de déposer un baiser sur le haut de ma tête.

Je ne sais pas si Milo est sérieux ou non. Peut-être qu'il veut tourner sa déclaration en blague pour ne pas mettre de froid entre nous. Peu importe, je décide de faire comme si c'était une blague finalement puis j'entoure sa taille avec mes bras. Au moins cette discussion m'a permis de lui dire ce que je ressens pour Lewis et d'affirmer l'amitié qu'il y a entre lui et moi.

- Par contre, on devrait peut-être aller à l'hôpital... La planche ne t'a pas raté.

- Ça va aller, je n'ai pas perdu connaissance. On surveillera juste si je n'ai pas d'autres symptômes. Dis-je en reculant.

Nous n'allons pas tarder à arriver à la marina. Il faut que je me change et que je rassemble mes affaires pour ne rien oublier. Avant de descendre dans la cabine, je rends la poche de glace à l'équipage en les remerciant pour leur réactivité.

Je pousse un petit cri d'effroi lorsque je croise mon reflet dans le miroir de la chambre. Oh la vache ! Je ne me suis pas ratée. Je n'ai pas de plaie, mais ma pommette droite est sérieusement enflée. Voilà pourquoi je n'arrive pas à ouvrir mon œil complètement. L'impact de la planche a laissé quelques éraflures. Normalement, d'ici à quelques jours, je n'aurai plus de trace.

Je troque mon maillot de bain encore mouillé pour la tenue dans laquelle j'étais quand nous sommes arrivés. Je remets un peu d'ordres dans mes cheveux et je remonte rejoindre Milo. Je fais le tour du bateau pour récupérer mes affaires pendant qu'il se change.

Sa galanterie ne l'ayant pas quitté depuis hier, Milo saute du bateau et me tend sa main pour m'aider à enjamber l'espace entre le navire et le quai. Nous remercions chaleureusement l'équipe qui nous a accompagné cet après-midi. Malgré ma chute, c'était un très bon moment que nous avons passé avec eux.

Alors que nous marchons en direction de mon appartement, mon portable vibre au fond de mon sac. Je ralentis mes pas tout en fouillant d'une main pour mettre la main sur mon téléphone. La notification m'arrache un sourire.

Landodo : 17h49
Rendez-vous chez George et Carmen pour 19h !
Ramène Milo aussi ! J'ai prévu du pop-corn !

J'informe Milo du programme de ce soir pendant que nous montons les escaliers menant à mon appartement.

- On peut pas plutôt se faire une soirée tranquille ? C'est mon dernier soir après, je dois retourner à Toulon.

- Roh allez, Milo ! On prendra du rhum sur la route et tu nous feras tes petits punchs dont tu as la recette secrète ! Tu me dois bien ça après le carnage que tu as fait à mon visage !

- J'y suis pour rien moi si tu n'as pas su négocier le virage ! Dit-il en haussant les épaules.

- C'est entièrement ta faute. J'étais sous ta responsabilité cet après-midi. Lewis va te bondir dessus quand il va voir dans quel état tu me ramènes !

- J'ai des gros muscles, ce n'est pas seulement pour botter le cul des méchants... Promis, je n'abimerai pas sa belle gueule !

Je lève les yeux au ciel et enlève mes chaussures dans l'entrée de mon appartement. Pendant que Milo se dirige directement dans la salle de bain, j'en profite pour mettre nos affaires à la machine à laver et je lance un cycle court. Je passe par ma chambre pour choisir la tenue pour ce soir.

J'arrête mon choix sur une robe vert émeraude ample, une fente le long de ma cuisse me facilitera mes mouvements pour marcher. Je m'allonge sur mon lit en attendant que Milo libère la place dans la salle de bain. Mon portable dans les mains, j'écris un message à Lewis.

Moi : 18h04
J'ai mis les choses au clair avec Milo.
J'ai tellement hâte de te retrouver ce soir.
Tu dors chez moi ?

Moi : 18h05
Non, en fait, ce n'était pas une question.
Tu dors chez moi ce soir, Lewis.

Milo passe sa tête par l'entrebâillement de la porte de ma chambre.

- C'est bon la voie est libre !

Je laisse mon portable sur mon lit et je remercie Milo avant de m'enfermer dans la salle de bain. Je me déshabille rapidement et me glisse sans tarder sous l'eau chaude. Le mélange de sel, de transpiration et de l'eau chaude qui coule sur mon visage me fait grimacer. J'ai hâte de voir la réaction de Lewis quand il va voir mon visage. Je rigole d'avance, il va surement vouloir des explications. Heureusement que Milo a tout filmé.

Je me savonne, puis je prends le temps de prendre soin de mes cheveux. Deux jours de suite dans l'eau salée, ils ont grandement besoin d'un soin. Une fois le masque appliqué sur les longueurs, je le laisse poser. Je prends le pommeau de la douche et m'assois par terre. Je fais passer le jet d'eau sur mon corps. Je ramène mes cuisses contre mon buste et pose ma tête sur mes genoux.

Je me repasse les moments de ces derniers jours dans ma tête. Je regrette un peu d'avoir caché à Lewis que mon retour à Monaco était dû au message de Milo. Il faut que j'apprenne à lui faire confiance, s'il est revenu à mes côtés, ce n'est pas pour me quitter à la moindre occasion. En tout cas, je l'espère. Je souris quand je revois la tête qu'il a faite quand Milo est apparu en caleçon dans le couloir, hier matin.

Peut-être que je n'aurais pas dû utiliser la présence de Milo pour confirmer les sentiments que j'ai pour Lewis, mais là maintenant, je sais que c'est uniquement lui que je veux. Il faut que je trouve un moment pour lui dire que nous ne sommes pas seulement une relation exclusive, mais bel et bien un couple. Comme avant.

Je sursaute quand Milo frappe contre la porte de la salle de bain.

- Tout va bien là-dedans ?

- Oui, oui, lui dis-je en sortant de ma contemplation. Je traine juste un peu sous la douche, pas la peine de défoncer la porte !

J'entends le rire de Milo s'éloigner dans l'appartement. Je me relève tant bien que mal et me rince entièrement. Je tapote doucement sur mon visage pour le sécher puis je m'enroule dans ma grande serviette de bain. J'essore mes cheveux et les laisse sécher à l'air libre. Je me faufile jusqu'à ma chambre, enfile des sous-vêtements propres et passe ma robe par-dessus ma tête.

Alors que je suis dans la salle de bain pour tenter de me maquiller un peu pour camoufler le bleu qui commence à se former sous mon œil, Milo s'appuie contre le meuble à côté de moi.

- Tu avais raison tout à l'heure... Je ne comptais pas t'en parler, mais sache que tu es le deuxième contact d'urgence après mon père s'il m'arrive quelques choses lors d'une mission.

Je repose mon anti-cerne sur le rebord du lavabo. Je prends une longue inspiration puis j'offre un sourire à Milo en tournant ma tête.

- Et ils n'auront jamais à l'utiliser parce que tu vas être très prudent et que tu vas revenir en un seul morceau à chaque fois. Je ne veux pas penser à ça, pas maintenant, pas ce soir...

- Ouais fin, il se pourrait qu'une photo de toi accompagne ton numéro... Du coup, ne sois pas étonnée si quelqu'un t'appelle pour te demander si t'es libre...

J'éclate de rire. Au moins Milo a toujours eu le mot pour détendre l'atmosphère. Je secoue la tête de droite à gauche et me reconcentre pour finir mon maquillage.

Finalement, je n'ai pas réussi à camoufler autant que je voulais ma pommette enflée. La douleur était trop vive rien qu'en passant mon doigt dessus. Tant pis, ça donnera une excuse supplémentaire à Lando pour se moquer de moi. J'enfile mes sandales à talons, prends mon sac et passe mon bras sous celui de Milo et nous quittons mon appartement.

Avant d'arriver chez George, nous passons dans une petite supérette pour prendre une bouteille de rhum ambré, des citrons verts et du sucre de canne. Je suis contente que Milo soit invité ce soir. Il est important qu'il ne soit pas exclu de mon cercle d'amis proches juste parce qu'il taquine Lewis en le rendant jaloux.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent au dernier étage de l'immeuble où George et Carmen ont emménagé. Je frappe doucement contre leur porte d'entrée. Celle-ci ne tarde pas à s'ouvrir sur le sourire radieux de la maitresse de maison. Après une rapide accolade, nous rejoignons le reste des invités sur leur terrasse.

Je me souviens de la deuxième fois que j'ai vu Lewis. C'était sur cette terrasse, il avait fait comme si nous n'avions pas passé la nuit d'avant à discuter dans son jardin alors qu'une fête battait son plein dans sa demeure. Mais cette fois-ci, je ne suis pas aussi timide. Je me jette presque dans ses bras, sous le regard amusé de Lando, Charles, Alexandra et George.

Quand Lewis prend mon visage dans ses mains pour m'embrasser, je grimace un peu. Ses yeux s'écarquillent quand il voit mon visage de plus près. Il se retourne directement vers Milo.

- Qu'est-ce que tu lui as fait ? Grogne-t-il en s'approchant du réunionnais.

- Lewis, arrête. Je n'ai eu besoin de personne pour me prendre la planche du wakeboard dans la tête. Le seul mérite qu'a Milo, c'est d'avoir tout filmé ! Rigolai-je en le tirant par le bras pour qu'il reste près de moi.

Je brandis mon téléphone et tout le monde vient se placer autour de moi pour regarder la vidéo qui démontre mon exploit me valant ce visage un peu déformé. Lewis passe son bras autour de ma taille et pose sa tête sur son épaule. Après avoir visionné les images et essuyé quelques moqueries, Lewis m'entraine un peu à l'écart. Il observe méticuleusement mon visage, le faisant basculer doucement d'un côté et d'un autre.

- Purée, tu t'es pas ratée... Vous êtes allés aux urgences ?

- Non, on va juste surveiller si je n'ai pas de maux de têtes ou des vertiges. Mais c'est juste un peu enflé, je n'ai pas si mal que ça. T'es mignon quand tu t'occupes de moi...

Lewis passe son pouce sur ma pommette, je n'arrive pas à retenir mon mouvement de recul. Ok, j'ai menti, ça me fait un mal de chien. Mais rien ne justifie un passage aux urgences.

Nous sommes interrompus par un petit raclement de gorge dans le dos de Lewis. Quand celui-ci se tourne, c'est Milo qui apparait avec deux verres tendus dans notre direction.

- Je vous ai fait un Ti Punch.

- C'est très gentil, mais je ne bois pas d'alcool... lui glisse Lewis en me donnant son verre.

- Trempe tes lèvres au moins. C'est un cocktail de la Réunion. On ira un jour, quand on aura un peu de temps, dis-je à Lewis.

Celui-ci accepte et trempe ses lèvres avant les lécher avec sa langue. Je dois avoir les hormones en feu parce que rien que ce petit geste insignifiant suffit à réveiller les papillons que j'ai dans le ventre.

- Effectivement, c'est plutôt pas mal ! Déclare Lewis.

Milo et lui partent dans une discussion portant sur la nouvelle marque de téquila sans alcool qu'a sorti Lewis en fin d'année. Je rejoins Lando et Charles sur l'un des canapés de la terrasse et sirote mon Ti Punch en les regardant discuter.

Peut-être qu'ils finiront par être ami à force de se côtoyer...

--
Hello hello !

Alors ? On le déteste toujours autant ce Milo ?
J'ai presque eu mal au coeur quand Amélia l'a rembarré gentiment 🥺

On dit à vendredi !
Profitez bien de votre semaine 🫶🏻

Writting Firefly ✨

Continue Reading

You'll Also Like

33.8K 1.9K 115
« Call me home, I want to be your own I'm running desperately into your arms where I belong And I know your love can turn this heart A hundred and ei...
22.1K 1K 15
Le trio d'or, Ginny, Luna, le Golden Trio, Draco, Blaise et Pansy, remonte dans le temps à l'époque des Maraudeurs. Pourquoi ? Ouvrez cette fiction e...
379K 9.3K 60
@neklefeu a commencé à vous suivre. @neklefeu aime votre publication. @neklefeu vient de commenter « ? » Vous venez de recevoir un message de @neklef...
19.5K 1.1K 49
Olivia est une jeune ado de 17 ans elle vit sa vie à fond jusqu'à ce que Martijn lui envoit un message qui va tout faire basculé sa vie et celle de M...